Avis d'expert

Infiniti QX50 2020 : essai routier

7,5
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    6/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    7/10

Le constructeur Infiniti a misé gros l’an dernier lorsqu’il a renouvelé son offre dans le créneau des multisegments compacts, le QX50 qui est venu remplacer son prédécesseur, jadis connu sous l’appellation EX35. Le nouveau modèle était plus moderne à plusieurs égards, en plus de pouvoir compter sur une mécanique unique au monde, un 4-cylindres turbo à taux de compression variable. Un an plus tard, force est de constater que l’utilitaire qui aurait dû propulser Infiniti vers de meilleurs jours n’a pas tout à fait connu le succès escompté, du moins pas au sud de notre frontière. Les ventes ont augmenté un tantinet chez nous, mais chez l’Oncle Sam, le QX50 s’est vendu deux fois moins, là où un véhicule utilitaire se doit de connaître du succès.

Comment peut-on expliquer cet accueil plutôt froid de la part du public face à un véhicule réussi en apparence? S’agit-il d’un concours de circonstances? La nouvelle mécanique livre-t-elle la marchandise? Le design plus organique est-il à blâmer ici? Et cette impression de qualité si chère aux consommateurs est-elle bien présente? Voilà plusieurs questions auxquelles j’ai tenté de répondre pendant ces quelques jours passés derrière le volant de l’Infiniti QX50 2020.

Design : 8,5/10

Qu’on l’aime ou non, la signature visuelle de la marque Infiniti est désormais établie… depuis quelques campagnes déjà! Avec le QX50, le département de design a pu renforcer cette image avec des traits plus affûtés au niveau de la calandre proéminente à l’avant ou même vers l’arrière du véhicule où la fenestration se termine de manière abrupte par cette bande chromée. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les proportions du QX50 sont très réussies. La richesse de cette coloration Pierre de soleil rouge dynamique, en plus de tout ce chrome ajouté, et sans oublier ces jantes gris anthracite, font en sorte que le produit final est attrayant pour l’œil, et surtout, que l’utilitaire ne ressemble à rien sur la route (à part peut-être son cousin le QX60), une rareté au sein de l’océan utilitaire en 2020.

Je n’ai pas décelé d’irrégularités à l’extérieur non plus pendant ces quelques jours de folle tempête. La qualité de fabrication semble donc être au rendez-vous, même si je trouve que la fermeture des portières rappelle que la marque Infiniti est issue du groupe Nissan. Je reviendrai là-dessus un peu plus bas.

Sécurité : 9/10

Le modèle prêté pour cet essai portait l’écusson Sensoriel, une livrée vendue passablement plus cher que le modèle d’entrée de gamme à 44 998 $ avant les frais de transport et préparation. Néanmoins, malgré l’écart d’équipement entre ces deux livrées, le QX50 ne fait pas de discrimination sur l’étendue du portefeuille de l’acheteur au chapitre de la sécurité. Autrement dit, le multisegment le plus abordable de la gamme nipponne vient avec une batterie de dispositifs de sécurité. Le niveau Sensoriel est toutefois bonifié grâce à l’intégration du système ProPILOT Assist, ce dernier qui, comme son nom l’indique, assiste le conducteur dans son « pilotage ». Il ne s’agit pas d’une conduite autonome par contre, mais pour sortir un chewing gum de sa poche de manteau par exemple, le dispositif peut bien prendre le relais pendant quelques secondes.

Côté sécurité donc, l’Infiniti QX50 est très bien nanti, même si les caprices de l’hiver peuvent enrayer certains de ces systèmes de sécurité. En effet, si les capteurs sont enneigés, le régulateur de vitesse intelligent ne fonctionne pas, tout comme l’assistance de conduite autonome.

Habitabilité : 8/10

Contrairement à l’ancienne livrée allongée, l’Infiniti QX50 respecte plus adéquatement les dimensions de sa catégorie. Il ne manque aucunement d’espace aux deux rangées, d’autant plus qu’il est possible de faire glisser la banquette 60/40 pour augmenter l’espace dans le coffre ou, mieux encore, pour maximiser l’espace pour les jambes des passagers de la deuxième rangée.

Convivialité : 6,5/10

Ici, le constructeur a certainement fait des efforts ces dernières années pour améliorer son expérience multimédia, grâce notamment à un affichage plus clair, mais le système à deux écrans (celui du bas qui sert à contrôler celui du haut) n’est pas le plus intuitif. Heureusement, les concepteurs de l’habitacle ont pensé à insérer une panoplie de boutons de part et d’autre de l’écran inférieur. Il est donc possible de contrôler l’intensité de la climatisation, la température, la sellerie chauffante, etc. L’écran tactile inférieur est également l’endroit où le conducteur peut ajuster une multitude de paramètres comme l’assistance de conduite autonome ou simplement pour désactiver le système antipatinage par exemple. Je dois également mentionner que la réactivité de cet écran n’est pas optimale. À plusieurs reprises, j’ai dû peser plus d’une fois sur l’icône sur l’écran pour changer de menu. Bref, il y a place à l’amélioration ici.

Confort : 8/10

En bon VUS de luxe, l’Infiniti QX50 ne manque pas le bateau en matière de confort, les sièges étant suffisamment moelleux pour rendre les déplacements prolongés agréables. Lors des accélérations, on se rend compte que l’insonorisation du VUS pourrait être bonifiée. Toutefois, la boîte de vitesses à variation continue fait en sorte que lorsque le moteur tourne au ralenti, le QX50 redevient silencieux sur la route.

Agrément de conduite 6,5/10

L’aile luxueuse de Nissan a trouvé le moyen de modifier le comportement de son multisegment non pas en faisant appel à l’électronique comme c’est le cas à travers l’industrie, mais plutôt en boulonnant ce moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres qui a la capacité d’offrir un taux de compression élevé ou non selon l’humeur de son conducteur. Ce petit bouton logé non loin du levier de vitesses peut donc en quelques secondes donner des ailes au multisegment lorsque placé en mode SPORT, celui-ci qui vient non seulement avec une sonorité plus franche du moulin 4-cylindres, mais aussi avec des réactions plus vives de la mécanique. En revanche, en mode ECO, le QX50 semble étouffé lorsque le pied droit en redemande.

La direction du QX50 n’est pas la plus sportive de la catégorie non plus. Plus légère que lourde, celle-ci semble déconnectée de la route. Autrement dit, les amateurs de sensations fortes devront regarder ailleurs, et ce, même si le QX50 est capable de sortir de sa torpeur à l’occasion. Malheureusement, la concurrence allemande (je pense aussi à l’Acura RDX ici) est supérieure à ce compte.

Puissance : 8/10

Avec 268 chevaux et 280 lb-pi de couple maximal, l’Infiniti QX50 n’a vraiment aucun complexe face à la concurrence. Les autres VUS du créneau proposent tous des mécaniques 4-cylindres turbo d’une puissance équivalente ou même inférieure parfois. Le QX50 est toutefois l’un des seuls du groupe à venir d’office avec une boîte de vitesses à variation continue, une unité qui suscite souvent des discussions dans les groupes d’amateurs.

Économie de carburant : 7,5/10

Ici, tout dépend des choix du conducteur. Une journée en mode SPORT à pousser la mécanique ne fera rien de bon pour la moyenne de consommation. En revanche, en acceptant de rouler en mode ECO, le QX50 est bien plus docile et se rapproche étrangement des chiffres annoncés pas l’ÉnerGuide canadien. Avec une consommation de 10,8 L/100 km en ville, 8,3 L/100 km sur la route et 9,7 L/100 km en moyenne, le QX50 fait partie des véhicules économiques de la catégorie, à condition de ne pas le comparer aux livrées hybrides par contre. En ce qui me concerne, un mélange de route et de conduite urbaine a fait osciller la moyenne à 11,2 L/100 km.

Caractéristiques : 8/10

Le modèle Sensoriel n’est pas le plus dispendieux, mais se retrouve tout de même dans le haut du pavé. Incidemment, les options sont très nombreuses à bord de cette livrée cossue. Face au QX50 Autograph (le plus dispendieux), le modèle Sensoriel ne concède que la sellerie de cuir spécial et quelques autres détails cosmétiques. Le QX50 Sensoriel a tout de même droit aux jantes de 20 pouces, à la sellerie de cuir haut de gamme, au hayon activé par le mouvement, aux pare-soleils latéraux arrière, aux phares à DEL, à l’éclairage d’ambiance amélioré, à quelques bandes de suédine ici et là dans l’habitacle et à la chaîne audio Bose haut de gamme à 16 haut-parleurs, pour ne nommer que ces quelques options intéressantes.

Valeur : 7/10

À près de 60 000 $, le QX50 Sensoriel 2020 n’est vraiment pas donné, et à ce prix, plusieurs véhicules issus du Vieux Continent, de l’Asie et même des États-Unis proposent assurément une conduite plus amusante, une expérience multimédia plus conviviale et une valeur de revente supérieure à long terme. Si le QX50 vous intéresse, prenez le temps d’étudier les groupes d’options. La bonne nouvelle, c’est que le VUS est disponible en plusieurs saveurs.

Conclusion

Mon premier contact avec l’Infiniti QX50 m’avait laissé mi-figue mi-raisin, un essai réalisé en pleine canicule. Cette fois-ci, j’ai au moins pu tester le rouage intégral (efficace, mais loin d’être le meilleur) en pleine saison froide, mais le constat est le même : le QX50 est joli (ou original si vous préférez), confortable, logeable, bien assemblé, mais la pertinence de cette mécanique unique au monde est très dure à justifier. Si seulement le multisegment apportait quelque chose de nouveau dans l’arène des multisegments compacts, mais au-delà de ce 4-cylindres turbo criard à l’occasion, il n’y a pas de quoi écrire à sa mère. C’est bien dommage cette histoire, le QX50 aurait dû devenir un best-seller et il semble que ça ne sera pas le cas!

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4 turbo
Puissance 268 ch @ 5 600 tr/min
Couple 280 lb-pi @ 1 600/min
Consommation de carburant 10,8 / 8,3 / 9,7 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 881 L / 1 823 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Infiniti QX50 Sensoriel 2020
Prix de base 59 308 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 095 $
Prix tel qu’essayé 62 253 $
Équipement en option
750 $ – Couleur trois couches, 750 $