Avis d'expert

Essai routier : Subaru Ascent 2019

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    6/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

Il en aura fallu du temps pour que Subaru donne suite au Tribeca. Avez-vous souvenir du Tribeca (né B9 Tribeca) n’est-ce pas ? Ce multisegment est apparu en 2006, mais ne s’est jamais imposé sur le marché. Le style discutable de la première version, le coût astronomique des options et la soif de sa mécanique 6-cylindres à plat ont tous contribué à ce résultat mi-figue mi-raisin.

Pour sa deuxième incursion dans le créneau, le constructeur étoilé a fait ses devoirs : plus question de jouer la carte du mouton noir en offrant un véhicule mal adapté aux besoins du marché. La catégorie des multisegments à trois rangées est dense et la plupart des modèles disponibles se ressemblent étrangement. Et même si le nouveau Subaru Ascent ne brise rien au niveau du style, de l’habitacle ou même du nombre de versions, il y a un « je-ne-sais-quoi » qui ressort de ce premier essai routier, un élément propre aux produits Subaru je suppose !

Pas le plus beau, mais…

Je l’avoue, je suis sévère avec le plus gros Subaru disponible sur nos routes. D’ailleurs, les goûts, ça ne se discute pas. Non pas que je le trouve affreux, mais je trouve que le département de design a manqué d’inspiration. De loin, on a l’impression d’admirer un Subaru Outback. Ce n’est que lorsqu’on s’approche que l’on constate la taille démesurée du véhicule.

Cette livrée Premier (lire la plus dispendieuse) se reconnaît par ses appliqués chromés à l’extérieur (poignées, miroirs, etc.), mais également par ses jantes de 20 pouces qui auront un impact sur les coûts d’entretien à moyen terme. Des pneus de cette taille, ce n’est pas donné ! Aussi, je trouve dommage que les proportions de l’Ascent fassent en sorte que les jantes de 18 pouces des livrées inférieures aient l’air minuscules à l’intérieur de ces arches de roues.

L’ambiance Subaru

Le constructeur nippon n’a jamais été réputé pour son design novateur et c’est encore plus vrai à bord. La planche de bord est à l’image des autres implantées à bord du Forester ou de l’Impreza, notamment. D’ailleurs, il n’y a rien de surprenant à ce niveau puisque l’Ascent partage la même plateforme que ces deux modèles aux dimensions moins imposantes.

Au-delà de l’écran tactile du système de divertissement, je me dois de féliciter les stratèges de la marque d’avoir conservé les trois molettes du système de ventilation. C’est tellement plus facile à utiliser. Je ne déteste pas non plus la position du levier de vitesse, plus basse que dans la plupart des VUS de la catégorie, quoique la boîte de rangement centrale logée derrière se fait un peu encombrante. S’il est clair que les occupants de la première rangée nagent dans le luxe et l’espace, c’est aussi le cas à la deuxième rangée où les passagers ont droit à deux sièges capitaines.

À ce sujet, il est possible de commander un Ascent à huit places au lieu de sept, mais pour ce faire, il faut viser un modèle Limited un peu plus abordable que cette livrée Premier, dont le prix de base est de 49 995 $ avant les frais de livraison. Sans surprise, l’espace à la troisième rangée est un peu plus limité. C’est le même constat à l’arrière lorsque la troisième banquette est relevée : le nombre de litres n’est plus aussi impressionnant lorsque tous les sièges sont occupés.

Règle générale, le Subaru Ascent respire la qualité avec des matériaux qui devraient durer, quoique j’ai des réserves sur les embouts caoutchoutés des prises USB. À moins de ne jamais les utiliser, ces minuscules morceaux vont disparaître en moins de temps qu’il n’en faut pour prononcer le nom Ascent.

Moins de cylindres = plus agile ?

Jusqu’ici, le Subaru Ascent est une copie quasi conforme des autres représentants de la catégorie. Sous le capot toutefois, le constructeur ne déroge pas de son architecture mécanique habituelle. Il aurait été prévisible de retrouver le bon vieux 6-cylindres à plat encore boulonné sous le capot de la familiale Outback, mais au lieu de la recette habituelle, le constructeur fait confiance à un nouveau moteur boxer 4-cylindres turbo de 2,4-litres qui développe une puissance raisonnable de 260 chevaux et un couple optimal de 277 lb-pi. Comme la grande majorité des produits de la marque, c’est une boîte de vitesses à variation continue qui s’occupe d’acheminer la puissance aux quatre roues motrices.

Subaru s’inspire entre autres du Mazda CX-9 en boulonnant un 4-cylindres turbo sous le capot de l’Ascent. Et, tout comme son concurrent, la réduction du nombre de cylindres n’handicape absolument pas le rendement du véhicule. Bon d’accord, le VUS n’a rien d’une foudre de guerre – il accuse un poids de 2081 kg tout de même – mais malgré tout, la combinaison moteur à plat turbocompressé / boîte CVT travaille merveilleusement. Et, avec un dosage planifié de la part du conducteur, il est possible de maintenir la consommation de carburant moyenne autour des 10 litres aux 100 km. Autrement dit, en ne sollicitant pas trop le turbo, l’Ascent est moins gourmand !

Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés par le comportement du nouveau venu. La direction est assez lourde et un brin imprécise, la suspension est calibrée pour le confort et la cabine est assez bien insonorisée. Il y a bien entendu un peu de roulis lorsqu’on aborde un virage à vitesse élevée et le freinage a ses limites, mais en conduite normale, le Subaru Ascent est sans aucun doute l’un des plus amusants véhicules du segment à cause de sa mécanique vive et d’une agilité certaine. Pendant ces quelques jours d’essai, je n’ai pas entendu de bruits suspects à bord du véhicule, un bon signe pour un modèle fraîchement débarqué.

Conclusion

Subaru arrive en retard à la fête des mutisegments conçus pour la famille, si on exclut le rendez-vous raté du Tribeca. Sauf que cette fois-ci, le constructeur devrait en vendre beaucoup plus simplement parce qu’il est coulé dans le même moule que la concurrence, au niveau des dimensions, du confort et des capacités (Attention : le modèle Commodité n’a pas la même capacité de remorquage que les autres).

Heureusement, Subaru a trouvé le moyen de sortir quelque peu de ce moule en appliquant les attributs propre à la marque. Je pense notamment à la mécanique boxer turbo, la boîte CVT, le rouage intégral à prise constante qui donnent à cet autre pachyderme de la route une personnalité bien à lui. Le Subaru Ascent rentre dans le rang, mais c’est encore un Subaru !

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,4L
Nb. de cylindres H4
Puissance 260 ch à 5 600 tr/min
Couple 277 lb-pi de 2 000 à 4 800 tr/min
Consommation de carburant 11,6/9,0/10,4 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 498 / 1 331 / 2 435 L derrière la 3e/2e/1re rangée
Modèle à l'essai Subaru Ascent Premier 2019
Prix de base 49 995 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 725 $
Prix tel qu’essayé 51 820 $
Équipement en option
Aucune