Avis d'expert

BMW M2 2023 : essai routier

8,2
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    10/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    9/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    9/10

L’un de mes essais récents les plus mémorables a été réalisé au volant d’une M2. Bon, soyons clair, cet essai d’un fruit défendu a été réalisé au volant d’une M2 CS de génération précédente au circuit court du CTMP (pour Canadian Tire Motorsport Park). Rappelons que cette version très spéciale a été commercialisée brièvement en 2020 au Canada.

Trois ans plus tard, le coupé de Série 2 est en service depuis deux ans déjà et même si l’apparence du coupé le plus compact et le plus abordable de la gamme bavaroise, c’est réellement celle-là que nous attendions : la BMW M2 2023.

Notez qu’il n’y a pas d’appellation « Competition » ou « CS » sur le bout du coffre de la nouvelle M2... pour le moment du moins. Il s’agit donc ici de la version la plus basique de la sportive la plus abordable concoctée par les sorciers de l’aile M.

Avertissement : le texte qui suit est un plaidoyer riche en qualificatifs de toute sorte et en faveur des voitures sport traditionnelles en général.

Design : 8/10

Soyons francs, ce coupé de Série 2 polarise les opinions depuis qu’il s’est amené sur nos routes en 2020. C’est la même histoire avec la M2, quoiqu’il y ait des nuances à apporter à cette critique du design extérieur. La portion avant par exemple, est plus proche de ce que l’amateur de bolide de piste se fait de sa voiture avec ces larges ouvertures dans la portion inférieure du bouclier. Certes, les deux « reins » du grillage supérieur n’ont pas fini de soulever les débats.

En revanche, les ailes bombées du bolide sont franchement réussies (surtout à l’arrière où l’élargissement débute derrière la portière), elles qui abritent ces jantes de 19 pouces à l’avant et de 20 pouces à l’arrière.

Finalement, le postérieur de la M2 respecte les directives habituelles, c’est-à-dire un quatuor de tuyaux d’échappement au centre, un écusson spécifique et, dans ce cas-ci, un minuscule becquet au bout du coffre en forme de bec de canard. Habillée de cette coloration Bleu Zandvoort non métallisé, disons que la M2 a capté l’attention des passants, des cyclistes, des autres automobilistes. Bref, elle n’est (vraiment) pas passée inaperçue.

Puissance : 10/10

Il très rare que la note de 10 soit attribuée à une voiture, parce que la perfection n’est pas de ce monde, mais lorsqu’une M2 « régulière » surpasse l’ancienne M2 CS sous le pied droit par neuf chevaux, c’est qu’il s’agit d’une voiture vraiment spéciale. Avec 453 chevaux et un couple de 406 lb-pi, le conducteur ou la conductrice d’une M2 n’a vraiment rien à craindre : la voiture a tout ce qu’il faut pour avancer.

Agrément de conduite : 9/10

La M2 est plus petite, plus abordable et moins puissante que les autres « M », mais son potentiel d’agrément de conduite est sans contredit plus élevé. Premièrement, les dimensions réduites lui permettent de gagner en agilité, mais il y a un autre élément qui change la donne ici : la boîte de vitesses manuelle. En effet, en plus du tandem M3/M4, la M2 est la seule autre option appartenant au catalogue M de la marque allemande pouvant être commandée avec une boîte de vitesses à trois pédales. Certes, avec l’option de boîte automatique – l’ancienne version de la M2 était munie d’une boîte à double embrayage –, la voiture est plus rapide à l’accélération, mais pour la connexion avec la voiture, il est difficile de trouver mieux qu’une bonne vieille boîte manuelle qui force le conducteur à rester concentré sur sa conduite.

Comme c’est le cas pour tous les autres bolides développés par la division sportive, la M2 offre à son conducteur plusieurs paramètres pouvant modifier comment se comporte la voiture sur le bitume. Pour ma part, j’ai privilégié le mode M2 (sur le volant) qui plaçait tous les paramètres à leur mode le plus élevé, tout en prenant soin de désactiver le système antipatinage. Avec ce mode, la mécanique prend vie avec une sonorité accrue dans l’habitacle, mais également des réactions plus sauvages du moteur 6-cylindres en ligne turbocompressé.

La direction est également très précise, un commentaire qui s’applique aussi au levier de la boîte de vitesses qui se fait malmener à chaque changement de rapport. D’ailleurs, malgré le facteur « performance relevée » de la M2, la voiture demeure très confortable au quotidien, un aspect que les ingénieurs de BMW maîtrisent à merveille.

Confort : 8/10

Le seul hic avec ces sièges sport à l’avant, c’est qu’ils ne conviennent pas à tous les gabarits. Certes, ils ne sont pas aussi rigides que des baquets en fibre de carbone, mais quand même, les flancs pourraient effrayer certains consommateurs plus enveloppés.

Mais, comme je le mentionnais un peu plus haut, la BMW M2 peut facilement jouer le double rôle de voiture du quotidien et de voiture de piste, tout simplement parce que la suspension adaptative de la voiture fait des merveilles avec les surfaces usées de la belle province ou sur les vibreurs de votre circuit local favori.

Sécurité : 8/10

Étant au sommet de la gamme Série 2, la M2 hérite donc de tout l’arsenal de dispositifs de sécurité disponible, mais le réel élément qui fait en sorte que la voiture revient à bon port après chaque balade se trouve derrière le volant. Avec une voiture sport à deux roues arrière motrices et plus de 400 chevaux sous le pied droit, le plus grand facteur de sécurité, c’est le conducteur.

Convivialité : 8,5/10

Comme pour les autres Série 2 et les plus récentes créations de la marque munichoise, la planche de bord de la M2 reçoit ce double écran réunit sous un même panneau horizontal incurvé. Et comme pour les autres véhicules de la marque à avoir eu droit à cet univers digital renouvelé, l’utilisation de ce dernier est réellement facile, que ce soit pour sa réactivité ou pour la qualité des graphiques. La seule critique va au nombre d’applications disponibles.

Habitabilité : 6/10

Ici, l’acheteur doit certainement savoir à quoi s’attendre. L’achat d’un coupé deux portes n’est certainement pas aussi essentiel que celui d’une voiture à vocation familiale. Malgré tout, il est possible de prendre place à la banquette de deuxième rangée, mais pour se faire, il faut replier les sièges de la première rangée et accepter de vivre dans un espace pas aussi accueillant que la deuxième rangée d’un utilitaire BMW X7 par exemple. En revanche, un coupé M2 est beaucoup plus pratique qu’un roadster Z4 par exemple.

Économie de carburant : 8/10

L’acheteur type de ce genre de jouet sait très bien qu’il n’achète pas une M2 pour sa consommation d’essence exemplaire. L’ÉnerGuide canadien annonce une moyenne en ville de 14,3 L/100 km et 10 L/100 km sur route pour une moyenne globale de 12,4 L/100 km. C’est d’ailleurs mieux que pour la version à boîte automatique qui consomme plus de carburant avec 14,6 L/100 km en ville, 10,3 L/100 km sur route et 12,7 L/100 km globalement.

Pour ma part, à cause de l’utilisation abusive du mode M2, ma consommation d’essence calculée par l’ordinateur de bord oscillait plus près des 15 litres aux 100 km durant cet essai de quelques jours. Et je n’ose même pas imaginer la moyenne obtenue après une journée passée en circuit fermé.

Caractéristiques : 8/10

Encore là, la position de la M2 au sommet de la gamme Série 2 lui confère un statut bien au-delà de la mêlée. D’ailleurs, le carnet des options du constructeur est assez limité, puisque seulement deux groupes optionnels sont disponibles, le groupe M Carbone (13 000 $) et le Groupe Luxe (3 100 $).

Valeur : 9/10

À un tarif de départ de 76 500 $, la BMW M2 représente une belle dépense pour l’amateur moyen. Cependant, l’acquisition d’une des dernières voitures M à être équipée d’une boîte de vitesses manuelle se veut un superbe investissement à long terme. Et il est clair que le constructeur planche déjà sur des variantes plus rapides et racées de la M2. Avis aux collectionneurs!

Conclusion

La conduite d’une BMW M2 est un privilège pour quiconque apprécie la conduite d’une voiture sport. Les accélérations sont foudroyantes, la musicalité est sensationnelle et l’agrément de conduite est au rendez-vous chaque fois qu’elle reprend la route. Mais bon, toute cette suite d’émotions est attachée à un prix et ce dernier est salé, beaucoup plus que la M2 « régulière » d’ancienne génération. C’est la réalité du segment des voitures sport… et de l’automobile postpandémie en général.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 3,0L
Nb. de cylindres L6 turbo
Puissance 453 ch
Couple 406 lb-pi
Consommation de carburant 14,3 / 10,0 / 12,4 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 391 L
Modèle à l'essai BMW M2 2023
Prix de base 76 500 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 300 $
Prix tel qu’essayé 86 900 $
Équipement en option
8 000 $ – Groupe luxe, 3 100 $; Étriers de freins couleur rouge, 750 $; Phares « Shadowline », 500 $; Ceintures de sécurité M, 400 $; Toit en fibre de carbone, 1 900 $; Composantes en fibre de carbone, 1 000 $; Pavé de recharge sans fil pour appareil intelligent, 350 $