Name: BMW X3 M40i 2022
Brand: BMW

DESIGN

8/10
Sécurité

8/10
HABITABILITÉ

7/10
CONVIVIALITÉ

6/10
CARACTÉRISTIQUES

8/10
PUISSANCE

10/10
CONFORT

8/10
AGRÉMENT DE CONDUITE

8/10
CONSOMMATION DE CARBURANT

8/10
VALEUR

6/10

Les membres de la génération X – dont votre auteur fait partie – forment le groupe d’acheteurs par lequel s’est amorcée la troisième vague du VUS, celle lancée par les premiers CR-V et RAV4 au milieu des années 90. Quand BMW a lancé sa propre « génération X » avec le VUS X5 en 1999, la firme bavaroise pensait-elle à nous, ou à l’association de la lettre « X » avec le préfixe anglophone « cross », comme dans « crossover » (multisegment)? Reste qu’aujourd’hui BMW nous offre des X1, X3 et X5 – dupliqués en versions sportives aux suffixes pairs – en plus du grand X7. Du lot, le X3 ravit clients comme critiques, par son format juste et son châssis près des légendaires Série 3 bavaroises. Fraîchement mis à jour pour 2022, on en prend le volant pour vous cette semaine.

Design : 8,5/10

Le X3 actuel s’inscrit dans la troisième génération du modèle, mise en marché pour 2018. En 2022, BMW révise la calandre, les feux et phares ainsi que les boucliers avant et arrière. Typiquement allemand, le design du X3, à la fois sobre et chic, traverse les années sans prendre une ride, l’avantage d’effleurer les tendances du moment plutôt que toutes les balancer sur une carrosserie. On se retrouve donc avec un VUS aux proportions ramassées, sans graisse, avec des plis de capot et des nasaux qui expriment le muscle qui se cache là-dessous. On applaudit aussi les superbes jantes deux tons de 20 po, plus classiques que les fichues jantes noires du moment. L’air du temps appose sa signature avec la peinture Gris Brooklyn, un argent clair façon béton. Notez que pas moins de sept teintes sont disponibles pour le X3 M40i.

L’intérieur du X3 s’avère aussi hautement personnalisable, avec quatre agencements de série au choix, cinq optionnels avec cuir Vernasca et deux autres offerts avec le cuir Merino optionnel, tel le rouge Fiona de notre M40i d’essai. On aime moins les appliques en fibre de carbone, trop « casquette » à notre goût, mais des boiseries véritables et quatre autres finitions sont disponibles, au choix. L’ensemble reste chic et frais, la nacelle d’instruments virtuelle et l’écran flottant à l’horizontale ajoutant modernité. Le mariage des coloris de cuir, des appliques de métal et autres garnitures piano est judicieux et il se dégage ici une ambiance de luxe sportif à laquelle s’ajoute l’arôme des cuirs de qualité. Voilà un beau VUS aux dimensions justes qui saura rester chic pendant de nombreuses années.

Puissance : 10/10

Permettez à votre auteur de se citer lui-même : « Vous voulez plus de puissance? Consultez, mon ami ». La livrée M40i de notre X3 d’essai dispose sensiblement de la même mécanique qui équipait cette 340i essayée à l’hiver 2020. Crédité pour 382 chevaux, on se doute toujours que ce 6-cylindres en ligne avec turbocompresseur à double vanne génère en réalité plus de 400 équidés. Il faut vivre un lancement depuis l’arrêt, mode Sport enclenché et pied au tapis – comme avec le Faucon Millénium, les étoiles défilent alors que la bête sous le capot nous plaque au baquet et que l’échappement aboie haut et fort à chaque changement de rapport bien senti de la boîte automatique à huit vitesses. À peine plus de quatre secondes suffisent à éclipser le 0–100 km/h.

Même en mode « Comfort », le flot de puissance ne se tarit jamais et le bouton sur la gauche du volant qui limite temporairement la vitesse maximale est un précieux allié pour la préservation de son permis. Le X3 M40i roule sans effort avec son couple « format Costco ». En milieu urbain, on favorise le mode « Eco Pro » qui assagit le poulain et tait sa voix virile.

Greffé d’un système hybride léger à 48 volts pour 2022, ce moteur garde autrement les mêmes données de puissance et de couple depuis son lancement pour 2018. L’hybridation sert non seulement à assurer une grande douceur au système arrêt-départ, qui fonctionne avec discrétion et peut même éteindre le moteur thermique sous les 15 km/h, mais aussi à ajouter jusqu’à 11 chevaux électriques quand le mode « Sport » est sélectionné. À noter qu’une seconde batterie – de 48 volts évidemment – accompagne ce système. Comme pour tout hybride, ce système s’alimente en énergie récupérée au freinage. Pour qui trouve l’écurie trop fournie, le X3 xDrive30i est livré d’office avec un 4-cylindres turbo de 2,0-litres, bon pour 248 chevaux, et la version hybride rechargeable à quatre cylindres, retirée du marché américain, est toujours offerte au Canada. Tous les X3 offrent une capacité de remorquage de 2 000 kg (4 409 livres), pour autant que des freins de remorque soient présents.

Agrément de conduite : 8,5/10

Une première impression ne ment jamais. La forme équarrie du X3 offre une assise juste assez haute, plus multisegment que VUS, et la fenestration généreuse et les couleurs claires rendent l’habitacle accueillant. Les sièges sport s’ajustent parfaitement à notre anatomie, tout comme le volant inclinable et télescopique manuellement. On ajuste les rétroviseurs extérieurs (trop petits), on met nos réglages en mémoire et on s’élance.

Comme à l’habitude, le volant corporatif BMW est un plaisir tactile en soi, avec son boudin bien épais, son cuir de qualité et ses renflements parfaitement placés. Et ce joli volant permet de placer précisément le X3 dans sa trajectoire, en plus d’offrir une lecture des surfaces de contact avec le bitume. Le moulin reste plus généreux que le Père-Noël en tout temps et offre une piste sonore qui flatte l’orgueil. Il faut juste oublier le mode Sport dans nos déplacements locaux, trop balourd quand les vitesses sont plus basses.

Bien qu’on ne se lasse jamais des accélérations de cette belle bête, c’est le comportement routier qui épate le plus. Nous avons pris un malin plaisir à enfiler les virages serrés comme si nous étions à bord d’une Série 3, les tarages du X3 défiant les lois de la physique. Et un échangeur en trèfle bien isolé en zone rurale nous a permis de simuler une route de canyon, là où le mode Sport peut s’exprimer librement. La boîte lit alors nos pensées, évite de monter les rapports pendant un point de corde tout en les descendant au moment opportun, pétarades d’échappement en prime. Oui, le gamin s’est amusé! On peut toutefois reprocher au X3 M40i des réactions parfois sèches de la transmission, même en mode Confort, et une ergonomie perfectible de la pédale d’accélérateur sans fil, articulée au plancher et peu naturelle sous le pied.

Convivialité : 6/10

On a beau changer de véhicule à toutes les semaines dans ce métier, le premier contact avec un produit de luxe est toujours un défi cognitif. Les réglages du siège du conducteur sont au moins intuitifs, une fois qu’on a repéré la touche qui permet de resserrer les supports latéraux et le réglage manuel du support à genoux. Le volant se règle aussi manuellement, une surprise à ce prix. Une fois complétés, deux ensembles de réglages peuvent être mis en mémoire.

Le « plaisir » commence quand le chroniqueur doit remettre à zéro trajets et consommations moyennes – finalement, on trouve ces fonctions sur une page de l’infodivertissement, ce dernier fonctionnant soit par l’écran tactile, soit par la molette iDrive, selon vos préférences. Et c’est bien stationné que j’ai potassé quelques menus après un premier trajet pour remettre en fonction tous les aides à la conduite rendus inactifs par mon prédécesseur et peaufiner quelques réglages. C’est que le X3 M40i est hautement personnalisable, et vous en aurez pour des jours à peaufiner vos préférences pour chacun des modes de conduite. On vous suggère une longue séance stationnaire pour régler tous ces paramètres en toute sécurité.

Heureusement, les commandes de chauffage et de ventilation sont à la planche de bord, tout comme celles de la chaîne audio. Le volant à la prise en main exquise regroupe aussi les commandes audio attendues et celles du régulateur de vitesse, dont les pictogrammes sont parfois contre-intuitifs. Après de vaines tentatives, on a finalement réussi à le mettre en marche en appuyant sur le bouton de la direction pilotée. Comme quoi faire un dessin n’est pas toujours clair…

Sécurité : 8,5/10

Le BMW X3 2018–2022 se mérite la meilleure note possible dans les essais statiques de l’IIHS, soit « Bon », pourtant aucune palme particulière n’est accordée à ce modèle, dont la seule fausse note relève de l’usage apparemment difficile des ancrages pour sièges d’appoint aux deux places extérieures de la banquette. Les équipes techniques de la NHTSA lui accordent aussi leur meilleure note, cinq étoiles. Il faut dire que les manufacturiers allemands excellent généralement dans les essais statiques, avec des structures solides conçues pour survivre aux vitesses élevées des autobahns.

Curieusement, le bilan de l’IIHS ne fait aucune mention des aides à la conduite embarqués. Si plusieurs de ces derniers sont livrés dans un groupe optionnel, le X3 M40i comprend de série un avertisseur de risque de collision avec protection active des piétons, un système anticollision à basse vitesse, un avertisseur de franchissement de limite de vitesse ou de dépassement interdit, des capteurs de franchissement de ligne (actif à 70 km/h et plus), de présence dans les angles morts et un assistant de sortie de stationnement. En cas de danger venant de l’arrière, le X3 activera de lui-même les feux de détresse au double de leur fréquence de clignotement usuelle, et si une collision est inévitable, le véhicule referme de lui-même glaces et toit ouvrant.

Tous les passagers remarqueront – souvent en émettant un cri de surprise – que le X3 prétend automatiquement les ceintures de sécurité avant au départ. De plus, le véhicule surveille le taux d’attention du conducteur et peut l’avertir en cas de signes de somnolence.

Caractéristiques : 8/10

Avec 17 345 $ d’équipements optionnels, il va sans dire que notre X3 M40i d’essai avait un contenu archicomplet. Notez que les jantes optionnelles de 21 po montrées aux options venaient d’être remplacées par les jantes d’origine de 20 po, fort jolies et chaussées de pneus d’hiver.

D’office, tous les X3 sont livrés avec un écran central de 12,3 po et une nacelle d’instruments virtuels faisant également 12,3 po, la sellerie de cuir véritable avec sièges sport à mémoire à l’avant, volant chauffant, démarreur à distance, navigation, rétroviseur photochromatique, radars de stationnement, feux DEL et services connectés. On retrouve toutefois une pléthore d’options qui peuvent faire grimper la facture de façon conséquente, dont plusieurs sont offertes de série sur des marques populaires, comme l’ouvre-porte de garage intégré ou les sièges arrière chauffants. Nous avons grandement apprécié la qualité de la chaîne audio optionnelle, la qualité du cuir surclassé et la luminosité du toit ouvrant panoramique, mais la fiche technique loge plusieurs de ces éléments dans des groupes très coûteux forçant le consommateur à acquérir plus d’équipements qu’il pourrait ne le souhaiter.

Habitabilité : 7,5/10

On pourrait croire que le X3 est plus logeable que le X1, le VUS d’entrée de gamme de BMW, mais l’architecture à traction avant de ce dernier lui offre un compartiment passager tout aussi grand que celui du X3, et un volume cargo tout juste plus petit. C’est que le X3 demeure un VUS compact, mais son architecture à propulsion lui donne des proportions différentes de celles de la concurrence. Grâce à la grande surface vitrée et à une console bien conçue, le X3 offre tant l’impression d’espace que l’espace comme tel, et les quatre places principales offrent dégagement et confort. Le coffre quant à lui est de volume appréciable, avec un seuil à hauteur juste, un hayon électrifié qui facilite l’accès et une banquette 60/40 très facile à rabattre. Au final, on passe au X3 depuis le X1 pour son tempérament plus sportif et sa capacité de remorquage, pas pour un gain d’espace.

Confort : 8/10

Au-delà du coût exorbitant des options et des défis cognitifs que posent leurs multiples réglages, c’est à l’usage que la plus-value des véhicules de luxe s’exprime et vient séduire nos sens. Malgré sa puissance de matamore et son comportement routier de voiture sport, le X3 M40i jouit d’un raffinement notable, avec un bon isolement du monde extérieur, l’absence de bruits éoliens et des régimes moteur discrets sur autoroute grâce à l’étagement de la boîte à huit rapports. Même les pneus d’hiver Pirelli Scorpion étaient d’une discrétion totale…

Les bosses et autres régularités de la chaussée sont senties, mais sans secouer, signes de tarages fermes aux ressorts et souples à l’amortissement, gardant néanmoins en contrôle roulis et tangage. Le X3 M40i roule d’un luxe ferme, voire aristocratique. Quant aux sièges baquets avant, leur dessin assure un bon appui aux points de contact, et ce, sans fermeté excessive. On est très loin de l’isolement d’une Lexus, mais compte tenu des capacités de cette bête, le confort livré est au-delà des attentes.

Économie de carburant : 8/10

Le X3 2022 n’a pas encore été évalué par l’Énerguide, et vu le système hybride léger de 48 volts qui s’ajoute cette année, on peut difficilement vous citer les cotes publiées pour le modèle 2021. Nous avons donc suivi de près le comportement du X3 M40i en fonction de nos déplacements, des modes choisis et de nos excès d’enthousiasme – difficile de rester de glace avec cette écurie! Et nous sommes restés incrédules jusqu’au dernier plein. Malgré les quelque 400 équidés de ce VUS compact des plus virils, nous avons obtenu une moyenne de 11,2 L/100 km, et ce, sur des pneus d’hiver! Mieux qu’avec un Mazda CX-5. Notez que ce BMW s’abreuve exclusivement de super, mécanique de pointe oblige.

Valeur : 6,5/10

Si le prix de départ du X3 xDrive30i de base est alléchant pour la catégorie, le passage au modèle M40i ajoute la coquette somme de 14 000 $ au ticket d’entrée, ce qui n’est pas rien. En retour, vous obtiendrez une mécanique dont la puissance démoniaque n’a d’égale que sa consommation angélique, accompagnée de suspensions et freins calibrés pour les plus intransigeants des conducteurs. Passé ce choix, il reste une liste d’options aussi onéreuse que garnie dont chaque item du menu doit être sélectionné avec discernement, car l’addition grimpe – trop – vite. Et ce questionnement débute dès le choix de peinture, où seul le blanc est offert sans frais. Le reste de la palette ajoute de 895 $ à 1 450 $... voilà pourquoi on voit autant de BMW blanches!

Conclusion

Avec leur X3 M40i, les sorciers de la forêt noire chez BMW ont transposé l’âme de la célébrée berline 340i dans un corps de VUS. Logeable, élégant, le X3 M40i offre des prestations dignes d’une berline sport tout en demeurant éminemment logeable et pratique. En prime, sa cavalerie dont la puissance semble illimitée s’abreuve de super avec parcimonie. Le pot se trouve dans une interface conducteur qui en fait trop, avec une complexité excessive et de bien trop nombreux écrans pas toujours clairs à potasser pour arriver à ses fins. La liste des options peut aussi rendre les articles facturés quasi interminables, comme quoi tout plaisir se paie. La génération X peut bien être celle qui se pose le plus de questions!

Les concurrents

Caractéristiques

Cylindrée	3,0L
Nb. de cylindres	L6
Puissance	382 ch @ 5 800–6 500 tr/min
Couple	369 lb-pi @ 1 800–5 000 tr/min
Consommation de carburant	n/d
Volume de chargement	550 L / 1 600 L sièges rabattus
Modèle à l'essai	BMW X3 M40i 2022
Prix de base	66 990 $
Taxe climatiseur	100 $
Frais transport et préparation	2 480 $
Prix tel qu’essayé	86 915 $
Équipement en option 17 345 $ – Groupe de luxe avancé (Pare-soleil latéraux, sièges arrière réglables, groupe compartiment de rangement, aide au stationnement avec vision périphérique, affichage tête haute, chaîne ambiophonique Harman/Kardon, soutien lombaire, éclairage d’ambiance, toit panoramique), 7 900 $; Groupe Assistance avancée au conducteur (Assistant de conduite pour embouteillages, régulateur de vitesse adaptatif avec fonction arrêt/départ, aide au maintien de voie avec direction active, aide au changement de voie, arrêt d’urgence, avertissement de circulation latérale avant, évitement d’urgence, avertissement d’intersection), 2 000 $; Peinture Gris Brooklyn métallisé, 895 $; Cuir mérinos rouge Fiona / noir, 3 000 $; Poste de pilotage professionnel numérique, 1 200 $; Jantes M 21 po, 500 $; Phares Shadowline, 500 $; Freins M Sport à étriers rouges, 500 $; Garnitures en fibre de carbone, 850 $

Daniel Beaulieu

Daniel Beaulieu est un ingénieur en transports bilingue de la région de Montréal affligé d’une passion aigüe pour tout ce qui touche à l’automobile. Ayant fait ses débuts comme chroniqueur automobile / pigiste chez Car and Driver, Daniel est devenu par la suite collaborateur et réviseur au Guide de l’auto, à l’imprimé comme sur le web. Daniel s’est joint à la famille du groupe Trader en 2015 où il partage avec les lecteurs ses aventures sur quatre roues.