Avis d'expert

Mercedes-Benz EQE 500 4MATIC 2023 : essai routier

7,7
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    6/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    9/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

L’offre électrique du constructeur à l’étoile d’argent s’est quelque peu bonifiée depuis quelques mois. Après la déconfiture du multisegment EQC – qui n’a jamais traversé l’Atlantique, rappelons-le –, il semble que l’offensive électrique de Stuttgart soit plus sérieuse depuis un an ou deux. D’ailleurs, quelques jours avant de mettre sous presse, l’aile canadienne de la marque apportait déjà des changements au multisegment EQB, un véhicule qui vient à peine de débarquer sur nos routes plus tôt cette année.

La Classe S électrique trône au sommet de la gamme EQ, tandis que son penchant VUS cherche à séduire cette clientèle qui préfère rouler à bord d’un véhicule haut sur pattes, mais ces deux modèles s’adressent à un groupe plutôt bien nanti.

Plusieurs modèles viendront se greffer à cet alignement dans les mois et années à venir, mais pour attirer plus de gens dans ses salles de montre, le constructeur allemand se doit de proposer des véhicules plus abordables. Voilà où un utilitaire comme l’EQB devient si important pour grossir la flotte de véhicules électriques tatoués de l’écusson Mercedes. Toutefois, la berline EQE fait aussi partie intégrante de mouvement vers l’électrification.

Voici d’ailleurs ce que j’ai retenu de ce premier essai en sol canadien, au volant d’une variante 500 4MATIC 2023, une berline dont le prix de base est de 95 000 $. Clairement, l’EQE représente un pas dans la bonne direction – elle est tout de même près de 40 000 $ moins cher que la berline EQS la plus accessible –, mais nous sommes encore assez loin des modèles électriques économiques à l’achat.

Design : 6/10

Comme c’est le cas pour certaines marques automobiles, le département de design maison est capable du meilleur comme du pire. Le dévoilement de la nouvelle AMG GT 2024 par exemple confirme que les concepteurs ont toujours le crayon heureux, mais un simple coup d’œil à cette EQE 500 me laisse perplexe.

Bien entendu, il s’agit d’une simple opinion qui ne devrait pas influencer l’acheteur voulant être aperçu à bord d’une Classe E électrique. La silhouette en forme de goutte d’eau se marie bien avec l’ère électrique, mais quand on jette un regard sur la gamme de véhicules thermiques de la marque, on s’aperçoit que l’efficacité énergétique dicte plus que jamais la direction que doit prendre le design du modèle.

Franchement, j’ai presque l’impression de m’approcher d’un électroménager lorsque je repense à l’EQE, un commentaire qui s’applique, vous l’aurez compris, aux véhicules Tesla. J’ose espérer que le développement accéléré de la technologie électrique permettra aux designers de demain de ramener des carrosseries plus séduisantes au sein de la marque.

Sécurité : 9/10

Comme c’est souvent le cas pour les véhicules de luxe, il faut débourser un montant additionnel pour avoir droit à tout l’arsenal de sécurité disponible à bord de la berline EQE. Toutefois, lorsque l’un ou l’autre des groupes optionnels est sélectionné, la voiture se montre assez bien outillée pour garder ses occupants.

L’ensemble Exclusif (5 000 $) par exemple ajoute la réalité augmentée dans l’écran du système de navigation, le système de maintien de distance DISTRONIC, l’aide à la direction active, l’aide au maintien dans la voie, l’aide au changement de voie, l’aide au freinage avec fonction de trafic transversal, les alertes de trafic transversal avant et arrière avec détection des piétons et freinage automatique, le freinage d’urgence actif, le limiteur de vitesse actif, le régulateur de vitesse intelligent, la surveillance dans les angles morts, l’alerte de sortie sécuritaire, sans oublier les systèmes PRE-SAFE PLUS et PRE-SAFE Impulse Side. L’ensemble optionnel Pinnacle (10 000 $) ajoute l’affichage tête haute et quelques autres fonctions qui n’ont rien à voir avec la sécurité des occupants.

Bref, le constructeur ne lésine pas sur les technologies présentes à bord de ses véhicules.

Habitabilité : 7/10

Contrairement à certains utilitaires Mercedes-Benz, la berline EQE se limite à deux rangées de sièges. En revanche, l’espace réservé aux passagers est plus que suffisant, tandis que la mollesse de l’assise des sièges garantit un minimum de confort. Certes, le volume cargo n’est pas la plus grande force de l’EQE, mais quelque chose nous dit que l’acheteur type s’en moque. Et puis, si ce détail ne convient pas, il y a toujours l’EQE VUS qui offre plus de flexibilité pour charger des objets encombrants.

Il est permis de critiquer la largeur de la console centrale à la première rangée, mais celle-ci s’avère pratique avec ses espaces de rangement et l’absence d’un levier ou d’une molette pour la boîte de vitesses. En effet, les concepteurs ont conservé le petit levier installé derrière le volant sur la colonne de direction.

Convivialité : 7/10

La voiture prêtée pour cet essai en sol montréalais n’était pas équipée du fameux MBUX Hyperscreen. Mais bon, même l’écran central « de base » est impressionnant avec cette légère inclinaison en direction du conducteur. Les graphiques sont limpides et la réactivité de l’écran ne pose vraiment pas problème. Là où l’EQE perd quelques points, c’est dans la complexité de son système infodivertissement. Il faut se lever tôt pour comprendre toutes les particularités de ce dispositif intégré.

C’est le même constat avec les touches tactiles sur le volant qui exigent une concentration supplémentaire de celui ou celle qui tient le volant. Certes, c’est vrai qu’on finit par s’habituer à cet univers digital, mais il existe des solutions plus simples sur le marché.

Confort : 9,5/10

L’un des objectifs avec cette EQE 500 est de transporter ses occupants dans le meilleur confort possible. C’est le cas dans les deux modèles EQS et ça l’est aussi pour la berline intermédiaire. Au risque de me répéter, la sellerie est très confortable aux deux rangées, quoique les sièges à l’avant fournissent un peu plus de support.

Qui plus est, la suspension calibrée pour dorloter ses passagers s’est très bien comportée sur les surfaces plus usées du réseau montréalais. D’ailleurs, il faut lancer des fleurs aux ingénieurs de la marque puisque la suspension pneumatique – livrable via le carnet des options – brillait par son absence à bord de cette voiture essayée plus tôt à l’été 2023. Espérons toutefois que les composantes de cette suspension soient robustes, car le poids d’un peu moins de deux tonnes et demie de la voiture – merci à la lourde batterie – complique la tâche des éléments suspenseurs.

Puissance : 8/10

L’EQE 500 4MATIC a droit à une puissance combinée de la part de ses deux moteurs électriques de 402 chevaux, tandis que le couple atteint 633 lb-pi. De nos jours, acquérir une voiture dotée d’une puissance de 400 chevaux est presque banale. Et l’EQE 500 se défend plutôt bien à ce chapitre, mais ça n’efface pas le poids à mouvoir. À ce chapitre, la version médiane de la berline électrique livre des accélérations franches, mais pas explosives. Et comme la voiture ne peut enrayer son embonpoint, ça se ressent lors des freinages ou dans les virages abordés avec trop de vigueur.

Agrément de conduite : 7/10

Confort, confort, confort! Toute cette déconnexion avec le bitume a une incidence sur l’agrément de conduite. À l’instar des modèles EQS, il y a du roulis dans les virages et les freinages sont pénibles, surtout s’il faut ralentir rapidement. Le poids est une fois de plus en cause ici. Nous sommes très loin de ce que propose une E63 S et son moteur V8 biturbo ici.

Mais, il y a du positif malgré tout à bord de ce salon sur roues. L’EQE 500, avec ses « petites » jantes de 20 pouces, ne fait qu’une bouchée des tronçons d’autoroutes en bon état. Clairement, pour un soupçon d’adrénaline, il faut considérer la version AMG.

Certes, les modes de conduite peuvent aiguiser ou non le comportement de la voiture, mais la mission de l’EQE n’a rien à voir avec ce qu’une authentique berline de performance offre au quotidien.

Économie de carburant : 8/10

L’autonomie estimée par l’ÉnerGuide de RnC (Ressources naturelles Canada) est de 418 km, une distance que je n’ai pas eu besoin de parcourir pour me rendre compte du potentiel de cette motorisation électrique allemande. En effet, il est clair que par temps chaud, la distance possible peut être allongée de quelques kilomètres. Pour y arriver, il ne faut pas abuser de la climatisation ou du mode de conduite dynamique, mais règle générale, l’EQE 500 semble capable de respecter ses promesses. On verra comment elle se comporte en hiver.

Quant à sa soif en électrons, l’EQE 500 serait capable d’enregistrer une moyenne de 25,2 kWh/100 km selon l’organisme canadien, une statistique qui s’est transformée en un résultat de 23,9 kWh/100 km après quelques jours de conduite en ville et sur l’autoroute. Pas mal pour une voiture électrique handicapée par le poids de sa batterie. En fait, l’ordinateur de la voiture affichait une moyenne de 19,1 kWh/100 km avant ma semaine d’essai. La voiture est donc capable de se montrer frugale au fil des kilomètres.

Caractéristiques : 8/10

Dans sa livrée 500 munie des ensembles Pinnacle (10 000 $) et Exclusif (5 000 $), la berline EQE 500 4MATIC ne manque clairement pas d’arguments pour séduire les plus exigeants. En plus de toutes les fonctions de sécurité et de confort que ces deux groupes optionnels proposent, la voiture prêtée venait aussi avec les sièges en cuir Nappa, l’ensemble Nuit, les sièges avant multicontour avec fonctions de massage, l’ensemble ENERGIZING Plus qui ajoute trois programmes de relaxation disponibles sur une période de 10 minutes. Ce dernier coordonne l’éclairage ambiant, la fragrance de l’habitacle, ainsi que le massage, le chauffage et la climatisation.

La voiture comptait aussi sur l’ensemble Confort acoustique, l’ensemble ENERGIZING AIR CONTROL Plus qui s’occupe de filtrer l’air qui entre dans l’habitacle, les sièges chauffants à la deuxième rangée, la caméra de planche de bord et la direction arrière.

Valeur : 8/10

Avec un prix de 120 475 $ avant les frais et les taxes en vigueur, cette « Classe E électrique » n’est finalement pas une aubaine pour le consommateur moyen. Non, l’EQE 500 demeure une affaire réservée à ceux et celles qui préfèrent leur véhicule avec un soupçon de prestige, et ce, même si je dois réitérer que le design de cette berline intermédiaire n’est pas très attirant.

Conclusion

Un sentiment mi-figue mi-raisin ressort de cet essai routier. Le rendement de la berline de luxe est comparable – ou presque – à celui de la concurrence électrique, tandis que le confort de la voiture est clairement sa force. Pour une expérience plus pimentée, il faudra considérer l’EQE retravaillée par les sorciers de la division AMG.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 300 kW
Nb. de cylindres 2 moteurs électriques
Puissance 402 ch
Couple 633 lb-pi
Consommation de carburant 2,8 / 2,9 / 2,8 Le/100 km, 25,0 / 25,5 / 25,2 kWh/100 km ville/route/comb; 418 km autonomie est.
Volume de chargement 430 L
Modèle à l'essai Mercedes-Benz EQE 500 4MATIC 2023
Prix de base 95 000 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 175 $
Prix tel qu’essayé 122 750 $
Équipement en option
25 475 $ – Cuir Nappa, 1 780 $; Ensemble Exclusif, 5 000 $; Ensemble Pinnacle, 10 000 $; Ensemble Nuit, 1 745 $; Sièges confort avant, 650 $; Sièges avant Multicontour avec massage, 1 500 $; Ensemble ENERGIZING Plus, 100 $; Ensemble Confort Acoustique, 1 500 $; Ensemble ENERGIZING AIR CONTROL Plus, 900 $; Sièges arrière chauffants, 700 $; Caméra de planche de bord, 300 $; Direction arrière, 1 300 $