Avis d'expert

Kia Soul EV 2023 : essai routier

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

Lancé pour l’année-modèle 2010, le Kia Soul a été le catalyseur de la marque Kia qui, avant l’arrivée de cette boîte sur roues, était assez anonyme sur le marché. C’est d’ailleurs à Peter Schreyer que l’on doit cette sous-compacte haute sur pattes, le célèbre designer qui a littéralement modifié la perception du public face au géant coréen.

Quatre ans plus tard, Kia lançait déjà sa première offensive électrique avec le Soul EV qui était basé sur la deuxième génération du modèle. Cette incursion à une époque où le mouvement électrique était davantage une curiosité qu’une avenue d’avenir était déjà un pas dans la bonne direction. Mais, l’électrification de l’automobile s’est accélérée dans les dernières années, à un point tel où la pertinence du Soul EV est remise en question, notamment au sein du groupe coréen, où les annonces de nouveaux modèles électriques s’accumulent à une cadence accélérée.

Rendu à sa troisième génération – le Kia Soul a fait son apparition sous cette forme en 2019 –, le petit cube est d’ailleurs offert en deux niveaux de finition depuis cette refonte importante du modèle. Celle que le constructeur a bien voulu nous prêter pendant quelques jours un peu avant l’Halloween est une livrée Limitée, un niveau plus dispendieux que la livrée Premium, mais qui peut rouler plus longtemps grâce à une batterie de capacité supérieure… sans oublier un groupe motopropulseur plus énergique.

Passons à l’essai routier de ce VÉ qui, vous vous en rendrez certainement compte, n’est plus tout à fait au sommet de la pyramide de l’électromobilité.

Design : 8/10

Pour illustrer à quel point le Kia Soul est une sorte d’icône en 2022, la silhouette du petit bolide urbain est demeurée intacte ou presque depuis 2010. Bon, c’est vrai que les deux extrémités du véhicule ont évolué au fil des saisons, mais règle générale, le Soul – EV ou non – est l’un de ces modèles que tout le monde reconnaît dans la rue. Voilà pourquoi il a toujours sa forme de « boîte sur roues ».

En revanche, la devanture du Soul EV est plus fluide qu’à l’époque avec presque plus aucun grillage. Les phares, quant à eux, ont été repositionnés plus bas comme bon nombre de nouveaux modèles, tandis que les feux de jour sont placés là où jadis, les phares étaient logés. Derrière, l’unique feu de position qui cintrait la lunette arrière a été remplacé par une paire de feux de position de part et d’autre de celle-ci. Bien juché sur ses jantes de 17 pouces de diamètre, le Soul EV se distingue aussi de son équivalent à moteur thermique par ce bloc de batteries qui « dépasse » sous ses jupes. Jetez un coup d’œil aux photos, vous verrez qu’il y a cette bande argentée qui abaisse la garde au sol quelque peu face aux versions essence.

Sécurité : 8/10

Ceux et celles qui hésitent entre l’une ou l’autre des versions du Kia Soul EV peuvent sauter la colonne de la sécurité puisque les deux livrées sont équipées du même équipement de sécurité qui inclut notamment une assistance au démarrage en côte, d’un détecteur de présence dans les angles morts, de l’assistance de maintien de voie, de l’alerte de perte d’attention du conducteur, de l’assistance perfectionnée d’évitement de collision frontale, de l’alerte de trafic transversal arrière et bien plus encore.

Habitabilité : 6,5/10

Malheureusement, le fait que le constructeur n’ait pas dérogé de la forme initiale du Soul fait en sorte que le multisegment de poche n’est pas le véhicule le plus accueillant de l’industrie, du moins en matière d’espace intérieur. Bon, c’est mieux qu’en 2010, mais à côté de l’EV6, le Soul n’est pas aussi impressionnant que son voisin de salle de montre… à part peut-être en ce qui a trait au dégagement de la tête des occupants, une facette de l’EV6 que nous ne comprenons toujours pas.

Convivialité : 7,5/10

C’est vrai qu’un bref coup d’œil à la planche de bord confirme que le Soul appartient à la catégorie des VÉ issus de plateformes de véhicules à essence. Non pas qu’elle est dépassée celle-là, mais disons qu’on sent un peu de retenu quant au design de celle-ci. Encore une fois, je me déplace du côté de l’EV6 pour observer cette planche de bord qui semble tout droit sortie d’un prototype de salon automobile. Le Soul EV, à part les rondeurs de son tableau de bord, est plus conventionnel dans son approche, ce qui ne l’empêche pas d’être un véhicule relativement facile à vivre au quotidien.

L’écran central et tactile est large et sa réactivité est très bonne et la navigation qu’il propose est celle d’un véhicule un peu plus âgé, mais franchement, je ne connais personne qui s’en plaindrait. Les commandes de la ventilation sont également simples, tout comme cette console centrale qui abrite la molette qui sert de levier de vitesse. Dans ce cas-ci, je dois dire que cette dernière tombe parfaitement sous la main et après seulement deux journées de conduite, je n’avais même plus besoin de baisser les yeux pour me rappeler son fonctionnement.

Confort : 8/10

Ici, il faut remercier les ingénieurs de ne pas être tombés dans le piège d’équiper ce petit véhicule de jantes surdimensionnées – d’ailleurs, le Soul GT-Line sort des ateliers de Kia avec des jantes de 18 pouces, contre 17 seulement pour le Soul EV. Il faut aussi dire que les sièges de la première rangée sont suffisamment rembourrés, un compliment qui ne s’applique pas autant à la banquette.

La suspension est elle aussi calibrée pour mieux absorber les irrégularités du bitume, mais n’allez pas croire que le Soul EV est aussi feutré qu’une BMW Série 7… ou même une Kia Stinger!

Agrément de conduite : 8/10

J’ai encore un excellent souvenir de mon essai du Kia EV6 GT-Line l’hiver dernier, le multisegment au design futuriste qui m’a grandement impressionné pour son agrément de conduite général… et plus engagé que le cousin Hyundai Ioniq 5 à mon humble avis. Or, le Soul EV n’est peut-être pas aussi impressionnant que son confrère, ça ne l’empêche pas d’être plus amusant que le Soul à essence, et ce, même s’il se vendra beaucoup plus de Soul thermiques cette année que la version enfichable, pour plusieurs raisons d’ailleurs, notamment le prix.

Sans réelle surprise, le Soul électrique s’est comporté comme tout bon véhicule urbain, avec une direction légère, une agilité difficile à prendre en faute (même lors des stationnements plus corsés) et même des accélérations et des reprises dignes d’une sportive compacte. Et même si le centre de gravité est plus bas à bord du Soul EV – merci à cette lourde batterie boulonnée sous la caisse –, il ne faut pas perdre de vue la forme très verticale du multisegment sous-compact. Les virages abordés à vive allure, ce n’est pas sa force. L’autre point négatif qui trahit son âge, c’est l’absence de conduite à une seule pédale. Il est tout de même possible de modifier la récupération d’énergie à l’aide des palettes installées derrière le volant, mais le Soul EV ne s’arrête tout simplement pas par lui-même en ville, même à très basse vitesse. Voilà peut-être la plus grosse différence de comportement entre le vieillissant Soul et les nouveaux véhicules électriques dernier cri.

Puissance : 8/10

Avec 201 chevaux en puissance et 291 lb-pi en couple, le Kia Soul EV équipé de la « grosse » batterie n’est vraiment pas dépourvu sous le pied droit. En fait, même la livrée Premium (avec seulement 134 chevaux) n’est pas piquée des vers, notamment parce que son couple est identique à celui du modèle Limitée. Et pour illustrer à quel point le couple est important, il suffit de désactiver l’antipatinage à un arrêt de routine et repartir sur les chapeaux de roues. Eh oui, le Soul EV est tout à fait capable de tracer un très long « onze » sur l’asphalte, une manœuvre qui fait bien rire mon plus jeune. À ne pas faire trop souvent en revanche, car deux pneus en 2022, ce n’est pas donné!

Autonomie : 8,5/10

Malheureusement, je n’ai pas pu me rendre jusqu’au bout de l’autonomie annoncée de 383 km, mais à voir comment réagi le groupe motopropulseur et en prenant soin de modérer mes accélérations et mes freinages en ville, le Soul EV est peut-être plus âgé, mais son autonomie théorique de 383 km (dans des conditions estivales) est plus que suffisante pour la mission que ce bouledogue urbain s’est donné. En fait, même les 248 km de la version Premium sont déjà très bons pour un véhicule qui sera appelé à rouler dans un rayon « pas trop loin de la maison ». En hiver, l’autonomie sera réduite, mais le Soul EV demeure une option viable.

Caractéristiques : 8,5/10

Le Soul EV Limitée est le plus équipé des deux, l’utilitaire de poche qui profite, dans cette livrée, d’une pompe à chaleur, un équipement absent de la version de base. L’édition la plus onéreuse est vraiment plus chère, mais sans cette composante devenue quasiment obligatoire à bord des VÉ, le Soul EV est moins intéressant. Pour ce qui est du reste, le Soul électrique n’a pas à rougir devant d’autres VÉ, même s’il est légitime de penser que son statut de véhicule économique pourrait le désavantager.

Valeur : 7,5/10

Au prix assez salé de 52 095 $ avant les frais et les taxes en vigueur, le Kia Soul EV Limitée ne paraît pas vraiment comme une aubaine. Mais, quand on réalise que le véhicule profite de la grosse batterie d’une capacité de 64 kWh) qui lui permet de frôler les 400 km d’autonomie, le Soul électrique le plus dispendieux est LA version à acquérir. La seule raison qui pousserait un consommateur d’y aller avec la « petite » batterie (d’une capacité de 39,2 kWh), c’est s’il sait que son véhicule ne servira presque jamais à parcourir de très grandes distances. En revanche, malgré l’âge de conception du Soul électrique, son prix est compétitif dans le marché, si on exclut la Chevrolet Bolt EV qui a bénéficié d’une baisse de prix ces derniers mois.

Conclusion

Le Kia Soul EV 2023 confirme que ça va vite dans le créneau électrique, très vite même. Le petit cube urbain n’a pas perdu de son design intemporel, tandis qu’il s’avère un choix assez confortable pour un véhicule doté d’un empattement aussi court. Mais, avec l’absence d’un mode de conduite à une pédale et des contraintes de design reliées à cette plateforme partagée entre la version à essence et l’électrique, le Soul EV est déjà dépassé, aussi étonnant que cela puisse paraître. Il n’en demeure pas moins que pour l’automobiliste qui cherche à se départir de sa facture d’essence, le Soul électrique demeure un choix tout à fait noble.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 150 kw
Nb. de cylindres Batterie de 180 Ah
Puissance 201 ch
Couple 291 lb-pi
Consommation de carburant 1,9 / 2,4 / 2,1 L/100 km, 16,9 / 21,0 / 18,7 kWh/100 km ville/route/comb; autonomie de 383 km
Volume de chargement 530 / 1 736 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Kia Soul EV 2023
Prix de base 52 095 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 800 $
Prix tel qu’essayé 54 245 $
Équipement en option
250 $ – Couleur Bleu neptune, 250 $