Avis d'expert

Premier essai : Land Rover Range Rover Evoque 2020

ATHÈNES, Grèce – Sur le marché canadien depuis l’année modèle 2012 , le plus petit des Range Rover, mieux connu sous le nom Evoque, était mûr pour une révision complète. Dévoilé plus tôt à l’automne 2018 à Londres, le successeur de ce dernier ne semble pas, à première vue du moins, être révolutionnaire au chapitre du design ou même sous le capot. Mais, lorsqu’on s’attarde plus longuement à la fiche technique, aux technologies embarquées et même à celles qui seront bientôt offertes à bord du multisegment, le Range Rover Evoque 2020 est plus nouveau qu’il en a l’air. C’est que je suis allé constater en Grèce à l’occasion de ce lancement mondial, là où les stratèges de la division britannique avaient convié la presse automobile pour découvrir ce deuxième opus d’un modèle qui a marqué le paysage automobile des neuf dernières années.

Voici donc un aperçu du Land Rover Range Rover Evoque 2020.

Ce qui a changé

La première chose qui saute aux yeux à la vue du nouveau Range Rover Evoque, c’est sa silhouette familière. C’est que, voyez-vous, le premier du nom a tellement été bien reçu par le public qu’il aurait été déplacé de changer la formule. On y retrouve donc la ligne de caisse surélevée, les arches de roues musclées – pour accueillir les nouvelles jantes de 21 pouces disponibles –, la fenestration écrasée, sans oublier l’aileron qui surplombe la lunette arrière. L’essuie-glace y est d’ailleurs dissimulé. À cet endroit, on remarque la première distinction digne de mention, les feux de position étant regroupés au sein d’une bande noircie. Au passage, les designers ont même modifié la signature visuelle de ceux-ci, pour mieux s’aligner avec le Velar.

De profil, l’intégration des poignées de porte est une belle touche qui améliore bien entendu l’aérodynamisme du véhicule, mais également sa linéarité. Quant à la portion avant, l’Evoque 2.0 s’inspire aussi du Velar, la grille de calandre jumelée aux blocs optiques qui rappelle visiblement le VUS affûté. Et même si la facture des pneus risque d’être exorbitante avec les nouvelles jantes de 21 pouces, leur présence sur l’Evoque est presque obligatoire pour faire une entrée remarquée. Voilà pour les changements à l’extérieur. Passons à l’intérieur maintenant, où le constructeur n’a pas tout refait, le dessin de la planche de bord qui rappelle celle des autres modèles Range Rover avec, sans surprise, les plus récentes technologies. L’écran tactile de 10 pouces au centre du tableau de bord par exemple est plus large que par le passé et impressionne aussi la galerie au démarrage en se soulevant pour que les occupants puissent mieux le consulter.

L’écran est également l’endroit où on peut naviguer à travers les applications des systèmes Apple CarPlay ou Android Auto, livrés d’office avec l’Evoque. Tout juste sous celui-ci, une autre portion tactile regroupe deux molettes, un autre bouton pour le volume de la chaîne audio, ainsi qu’un écran tactile – oui un autre! – qui ajoute une belle touche visuelle à la première rangée du véhicule. L’effet tactile ne s’arrête pas là, puisque le volant reçoit aussi quelques touches multifonctions.

Malgré sa position dans l’échiquier de la marque, le Range Rover Evoque 2020 n’est pas désavantagé en ce qui a trait à la qualité d’exécution. Les matériaux utilisés (plastiques, cuir, aluminium, etc.) sont tous de très belle facture. Land Rover va même jusqu’à proposer autre chose que du cuir pour habiller l’habitacle de l’Evoque si jamais les quelques coloris de cuir ne plaisent pas. En effet, il est possible d’obtenir une sellerie recouverte d’un lainage durable agencé à de la suédine composée de 53 bouteilles recyclées, le matériel qui porte le nom de Dinamica.

La troisième option de sellerie est un textile d’Eucalyptus issu de fibres naturelles qui utiliseraient moins d’eau lors de la production, unifié à un autre matériel léger et performant.

Malgré des dimensions extérieures similaires, le Range Rover Evoque est plus volumineux à l’intérieur, ceci étant dû à l’empattement plus long. Bon, il ne s’agit pas d’une révolution, ce qui veut dire que l’espace à la deuxième rangée est toujours un brin limité, mais bon, chaque centimètre compte, même à bord de l’Evoque.

Lors de la présentation à Londres au mois de novembre dernier, le constructeur avait parlé d’une version hybride rechargeable, une livrée qui devrait en théorie être offerte au Canada dans un avenir rapproché. Mais pour l’instant, l’Evoque arrive au pays sous deux formes : le P250 (que nous avons essayé) et le P300, celui-ci faisant appel à un système hybride léger de 48 volts.

Le 4-cylindres turbo Ingenium de 2,0-litres livre une puissance de 246 chevaux et un couple optimal de 269 lb-pi dans le modèle de base, le P250. L’autre option vient plutôt avec 296 chevaux de puissance et un couple de 295 lb-pi, grâce à l’union du même moteur avec le système hybride.

Les deux motorisations sont accouplées à une boîte de vitesses automatique à neuf rapports, celle-ci qui offre la possibilité de changer soi-même les vitesses via les palettes ou le levier de vitesses.

Et contrairement au marché européen, l’Evoque nord-américain est exclusivement muni d’un rouage intégral, celui-ci qui s’adapte aux conditions routières, mais également au type de terrain à l’aide du système Terrain Response 2, avec les paramètres qui se modifient directement à partir de l’écran inférieur non loin des molettes de la ventilation.

Sur la route

Notre périple a commencé à l’aéroport d’Athènes où la circulation est celle… d’une grande ville. Rapidement toutefois, le trajet prévu nous a permis de constater que l’Evoque est très confortable sur l’autoroute à haute vitesse, les limites étant plus élevées en Grèce! Plus silencieux également que le modèle sortant, l’utilitaire ne manque pas de puissance, même s’il pourrait facilement en prendre plus! Heureusement, l’Evoque P300 devrait corriger le tout sans coûter tellement plus cher à la pompe. La transmission fait du bon travail, sans être aussi efficace qu’une unité à double embrayage toutefois. Sur le bitume donc, le Range Rover est plus agile que le modèle qu’il remplace.

Loin de la route

Mais là où l’Evoque se démarque admirablement des autres, c’est quand le bitume s’arrête pour laisser place à un terrain inégal, composé de roches, de boue ou même, dans ce cas-ci, d’une petite rivière peu profonde. Le système Terrain Response 2 s’ajuste lui-même aux conditions lorsque le bouton Auto est sélectionné, mais il est également possible de sélectionner par soi-même le type de revêtement (Confort, Sable, Gazon-Gravier-Neige et Boue et roches) désiré. Nous avons également pu faire l’essai de l’assistance en descente et même l’assistance en ascension, le véhicule qui conserve la vitesse demandeé tout en s’assurant de la bonne motricité. Tout ce qui reste à faire pour le conducteur, c’est de tenir le volant. Impressionnant comme système!

Le mot de la fin

Le Range Rover Evoque, depuis son arrivée sur nos routes en 2012, est surtout aperçu sur les grands boulevards où l’écusson « Range Rover » se mêle aux autres véhicules utilitaires de prestige. L’Evoque, c’est un item de mode, une manière de dire aux passants que vous ne conduisez pas n’importe quel véhicule populaire. Mais, ce dernier est aussi capable de s’aventurer là où la plupart de ces VUS de ville n’osent même pas y déposer un seul pneu.

Avec cette deuxième génération, la situation demeure identique, même que le véhicule s’améliore à tous les niveaux et c’est tant mieux ainsi puisque le constructeur d’origine britannique a besoin de stabilité dans ce créneau. Il reste seulement une question auquel on ne peut répondre au moment d’écrire ces lignes : sera-t-il plus fiable que son prédécesseur? Il est malheureusement permis d’en douter.