SCORE AutoHebdo
-
DESIGN9/10
-
Sécurité9/10
-
HABITABILITÉ8/10
-
CONVIVIALITÉ8/10
-
CARACTÉRISTIQUES9/10
-
PUISSANCE7/10
-
CONFORT8/10
-
AGRÉMENT DE CONDUITE7/10
-
CONSOMMATION DE CARBURANT8/10
-
VALEUR9/10
On vient tout juste de ranger le sapin pour une autre année que voilà le Kia Soul qui débarque dans notre quotidien, peint d’un bleu ludique qui ferait un carton sur un jouet. Et il ressemble toujours autant à la boîte dudit jouet! Le Soul de troisième génération est une vieille connaissance – à son lancement, nous avons parcouru les Berkshires à son bord, et nous avons par la suite soumis sa version électrique à un rude traitement dans le pire froid que l’hiver a eu à nous offrir. Il nous restait à affronter l’hiver avec la version essence, ce qu’on entreprend cette semaine. Dernier survivant de la vague cubiste du design automobile – les plus jeunes se rappellent-ils seulement du Nissan Cube? – le Soul est l’une de ces rares voitures qu’on identifie immédiatement à la vue de sa silhouette iconique. Rebelle artsy qui détonne dans un segment où les multisegments rondouillets se ressemblent tous, le Soul est-il toujours aussi dans le coup? On déballe la nouvelle année à son bord pour voir ce qui se cache au fond de la boîte.
Design : 9/10
Vous vous êtes déjà baladés dans un musée d’art moderne? Qu’on aime ou on n’aime pas, ça ne laisse jamais indifférent. Le Soul non plus. Le modèle actuel est passablement évolué par rapport à la petite boîte économique qu’était la première génération, avec ses dimensions plus généreuses et, comme pour le reste de la gamme Kia, l’atteinte d’un design plus abouti et raffiné. On admire les chanfreins qui sertissent le très vertical hayon arrière, la remontée espiègle des glaces au pilier « C » et ce trait noir oblique qui « ferme » le toit du pare-brise à la lunette arrière. Comme pour les hamsters des anciennes pubs télé du Soul, des « bajoues » latérales – soit les renflements des passages de roues – donnent du volume aux parois tandis que le nez arrondi, remodelé pour 2023, contraste brillamment avec la boîte de l’habitacle. L’habillage de ce dernier est plus sobre, exception faite de l’éclairage d’ambiance animé par la chaîne audio, mais relevé et de fort belle facture dans notre GT-Line Limited d’essai. Ajoutez une calandre inspirée du classique jeu vidéo « Space Invaders », des jantes dignes d’une boutique et un éclairage extérieur à DEL soigné et vous avez ici un superbe objet sur roues.
Puissance : 7/10
Les cinq versions du Soul à essence se partagent une seule et même mécanique à traction et sont motorisées par un 4-cylindres de 2,0-litres à cycle Atkinson et doubles arbres à cames en tête, associé à une boîte automatique à variation continue (CVT). Ce moulin offre 147 chevaux et un couple de 137 lb-pi. Vous aurez compris que le Soul est plus sage que son image, mais le groupe propulseur est très bien adapté à la circulation urbaine, la CVT s’avérant prompte à répondre, sans beuglement indu. Notre essai d’il y a trois ans voyait le Soul un peu perdu dans les grandes côtes des montagnes vertes, mais en ville, il jubile. Sans être une bombinette, ses réponses sont promptes et très correctes; c’est en lançant le Soul sur une rampe d’autoroute qu’on se rappelle ses limites. Le remorquage avec le Soul n’est pas recommandé par le manufacturier.
Agrément de conduite : 7,5/10
En ville, le Soul a suffisamment de « pep » pour qu’on garde le sourire, surtout que le joli volant à méplat gainé de cuir offre une prise en main agréable, que la hauteur d’assise offre une vue plongeante sur le capot et que la visibilité est excellente. Oubliez le mode manuel de la CVT, il ne sera pratique que pour activer le frein moteur dans de fortes descentes. Idem avec le mode Sport qui ne fait que rehausser le régime moteur. Le mode par défaut, dit « Normal », convient bien à la conduite de tous les jours et on n’a pas à se faire mauvaise conscience, car il n’y a pas de mode « Écolo ». Malgré les pneus à profil bas de taille 235/45R18 du GT-Line, l’amortissement est nettement plus souple qu’à bord d’un Nissan Kicks et le coréen s’avère un meilleur complice du quotidien – conducteur comme passagers n’ont vraiment pas l’impression de circuler à bord d’un véhicule qui débute sous les 23 000 $. Près de 30 cm de neige nous ont été balancés par Mère Nature pendant notre semaine d’essai, et malgré son empattement court, le Soul s’est avéré très stable sur autoroute enneigée, merci aux Yokohama d’hiver montés sur notre véhicule d’essai. Dans la neige épaisse, il faut toutefois se rappeler de désactiver le contrôle de traction, car autrement, le Soul GT-Line Limited, avec ses pneus larges, va rapidement s’embourber, ce qui nous rappelle l’absence de l’intégrale, non offerte ici.
Convivialité : 8/10
Une tendance qui ne se dément pas : les automobilistes plus « expérimentés » apprécient beaucoup les véhicules « jeunes » comme le Soul. Ni haut, ni bas, on se glisse latéralement à son bord et l’assise bien droite facilite la sortie. La vue sur le capot est panoramique, et les grandes glaces latérales aux formes polygonales offrent une excellente visibilité, les minces piliers « A » aidant la cause. Le Soul place son large écran tactile de 10,25 po bien en vue dans la planche de bord, au-dessus du bloc de commandes de la climatisation, ce dernier étant muni de bons vieux « pitons » et molettes. Plaisir rare dans un petit véhicule, l’accoudoir central est bien localisé pour servir à cette fin et le rangement qu’il cache est de grand volume. Le volant présente une disposition logique de plusieurs commandes et l’ordinateur de bord inséré entre les instruments numériques fait de pratiques rappels, comme celui de ne pas oublier son appareil intelligent sur le plateau de recharge. Ce dernier loge d’ailleurs sur une mince tablette, ce qui permet d’utiliser le rangement situé dessous – astucieux! Ces petites touches sont partout, comme pour les amortisseurs à gaz qui tiennent le capot, et le plancher du coffre à deux niveaux. Les bémols se limitent au verrouillage de plusieurs commandes de l’écran tactile lorsqu’on est en mouvement, et à un avertisseur de circulation à sens inverse pas tout à fait au point, qui vous sermonne sur un trajet complet après avoir suivi un détour de chantier à contresens sur quelques mètres.
Sécurité : 9/10
Curieusement, le Soul 2023 perd la palme de « Top safety Pick + » de l’IIHS qui accompagne le modèle depuis 2020, mais à sa défense, il semble que la fiche d’évaluation soit incomplète, toute la section sur l’évitement de collisions étant vierge – on peut s’attendre à une révision en cours d’année. La NHTSA présente un bulletin complet pour le Soul 2023, avec une note globale de 4/5. On peut y lire justement que seule la suite optionnelle d’aides actifs à la sécurité rencontre les critères de l’agence. Si vous n’aimez pas les gadgets qui vous sermonnent pour un changement de voie serré, le LX est pour vous, dépourvu qu’il est de cette suite. Celle-ci apparaît avec le EX et comprend l’évitement de collision frontale, le maintien de voie, l’alerte de perte d’attention du conducteur, la surveillance des angles morts, l’alerte de circulation transversale arrière et, surprise, des buses de lave-glace chauffantes. La livrée GT-Line Limited ajoute le régulateur de vitesse intelligent et une assistance plus perfectionnée pour l’évitement de collision aux intersections. Comme à l’habitude chez Kia, ces systèmes fonctionnent très bien, notamment le très habile suivi de voie.
Caractéristiques : 9/10
On accède à la gamme Soul par le modèle LX, basique avec ses enjoliveurs de plastique et ses phares halogènes. On y retrouve néanmoins la climatisation, la connectivité Apple CarPlay / Android Auto, les sièges avant chauffants et une chaîne audio à six haut-parleurs. L’éclairage à DEL s’invite dès la livrée EX, de même que des jantes en alliage de 16 po, le volant chauffant et la recharge sans fil pour appareil intelligent compatible. Le EX+ fait passer les jantes à 17 po et ajoute le toit ouvrant. Avec le EX Premium, les jantes passent à 18 po, l’infodivertissement profite d’un grand écran de 10,25 po avec navigation intégrée, la clé devient intelligente, le moteur peut être démarré à distance et la climatisation devient automatique, de même que le rétroviseur central. Outre ses boucliers exclusifs, notre GT-Line Limited bénéficie de la sonorisation Harman/Kardon et du cuir véritable. Notre joujou d’essai de 2020 disposait d’un affichage tête haute dont le 2023 est dépourvu, mais ce dernier profite maintenant d’une nacelle d’instruments numérique si lisible qu’on ne s’est pas ennuyé de l’ancienne plaquette de projection. Soulignons aussi le riche relief sonore de la chaîne Harman/Kardon, à faire rougir une bagnole de luxe. Il manque toujours au Soul GT-Line Limited la mise en mémoire des réglages du siège du conducteur, mais autrement il affiche fort complet pour le prix demandé. Pour l’aspect hivernal, le dégivrage est puissant, tout comme les sièges et volant chauffants, si intenses que même les plus frileux vont finir par les éteindre.
Habitabilité : 8/10
Le petit Soul sait tirer parti de ses formes équarries et depuis son habitacle il paraît plus grand qu’il ne l’est vraiment. Les passagers avant ne trouveront rien à redire, tandis que deux adultes seront bien installés sur la banquette arrière, les places extérieures étant chauffantes de surcroît, et que trois pourront partager cet espace à l’occasion. Soulignons que la géométrie des places arrière et la grande ouverture des portes sont parfaitement compatibles avec l’ajout de sièges d’appoint pour enfants. Côté coffre, l’ombre menue du Soul en limite la profondeur, mais un bagage de cabine y entre tout juste sur son long. On peut aussi choisir entre un plancher haut, formant un quasi plat avec les dossiers rabattus, ou un plancher profond pour accroître le volume utilitaire. L’énorme hayon facilite par ailleurs le chargement.
Confort : 8/10
Oubliez les anciens Soul – le modèle actuel présente une insonorisation étonnamment feutrée, et ses tarages liment tout effet de cheval à bascule, lequel est souvent présent dans des véhicules à empattement court. Le léger sifflement d’air sur autoroute n’est rien à côté des bruits éoliens du nouveau CR-V 2023, tandis que la CVT et le moteur thermique sont si effacés que plus d’un passager a cru être à bord de la version électrique. La boîte fait en effet un super boulot, le moulin tournant à 1 700 tours à 100 km/h et 2 700 à 119 km/h, rien à voir avec la cacophonie du Kicks. Le système arrêt-départ est aussi le plus docile qu’on ait vu sur un non-hybride. Et pour donner un autre coup de pied au Nissan, les baquets de cuir du Soul GT-Line Limited se sont avérés très confortables. Il a beau être citadin d’abord, on peut passer des heures à bord du Soul, sans se lasser.
Économie de carburant : 8/10
À l’automne 2020, notre virée de 1 265 km dans un Soul similaire nous avait livré une moyenne de 7,7 L/100 km, avec des pointes sous les six litres sur de petites routes secondaires. Cette semaine, avec du verglas, une bonne tempête, des creux à -17°C et l’usage du démarreur à distance, nos attentes étaient faibles, mais une fois de plus notre Soul s’est révélé être une boîte à surprise : 8,2 L/100 km de moyenne en conduite mixte urbaine hivernale! Il est rare qu’une bagnole s’approche autant de sa cote combinée de Ressources naturelles Canada (RnC) dans le pire de ce que l’hiver a à nous offrir. De plus, le Soul se contente évidemment d’essence ordinaire et son réservoir de 54 litres offre une belle autonomie.
Valeur : 9/10
La gamme Soul débute avec le LX (22 695 $), mais pour 1 800 $ de plus, le EX ajoute une part d’équipement non négligeable, dont une suite d’aides à la conduite plus perfectionnée. Pour un autre 800 $ de plus, on accède au toit ouvrant et aux jantes de 17 po du EX+. La note se pimente plus nettement avec le EX Premium, 27 195 $, mais avec une hausse de contenu conséquente alors que le forfait tout compris qu’est notre GT-Line Limited d’essai se facture à hauteur de 29 495 $. Étonnamment, il s’agit sensiblement du même tarif qu’en 2020 – Kia fait sa part pour contrôler l’inflation! Si le EX+ remporte la palme de la valeur dans la gamme, cette dernière est bien alignée sur la concurrence, notamment le Nissan Kicks, mais en sommet de gamme le Soul viendra séduire l’acheteur qui lorgne une gâterie de l’ordre d’une Mini Cooper sans pour autant se mettre dans le rouge.
Conclusion
Chers lecteurs, vous avez sans doute remarqué mon penchant pour les incompris – qui d’autre que moi regrette le Toyota C-HR? Le Soul évolue dans la niche des utilitaires urbains à traction, mais se démarque par son design iconique, sa finition soignée et ses prestations raffinées. Maniable, pratique, sécuritaire et frugal à la pompe, le Soul est un petit luxe tout à fait abordable, aussi ludique que pratique. Comme pour une aubaine du Boxing Day, on réalise quelques compromis après l’achat, comme les essuie-glaces automatiques largués cette année et ses prestations en route montagneuse dignes d’un poisson hors de l’eau. Mais pour la mobilité au quotidien, sa bouille craquante se stationne dans un mouchoir de poche et l’habitacle du GT-Line Limited n’a rien à envier à un Mini Countryman. Et notre GT-Line Limited 2023 se détaille 100 $ de moins qu’en 2020! Quand on choisit bien son aubaine, on l’apprécie des années durant.
| Cylindrée | 2,0 L |
|---|---|
| Nb. de cylindres | L4 |
| Puissance | 147 ch à 6 200 tr/min |
| Couple | 132 lb-pi à 4 500 tr/min |
| Consommation de carburant | 8,5 / 7,0 / 7,9 L/100 km ville/route/comb |
| Volume de chargement | 530 / 1 758 L sièges rabattus |
| Modèle à l'essai | Kia Soul GT-Line Limited 2023 |
| Prix de base | 29 495 $ |
| Taxe climatiseur | 100 $ |
| Frais transport et préparation | 1 800 $ |
| Prix tel qu’essayé | 31 645 $ |
|
Équipement en option
250 $ – Peinture Surf bleu, 250 $
|
|
Vous pourriez aussi aimer
