Avis d'expert

Premier essai : Audi Q8 2019

SAN PEDRO DE ATACAMA, Chili – À priori, on peut se demander pourquoi Audi qui possède déjà un grand utilitaire haut de gamme avec le Q7 sa lance sur le marché avec un autre grand utilitaire de luxe basé sur la même plateforme et le baptise Q8. Pour répondre en terme de mode, nous pourrions vous dire qu’Audi enlève son habit de travail pour enfiler sa garde-robe de fin de semaine. Si vous regardez des modèles comme le Q7, le Mercedes GLS ou encore le BMW X5, ce sont des modèles à orientation familiale. Regardez à l’opposé les BMW X6, Range Rover Velar, et Mercedes Benz GLE coupé. On voit la même tendance dans les utilitaires que dans les berlines haut de gamme avec des airs de faux coupés. Le style vient s’ajouter à l’utile et Audi s’invite à cette nouvelle tendance avec le Q8.

Piger dans la boîte à outils

L’automobile est devenue aujourd’hui un immense casse-tête où les constructeurs réassemblent les morceaux de différentes manières pour ainsi créer un nouveau modèle. C’est ainsi qu’est né le Q8. Ainsi, avec une base de Q7 et la mécanique de la récente A6, Audi réorganise le châssis en lui donnant des formes plus angulaires, un style plus à la mode et voilà, le tour est joué ! Les concepteurs ont même pris le temps de nous expliquer comment, à partir du Q7, ils ont retranché un peu plus de 6 cm en longueur pour un arrière un peu plus abrupt en abaissant le toit de 3,6 cm sans mettre de cadres aux portes, chose rare sur un utilitaire tout en élargissant le véhicule pour lui donner encore plus de personnalité. Nous avons même, avec un casque de réalité virtuelle, été capables de voir que la ligne de profil du véhicule s’inspire du coupé Audi Quattro Sport de 1985. À noter que le style de calandre octogonale avec les phares effilés va devenir la norme des prochaines générations de VUS chez Audi.

Ambiance haut de gamme

Encore une fois, le décor est emprunté à d’autres modèles Audi. On retrouve le plus récent « cockpit virtuel » qui provient des modèles A6 avec ses trois écrans, dont un personnalisable de 12,3 pouces, sous les yeux du conducteur et deux écrans superposés au centre du tableau de bord. Ces écrans sont d’une clarté cristalline. Vous avez l’écran supérieur qui fait 10,1 pouces et l’écran plus bas qui fait 8,8 pouces. Le plus grand englobe GPS et multimédia et le plus petit chauffage, climatisation et quelques autres servitudes.

Ces écrans tactiles ont également des censeurs qui se manifestent par une petite vibration sur le doigt, ce qui signifie que l’action posée a été enregistrée. On voit que le travail très complexe derrière ces écrans de fonction commence à donner des résultats, car son utilisation est simple et intuitive. Le conducteur a même le choix d’un afficheur tête haute avec les informations essentielles à la conduite. Le reste du décor est à l’abri des reproches. Les matériaux sont de qualité, le confort excelle pour quatre, le tunnel de transmission rendant la cinquième place à l’arrière un peu moins confortable. Vous pouvez même reculer la deuxième rangée de sièges de 10 cm.

Un seul moteur pour le moment

Un nouveau véhicule commande les approches les plus novatrices et Audi a placé sous le capot le 6-cylindres à hybridation légère qui se retrouve dans la berline A6. Vous avez au départ le V6 3,0-litres biturbo de la maison. Il fait 335 chevaux, c’est aussi le moteur dans le Q7. Mais contrairement à ce dernier et à l’image de l’A6, Audi ajoute un système d’hybridation légère qui prend la forme d’un alternodémarreur, alimenté par un réseau 48 V et une batterie lithium-ion de 10 Ah logée dans le coffre, juxtaposé à la roue de secours. Le but de cette batterie est d’aider aux démarrages et aux reprises de la voiture et permettre de rouler en roue libre à vitesse de croisière sur l’autoroute, sans oublier le mode arrêt/démarrage.

Selon Audi, l’utilisation de cette hybridation légère permet de sauver 0,7 litre aux 100 km. Ce moteur est relié à une transmission automatique à huit rapports et la transmission Quattro, si chère à Audi. Sur le Q8, le rouage intégral travaille avec un système mécanique central qui divise le couple avant/arrière à raison de 40 et 60 % en situation normale. En cas de besoin, le transfert se fera sur l’essieu le plus adhérent dans le rapport 70–85 %, donc toujours avec la majorité du couple pour l’arrière.

Conduire en altitude

Notre première rencontre avec le Q8 a eu lieu dans le contrefort des Andes à San Pedro de Atacama, un désert chilien parmi les plus arides au monde et situé en altitude. Notre parcours de la journée oscillait entre 2 500 et plus de 4 000 mètres d’altitude, un bon test pour les mécaniques qui, comme les journalistes, ont travaillé en dette d’oxygène.

Sur le Q8, les suspensions pneumatiques sont de série et, au risque de me répéter, elles donnent une conduite d’un confort souverain. Même si la route est en général assez belle et très peu fréquentée, les portions en gravier et en terre ne ralentissaient même pas le rythme du convoi qui enfilait les routes de terre dégradées à plus de 100 km/h.

Sans être un grand conquérant des sentiers hors route, notre détour dans les dunes et les chemins de montagne a prouvé sa compétence. Le Q8 est capable de faire varier la fermeté en continu et la hauteur d’assiette sur 90 mm pour hisser la garde à 254 mm au-dessus du sol. Avec la gestion de retenue automatique en descente, vous pouvez descendre une pente abrupte. Sur la route, vous avez en option les quatre roues directrices et le différentiel arrière vectoriel de couple qui font de la magie lorsque le véhicule aborde un virage. Cela rend les 2 145 kilos du Q8 beaucoup plus maniables.

Conclusion

Audi nous prépare déjà un SQ8 déjà confirmé pour l’Europe, mais impossible de savoir si ce dernier viendra chez nous. Le Q8 va commencer à arriver au printemps 2019. Le SQ8 suivrait comme modèle 2020. Mais restons prudents, le SQ7 TDI devait venir au Canada et suite au scandale « Dieselgate » , ce dernier n’a jamais traversé l’Atlantique. À moins qu’Audi installe sous le capot du SQ8, le V8 biturbo du Lamborghini Urus qui ressemble à s’y méprendre au Q8.

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