Avis d'expert

Lexus NX 350h 2024 : essai hivernal

7,3
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    6/10

La première génération du NX est arrivée à point en 2015 pour saisir au bond l’engouement des consommateurs pour les utilitaires compacts de luxe. Et c’est après une longue carrière de sept saisons que la gamme NX a été renouvelée du tout au tout pour l’année-modèle 2022. Inscrite à l’école de la continuité, la génération actuelle bâtit sur les acquis de sa prédécesseuse et y ajoute l’option de la mécanique hybride rechargeable, soit la même que pour le cousin RAV4 Prime avec lequel le NX partage sa plateforme. Alors que la clientèle d’ici s’entiche de l’enfichable et que les Américains n’en ont que pour la version essence, qu’en est-il du classique hybride sans fil, technique que Lexus maîtrise depuis des décennies? Question de le savoir, on débute les premières tempêtes de neige de l’année 2024 à bord du Lexus NX 350h, fièrement assemblé en Ontario.

Design : 8/10

La fameuse calandre en sablier Lexus apparue à mi-mandat sur la génération précédente du NX avait fait couler beaucoup d’encre par son audace. Chez le NX « 2.0 », la fameuse calandre est mieux intégrée, plus verticale, tandis que les chromes qui l’encadraient jadis ont été abandonnés. Le résultat est plus cohésif, cette carrosserie ayant été de facto conçue pour cette partie avant extrovertie. Bien malin tout de même le badaud qui identifiera le millésime 2024 ici tant la ligne générale de l’utilitaire reprend les crédos d’avant. Reste qu’un usage contenu des chromes et bardages noirs, combiné à de jolies jantes et à une ligne de toit fuyante rend le NX 350h fort élégant et, surtout, très distinct de l’angulaire cousin RAV4. La rupture stylistique avec l’ancien NX est plus nette à l’intérieur, ce dernier étant nettement plus moderne, avec son immense écran, sa nacelle numérique léchée et la disparition – Alléluia! – de l’horrible pavé tactile.

Puissance : 7,5/10

La gamme NX se décline ici exclusivement avec la traction intégrale, en versions 250 (essence, 203 chevaux), 350 (essence, 275 chevaux), 350h (hybride, 240 chevaux) et 450h+ (hybride rechargeable, 302 chevaux). Fidèle à la recette d’origine des hybrides Toyota-Lexus, notre NX 350h est mû par un 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres à cycle Atkinson, secondé par un trio de moteurs électriques. Deux logent à l’avant, l’un assurant le démarrage et l’autre la motricité, directement raccordé qu’il est à une boîte CVT à engrenages planétaires, tandis que la traction intégrale est assurée par le troisième moteur, monté à l’arrière et géré sans lien mécanique avec l’avant. Au combiné, on parle d’un pic de 240 chevaux à 6 000 tours/minute, tandis que le couple maxi publié est de 167 lb-pi à 3 200 tours. Avec une légère perte de poids et un gain de 43 équidés face au modèle 2021, le millésime 2024 s’avère plus vif et sans prétendre à défier un BMW X3 M40i, il s’avère au moins à la hauteur de la moyenne de la catégorie avec un 0–100 km/h abattu en environ 7,6 secondes. En mode Sport, la mécanique est prompte à répondre, tandis que le mode Eco est bien adapté à la conduite de tous les jours. Autre gain : la capacité de remorquage passe de 1 500 à 2 000 livres avec ce nouveau modèle.

Agrément de conduite : 7,5/10

Les produits Lexus ont la réputation d’être rabat-joie, mais – pour la science – nous avons désactivé le contrôle de traction pour voir si le NX 350h peut libérer son côté sucré. Et on a réussi à le « sucrer » jusqu’au toit dans la poudreuse, le moteur arrière autorisant des « beignets de neige » à volonté! Décoincée, la nouvelle génération! Dans une catégorie où les utilitaires affichent sans pudeur leur sportivité, l’ancien NX était le pantouflard du lot, mais notre sujet gagne en précision au niveau de la direction et on peut, en choisissant le mode Sport, s’amuser un peu à son volant. Nul besoin d’utiliser les palonniers, la CVT appliquant toujours la puissance appropriée pour le moment avec une linéarité quasi électrique. Et Lexus a eu la bonne idée de retirer les faux sons mécaniques poussés dans l’habitacle par l’ancien modèle. Nous avons eu à naviguer deux solides tempêtes de neige au volant du NX 350h, et cette intégrale informatisée, jumelée à d’excellents pneumatiques d’hiver Pirelli Scorpion nous a donné confiance et sécurité, le NX étant quasi imperturbable. Seule la classique et étrange pédale de frein des hybrides du géant nippon demeure aussi désagréable, les transitions entre freinage électrique et mécanique rendant superflue toute tentative de modulation et occasionnant quelques freinages involontairement brusques à l’occasion.

Convivialité : 7,5/10

Si la carrosserie singe celle, réussie, de la génération précédente, l’habitacle a nettement profité d’une approche « page blanche ». Ainsi l’horrible pavé tactile est disparu, remplacé par un gigantesque écran tactile de 14 pouces placé cette fois à portée de main du conducteur. Et le régulateur de vitesse délaisse son levier pour rapatrier le volant, là où il se doit d’être. Il faudra potasser quelque peu les réglages, car les touches jumelles des deux branches du volant – qui ne portent aucune inscription – peuvent être personnalisées pour assurer diverses fonctions – on a opté pour l’audio à gauche et le régulateur de vitesse à droite. L’accès à bord est facilité face à l’ancien modèle, une fois qu’on maîtrise les étranges poignées électriques s’entend, et la planche de bord surbaissée, combinée au capot plongeant, offre une excellente visibilité vers l’avant. Le seul recul vient du remplacement du levier de vitesse traditionnel par un trucmuche « à la Prius », pas intuitif pour deux sous, et qui a médusé plus d’un cobaye sous mon regard amusé. Par ce temps froid, nous avons bien apprécié les modes automatiques des sièges avant et volant chauffants.

Sécurité : 8,5/10

Le collègue m’ayant précédé dans ce véhicule de presse avait désactivé toutes les aides à la conduite de la suite « Lexus Safety System+ 3.0 ». C’est qu’en hiver, ces assistants deviennent généralement aussi interventionnistes qu’une belle-mère, paniquant au moindre amas de neige qui glisse sur un capteur – et c’était le cas avec le NX 300h 2021. Nous avons tout réactivé et – surprise – l’ensemble de ces co-pilotes ont bien rempli leur rôle sans crier « au loup! ». Ma fois, Lexus lit mes articles? Alerte de sortie de voie, assistance à la sortie, radar de stationnement, détection de circulation transversale à l’avant comme à l’arrière, reconnaissance des panneaux de circulation avec avertissement (discret) d’excès de vitesse, aide au stationnement avec freinage, régulateur de vitesse dynamique avec gestion des virages, moniteur d’angle mort et détection des piétons par les caméras – toute l’armada moderne se trouve à bord, et le tout a fonctionné correctement sous notre égide. Sans grande surprise, le nouveau NX s’est vu attribuer une palme « Top Safety Pick + » de l’IIHS, leur plus haute distinction, ainsi qu’une note « Supérieure » pour la suite d’aides à la conduite. On retranche quelques points pour la caméra de recul, dont les lignes de guidage sont trop optimistes – pensez à bien regarder vos rétroviseurs lors de manœuvres!

Caractéristiques : 8/10

Le NX 350h est équipé d’office de la clé intelligente avec démarreur à distance, d’un lave-caméra arrière, d’un écran tactile de 9,8 pouces contenant une chaîne audio à 10 haut-parleurs, un rétroviseur électrochromique, un volant chauffant, des sièges avant chauffants avec réglages électriques, une sellerie « végane » NuLuxe, la climatisation thermostatique à deux zones, des jantes en alliage de 18 pouces, les essuie-glaces automatiques et un éclairage complet à DEL. Mentionnons aussi un coffre tout garni avec carpette amovible, filet de rétention et cache-bagages. Cuir véritable, toit ouvrant, jantes de 20 pouces, recharge sans fil, chaîne audio Mark Levinson et autres petites douceurs ne s’invitent à bord qu’avec de coûteux groupes optionnels. Soulignons que c’est notre première expérience avec la fameuse chaîne audio griffée de Lexus, et nous avons été passablement déçus de son rendu – l’acoustique de plusieurs modèles grand public lui est supérieure. Au moins, Lexus a finalement ajouté le volant chauffant – efficace – au modèle de base et comme on est en hiver, soulignons la puissance des sièges chauffants.

Habitabilité : 7,5/10

Si l’on se sentait à l’étroit dans la version précédente du NX, celui-ci gagne un habitacle lumineux et subjectivement plus spacieux. On dit bien subjectivement, car hormis la largeur aux hanches à l’avant, les mesures sont passablement similaires. Prendre place à bord fait mentir les chiffres, la nouvelle console et des baquets révisés éliminant l’ancien effet « cockpit », et le compartiment arrière plaçant les têtes des passagers plus loin du pavillon. On s’entend que ce sera serré à cinq, mais quatre passagers trouveront ici l’espace requis. Lexus a bien entendu les critiques quant au volume du coffre, celui-ci gagnant pas moins de 167 litres quand la banquette est en place, un gain très visible, même si en mode cargo tout sièges rabaissés, la nouvelle mouture concède quelques litres. Mentionnons un coffre à gant très logeable, des rangements de bonnes dimensions dans la cabine et un pratique compartiment caché (et étanche!) au sous-sol du coffre. Notons aussi l’astucieux concept du cache-bagage articulé se pliant en deux, à plat, pour en faciliter le rangement.

Confort : 8/10

Nos principales critiques du NX de première génération semblent avoir été entendues, à savoir des baquets F-Sport très étroits ne convenant pas à tous les gabarits et des pneumatiques mésadaptés. Notre sujet de la semaine offre maintenant des sièges avant sans reproches, au chauffage puissant et aux contours bien adaptés à une longue « séance ». Et c’est idem pour les pneus, toute sécheresse d’impact ayant été gommée. Puisqu’on est en hiver, on a apprécié la température juste du boudin de cuir chauffant du volant et le rétroviseur à caméra dissimulée qui fait fi d’une lunette arrière encrassée. Les adultes ayant séjourné à l’arrière ont apprécié leurs chauffe-popotins et l’accoudoir central, de bonne largeur. On dénote toutefois un léger recul de l’insonorisation mécanique, le moteur thermique étant passablement grognon, lorsque sollicité, un trait plus évident ici que sur une simple Camry hybride dotée d’une mécanique très similaire. Cependant, aucun bruit éolien, ni de roulement, malgré les semelles agressives des pneus d’hiver.

Économie de carburant : 7,5/10

L’histoire de répète parfois – tous nos essais hivernaux de produits hybrides Toyota/Lexus se soldent par des consommations moyennes supérieures à nos attentes, et bien supérieures aux cotes publiées, soit ici 8,5Ll/100 km obtenus en conduite mixte urbaine contre les 6,0 L/100 km promis par le constructeur. Le point positif, c’est que c’est environ la même cote observée que sur le NX 300h 2021, lui qui était moins puissant … et conduit sous des cieux plus favorables. L’hybridation ne fait pas de miracle par temps froid, mais il reste que la cote obtenue est inférieure d’environ 2 L/100 km à celle d’un utilitaire similaire, mais 100% « essence ». À noter que nous étions dans les « 7 » avant d’entamer une série de courts déplacements … et que la deuxième tempête de la semaine ne se pointe. Le NX 350h se contente d’essence ordinaire, une rareté – voire une exclusivité – chez les marques de luxe, pour une économie typique de 0,20 $ du litre.

Valeur : 6,5/10

Le NX 350h n’est offert qu’en une seule livrée, mais c’est avec des groupes d’options qu’on le personnalise … et qu’on sale la facture. Le tarif d’entrée de 52 400 $ est très compétitif, similaire à celui du Honda CR-V Touring. Le groupe Premium (2 150 $) ajoute sièges avant ventilés avec mémoire pour le conducteur, le hayon assisté et le toit ouvrant – c’est le joueur étoile du match. Pour 6 300 $, le groupe Ultra Premium ajoute au précédent l’infodivertissement de 14 pouces, la recharge sans fil, certains aides à la conduite et les jantes de 20 pouces. Tarifé à 6 850 $, le groupe Luxe introduit le toit panoramique. Pour 10 800 $, on accède au Grand Luxe, chez qui on remarque principalement le hayon mains libres et les caméras périphériques. Vous aurez deviné que notre véhicule d’essai est garni du groupe Exécutif, la totale quoi, incluant le rehaussement audio, le cuir et l’affichage tête haute, le tout pour 15 550 $, ce qui nous amène aux portes du plus cossu RX hybride, un tarif difficile à concilier avec la mission du NX.

Conclusion

Lexus a bien ciblé la succession du premier NX, en conservant sa ligne plaisante et en mettant à jour tant le dessin de l’habitacle que son contenu. La clientèle l’a reconnu, les ventes de la marque au « L » stylisé étant en hausse de 30,6 % au pays. Et avec 58% des ventes de la marque dans le camp des électrifiés, on voit nettement que le NX 350h fait face avec brio à la tempête, gagnant en popularité malgré l’absence de fiche, et s’avérant de plus très bien adapté à nos hivers. En ciblant les versions de base et Premium, on retrouve même un budget aux portes des modèles de marque populaire, ce qui en fait une option fort intéressante pour le consommateur qui préfère acheter pour le long terme que de louer brièvement la tendance de l’heure.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5 L
Nb. de cylindres L4
Puissance 240 ch @ 6 000 tr/min
Couple 167 lb-pi @ 3 200 tr/min
Consommation de carburant 5,7 / 6,4 / 6,0 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 643 / 1 328 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Lexus NX 350h 2024
Prix de base 52 400 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 205 $
Prix tel qu’essayé 70 255 $
Équipement en option
15 550 $ – Groupe Exécutif (Recharge sans fil, phares automatiques à triple faisceau à DEL, caméras de périphérie, toit panoramique, volant réglable électriquement, affichage tête haute, hayon mains libres, éclairage d’ambiance, sièges avant ventilés et arrière chauffants, écran 14 po, lave-phares, feux de virage, cuir, chaîne audio Mark Levinson à 17 haut-parleurs, siège passager assisté, siège conducteur à mémoire, rétroviseur conducteur électrochromique), 15 550 $