Avis d'expert

Volkswagen Jetta GLI 2022 : essai routier

7,9
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    8/10

La Volkswagen Jetta GLI fait partie du paysage automobile canadien depuis le milieu des années 80. Considérée au début comme une Golf GTI avec un coffre et quatre portières, la berline allemande s’est rapidement forgé une réputation enviable auprès des passionnés de conduite qui préféraient le côté plus discret d’une berline à celui d’une compacte bicorps au look sportif.

Presque 40 ans plus tard, la GLI figure toujours au catalogue de la marque allemande, tout comme la Jetta régulière d’ailleurs, contrairement au tandem Golf GTI/Golf R qui n’a plus la Golf « tout court » en arrière-plan depuis son retour sur le marché en début d’année. Rappelons que c’est le Taos qui a la tâche d’attirer la clientèle intéressée par un petit véhicule équipé d’un hayon.

Mais revenons aux petites voitures de Wolfsburg si vous le voulez bien. Les deux compactes du groupe sont basées sur la plateforme MQB, mais celle de la Golf diffère quelque peu de celle qui se retrouve sous la berline. La Jetta est une voiture plus logeable que son « équivalente » à hayon et son poids est à peine plus élevé, tandis que les organes mécaniques sont semblables, quoique la GTI est plus puissante.

Portrait d’une berline sport allemande dans sa plus simple expression.

Design : 7,5/10

Réglons tout de suite la question du look, un paramètre tout de même important dans le segment des sportives abordables. Après tout, la Jetta GLI est une favorite des adeptes de personnalisation automobile – au même titre qu’une certaine Honda Civic Si d’ailleurs –, bref, l’image est primordiale dans ce créneau. Ce n’est pas pour rien que les adeptes de « tuning » n’hésitent pas à équiper leur bolide respectif de jantes surdimensionnées, d’ailerons additionnels ou même d’éléments de suspension qui rivent les carrosseries au sol.

La Jetta GLI, il faut l’avouer, n’a pas le même panache que la plus récente Golf GTI. La silhouette allongée de la berline est assez réussie, mais ce bouclier muni d’une grille de calandre extra large ne fait certainement pas l’unanimité parmi les irréductibles du modèle. C’est vrai qu’on remarque assez rapidement cette petite bande rouge qui traverse le bouclier de gauche à droite et que ces accents rouges plus bas sont une manière un peu plus agressive d’habiller la version performance de la berline. Il y a même un petit aileron à la base du pare-chocs, le traitement qui se poursuit sur les flancs de la voiture et même jusqu’à l’arrière où le pare-chocs arrière est résolument plus agressif que celui de la berline Jetta.

Sur le bout du coffre, il y a ce petit becquet de couleur noire, tandis que la GLI se distingue par la présence de deux pots d’échappement ovoïdes. Finalement, les jantes noir lustré de 18 pouces de diamètre forment un beau contraste avec les étriers peints en rouge. Règle générale, la GLI paraît même un peu en retrait face à la berline Si de Honda. Il manque un « je-ne-sais-quoi » à ce design pour que la GLI retrouve ses lettres de noblesse. Du moins, c’est mon opinion.

Puissance : 8.5/10

Heureusement, la motorisation qui prend place sous le capot n’est pas en retrait, elle. Avec une puissance de 228 chevaux et un couple de 258 lb-pi, la Jetta GLI n’est pas aussi bien nantie que la GTI, mais cette légère infériorité ne paraît tout simplement pas lorsque le pied droit se montre plus exigeant lors des accélérations soutenues. La GLI est assurément plus efficace en ligne droite avec l’unité à double embrayage, mais pour l’agrément de conduite, la boîte de vitesses manuelle à six rapports est celle des puristes.

Agrément de conduite : 8,5/10

Voilà certainement la raison d’être de cette berline compacte. Si la berline Jetta ne réussit pas vraiment à se démarquer à ce niveau, la GLI fait amende honorable avec un comportement plus convaincant. Est-ce mieux que sa consœur à hayon? Je n’irais pas jusque-là, mais disons que les deux se ressemblent, notamment au niveau du grondement de la mécanique, ce dernier qui sort des haut-parleurs. Oui, les puristes n’apprécient pas tout le temps cette sonorité artificielle, mais peu importe la manière, c’est le résultat qui compte selon moi.

Face à la Jetta de base, la GLI se démarque non seulement par son groupe motopropulseur différent, mais aussi par sa suspension indépendante multi-bras au deuxième essieu, contre la poutre de torsion avec amortisseurs de la livrée plus accessible. À ce niveau, les deux Golf font mieux que la Jetta en ce qui a trait à l’amortissement, mais il ne s’agit pas d’une critique, seulement d’un constat.

La direction est également l’une des forces de la GLI, elle qui communique plutôt bien les imperfections de la route, mais qui s’avère aussi suffisamment lourde et rapide pour les tracés plus sinueux. Le superbe volant sport à base aplatie, quant à lui, est toujours aussi agréable à tenir en main, un commentaire qui ne s’applique pas autant au pommeau du levier de vitesses. La célèbre « balle de golf » aurait probablement été plus appropriée, mais bon, ce détail peut facilement être corrigé.

Règle générale, la Jetta GLI est une voiture plus amusante qu’elle en a l’air, notamment par sa position de conduite relativement facile à trouver, mais aussi par son système de freinage plus performant que sur la Jetta de base, elle qui partage ses freins à disque avec la précédente Golf R à l’avant, tandis que les disques arrière sont également plus larges que sur la berline de base.

Confort : 8/10

Évidemment, le caractère sportif de la GLI fait en sorte que ça tape lorsque la voiture rencontre des nids-de-poule, ce commentaire qui s’applique surtout au mode Sport qui raffermit les amortisseurs. Pour plus de confort – en conduite urbaine notamment –, le mode Confort est tout indiqué. Il est également possible de choisir ses propres paramètres avec le mode Individuel. Quant au mode Eco, il ne fait qu’étouffer la mécanique, ce qui va à l’encontre du caractère de la voiture.

La Jetta GLI est donc déjà confortable à la base… quand elle est placée sur Confort du moins! Mais il faut aussi mentionner les sièges avant plus enveloppants que ceux de la Jetta régulière. À l’arrière, c’est plus conventionnel.

Habitabilité : 8,5/10

Lorsque Volkswagen a pris la décision d’« américaniser » sa berline compacte en 2011, les puristes du modèle ont rapidement exprimé leur mécontentement, mais il faut l’avouer, ce changement de cap lors de la refonte de la génération précédente lui a permis de rattraper la concurrence, surtout grâce à l’espace plus généreux à la deuxième rangée. Bon, les plus sévères trouveront à redire sur l’absence de buses de ventilation au centre, mais en revanche, les sièges chauffants sont une superbe alternative au temps froid. Qui plus est, le coffre est caverneux et la première rangée est dans la bonne moyenne de la catégorie.

Sécurité : 8/10

En bonne berline riche en équipement, la Jetta GLI sort de l’usine avec une batterie assez complète de dispositifs de sécurité, comme les six coussins gonflables, le freinage automatique post-collision, un système intelligent d’appel des secours, le système IQ.DRIVE qui s’occupe de garder la voiture entre les lignes et d’avertir le conducteur lorsqu’il y a un obstacle devant la voiture. La suite IQ.DRIVE vient également avec l’assistance à la conduite, l’assistance frontale (alerte de collision avant et freinage d’urgence autonome avec surveillance des piétons), la surveillance active de l’angle mort, l’alerte de trafic arrière, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction arrêt/démarrage.

Convivialité : 8,5/10

La Jetta GLI est peut-être un peu moins « techno » face aux deux Golf, mais force est d’admettre que son côté plus « analogique » facilite grandement la vie de l’utilisateur, avec ces trois molettes pour la climatisation ou les simples touches sous l’écran tactile central. Même le bouton « Mode », logé non loin du levier de vitesses est plus facile à utiliser que les menus tactiles de la GTI et la R. Le volant multifonctions est assez complexe, mais on finit par s’habituer, je le confirme!

Quant à cet écran, son orientation légèrement inclinée vers le conducteur est déjà un gros plus, mais la réactivité de l’écran et les commandes assez simples du système d’infodivertissement lui confèrent une bonne note malgré tout. Mais, ce qui est encore plus important, c’est de garder les yeux rivés sur la route devant soi.

Économie de carburant : 7/10

L’envers de la médaille se trouve à la pompe. Non, la GLI ne consomme pas comme une Dodge Challenger 392, mais son agrément de conduite combinée à une utilisation plus dynamique fait grimper quelque peu la moyenne de consommation. C’est la réalité des sportives. L’ÉnerGuide canadien estime qu’en moyenne, la Jetta GLI enregistre une moyenne de 7,9 L/100 km. Pour ma part, ma semaine d’essai d’est terminée avec un résultat de 9,4 L/100 km, soit 0,3 L de plus que le résultat en ville calculé par Ressources naturelles Canada. Je l’avoue, je me suis amusé!

Caractéristiques : 9/10

L’acheteur qui lorgne du côté des berlines sport a la tâche facile depuis quelques années. L’abandon de plus en plus généralisé dans le créneau des sportives munies d’un coffre fait en sorte qu’il ne reste que la Jetta GLI et la Honda Civic Si, si on s’en tient seulement aux berlines à roues avant motrices. On pourrait également ajouter la Mazda3, la Kia Forte et la Hyundai Elantra N-Line, mais ces trois représentantes n’en donnent pas autant que les deux véritables sportives du groupe. Et la bonne nouvelle pour le consommateur, c’est qu’il n’y a qu’une seule option au tableau. Eh oui, contrairement à la GTI disponible en trois niveaux de finition, la GLI vient avec toutes les options, de la sellerie en cuir perforé au système de sélection de modes de conduite, sans oublier le volant, la mécanique turbocompressée, la suspension sport, les freins plus mordants, la batterie de systèmes de sécurité, les sièges électriques et chauffants, et même une chaîne audio qui saura « cracher » les décibels de votre chanson préférée.

Valeur : 8/10

Face à sa rivale avouée, la Jetta GLI se positionne comme une aubaine. Avec un prix de 31 895 $ avant les frais, les taxes et les options, la berline sport de Volkswagen retranche pas moins de 1 855 $ au prix de la Civic Si. Je dois l’avouer, la finition de la berline nipponne est plus convaincante que celle de l’allemande, mais je vous rassure, il ne s’agit pas d’un « deal breaker » ici.

Conclusion

Cet essai réalisé au début de l’automne m’a permis de me réconcilier avec la Jetta la plus dynamique. Moins précise que la GTI dans son exécution, la GLI mérite au moins d’être considérée, surtout si vous êtes du type berline. Je préfère grandement la planche de bord de la berline et l’immense coffre se démarque par son bon volume. Il reste toutefois à avaler le design de la GLI, la Jetta de huitième génération qui a perdu de son charme européen, un aspect que la paire de Golf n’a pas perdu encore.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4 turbo
Puissance 228 ch
Couple 258 lb-pi
Consommation de carburant 9,1 / 6,4 / 7,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 399 L
Modèle à l'essai Volkswagen Jetta GLI 2022
Prix de base 31 895 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 750 $
Prix tel qu’essayé 33 745 $
Équipement en option
Aucune