Avis d'expert

Chevrolet Blazer LT Redline 2022 : essai routier

7,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    7/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    6/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    7/10

Le Chevrolet Blazer fait partie des noms populaires auprès des amateurs de véhicules anciens. Lancé à la fin des années 60, ce 4x4 monté sur un châssis à échelle aura tantôt été commercialisé en format pleine grandeur, tantôt intermédiaire. Mais, en 2019, après un hiatus de quelques années, l’écusson Blazer est revenu dans le giron de la marque au nœud papillon.

Quelques années plus tard, voilà qu’on apprend que l’avenir pour le Blazer est électrique et si on se fie au design partiellement dévoilé (et très réussi) pour le prochain Equinox, le futur Blazer – dont la mission est de proposer un extérieur encore plus musclé – devrait en principe séduire un public sévère sur ce point.

Mais, en attendant le Blazer EV, le constructeur américain poursuit la commercialisation de son multisegment intermédiaire, le modèle à deux rangées de sièges qui s’immisce entre le compact Equinox et le plus imposant Traverse à trois rangées de sièges. D’ailleurs, c’est sur le squelette de ce dernier que le Blazer actuel repose.

Portrait d’un VUS qui se prenait pour une Camaro, sans même s’approcher des performances du ponycar!

Design : 8,5/10

Le Blazer qui rivalise avec certains modèles d’utilitaires un peu plus bourgeois (Nissan Murano, Ford Edge, Honda Passport, Toyota Venza pour ne nommer que ceux-là) préfère se déguiser en muscle car haut sur pattes plutôt que de se fondre dans le moule des modèles concurrents, quelque peu génériques dans la majorité des cas.

Le Chevrolet Blazer LT en livrée Redline 2022 emprunté pendant quelques jours au mois de mars dernier a tout de même réussi à s’attirer les éloges de certains passants, et ce, même si la livrée LT Redline n’est pas aussi habillée – et dispendieuse – que le séduisant Blazer RS avec ses jantes de 21 pouces livrables. Néanmoins, le mélange de la couleur Argent glacial métallisé avec les composantes noires et rouge ne manque pas de charme, surtout avec ce bouclier musclé, cette fenestration qui « enveloppe » les piliers A à l’avant et même cette portion arrière à l’apparence large. Il faut l’avouer, le Blazer a très bien vieilli au fil des saisons, surtout lorsqu’il sort de l’usine avec des jantes surdimensionnées de 20 pouces.

Puissance : 8,5/10

Il ne faut pas s’étonner de la présence du moteur V6 atmosphérique de 3,6-litres dans la majorité des livrées disponibles du multisegment sport. Le 6-cylindres à injection directe est très bien adapté à ce châssis et ajoute même une dose de muscle que le moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres n’offre tout simplement pas. Avec 308 chevaux et un couple optimal de 270 lb-pi, le Blazer LT n’a pas vraiment besoin de plus sous le pied droit.

D’ailleurs, lorsque le véhicule est placé en mode deux roues motrices avant, il est même possible de faire patiner le train avant, surtout à ce temps-ci de l’année où la poussière accumulée des longs mois d’hiver recouvre l’asphalte. Heureusement, en appuyant sur le bouton AWD, ce patinage assez amusant s’estompe.

Agrément de conduite : 6/10

Pour ce deuxième contact, je n’ai pas eu besoin de parcourir 1 000 km pour retrouver mes repères à bord du Blazer. Même si les sièges ne gagneront pas de concours pour leur confort général, on trouve sa position de conduite assez facilement et avec ce moteur V6 sous le capot, le multisegment est mieux nanti pour les fortes accélérations. Comme je l’expliquais plus tôt, pour une expérience plus feutrée, il est préférable de sélectionner le mode AWD, ce dernier qui se montre un peu plus rassurant lorsqu’on pousse un peu. La boîte automatique à neuf rapports n’a pas montré de signes inquiétants, l’unité qui fait bien depuis son arrivée dans le giron du constructeur américain.

Le Blazer n’a pas ce qu’il faut pour rivaliser avec les multisegments sport de luxe, mais je suis encore surpris de son aplomb sur la route, et ce, même avec des pneus d’hiver. Je réitère mon souhait de voir des palettes montées derrière le volant, chose qui n’arrivera probablement pas avec le Blazer électrique qui est en route.

La direction pourrait être plus lourde et plus précise, mais bon, n’oublions la vocation de véhicule autoroutier du Blazer.

Confort : 6,5/10

En théorie, cette livrée LT Redline, malgré son look de bolide, devrait se montrer très confortable. Le Blazer a été conçu pour avaler les kilomètres du continent sans broncher. Et même si les nids-de-poule sont omniprésents au printemps, le châssis du multisegment a plutôt bien paru sur les crevasses du bitume québécois. L’ennui, c’est que ces sièges en tissu sont vraiment inconfortables, trop durs à mon goût. Et le tissu qui recouvre la sellerie n’a pas sa place dans un véhicule qui avoisine les 45 000 $ avec les options ajoutées!

Consommation de carburant : 7/10

L’ÉnerGuide canadien annonce une moyenne de 12,6 L/100 km en ville et de 9,2 L/100 km sur route. La moyenne globale est plutôt fixée à 11 L/100 km, un résultat qui est presque atteignable, puisque j’ai enregistré une moyenne de 11,7 L/100 km après quelques jours à conduire le véhicule en ville, mais également sur l’autoroute à une cadence tournant aux alentours des 119 km/h.

Habitabilité : 7/10

Le Blazer est le petit frère du Traverse. La vocation sportive du Blazer explique à elle seule le dégagement un peu plus serré pour la tête des occupants, tandis que le volume du coffre n’est pas aussi accueillant que celui du VUS à trois rangées de sièges, lorsque la troisième rangée est repliée dans le plancher. À ce chapitre, le Chevrolet Blazer n’a pas le même volume que certains concurrents comme le Ford Edge ou le Honda Passport notamment. Là où il se reprend de belle manière par contre, c’est lorsque la banquette se replie complètement pour se transformer un plancher plat, ce qui facilite le rangement d’objets plus imposants. De plus, cette banquette peut s’avancer ou reculer selon les besoins du moment.

Sécurité : 8/10

Sans être aussi généreux dans ses dispositifs de sécurité que la livrée RS, le Blazer LT n’est pas dépourvu pour autant avec l’aide au maintien sur la voie avec avertisseur de sortie de voie, l’alerte de gonflage de pneu, l’alerte de prévention de collision, la fonction ado, le freinage d’urgence automatique, le freinage de détection des piétons à l’avant, le rappel de siège arrière, le témoin de distance avec le véhicule qui précède sans oublier le rouage intégral qui s’occupe de garder le véhicule sur la route lorsque les conditions routières se détériorent.

Convivialité : 7/10

Ce n’est pas la première fois que je complimente le système d’infodivertissement de GM, celui du Blazer qui ne fait pas exception à cette règle. La clarté des graphiques et la réactivité de l’écran sont à noter ici, quoique la taille de l’écran n’est pas optimale, tout comme son orientation en direction du conducteur. Soyez assurés que ce point sera corrigé pour le Blazer EV. Les grosses buses de ventilation centrales s’inspirent de celles de la Camaro et ces molettes de contrôle sont une manière originale de doser la température dans l’habitacle. En revanche, les touches de la climatisation sont mal placées, elles qui sont partiellement cachées par le rebord du tableau de bord. Bref, ce n’est pas parfait à bord du Blazer.

Caractéristiques : 7/10

Le Blazer LT n’est pas aussi bien équipé que le hot rod RS ou le luxueux Premier, mais en revanche, son prix inférieur et son équipement « suffisant » le rendent plus attrayant auprès des consommateurs qui ne voudraient pas repartir au volant d’un Blazer de plus de 50 000 $.

La présence de l’écran tactile d’une belle brochette de systèmes de sécurité, des dispositifs Apple CarPlay et Android Auto, du groupe optionnel Distinction qui ajoute de la gueule au véhicule, des sièges chauffants et de plusieurs autres équipements livrés d’office prouve une fois de plus que les livrées médianes sont souvent les meilleures pour le compromis d’équipement.

Valeur : 7/10

À un peu moins de 45 000 $, le Blazer LT Redline 2022 n’est vraiment, mais vraiment pas un véhicule abordable aux chasseurs d’aubaines. Et la crise de la chaîne d’approvisionnement ne fait rien pour les rabais accordés à la clientèle, les stocks exceptionnellement bas qui jouent contre les consommateurs. La dernière fois que je me suis retrouvé à bord du Blazer, c’était à bord d’une livrée RS à plus de 55 000 $, ce qui me permet de dire que le LT Redline demeure selon moi un meilleur achat, si vous n’êtes pas à la recherche de tous les luxes.

Conclusion

Le Chevrolet Blazer demeure un multisegment de niche. Doté d’une visibilité arrière limitée et d’une soif assez importante pour l’or noir (et les prix exorbitants de 2022), l’utilitaire à moteur V6 ne risque pas d’inquiéter les ténors du segment compact comme le Toyota RAV4 ou le Honda CR-V.

Quelque chose nous dit que le tandem Blazer/Equinox EV sera beaucoup plus intéressant à plusieurs égards, mais pour cela, il faudra se montrer patient. En attendant ce virage électrique, le Blazer poursuit sa route avec sa silhouette de Camaro haute sur pattes et sa conduite relativement sportive.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 3,6L
Nb. de cylindres V6
Puissance 308 ch
Couple 270 lb-pi
Consommation de carburant 12,6 / 9,2 / 11,0 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 864 / 1 818 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Chevrolet Blazer LT Édition Redline 2022
Prix de base 40 398 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 900 $
Prix tel qu’essayé 46 703 $
Équipement en option
4 305 $ – Chauffe-bloc moteur, 195 $; Moteur V6 3,6-litres, 595 $; Ensemble protection intérieur, 425 $; Ensemble distinction Redline, 1 495 $; Ensemble Blazer LT Plus, 1 595 $