Avis d'expert

Lexus NX 300h 2021 : essai routier

7,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    6/10

La gamme NX défend les couleurs de Lexus dans la catégorie des VUS compacts de luxe depuis 2015, soit une éternité dans ce segment qui se veut hautement compétitif. On le sait, les acheteurs de véhicules de luxe aiment se gâter et remplacent souvent leur monture, question de se faire plaisir. Mais quand on est pareil d’année en année…qui va le remarquer? Révisé en 2018 par l’ajout de la vaste calandre corporative, le NX actuel a fait sa carrière à l’enseigne de la continuité, mais voilà qu’une toute nouvelle génération se pointera enfin pour 2022. On fait donc un dernier tour de piste avec le modèle actuel dans sa livrée hybride.

Design : 8/10

Comme toute marque de luxe qui se respecte, Lexus appose une signature commune sur tous les modèles qu’elle offre, dont on retient surtout cette énorme grille avant en forme de sablier qui a le don de polariser les discussions dans les forums d’amateurs de bagnoles! Faut dire que le NX, tout comme le petit UX, tire profit de la largeur plus modeste de sa carrosserie pour offrir un rendu de cette fameuse proue dans des proportions plus digestes. Ici, on aime!

Comme un bon vin bien né, le NX vieillit en beauté et sa belle robe Noir obsidienne a fait tourner bien des têtes dans notre sillage. Les phares et feux effilés, les garnitures satinées du bouclier avant, la ligne fuyante du hayon et ces belles jantes en chrome fumé n’offrent aucune ride. La même école de design apparaît lourde sur le grand RX, mais sur le NX, l’effet est très « tapis rouge ». L’intérieur est plus sage, mais on apprécie tout de même le beau volant Lexus au boudin bien gras et cette console supérieure qui pointe vers les passagers.

Puissance : 7,5/10

Le NX 300h hybride est mu depuis ses débuts par le même 4-cylindres de 2,5-litres à cycle Atkinson qu’on retrouve sous plusieurs capots de la grande famille Toyota. Ce moteur à deux arbres à cames en tête et 16 soupapes livre 154 chevaux avant de comptabiliser l’apport des deux moteurs AC synchrones à aimant permanent. Celui à l’avant livre 141 solides chevaux, tandis que le moteur arrière – par lequel la traction intégrale est offerte – est bon pour 67 chevaux. Comme ces trois moteurs ne livrent pas toute leur âme en même temps, la puissance maximale au combiné est de 194 équidés. La seule transmission offerte est une automatique à variation continue (CVT) et vous aurez compris qu’elle n’a aucun lien mécanique avec les roues arrière. La batterie nickel-métal-hybride de 1,6 kWh du système hybride vient prendre quelques litres au volume de l’habitacle.

Comme à l’habitude, on retrouve un choix de modes de conduite Eco, Normal et Sport. Nous avons passé l’essentiel de notre semaine à alterner entre les modes Normal et Eco, ce dernier venant appliquer un calmant à l’accélérateur sans pour autant affecter visiblement la consommation instantanée. Nous lui avons préféré le mode Normal, bien adapté au véhicule et lui offrant la réactivité attendue d’un véhicule compact, le couple instantané des moteurs électriques venant apporter au NX 300 h une belle vigueur en circuit urbain. Sur autoroute, les 194 chevaux ne sont pas de trop face aux quelque 4 200 lb du véhicule, un poids assez conséquent pour un modèle compact. Témoin de ce déficit poids/puissance, la capacité de remorquage est limitée à 1 500 lb – oubliez la tente-roulotte!

Agrément de conduite : 7/10

Sans être sportif, le NX 300h présente une belle vivacité en ville, assurément la contribution du couple instantané des moteurs électriques, et son format compact, son assise haute et la bonne visibilité au-dessus du capot plongeant lui assurent une agilité et une maniabilité appréciables dans la circulation. Ces qualités s’évanouissent quelque peu lorsque les grands espaces s’invitent. On remarque d’autant plus l’amortissement sec aux vitesses des bretelles d’autoroute, ainsi que le bruit de roulement issu des pneumatiques. Les reprises sont nettement moins vives dans un tel milieu, la faute aux équidés taxés par le poids du véhicule, toujours présent même si la jolie silhouette du NX fend bien l’air avec son coefficient de pénétration dans l’air de 0,34, appréciable pour un VUS.

La mécanique reste au moins bien insonorisée, mais notre oreille percevait une nouvelle sonorité bien étrange… Il a fallu potasser le manuel du propriétaire pour découvrir une touche de volume fort discrète à la hauteur de notre genou droit qui régit de faux sons de moteur, avec changements de vitesses SVP, dignes d’une console Atari des années ’80. Sitôt découvert sitôt éteint. Impossible de taire par contre les chants d’orgue extérieurs présents chez tous les hybrides Toyota / Lexus, des sons qui envahissent le silence de l’habitacle sur les rues locales à faible vitesse et enlèvent au plaisir de rouler quelques centaines de mètres en mode électrique.

Convivialité : 7/10

La limite entre multisegment et VUS est parfois floue, mais si le NX a l’architecture mécanique du premier, il prend la hauteur du second. Les sièges sont haut perchés, et vu leurs contours profilés F Sport, l’accès à bord est problématique pour les entrejambes plus courts. Cette hauteur est toutefois à l’avantage de la convivialité du coffre, dont le plancher est à une hauteur naturelle pour y déposer ou prendre des charges.

Côté commandes, Lexus a pris le parti de la compétition allemande en utilisant une manette sous le volant pour l’opération du régulateur de vitesse – on vous suggère de l’étudier avant de l’utiliser à l’aveuglette. Autre choix malheureux : celui d’un pavé tactile pour le contrôle de l’écran d’affichage, pas des plus aisés à utiliser pendant la conduite.

Au rayon du positif, on applaudit la présence d’un levier de vitesse conventionnel, et d’une molette bien identifiée à sa gauche pour le choix des modes de conduites. Les autres commandes sont bien disposées, et le frein de stationnement électrique est doté d’un mode automatisé, détail apprécié.

Sécurité : 8/10

Comme le NX 300h est sur le marché depuis quelques années déjà, son passage au banc d’essai de la NHTSA remonte à 2019 où il s’était mérité une cote cinq étoiles. Du côté de l’institut des assureurs américains, la convoitée « Top Safety Pick + » est attribuée à toute la gamme NX, avec des scores parfaits à tous les niveaux, sauf en matière d’ancrages de sièges pour enfants.

Nous avons été à même de constater l’efficacité de l’avertisseur de circulation transversale arrière, tandis que sur autoroute la direction pilotée négocie très bien nos courbes d’essai, même si cette autonomie ne dure pas longtemps, comme chez tous les manufacturiers. Pour les capteurs radars de proximité, c’est autre chose… En cette étrangement froide semaine d’avril, nous avons reçu une bonne bordée de neige, et alors que nous étions arrêtés bien seuls à un feu rouge, le NX sonne l’alarme pour un danger imminent! Une motte de neige a glissé du capot et passé sur un capteur en route vers le sol… Et ça c’est reproduit plusieurs fois devant comme derrière avec cette neige tardive! On parie qu’un acheteur coupera le contact aux radars de proximité pour toute la période hivernale…

Caractéristiques : 8/10

Comme toute bonne marque de luxe qui se respecte, Lexus offre de série une sellerie en similicuir, des sièges à réglages électriques, un volant et pommeau de levier de vitesses gainés de cuir véritable, des phares automatisés, une chaîne audio correcte à haut-parleurs multiples (huit ici) et des phares DEL (à jets nettoyants, un plus). Et comme toute bonne marque de luxe qui se respecte, Lexus demande la sélection de groupes d’options pour ajouter volant chauffant, toit ouvrant, hayon assisté, rehaussement de la chaîne audio et groupe d’aides à la conduite. Ainsi équipé d’un groupe optionnel, notre NX 300h d’essai livre les équipements anticipés, avec dans la colonne des extras le réglage électrique de la colonne de direction et un bon vieux lecteur CD. Mais, au rayon des absents, on s’étonne à ce prix de ne pas bénéficier d’un affichage tête haute.

Habitabilité : 6/10

Si certains véhicules compacts vous rappellent la tente d’Harry Potter, avec un intérieur plus vaste qu’attendu, celui du RX fait plus dans la bonne vieille tente Canadian Tire – l’espace livrée est aussi compact qu’attendu, voir même un peu plus. À l’avant, la console et l’étroitesse des baquets viennent créer un effet cockpit, mais c’est surtout à l’arrière que ça se complique alors que mes 1,80 m frôlent la garniture du pavillon. Sur route cahoteuse, de grands passagers vont entrer en contact avec le plafond, c’est sûr. Au moins, l’assise en gradins offre une bonne vue vers l’avant et les contours de la banquette sont plus inclusifs que ceux des étroits baquets F Sport. Tout à l’arrière, le coffre est également de volume moindre que la moyenne de la catégorie, plus petit que celui d’un Mazda CX-5 par exemple.

Confort : 7/10

Preuve qu’il ne faut pas juger avant d’essayer, nous étions sous l’impression que le NX 300h logeait du côté « confort » de la famille Lexus, avec les ES et RX. Surprise – le roulement du NX est ferme, surtout sur les pavages dont les rides trahissent l’âge. Au passage de fissures, ça brasse, ça secoue et ça fait même sortir des rossignols qui rappellent les vieilles américaines. Étrangement, le confort est là sur bosses et ondulations, au point que nous avons vérifié si les pneus avaient été trop gonflés – et pourtant non! Quelque chose cloche dans le choix des pneumatiques ou dans l’amortissement – un point qui sera à surveiller lors de la prise en main de la prochaine génération du NX.

« Mince » surprise, les sièges F Sport sont très – beaucoup trop en fait – étroits. Quelques passagers se sont plaints d’un manque d’espace tant au siège qu’au dossier. On vous suggère fortement d’essayer ces baquets en salle de montre avant de commander.

Du côté des plus, l’insonorisation mécanique est excellente, même en forte accélération, alors que nous avions trouvé ce tandem 2,5 litres / CVT très bruyant dans le Highlander. Chapeau.

Économie de carburant : 7,5/10

En théorie, un véhicule hybride consomme moins en ville que sur la route, soit l’inverse d’un véhicule typique, puisqu’il tire profit des arrêts-départs pour restaurer sa charge et la libérer en retour par ses moteurs électriques. Et c’est effectivement ce que les cotes Énerguide révèlent. En pratique, nous avons observé des cotes instantanées plus basses en écoulement libre, et plus élevées en ville… Au final, notre moyenne de 8,4 L/100 km se rapproche de celle obtenue avec des VUS compacts à essence – on s’attendait à mieux, même s’il s’agit d’un score respectable pour un VUS de luxe, et le NX 300h est l’un des rares – sinon le seul – qui s’abreuve à l’essence ordinaire. Soulignons que nous n’avons jamais réussi à obtenir les cotes Énerguide avec des véhicules hybrides non rechargeables, le NX 300h ne fait donc pas exception ici.

Valeur : 6,5/10

Si le prix de départ du NX 300h est compétitif, plusieurs équipements qu’on s’attendrait voir livrés de série sont emballés dans le groupe optionnel de 11 250 $, dont la navigation et le toit ouvrant, deux items qu’il est impossible de commander à la pièce. Quant aux essuie-glaces automatiques, ils devraient de facto être livrés de série dans un véhicule de cette catégorie! Le groupe Premium, offert à 3 950 $, comprend les « absents » essentiels à la carte de visite du NX et garde la note à un niveau intéressant. Le groupe F Sport et l’Exécutif (à 14 000 $...) amènent la note du NX au-delà de ce que le véhicule en soit justifie.

Conclusion

Comme pour un acteur aux tempes légèrement grisonnantes, le charme du NX 300h est intact malgré son âge, mais on peut toutefois se demander s’il est toujours dans le coup. Il prend en effet du retard avec son époque alors que la concurrence offre mieux et souvent pour moins cher. L’approche « forfait » des trois groupes optionnels pourra rebiffer certains acheteurs potentiels et il est à espérer que la carte des équipements sera révisée pour la nouvelle mouture 2022, d’autant plus que le châssis hésite entre confort et sportivité et rate les deux cibles. Les rossignols du véhicule d’essai et ces coûteux radars « neigeophobes » n’ajoutent en rien à la valeur du modèle sortant. Pour le moment, la modération a meilleur goût si l’on jette son dévolu sur le NX actuel.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5L
Nb. de cylindres L4
Puissance 194 ch @ 5 700 tr/min
Couple 152 lb-pi @ 4 400 tr/min
Consommation de carburant 7,2 / 7,9 / 7,5 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 475 L / 1 518 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Lexus NX 300h 2021
Prix de base 47 100 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 095 $
Prix tel qu’essayé 60 545 $
Équipement en option
11 250 $ – Groupe F Sport Édition spéciale accents noirs (sièges avant chauffants et ventilés mécaniquement de type F Sport, volant chauffant inclinable et télescopique électriquement, rétroviseurs extérieurs et intérieur électrochromiques, mémoire de siège conducteur, essuie-glaces automatiques, clé intelligente, toit ouvrant, phares à triple faisceau DEL, moniteur d’angles morts, navigation, sonars, hayon électrique, écran 10,3 po, 10 haut-parleurs, palonniers de changement de vitesses, longerons de toit en aluminium, freinage automatique pour circulation transversale arrière, prise 120V), 11 250 $