Avis d'expert

Volkswagen ID.4 2023 : premier contact

Traduit par Vincent Aubé

Il n’y a pas grand-chose de nouveau à bord du Volkswagen ID.4 2023, du moins au chapitre de ce qui est visible à l’œil nu, et pourtant, les changements apportés cette année sont importants.

Tout d’abord, la production a été transférée à l’usine d’assemblage du constructeur à Chattanooga, au Tennessee, ce qui, il faut l’admettre, est plus important pour les acheteurs au sud de la frontière qui ont droit à des crédits d’impôt révisés en conséquence. Mais, cela permet également à Volkswagen de tenir sa promesse d’étendre la disponibilité de ce véhicule électrique (VÉ) au Canada pour la première fois.

Un nouveau bloc-batterie, plus petit qu’auparavant et offrant une plus faible autonomie, est également en route, ce dernier qui va abaisser le prix de départ du véhicule. Et c’est là que réside la plus grande force de ce Volkswagen entièrement électrique : son prix abordable.

De subtiles retouches stylistiques

Placez cette version 2023 à côté de n’importe quel ID.4 déjà présent sur nos routes, et seuls les observateurs les plus attentifs verront les différences. Le design arrondi est inoffensif, mais il n’est pas dépourvu d’éléments stylistiques intéressants. Prenez l’écusson lumineux disponible à l’avant – un clin d’œil subtil au groupe motopropulseur électrifié; il est maintenant rejoint par un écusson similaire à l’arrière. Parmi les autres changements, citons des accents noirs sur le pare-chocs, une toute nouvelle palette de couleurs disponibles pour la carrosserie, ainsi que de nouveaux designs de jantes pour toute la gamme.

De même, l’intérieur est pratiquement identique à ce qu’il était auparavant, à l’exception des nouveaux matériaux utilisés partout et d’une console centrale redessinée. La marque a également abandonné l’écran tactile de 10 pouces qui équipait la version de base au profit d’un écran plus grand de 12 pouces.

Interface imparfaite

Le bon côté des choses, c’est que l’écran tactile est réactif aux entrées et présente des graphiques et des couleurs vives. Cependant, certaines de ses fonctionnalités peuvent être frustrantes à maîtriser. Se souvenir d’appuyer sur le petit carré pour accéder à l’écran d’accueil, par exemple, est quelque chose qui vient avec le temps, mais qui peut être très achalant jusque-là.

De même, le fait que le véhicule démarre et s’arrête automatiquement sans qu’il soit nécessaire d’appuyer sur le commutateur d’allumage a ses mérites, mais n’est pas non plus sans inconvénients. En effet, cela signifie que si l’on sort brièvement du véhicule pour, par exemple, attraper quelque chose à l’arrière, le véhicule s’éteindra, effaçant du même coup les instructions de navigation de Google Maps. Et il n’y a aucun moyen de désactiver cette fonction pour une expérience plus conventionnelle.

Une efficacité accessible

Si l’on met de côté les petits problèmes, il ne faut pas grand-chose pour maximiser – et même dépasser – le potentiel de la batterie de 82 kWh qui se retrouve sous le plancher de la plupart des versions. Plus encore que la Hyundai Ioniq 5, inspirée des années 80, avec laquelle elle est en concurrence, l’ID.4 est aussi facile à utiliser que n’importe quel multisegment de même gabarit, avec peu de rappels qu’il s’agit d’un VÉ. Bien sûr, il est silencieux, et rapide, aussi. Mais, l’expérience de conduite n’est pas différente de celle d’une Volkswagen Taos ou d’un Tiguan, avec en prime l’absence d’émissions et de ravitaillement coûteux.

D’accord, à environ 410–440 km, selon la configuration de conduite, l’autonomie pourrait être meilleure. Mais au-delà de ce que dit la fiche technique, l’ID.4 s’est montré très surprenant lors d’un trajet sinueux à travers le centre et l’Est du Tennessee, de Nashville à Chattanooga. Au départ, à bord d’un véhicule d’essai à deux moteurs, l’autonomie indiquée à un état de charge de 98 % était de 449 km, soit mieux que les 255 miles prévus. Et après 325 km, il restait encore 27 % de la batterie et une autonomie estimée à 148 km.

En théorie, cela signifie que ce modèle d’essai avait une autonomie de 473 km, soit environ 60 km de plus que sa cote officielle. L’ID.4 n’a pas non plus fait preuve d’hypermobilité, mais simplement d’une vitesse de croisière décontractée, agrémentée d’un peu d’enthousiasme, sur certains des tronçons les plus sinueux de ce parcours. Oui, le mode de conduite le plus efficace était sélectionné la majeure partie du temps, et le système de climatisation était réglé sur Éco. Mais, aucune technique d’hypermiling n’a été utilisée, ni même de stratagèmes pour rendre le véhicule encore plus aérodynamique.

Une dynamique de conduite agréable

La conduite elle-même est assez prévisible, avec une direction à peine sensible – et beaucoup de jeu au centre – et une suspension très douce et souple qui absorbe les bosses de la route avec facilité. La qualité de roulement n’est pas négligeable, mais elle s’en approche, en ce qui concerne l’amortissement de la suspension. Ce n’est pas une critique, même si la Ioniq 5 et sa cousine, la Kia EV6, semblent un peu plus précises.

Malgré tout, avec la version à double moteur qui génère 295 chevaux et 339 lb-pi de couple instantané qui se dirige vers les quatre roues, l’ID.4 peut être rapide lorsqu’on le sollicite. Volkswagen revendique un sprint de zéro à 100 km/h en six secondes environ, ce qui est plus que suffisant pour ce qu’il est : un multisegment compact axé sur l’efficacité. Bien que cela mette en évidence le fait que Volkswagen n’a toujours pas ajouté la capacité de conduite à une seule pédale à ce véhicule.

Une brève conduite de la version 62-kWh dans le centre-ville de Chattanooga a laissé peu de temps pour les impressions, mais il est certain qu’il paraissait plus léger et un peu plus vif, bien que cela pourrait tout aussi bien être attribué à sa configuration à roues motrices arrière. Malgré tout, l’autonomie n’est pas sacrifiée, avec la possibilité de parcourir une distance estimée à 336 km avec une charge complète. (À ce propos, tous les modèles ID.4 sont désormais capables d’une recharge rapide en courant continu de 170 kW, contre 135 kW auparavant).

Un VÉ expansif

Malgré un encombrement similaire à celui de la Ioniq 5 et de l’EV6, le véhicule de Volkswagen dans ce segment ressemble beaucoup plus à un multisegment compact conventionnel en termes d’espace intérieur. Les sièges arrière sont particulièrement spacieux, tandis que l’espace de chargement atteint un impressionnant 858 L. Mieux encore, il y a un passage central pour accueillir les objets longs comme les skis, et le fait de replier la rangée arrière ajoute près de 1 000 L à la capacité de chargement de l’ID.4.

Un véhicule électrique peu coûteux

Qualifier le prix de la nouvelle version 62 kWh de l’ID.4 de stratégique est un euphémisme. À partir de 43 995 $ (plus 1 950 $ de frais de transport), il est inférieur à celui de pratiquement tous les VÉ avec lesquels il est en concurrence, y compris la Ioniq 5 et l’EV6. Ce prix le place même à portée de main de la Chevrolet Bolt et de la Nissan Leaf, qui sont toutes deux légèrement plus petites.

La plus grande batterie fait grimper ce prix de 4 000 $, pour un total de 47 995 $ avant le transport, les frais et les taxes, tandis que la transmission intégrale exige un supplément de 5 000 $ (et elle n’est offerte qu’avec la grosse batterie). Malgré tout, ce prix de 52 995 $ demeure concurrentiel par rapport aux offres similaires de ses rivaux – et il est tout à fait conforme aux paramètres du programme de remise d’impôt du gouvernement fédéral.

Conclusion

Il y a beaucoup de choses à aimer à propos de ce Volkswagen ID.4 2023, et cela n’a pas seulement à voir avec sa stratégie de prix agressive – et impressionnante. Il est spacieux, bourré de technologies et efficace. Et maintenant qu’il est assemblé au Tennessee, il est disponible plus que jamais pour le public canadien. Grâce à un nouveau système de commande en ligne centralisé, il devrait être plus facile de s’en procurer un cette fois-ci.

La concurrence s’intensifie certainement dans le segment des multisegments électriques compacts, avec de nouveaux modèles chez Toyota, Subaru, Honda et d’autres, et Volkswagen cherche à tirer parti de son avance avec un produit incontestablement amélioré. Plus qu’un véhicule électrique qui vaut la peine d’être acheté simplement parce qu’il est arrivé le premier, l’ID.4 2023 pourrait bien s’être imposé comme le meilleur de son groupe.

Les concurrents