Avis d'expert

BMW X5 xDrive50e 2024 : essai routier

7,9
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

Le Salon International de l’auto de Montréal a vu son achalandage croître quelque peu en 2024. Les amateurs qui s’y sont rendus ont certainement voulu admirer les belles exotiques du collectionneur Luc Poirier, mais de manière plus réaliste, ils ont aussi voulu s’asseoir à bord des nouveautés 2024. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’électrification est sur toutes les lèvres. Et il est question ici de l’électrification au sens large, pas de la voiture exclusivement électrique.

On a pu observer dans les derniers mois une diminution de l’intérêt des consommateurs face à la voiture 100 % électrique, comme si, du jour au lendemain, la priorité n’était plus celle du tout électrique. Voilà où vient s’immiscer un véhicule comme le BMW X5 xDrive50e 2024. Oublions quelques instants le prix astronomique exigé pour cette variante hybride rechargeable et penchons-nous sur cette sous-catégorie composée de quatre véhicules aux dimensions et aux prétentions semblables.

En plus du représentant bavarois, le consommateur qui lorgne du côté des utilitaires de luxe à motorisation « PHEV » peut aussi se tourner du côté de Land Rover avec son Range Rover Sport P440e – une option assez onéreuse merci – ou plutôt se tourner chez Jeep où le Grand Cherokee 4xe vient jouer les trouble-fêtes dans une catégorie peu habituée aux marques génériques. Enfin, il y a l’autre option allemande, soit le Mercedes-Benz GLE 450e 2024, mais du nombre, seul le BMW X5 sort de l’usine avec un bloc à six cylindres sous le capot. Et c’est peut-être ce simple détail qui fait en sorte qu’on l’aime un peu plus.

Design : 8,5/10

Au premier coup d’œil, le X5 xDrive50e ne se démarque pas trop de ses équivalents à essence. C’est vrai que du côté gauche, la trappe pour la prise de courant vend la mèche sur le penchant électrifié du multisegment, mais pour le reste, le X5 enfichable n’en fait pas trop, à l’instar de ses concurrents d’ailleurs. En plus de l’écusson sur le coffre, les ailes avant sont également habillées par ces grillages où l’inscription « electrified by i » confirme la présence de cette motorisation mi-essence mi-électricité. Lancée en 2019, cette génération de l’utilitaire s’est surtout concentrée sur l’évolution du modèle, ce qui explique pourquoi la silhouette du X5 demeure assez classique. Le modèle devrait bien vieillir au fil des années.

À l’intérieur, en revanche, la présentation de la planche de bord n’a rien de classique avec son écran incurvé qui traverse une bonne partie de l’habitacle, ce dernier qui contraste par-dessus les boiseries et l’aluminium brossé du tableau de bord. L’affichage est d’une clarté impressionnante et ne fait qu’ajouter à cette impression de qualité une fois assis à l’intérieur. Contrairement à d’autres VUS aux prétentions luxueuses, le BMW X5 ne triche pas sur cet aspect.

Confort : 8,5/10

D’ailleurs, ces compliments sur la qualité du produit s’appliquent aussi au confort des sièges, que ce soit à l’avant avec des baquets peut-être même un peu trop enveloppants – heureusement, ceux-ci s’ajustent avec un bouton – ou une banquette également suffisamment moelleuse pour calmer la marmaille pendant le trajet en direction de la montagne de ski… ou l’école.

Mais, le confort, ça ne se mesure pas uniquement au niveau du fessier. La suspension a également son mot à dire dans l’équation et une fois de plus, je dois l’admettre, les ingénieurs responsables du rebond BMW ont la main heureuse sur les routes défoncées du Québec. Lorsque poussé un peu plus fort, le X5 ne rouspète pas dans les virages, mais notons aussi cette belle résilience après avoir traversé un nid-de-poule. On peut aussi ajouter qu’en mode purement électrique, la cabine laisse entrer cette musique du frottement des pneus d’hiver sur la chaussée.

Habitabilité : 7,5/10

Le X5 hybride rechargeable est fidèle aux autres variantes de la gamme, à l’exception de l’espace cargo. En effet, la présence de la batterie sous le plancher à l’arrière limite le volume dédié au transport de matériel. Bon, on parle ici de 500 L face à 650 L pour le X5 essence. Ce n’est pas problématique. Bien évidemment, ceci affecte aussi le volume de chargement lorsque la banquette arrière est entièrement repliée vers l’avant, mais encore là, on parle d’une perte minime.

Pour le reste, le X5 xDrive50e 2024 se montre très accueillant aux deux rangées où les passagers prennent place. L’espace ne manque pas et l’accès à bord ne pose vraiment pas problème avec ces grandes portières.

Convivialité : 8/10

L’interaction entre l’utilisateur et le véhicule est assurée par l’écran du système d’infodivertissement ou même via la molette principale ou les boutons-raccourcis éparpillés sur la console centrale. C’est vrai que cette configuration ne plaît pas à tous, mais ce détachement de l’écran ajoute ce soupçon de « techno » à l’ambiance et les options additionnelles entre les deux occupants facilitent certaines fonctions.

Peu importe quelle est votre opinion sur l’apparence de ce dernier, ce qu’il faut retenir de ce dernier, c’est qu’il se manie très facilement, via les multiples menus. Toutefois, il arrive qu’on se perde dans cet univers numérique. C’est que, voyez-vous, il y a beaucoup d’applications.

Sécurité : 8/10

Le X5 est un modèle important pour BMW et l’aspect sécurité se doit d’être mis de l’avant, sinon les consommateurs iront voir ailleurs. En 2024, les options de VUS intermédiaires de luxe sont nombreuses. Si la version 2024 n’a pas encore été testée au moment d’écrire ces lignes, on peut se fier aux tests de 2023, le X5 qui n’a pas changé de squelette pour la nouvelle année. L’IIHS américain a décerné la mention Top Safety Pick « sans le plus » l’an dernier, tandis que la NHTSA américaine a accordé au VUS une note de 4 étoiles sur 5 aux tests de collision.

Pour l’aspect aide à la conduite, le véhicule essayé était équipé du groupe optionnel Aide à la conduite avancée qui intègre les systèmes Assistance de conduite sur autoroute et Assistant de conduite professionnel. Ces deux dispositifs font appel à une longue liste de systèmes connus des usagers (régulateur de vitesse intelligent, avertisseur de collision avec fonction freinage, assistant de limitation de vitesse, assistant directionnel et de contrôle de la trajectoire avec assistance dans les passages étroits et cette énumération de gadgets tous plus poussés les uns que les autres assurent aux passagers une sécurité accrue. Lors de cet essai, les multiples systèmes se sont avérés utiles et peu intrusifs, ce qui n’est pas toujours le cas.

Puissance : 8,5/10

Les puristes de la consommation d’essence exemplaire trouveront à redire sur la présence de ce bloc 6-cylindres sous le capot, mais force est d’admettre que ce moulin ajoute une touche d’exclusivité au véhicule, notamment par sa musicalité lorsque le mode Sport est sélectionné.

D’ailleurs, le modèle « PHEV » est plutôt bien nanti sous le pied droit avec 308 chevaux extirpés du bloc thermique et 194 chevaux fournis par le moteur électrique. Résultat : la puissance totale est de 483 chevaux et le couple maximal, de 516 lb-pi. Son concurrent enfichable le plus proche est en provenance de Stuttgart, le GLE 450e qui livre quant à lui une puissance de 381 chevaux et un couple de 479 lb-pi.

Autrement dit, le X5 mérite le titre de bolide de son groupe.

Agrément de conduite : 8,5/10

Fidèle à ce que propose le X5 depuis son apparition sur nos routes au début du siècle, cette variante enfichable conserve l’agrément de conduite comme ligne de conduite. De la colonne de direction un brin lourde et précise à cette suspension capable de garder ses occupants dans un confort certain sans pénaliser la tenue de route, le X5 xDrive50e a ce qu’il faut pour les routes de l’arrière-pays.

Mais, qu’en est-il au quotidien? Après tout, les acheteurs de ce modèle veulent surtout son autonomie électrique qui, selon l’ÉnerGuide canadien, est de 63 km. Pour économiser sur la facture de carburant annuelle, cette distance possible entre les recharges est suffisante pour bon nombre d’automobilistes. À ce sujet, sans avoir eu recours au préconditionnement de la batterie (d’une capacité de 25,7 kWh), le X5 xDrive 50e a affiché une autonomie de 54 km deux matins de suite et en ne poussant pas trop, il a été possible d’étirer celle-ci à 57 km, un résultat satisfaisant considérant les conditions hivernales de ce test.

Et même si l’explosivité du mode Sport est absente lorsque le véhicule est placé en mode Électrique ou Hybride, le plaisir de conduite est vraiment au rendez-vous. On se sent connecté à la route, malgré la chaussée glissante du mois de janvier.

Économie de carburant : 8,5/10

Ici, tout dépend du type d’utilisation. Un utilisateur qui roulera tous les jours en mode Électrique ne consommera pas beaucoup d’essence, mais pour l’usager qui parcourt de plus grandes distances, l’ÉnerGuide annonce des moyennes qui oscillent aux alentours des 10 L aux 100 km. Pour ma part, il semble que votre humble serviteur n’ait pas roulé sur une distance assez grande pour obtenir cette moyenne. Non, l’ordinateur de bord affichait une moyenne de 8,9 L/100 km après mon essai. Pas mal pour un VUS de près de 500 chevaux, n’est-ce pas?

Caractéristiques : 8,5/10

D’entrée de jeu, le BMW X5 xDrive 50e vient avec une très longue liste d’équipement, notamment un habitacle doté d’une sellerie de cuir, des jantes de 20 pouces et un choix assez intéressant de peintures métallisées pour la carrosserie. Il faut toutefois débourser un peu plus pour les jantes de 21 pouces en option ou pour les habitacles issus de la collection BMW Individual. Mais, ce n’est pas tout, car le constructeur offre aussi quelques groupes optionnels, comme l’ensemble Premium Essentiel et l’ensemble Aide à la conduite avancée. Puisqu’il s’agit tout de même d’un véhicule dispendieux et relativement niché, ce sont les seuls groupes d’options. Lorsque comparé aux autres véhicules enfichables de même acabit, le BMW n’a pas à rougir devant la compétition.

Valeur : 8/10

À un prix de 102 500 $ (avec toutes les options individuelles en plus des deux ensembles mentionnés plus haut), le BMW X5 xDrive 50e 2024 n’est pas à la portée de tous, mais à ce tarif, le représentant de la marque bavaroise ne fait que suivre le mouvement des VUS intermédiaires hybrides rechargeables de luxe. De nos jours, pour repartir au volant d’un véhicule aussi complexe, c’est le prix à payer.

Conclusion

Je dois l’admettre, je ne suis pas le plus grand admirateur des véhicules PHEV. Leur double mission rime souvent avec « compromis ». L’option de rouler en électrique durant la semaine est séduisante, mais la fin de semaine venue, il faut rouler plus longtemps et faire appel au moteur essence. Heureusement, la moyenne de consommation n’est pas très élevée, contrairement au prix exigé.

Cette fois, BMW a trouvé les bons ajustements pour me convaincre des atouts d’un tel véhicule. Disons que l’agrément de conduite y est pour quelque chose ici, car il est assez rare qu’un véhicule « écolo » arrive à me séduire par la sonorité de sa mécanique ou sa tenue de route de voiture sport, mais le X5 xDrive50e 2024, malgré ses quelques défauts, s’avère une superbe surprise.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 3,0L + 145 kW
Nb. de cylindres L6 + moteur electrique
Puissance 483 ch
Couple 516 lb-pi
Consommation de carburant 10,9 / 10,2 / 10,6 L/100 km ville/route/comb; 35,9 kWh/100 km, 4,0 Le/100 km, 63 km d’autonomie électrique
Volume de chargement 500 / 1 720 L sièges rabattus
Modèle à l'essai BMW X5 xDrive50e 2024
Prix de base 90 500 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 445 $
Prix tel qu’essayé 105 045 $
Équipement en option
12 000 $ – Ensemble Premium Essentiel, 5 000 $; Ensemble M Sport, 2 500 $; Jantes de 21 pouces pour l’été, 500 $; Ensemble Assistance de conduite avancée, 2 500 $; Boiseries à pores ouverts, 250 $; Grille de calandre illuminée, 500 $; Ensemble remorquage, 750 $