Avis d'expert

Subaru Ascent Premier 2023 : essai routier

7,2
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    6/10
  • VALEUR
    7/10

2023 est une année fort occupée chez Subaru avec l’arrivée du premier véhicule électrique de la marque, le renouvellement complet des Impreza et Crosstrek et le rafraîchissement de mi-mandat des grands véhicules que sont les Legacy, Ouback et Ascent, ce dernier étant notre sujet de la semaine. Quelques lecteurs remarqueront sans doute qu’il s’agit de mon troisième essai de l’Ascent, qui en est toujours à sa première génération, mais cette fois, ma perspective sera différente puisque je suis passé dans le camp des subaristes, ma capricieuse belle allemande personnelle ayant été relayée par une Crosstrek avec laquelle j’ai envoyé l’hiver promener. Sans nommer de noms, quelques collègues possèdent aussi des véhicules de la marque aux étoiles, qui ont leurs qualités comme leurs défauts – allons-y avec ceux de l’Ascent rafraîchi.

Design : 7/10

L’Ascent essayé en 2019 était un Limited blanc, celui de 2022 un Onyx noir et voilà pour 2023 un Premier drapé d’une nouvelle teinte nommée Bleu cosmique nacré, richement assortie à des cuirs Nappa brun dans un habitacle noir. Merci aux relations de presse de Subaru pour savoir varier leur offre! Pour 2023, la partie avant est revue, boucliers, calandre et phares étant renouvelés, avec une moulure horizontale élancée qui traverse le véhicule, et on retrouve de nouvelles jantes de 20 po sur les Onyx, Limited et Premier. Ce remodelage n’efface pas le collage de traits « subaristes » qu’est le dessin de l’Ascent, et son capot est toujours beaucoup plus haut qu’il ne le faut. Je suis souvent septique des retouches de mi-mandat, mais cette fois le tout apporte quelque chose à l’Ascent, surtout en combinant cette riche robe bleue au chrome du Premier, et ces nouvelles jantes, réussies, brisant avec les motifs traditionnels de la marque qui perdurent depuis des décennies – le rajeunissement est net. L’intérieur est également fort chic, le similibois étant bien agencé au brun des cuirs et plus « durable » à mes yeux que ces noirs piano ou fausse fibre de carbone qui pullulent actuellement sur le marché. L’Ascent ne fera pas tourner les têtes comme un Telluride, mais contrairement à celle du beau gosse coréen, sa mise à jour de mi-mandat est réussie.

Puissance : 7/10

Aucun changement sous le capot, qui abrite pour chaque Ascent un traditionnel moulin « boxeur » à plat Subaru de 2,4 litres de cylindrée, turbocompressé et doté d’un système de refroidissement intermédiaire discrètement approvisionné en air frais par une canalisation dissimulée sous le capot. Tous les Ascent sont munis de la traction intégrale à prise constante de Subaru, et de cette transmission à variation continue (CVT) qui ne fait pas l’unanimité. Avec 260 chevaux et une plage de couple généreuse, le moteur répond mieux aux demandes du pied droit qu’il ne le semble, la modulation de la CVT gommant un peu la livraison; il faut toutefois faire attention, car la vitesse croit plus facilement que l’effort mécanique perçu. La livrée Commodité de base est privée du refroidisseur d’huile de CVT pour en réduire le tarif d’entrée, limitant sa capacité de remorquage à 2 000 livres, contre 5 000 livres (2 270 kg) pour le reste de la gamme. Bien que la mécanique soit compétente, à défaut d’être sportive, on regrette l’absence d’un six cylindres et d’une boîte automatique conventionnelle dans un véhicule de ce gabarit, surtout qu’il n’y a pas de gains tangibles en matière de consommation d’essence – on y reviendra.

Agrément de conduite : 6,5/10

Chaque produit Subaru n’a pas à se comporter comme une WRX ou une BRZ, et la mission d’un grand VUS familial comme l’Ascent n’est pas d’établir des chronos sur un circuit. Il suit cependant l’étiquette « rallye » de la marque avec ses suspensions indépendantes qui font de leur mieux pour aplanir le pavage abominable de la métropole en cette haute saison des nids-de-poule. La mission est nettement confort, mais l’amortissement très souple pourrait être mieux contrôlé alors que la caisse rebondit au franchissement de bosses en virage. Trait commun à la marque, la mécanique est bruyante à froid alors que la CVT pousse le moteur à 3 000 tours pour grimper à 50 km/h, et cette même CVT n’apprécie pas les arrêts multiples des secteurs résidentiels alors qu’elle semble pousser le véhicule à avancer pendant qu’on freine, un trait observé sur toutes les Subaru essayées avec ce moteur depuis 2019 – une programmation à revoir? Tous les Ascent ont des tarages identiques, la seule différence étant les pneumatiques, des 245/60R18 pour les Commodité et Tourisme, et des 245/50R20 pour les autres. Lors d’un trajet sous forte pluie, l’Ascent s’est révélé imperturbable dans des zones d’aquaplanage familières à votre humble serviteur et qui peuvent causer des sueurs froides à plus d’un véhicule. Contrairement aux pneus Blizzak DM-V2 montés sur l’Ascent évalué en 2022, les Continental d’hiver de cette semaine me semblaient nettement mieux adaptés – les relations de presse de Subaru sont à l’écoute!

Convivialité : 7,5/10

La mise à jour de 2023 s’étend aussi à la planche de bord qui abrite maintenant un grand écran tactile de 11,6 po, posé à la verticale, sur toutes les livrées. Déjà introduit sur certaines Legacy et Outback l’an dernier, l’infodivertissement surdimensionné voit ses menus révisés, enlevant par exemple une étape pour démarrer le chauffage ou le refroidissement des sièges. Si le look est plus moderne, la convivialité y perd au change – c’est que les excellentes commandes analogues de climatisation de l’Ascent ont été remplacées par des menus de l’écran tactile, et il faut attendre que le système démarre pour se chauffer le popotin. Pour les mains, le bon vieux « piton » du volant chauffant est toujours présent et nettement plus rapide. Le traditionnel écran secondaire qui logeait au haut de la planche de bord est disparu, remplacé par un affichage paramétrable du grand écran tactile. Toute cette technologie demande un certain apprentissage, mais autrement l’Ascent garde les bonnes vieilles valeurs « analogiques » de l’ADN Subaru, comme une bonne visibilité, des instruments clairs et un véritable levier de vitesse.

Sécurité : 9,5/10

Même si l’Ascent a très peu changé depuis son lancement, il se mérite ici une meilleure note qu’auparavant pour son bulletin de sécurité impeccable, car il est l’un des très rares véhicules à obtenir de bons résultats avec le nouvel essai de collision latérale de l’IIHS, qui simule l’impact d’un véhicule plus gros et plus lourd, conservant ainsi sa palme « Top Safety Pick + ». Il est en effet rare de voir autant d’indicateurs au vert dans une évaluation de l’institut des assureurs américains, et la sécurité active n’est pas en reste avec une note « supérieure » pour la suite EyeSight de quatrième génération, introduite pour 2023 et dorénavant greffée d’une caméra grand angle à l’avant. Elle comprend le freinage et gestion de l’accélération précollision, le régulateur de vitesse adaptatif avec retenue automatique du véhicule, l’assistance au centrage et maintien dans la voie avec antilouvoiement, l’alerte de démarrage du véhicule qui précède et le braquage automatique d’urgence. Tous les Ascent disposent d’un contrôle de stabilité de remorque, alors que certains tels notre Premier possède la pratique alerte de circulation transversale arrière, la mitigation des distractions et le freinage automatique en marche arrière. Sans grande surprise, la NHTSA lui accorde aussi une note cinq étoiles. Quant à votre auteur, il retire un demi-point pour l’assistance au centrage de voie qui force souvent contre le conducteur.

Caractéristiques : 8/10

Tous les Ascent offrent de série le nouvel écran vertical de 11,6 po, les fonctions Apple CarPlay et Android Auto sans fil, de nouvelles prises USB-C, un groupe climat froid avec volant, sièges avant et rétroviseurs chauffants, des phares à DEL, des longerons de toit et des jantes en alliage. La livrée Tourisme ajoute le hayon électrifié, le cache-bagages, des buses et commandes de chauffage à l’arrière, une isolation acoustique rehaussée et le toit panoramique. Le modèle Onyx introduit l’an dernier noircit tous les chromes du Tourisme et ajoute des jantes de 20 po. La navigation embarque à bord du Limited, de même que la bande SiriusXM et un système audio griffé Harman/Kardon à 14 haut-parleurs, tandis que la sellerie passe au cuir avec chauffage des places latérales au centre. Notre Premier d’essai se stationne comme un charme avec ses caméras panoramiques et dorlote ses passagers avec ses cuirs Nappa fins et des sièges avant climatisés. Curieusement, Subaru a omis d’inclure la recharge sans fil pour pallier à l’énergivore connectivité sans fil – s’il faut brancher son appareil intelligent finalement pour en garder la charge, à quoi bon inclure CarPlay sans fil? Le nouvel infodivertissement a signé la mise au rancard du lecteur CD, mais mélomanes, consolez-vous : la chaîne audio est envoûtante et d’une richesse sonore digne d’une bagnole de luxe.

Habitabilité : 7/10

Les versions Commodité, Tourisme et Limited offrent huit places assises. Ces deux dernières proposent sans frais la configuration sept places avec sièges capitaine au centre, configuration qui est obligatoire sur les Onyx et Premier. Notre préférence va toujours aux configurations huit places de l’Ascent, la troisième rangée étant d’usage limité pour des adultes vu le dégagement vertical limité; mes six pieds y touchent le plafond, mais un adulte de 5’5’’ pourra toujours s’y caser, à condition d’accepter cette assise « genoux au menton ». Ce défi vertical affecte aussi la capacité de chargement de l’Ascent, qui loge moins qu’une familiale Outback derrière sa seconde rangée. Tous sièges repliés, l’Ascent concède 19% de volume au Telluride, et 16% au Highlander. Derrière la troisième rangée, le coffre offre le faible volume typique de cette catégorie, deux bacs de supermarché étant à peu près tout ce qu’on peut y mettre. En largeur, ça va mieux et trois adultes peuvent fréquenter la banquette centrale, lorsque présente, tandis que conducteur et passager avant sont en première classe et ne manquent de rien.

Confort : 8,5/10

Le « Premier » semble baptisé en analogie à « première classe », avec des sièges baquets qui sont parmi mes favoris de l’industrie, mieux que ce que Volvo peut faire, en termes de contours, support et douceur de leurs cuirs Nappa. Celui du conducteur possède un support à genoux extensible, très pratique pour les grands conducteurs. Même les sièges capitaine de seconde rangée s’avèrent surprenants, étant à la fois confortables et élégants. C’est en mouvement qu’on réalise la mission confort de l’Ascent, avec son insonorisation poussée et son amortissement très souple, bien adapté aux pneumatiques de 20 po. Comme pour tout produit Subaru de facture récente, à froid la CVT induit des régimes moteurs élevés qui dérangent un peu, mais sur la route, elle garde ces derniers à 1 500 tours à 100 km/h, et à 1 700- 1 900 tours à 119 km/h selon la pente de la chaussée. À chaud, il y a si peu de bruits de roulement qu’on en oublie que notre véhicule d’essai est chaussé pour l’hiver. Avec son silence mécanique sur autoroute, l’excellente chaîne audio et ses tarages quasi français, on passerait la journée à bord sans se fatiguer.

Économie de carburant : 6,5/10

Nos essais précédents s’étant déroulés en hiver, nous souhaitions expérimenter avec des températures plus clémentes cette fois-ci afin de vérifier si la soif de l’Ascent, son talon d’Achille, se tarit un peu. Subaru a devancé sa concurrence en boulonnant un 4-cylindres turbocompressé à son VUS intermédiaire à trois rangées de sièges, mais l’économie d’essence attendue d’une telle mécanique ne se manifeste visiblement pas, du moins en ville. Notre moyenne de 12,8 L/100 km reste la meilleure de nos trois essais, mais bon, étant donné la composante autoroute importante dans nos parcours métropolitains, on se serait attendus à un peu mieux. Au moins, ce moulin carbure à l’ordinaire, malgré son turbo, et avouons que la concurrence ne fait guère mieux. Un apport hybride serait tout indiqué ici.

Valeur : 7.5/10

Malgré sa soif, notre élève améliore sa note ici avec une gamme de prix qui le place avantageusement face à sa concurrence. Son offre débute à 43 303 $ seulement pour le Commodité, mais la valeur de revente de ce dernier peut être affectée par sa capacité de remorquage plus modeste. Pour 4 000 $ de plus, on passe au modèle Tourisme, le champion valeur de la gamme. L’Onyx et ses garnitures noires se détaillent à 49 290 $, le Limited, 52 890 $, et notre Premier clôt les hostilités à 56 090 $. Tous ces tarifs incluent les frais de transport, et pour les Tourisme et Limited, l’option sept places est sans frais. Ce PDSF ne place notre Premier que légèrement sous le prix du Highlander Limited, mais à 3 000 $ de moins qu’un Telluride SX Limitée et un solide 7 000 $ de moins qu’un Pilot Touring. L’Ascent accuse son âge avec l’absence de recharge sans fil, d’affichage tête haute ou de hayon mains libres, mais sa valeur s’accroît avec le temps qui passe…et la hausse des prix des concurrents.

Conclusion

Une expression bien connue veut que la troisième fois soit la bonne. Il semble bien que oui alors que mes impressions de l’Ascent sont bien plus positives après ce troisième essai du modèle depuis son lancement. Le hasard a voulu que la personne qui est la plus chère à mes yeux soit hospitalisée cette semaine, et avec son comportement tout en douceur l’Ascent m’a apporté du réconfort vers et depuis l’hôpital et fut tout indiqué pour ramener ma douce moitié à domicile avec le moins de secousses possible. Ses petits traits « subaristes », comme la sonorité du moteur à froid, ajoutent une complicité mécanique, un environnement familier quoi, et c’est en mode « relax » qu’on apprécie plus L’Ascent, en lui pardonnant sa troisième banquette étriquée en échange de sa sérénité et de son encombrement somme toute contenu pour cette catégorie.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,4L
Nb. de cylindres H4
Puissance 260 ch @ 5 600 tr/min
Couple 277 lb-pi @ 2 000–4 800 tr/min
Consommation de carburant 12,3 / 9,4 / 11,0 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 458 L / 1 193 L / 2 061 L derrière la 3e/2e/1re rangée
Modèle à l'essai Subaru Ascent Premier 2023
Prix de base 53 995 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 995 $
Prix tel qu’essayé 56 090 $
Équipement en option
Aucun