Avis d'expert

Hyundai Kona N Line 2024 : essai routier

7,7
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    7/10

Le Hyundai Kona, telle une boule de bowling dans un jeu de quilles, a tout chamboulé lorsqu’il s’est amené sur nos routes en 2017, en tant que modèle 2018. Le sympathique utilitaire de poche s’est rapidement démarqué au sein d’un groupe de véhicules disparates, notamment en multipliant les versions disponibles, mais aussi en offrant un format pratique sans les tracas d’un multisegment pleine grandeur.

La seconde génération est déjà commercialisée depuis peu au pays et force est d’admettre qu’au-delà des apparences fortement renouvelées, la formule semble être la même qu’à ses débuts, quoique le Kona 2.0 soit plus logeable que l’an dernier. C’était d’ailleurs l’un de ses principaux défauts, le multisegment coréen qui n’en donnait à peine plus que dans le défunt Mazda CX-3.

Nous avons pu mettre à l’essai la nouvelle génération du multisegment, le Kona qui poursuit sa route avec deux motorisations essence et une électrique, attendue prochainement dans les concessions du pays. C’est au volant d’une livrée N Line, la plus dispendieuse avant d’atteindre les tarifs de la version électrique, que ce premier essai routier au volant du nouveau Kona s’est déroulé.

Design : 8,5/10

Il faut l’admettre, la marque Hyundai est devenue cheffe de file en matière de design accrocheur. Chaque fois qu’un nouveau modèle est lancé, Hyundai trouve le moyen de faire parler de ses produits. Le premier Kona avait justement surpris tout le monde avec son design éclaté, un commentaire qui s’applique aussi aux récentes Ioniq 5 et 6 notamment. Et que dire du nouveau Santa Fe à la silhouette inspirée par les gros 4x4 plus traditionnels?

Les concepteurs du deuxième Kona avaient donc un mandat assez compliqué de revenir sur le marché avec un véhicule original, sans toutefois sabrer les attraits de la première génération. Les feux de position installés plus bas par exemple sont de retour, mais ceux-ci ont une forme totalement différente de ceux de la première génération. Les généreux contours d’ailes font aussi partie du langage du plus récent Kona, quoique dans les livrées plus cossues, celles-ci s’effacent en adoptant la coloration de la carrosserie, contrairement aux variantes habillées par ce plastique gris anthracite.

Le bouclier de cette livrée N Line est très chargé sous la ligne tracée en dessous de l’écusson installé au bout du capot. Pour les plus vieux, cette bande lumineuse m’a rappelé une certaine Toyota Celica 1990 dont la portion avant très arrondie mettait justement en évidence une bande horizontale contrastante à l’avant. Quant aux jantes de 19 pouces, elles remplissent assez bien les arches de roues, version N Line oblige!

Puissance : 8/10

Hyundai refuse encore l’accès à sa variante hybride en Amérique du Nord, elle qui sillonne les routes de territoires à l’extérieur du nôtre depuis quelque temps déjà. Mécaniquement, le Kona 2024 emploie plutôt la formule « statut quo », l’utilitaire qui revient avec le bloc atmosphérique de 2,0-litres de cylindrée livrant une puissance respectable de 147 chevaux et un couple de 132 lb-pi, le tout étant accouplé à une boîte de vitesses à variation continue. Ce moteur est boulonné à bord des livrées Preferred et Essential.

Dans le cas qui nous intéresse, le Kona N Line troque plutôt son moulin pour un bloc turbocompressé de 1,6-litre de cylindrée, l’engin qui a toutefois perdu quelques chevaux au passage, lui qui livre désormais une puissance de 190 chevaux (cinq de moins) et un couple de 195 lb-pi. La boîte de vitesses attachée à ce moteur est plutôt une unité automatique à huit rapports, contrairement à l’unité double embrayage à sept rapports du modèle précédent. Notez aussi que le rouage intégral est livré d’office sur cette version tatouée de l’écusson N Line.

Agrément de conduite : 7,5/10

Au lancement du véhicule en 2017, le Kona s’est rapidement démarqué par son entrain et son comportement nerveux, le représentant coréen qui venait se frotter directement au Mazda CX-3 en matière d’agrément de conduite. Puis, à la refonte de 2021, les stratèges de la marque ont habillé la version turbo de cette ambiance N Line, elle-même qui s’est transposée dans cette deuxième génération du modèle.

Si l’extérieur suggère une conduite digne d’une voiture de rallye, il n’en est rien. Les conducteurs à la recherche d’un véhicule pratique, confortable et agréable à vivre sonnent à la bonne porte ici. En effet, cette nouvelle cuvée du Kona n’a rien à voir avec le Kona N commercialisé depuis 2022, l’enfant terrible qui a essayé tant bien que mal de reproduire les exploits de la Veloster N et de l’actuelle berline Elantra N. D’ailleurs, il serait bien surprenant que le constructeur rapplique avec une nouvelle version du bolide.

Non, le Kona N Line, malgré son design « edgy », préfère le confort aux réactions fermes de sa suspension. Le groupe motopropulseur est lui aussi plus doux que rauque, même en mode Sport où, je dois l’admettre, la boîte de vitesses étire la longueur des rapports lorsque celui ou celle qui tient le volant veut bien pousser un peu plus la machine. La colonne de direction, relativement bien connectée aux irrégularités du bitume, demeure légère et facile à moduler lorsque la cadence augmente sur l’autoroute. C’est vrai qu’il aurait été plaisant de retrouver une boîte de vitesses à double embrayage pour des changements de rapports plus efficaces, mais le passage à l’automatique ne vient absolument pas handicaper le rendement du Kona.

Finalement, les dimensions accrues du Kona ne sont pas uniquement bénéfiques à l’espace cargo. Lors de ce premier essai, j’ai trouvé que le véhicule était plus stable et mieux insonorisé.

Sécurité : 8/10

Étant situé au sommet de la gamme essence, le Kona N Line est bien nanti au chapitre de la sécurité. On compte notamment sur l’assistance à l’évitement de collision frontale avec détection des piétons, des cyclistes et de virage d’intersection, l’assistance au maintien de voie, l’assistance aux phares à longue portée, le régulateur de vitesse intelligent, l’assistance de suivi de voie, l’alerte de baisse d’attention du conducteur, l’alerte de sortie sécuritaire, l’alerte d’occupant arrière, l’alerte de collision dans l’angle mort, l’assistance à l’évitement de collision transversale arrière, en plus des équipements ajoutés comme l’assistance intelligente de stationnement arrière la surveillance visuelle de périphérie, l’assistance de conduite sur l’autoroute et la surveillance des angles morts pour ne nommer que ceux-là.

Convivialité : 8/10

Là-dessus, la nouvelle planche de bord fait rapidement oublier celle intégrée au premier Kona. Voilà d’ailleurs un exemple assez probant de l’évolution hyper rapide de la technologie intravéhicule. En 2017, à l’arrivée du Kona, le multisegment devait se contenter d’un affichage analogique derrière le volant et d’un petit écran tactile d’une taille de sept ou huit pouces. Les deux écrans installés à bord de cette livrée bien équipée du Kona font chacun 12,3 pouces.

Chapeau aussi aux concepteurs pour avoir conservé une série de boutons traditionnels sous l’écran central. Quant à cette nouvelle mode des leviers de vitesse montés sur la colonne de direction, disons qu’elle s’avère bénéfique pour la console centrale. En revanche, ceux et celles qui aiment s’accoter sur cette portion centrale de l’habitacle vont déchanter lorsqu’ils vont apercevoir tout ce plastique noir de qualité moindre. D’ailleurs, ces porte-gobelets escamotables sont bien pensés, mais lorsqu’ils sont repliés, l’utilisateur se retrouve avec ce vaste espace de rangement qui peut s’avérer bruyant s’il est rempli de petits objets. Dans les virages, ceux-ci sont projetés d’un côté ou de l’autre. En revanche, pour y déposer un sac à main ou une tuque et des gants, ce compartiment médian est parfait.

Habitabilité : 8/10

Avec 33 % plus d’espace dans le coffre, le Kona 2024 corrige l’une des lacunes de l’ancien modèle. Mais, il y a plus à bord, les ingénieurs qui ont profité des dimensions supérieures du multisegment pour donner aux passagers plus d’espace à tous les points de vue. Le Kona n’est pas le plus logeable de son groupe, mais il n’est pas loin du sommet, disons-le comme ça!

Confort : 8/10

Voilà également l’une des facettes améliorées pour ce deuxième opus. Hyundai n’a pas changé la formule de son multisegment urbain, mais l’insonorisation bonifiée jumelée à des ajustements de suspension plus mous rend ce modèle plus attrayant pour le consommateur qui ne recherche pas nécessairement un bolide de course au quotidien.

Économie de carburant : 7/10

Là où une variante au tempérament sportif peut pénaliser son propriétaire, c’est lorsque ce dernier s’amuse un peu trop derrière son volant. En forçant un peu plus sur la pédale de droite tout en abusant du mode Sport, le Kona N Line peut malheureusement consommer au-delà des 10 litres aux 100 km à l’occasion. Remarquez, l’ÉnerGuide canadien prévoit quant à lui une moyenne de 9,1 L/100 km, ce qui n’est pas si loin des valeurs obtenues (10,5 L en moyenne) pendant cet essai de quelques jours à l’automne 2023. Pour sauver un peu plus à la pompe, il vaut mieux viser une version à deux roues motrices équipée du « petit » moteur de 2,0-litres.

Valeur : 7/10

À un tarif assez salé de 35 499 $ pour cette livrée N Line, le Hyundai Kona le plus luxueux n’est pas à la portée des budgets serrés. L’inflation des récentes saisons et les taux d’intérêt élevés ne font rien pour rendre ce multisegment attirant, et ce, malgré son design assez réussi.

Certes, les versions inférieures se contentent du moteur atmosphérique, mais les prix sont également plus faciles à « avaler » en ces temps incertains. Les livrées Essential AWD (27 999 $) ou Preferred AWD (30 499 $) méritent d’être considérées avec leur rouage intégral. Enfin, les deux autres options (Essential FWD (25 999 $) et Preferred FWD (28 499 $) peuvent également répondre aux besoins des jeunes familles à la recherche d’un véhicule pratique et économe en carburant.

Caractéristiques : 8/10

Le niveau Ultimate de cette livrée N Line se démarque des autres versions du multisegment par son habillage plus « sport ». Les jantes de 19 pouces, l’aileron arrière, le pot d’échappement double à l’arrière sont tous des indices de son comportement plus aiguisé. L’habitacle n’est pas en reste non plus avec des sièges plus enveloppants, une chaîne audio Bose, des pédales en aluminium et quelques bandes décoratives de couleur rouge ici et là.

Les autres niveaux de finition ne doivent surtout pas être ignorés, le nouveau Kona qui est plus attrayant à tous les niveaux, quoique l’assemblage laisse à désirer surtout à l’extérieur, tandis que certains panneaux de plastique sont de facture décevante à l’intérieur.

Conclusion

À la lumière de ce premier essai, le nouveau Hyundai Kona 2024 devrait en principe retrouver sa position de véhicule le plus vendu de la catégorie. L’équipement riche et le design très réussi devraient en principe attirer les consommateurs qui raffolent de ces utilitaires aux dimensions de voiture compacte. Face à des rivaux très compétitifs comme le Toyota Corolla Cross et le Subaru Crosstrek (pour ne nommer que ceux-là), le Hyundai Kona propose une formule un peu plus originale et plus variée que ses équivalents nippons, américains ou même coréens (Kia).

D’ailleurs, le retour du modèle électrique viendra gonfler les chiffres de ventes du modèle au pays, ce que presque tous les autres véhicules du créneau ne peuvent offrir au moment d’écrire ces lignes à part le Niro de Kia, un véhicule plus compact que le Kona rappelons-le.

Ce qu’il faut retenir de cet essai, c’est que le Kona 2.0 est plus intéressant grâce à ses dimensions accrues, mais aussi par son habitacle renouvelé et son confort supérieur, mais il y a encore place à l’amélioration, notamment au niveau de l’assemblage.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 1,6L
Nb. de cylindres L4 turbo
Puissance 190 ch
Couple 195 lb-pi
Consommation de carburant 9,7 / 8,3 / 9,1 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 460 L / 1 450 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Hyundai Kona N Line 2024
Prix de base 35 499 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 925 $
Prix tel qu’essayé 37 524 $
Équipement en option
Aucun