Comparaison

Chevrolet Colorado ZR2 Bison 2020 vs Jeep Gladiator Rubicon 2020 : match comparatif

Comparison Data

Chevrolet Colorado ZR2 Bison 2020
Jeep Gladiator Rubicon 2020
Cylindrée
3,6L
3,6L
Nb. de cylindres
V6
V6
Puissance
308 ch @ 6 800 tr/min
285 ch @ 6 400 tr/min
Couple
275 lb-pi @ 4 000 tr/min
280 lb-pi @ 4 400 tr/min
Consommation de carburant
15,0 / 13,0 / 14,1 L/100 km ville/route/comb
13,7 / 10,7 / 12,3 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
n/d
n/d
Prix de base
55 750 $
52 495 $
Taxe climatiseur
100 $
100 $
Frais transport et préparation
1 900 $
1 895 $
Prix tel qu’essayé
60 895 $
68 105 $
Équipement en option
3 145 $ – Groupe électrique, 2 650 $; Couleur Acier Satiné, 495 $
13 615 $ – Ensemble temps froid, 895 $; Ensemble éclairage à DEL, 895 $; Ensemble navigation UConnect, 1 395 $; Ensemble de remorquage, 500 $; Ensemble SafetyTec, 895 $; Sièges en cuir, 995 $; Boîte automatique, 1 795 $; Doublure de caisse, 650 $; Toit rigide à trois sections, 1 195 $; Pare-chocs en avant en acier, 795 $; Chaîne audio de qualité supérieure, 695 $; Caméra Trailcam, 595 $; système de gestion Trail Rail, 995 $; Télédéverrouillage de proximité, 300 $; Revêtement de pavillon Mopar, 725 $; Pneus hors-route, 295 $

Il fut un temps où la conduite hors route n’était réservée qu’aux propriétaires de Jeep Wrangler ou de vieilles camionnettes adaptées à la chose. Aujourd’hui, il est possible de ressortir d’un concessionnaire avec un « pickup » flambant neuf capable d’attaquer les sentiers les plus coriaces. Les temps ont bien changé.

Pour notre match comparatif de ce mois-ci, nous vous présentons deux bêtes qui n’ont peur de rien. D’un côté, le tout nouveau Jeep Gladiator Rubicon, introduit pour l’année-modèle 2020, et qui hérite toutes les qualités hors route d’un Wrangler – véhicule emblématique de la marque –, mais avec les compétences d’une camionnette. Sur papier, le Gladiator semble être le véhicule parfait.

De l’autre, nous vous présentons un concurrent de taille, mais inhabituel : le Chevrolet Colorado – une camionnette bien connue au sein des propriétaires de petits « pickups » – dans sa déclinaison la plus extrême : le ZR2 Bison. Ce dernier a été entièrement modifié par la firme American Expedition Vehicles (AEV). C’est carrément un Ford F-150 Raptor format miniature!

Curieux de savoir laquelle de ces impressionnantes machines est la mieux aboutie pour partir à l’aventure, nous les avons toutes les deux mises à l’essai dans un ardu parcours boueux, pour ensuite les conduire en situation urbaine.

Design

Vincent : À la vue de ces deux camionnettes intermédiaires, le message est clair : la conduite hors route est à l’honneur. Du haut de leurs pneus cramponnés, ces deux symboles du plein air attirent les regards partout où ils circulent. Le Jeep Gladiator Rubicon, avec sa carrosserie Rouge Pétard, ne passe vraiment pas inaperçu, même auprès des conducteurs de Jeep Wrangler qui envoient leurs pouces en l’air à la vue de la camionnette américaine. La silhouette du Gladiator reprend à merveille la recette de son cousin sans boîte de chargement, tout le contraire du Chevrolet Colorado ZR2 Bison qui prend une forme de camionnette traditionnelle – quoiqu’il est difficile d’appliquer l’adjectif « traditionnel » à un pickup surélevé équipé de pare-chocs amincis et de barres de protection à l’avant, à l’arrière et même sur les flancs.

Les ailes élargies sont celles du ZR2, un commentaire qui s’applique aussi aux amortisseurs à double réservoir développés par l’entreprise ontarienne Multimatic, ces derniers bien en vue au deuxième essieu avec leur emballage jaune. Le reste de l’ensemble conçu par la firme AEV spécialisée en produits hors route ajoute aussi des jantes de 17 pouces exclusives, une calandre noire avec les lettres C-H-E-V-R-O-L-E-T et des antibrouillards logés à même le pare-chocs unique au Bison. Malgré sa teinte Acier Satiné plus discrète, le représentant au nœud papillon est lui aussi un véhicule qui attire l’attention.

Ce qu’il faut retenir de ces deux jouets élaborés pour résister aux chemins accidentés, c’est qu’ils proposent deux styles très différents, le Gladiator qui vient brouiller les cartes dans une catégorie qui comprend aussi le Ford Ranger, le Toyota Tacoma et le vieillissant Frontier de Nissan. De ce nombre, seul le Tacoma TRD Pro s’habille d’une robe aussi sérieuse que nos deux bolides du jour (un Ford Ranger Raptor existe, mais il n’est pas offert ici).

Même si je trouve le Gladiator très attrayant avec son look de Wrangler muni d’une boîte de chargement, je préfère de loin la silhouette du Colorado qui s’apparente un peu plus à une camionnette prête à parcourir le Baja 1,000.

William : Il n’est pas surprenant que le Jeep Gladiator ait été mon préféré en matière de design. Mon collègue préfère le représentant de GM, mais c’est son choix et les goûts, ça ne se discute pas! Pour en revenir au Jeep, non seulement il est plus récent que le Chevrolet, mais de plus il est impossible de nier ses ressemblances à un Wrangler, lui confiant une allure de gros jouet plutôt adorable. Dans sa déclinaison Rubicon, les énormes pneus, la garde au sol surélevée et sa ressemblance à un véhicule militaire font en sorte que le Gladiator ne ressemble à aucun autre véhicule sur la route. Il est de loin le plus captivant des deux.

Ceci dit, le Colorado ZR2 Bison ne laisse pas sa place. Dans cette déclinaison, on croirait apercevoir un véhicule de course prêt à affronter le Baja 500 en raison de ses ailes « coupées », sa suspension soulevée, ses voies élargies et ses pneus tout-terrain. De plus, les barres d’aciers qu’AEV a installées sur sa carrosserie – question de la protéger contre les obstacles forestiers – lui confèrent un look plutôt plaisant.

Colorado : 7/10
Gladiator : 8/10

Habitacle

Vincent : Ici aussi, c’est le jour et la nuit entre les deux camionnettes. D’un côté, le Chevrolet Colorado ZR2 Bison présente un habitacle sombre avec beaucoup de plastiques et beaucoup moins de « tape-à-l’œil ». On dénote tout de même les appuie-tête brodés du logo AEV, sans oublier les tapis en caoutchouc aux couleurs de la firme « hors route ». Malgré tout, on se sent bien à bord du Bison, les sièges étant confortables, tandis que les commandes du quotidien sont bien placées. Qui plus est, il est facile de changer les modes de conduite et de sélectionner le type de motricité désirée avec la molette logée du côté gauche de la direction. Autre point fort : le système d’infodivertissement est convivial au quotidien, un détail également maîtrisé par le système UConnect du Jeep, ne l’oublions pas.

Le Rubicon est plus coloré à l’intérieur avec sa planche de bord rouge et noire et, il faut l’admettre, des matériaux de meilleure qualité. Les puristes de véhicules 4x4 auront déjà remarqué la présence du deuxième levier, celui qui permet de passer de deux à quatre roues motrices. Non loin de ce dernier, on retrouve aussi les touches pour verrouiller les différentiels et celles pour déconnecter les barres antiroulis. Là où le Jeep se démarque grandement de son compétiteur, c’est au niveau du toit qui, au même titre que celui du Jeep Wrangler, peut être enlevé, tout comme les portières ou le pare-brise d’ailleurs. C’est ce qui explique la présence de cette cage de sécurité à l’intérieur de la cabine.

Ici, je donne l’avantage à l’intérieur Jeep, plus moderne et plus coloré avec son affichage clair, sans parler de la possibilité de rouler les cheveux au vent en été. Cette possibilité pourrait toutefois effrayer quelques consommateurs qui auraient peur de se retrouver avec des fuites à l’intérieur de la cabine. L’habitacle du Chevrolet n’a rien à se reprocher ici; celui du Jeep est simplement plus accueillant, c’est tout!

William : Étant donné que le Gladiator est un véhicule plus récent que le Colorado, son habitacle est inévitablement plus relevé, tant en matière de design que dans la qualité des matériaux utilisés. Le thème militaire se poursuit dans la cabine avec ses attrayantes commandes à bascules, cadrans circulaires et agencements de couleurs agréables. L’habitacle du Gladiator est non seulement mieux assemblé dans son ensemble, mais visiblement plus confortable que son rival direct. De plus, ses places arrière disposent d’un bien meilleur dégagement pour les jambes, la tête et les épaules.

Toutefois, l’habitacle du Colorado n’est pas désagréable pour autant. Il est tout simplement moins moderne, et la qualité des matériaux utilisés laisse à désirer, sans oublier des sièges vraiment moins confortables. C’est une cabine simpliste et fonctionnelle, où les commandes sont néanmoins bien placées, et la position d’assise est nettement plus intéressante que dans le Jeep. Le Chevrolet peut également être équipé de technologies pratiques, comme une borne WiFi (sous abonnement), un détecteur d’objets sur le siège arrière, et la recharge sans fil du téléphone par induction.

Colorado : 7/10
Gladiator : 8/10

Au volant

Vincent : Ce match comparatif avait bien entendu un penchant hors route, mais puisqu’il s’agit aussi de véhicules destinés à rouler sur les routes, il fallait également parcourir quelques kilomètres sur le bitume qui en cette journée du début de l’hiver était détrempé suite à une averse de neige. D’emblée, il faut avouer que les deux pickups américains proposent un comportement un peu moins précis qu’une voiture sport… ou même une camionnette régulière!

À cause de leurs grosses semelles et de ces suspensions conçues pour absorber des chocs plus intenses, les deux protagonistes viennent d’office avec une conduite plus aléatoire accompagnée d’un bruit de roulement typique de ces pneus tout terrain. Toutefois, je dois dire que le Rubicon est le plus inconfortable des deux (d’ailleurs, il est même pire que sa propre livrée Overland) en plus d’obliger son conducteur à constamment effectuer des corrections de volant sur l’autoroute ou même en ville à une vitesse soutenue. Le ZR2 Bison est beaucoup plus civilisé à ce petit jeu, non seulement à cause de cette merveilleuse suspension qui absorbe les nids-de-poule plutôt que de secouer ses occupants, mais aussi en étant moins exigeant au niveau de la colonne de direction.

Sous le capot, nos deux pickups sont équipés de moteurs V6 de 3,6-litres. Le V6 Pentastar du Jeep n’a plus besoin de présentation, lui qui se retrouve dans la majorité des produits de la marque. Accouplé à une boîte de vitesses automatique à huit rapports, le 6-cylindres est très bien adapté à ce châssis, tandis que la transmission travaille relativement bien en conduite normale.

De son côté, le V6 du Colorado est également utilisé à toutes les sauces chez GM, mais dans ce cas-ci, le département de la sonorité a cru bon de lui donner un peu plus de tonus à haut régime, le pickup qui semble se plaindre lorsque le pied est au plancher. Rassurez-vous, ce son est assez réussi, surtout pour les sessions de conduite hors route ou… lorsque le pied droit est enfoncé dans le plancher.

Justement, nous arrivons au vif du sujet où notre parcours hors route allait enfin mettre les deux véhicules à l’épreuve, un chemin accidenté où d’épaisses couches de glace s’étaient formées pour compliquer les choses. En effet, en roulant sur ces patinoires naturelles, le poids des deux camionnettes brisait la surface sous les véhicules, ce qui déstabilisait non seulement les camionnettes, mais qui nous obligeait également à faire preuve de vigilance pour ne pas rester coincé dans un endroit névralgique. Quelques obstacles nous ont donné des sueurs froides, mais dans l’ensemble, les deux camions se sont avérés très convaincants grâce à leurs pneus bien adaptés, mais aussi par leur système quatre roues motrices taillés pour ce type d’exercice.

Ce que je retiens de cette excursion loin de la civilisation, c’est que le Gladiator m’apparaît comme un bien meilleur 4x4 pour se sortir du pétrin avec son mode Lent, ses deux différentiels verrouillés et son boîtier de transfert à deux vitesses. Le Chevrolet ZR2 Bison n’a pas à rougir, car il a lui aussi bien fait, mais je dois admettre que le Gladiator semble plus à l’aise dans ces conditions anormales.

William : Pour ce qui est de la conduite de chaque véhicule, il est important de bien séparer leurs aptitudes en contexte hors route et urbain, car chacun dispose de qualités et de défauts qui affectent leur comportement dans chaque situation.

Commençons par leurs prouesses aventurières qui sont, on doit avouer, plutôt remarquables, et presque identiques. Notre parcours était principalement un sentier boueux recouvert d’une couche de neige, et dans laquelle les trous d’eau gelée rendaient l’expérience plutôt coriace.

Nos « trucks » ont néanmoins traversé l’épreuve haut la main. Assez impressionnant.

Dans les deux cas, il est possible d’activer une pléthore de modes et fonctions permettant à ces agiles camionnettes d’affronter le pire de ce que la nature à dans le ventre. Différentiels verrouillables – avant et arrière – boîte de transfert à deux vitesses et modes « hors-route » : tout est au menu. Toutefois, le Gladiator offre la possibilité de désengager ses barres antiroulis pour une meilleure articulation des roues, chose qui n’est pas possible du côté du Chevrolet. L’angle d’approche du Jeep est également supérieur au Colorado, faisant de lui un grimpeur nettement plus habile.

C’est lorsqu’on apporte ces deux bêtes sur l’asphalte qu’on remarque que ces deux véhicules sont véritablement distincts.

Bien que le Gladiator soit un camion considérablement plus compétent en situation hors route, il se montre vraiment trop maladroit et bruyant en situation urbaine. Sa suspension est rude lorsqu’on franchit les imperfections de la route, et son châssis sautille, nous forçant à constamment corriger la direction. De plus, ses accélérations sont paresseuses, même avec 285 chevaux sous le capot. Et pour finir, bien que sa boîte de vitesses à huit rapports soit somme toute rapide, elle demeure toutefois moins efficace que celle du Colorado.

Le Chevrolet, quant à lui, dispose d’une tenue de route étonnement agile et raffinée, malgré le fait qu’il soit le plus vieux du duo. Sa suspension Multimatic s’est montrée agréable pour de longs trajets, et son châssis répond presque aussi bien qu’une conception monocoque. De plus, son moteur V6, également de 3,6 litres, développe plus de puissance (308 chevaux), octroyant à ce petit camion des accélérations nettement plus intéressantes, tout en émettant une sonorité beaucoup plus plaisante.

Ajoutez à cela le fait que le Colorado ZR2 Bison s’offre aussi avec deux choix de configuration caisse / cabine, une qualité inexistante chez le Gladiator, et il devient soudainement une camionnette mieux outillée pour la vie de tous les jours.

Colorado : 8/10
Gladiator : 6/10

Consommation

Vincent : Le prix à payer pour conduire de tels virtuoses de la conduite loin des sentiers battus se trouve ici… ou plutôt lorsqu’est venu le temps de remplir le réservoir d’essence! D’ailleurs, les amateurs de cette discipline le savent très bien, conduire en mode 4RM Lent avec des manœuvres qui nécessitent parfois de peser plus longtemps sur la pédale de droite se transforme assez rapidement en facture plus salée à la station-service.

William : Sans surprise, l’équipement hors route et les gigantesques pneus que portaient nos camions n’ont pas fait d’eux des véhicules frugaux. Dans les deux cas, il fut difficile pour nous de nous en tenir sous la barre des 14 L/100 km. À ce chapitre, ces deux concurrents affichent des consommations d’essence presque identiques.

Toutefois, nous avons observé que sur la grande route, le Colorado est un tantinet moins gourmand, enregistrant une moyenne de 11,8 L/100 km. Il est toutefois important de souligner qu’aucune de ces deux brutes ne vous fera sauver des sous à la pompe.

Colorado : 5/10
Gladiator : 5/10

Conclusion

Déterminer un gagnant dans un match où les deux joueurs ont performé de manière exemplaire est difficile. Ce match comparatif est toutefois à deux volets et si la conduite hors route a donné l’avantage au Jeep Gladiator Rubicon qui semble être LE « pickup » à battre dans ce type d’exercice, le Chevrolet Colorado ZR2 Bison gagne plus de points sur le bitume pour sa conduite plus reposée, son agrément de conduite supérieur et même une consommation de carburant inférieure par moments. Il est également plus puissant que son rival d’un jour.

Nous avons également noté que le Chevrolet ZR2 Bison pouvait être équipé d’une motorisation turbodiesel, un détail qui sera toutefois corrigé dans quelques mois lorsque Jeep débutera la commercialisation de sa version EcoDiesel, en plus du fait que le Chevrolet pouvait être commandé avec deux choix de cabines, contre une seule pour le Jeep.

Le Jeep Gladiator Rubicon est vraiment un incontournable de la conduite hors route, mais l’expérience de conduite qu’il livre au quotidien n’est pas aussi facile à vivre que dans le Chevrolet Colorado ZR2 Bison, grâce au châssis très rigide de ce dernier et à sa merveilleuse suspension. Puis, il y a aussi le prix qui entre en ligne de compte car ici le Chevrolet commande une somme d’un peu moins de 10 000 $ inférieure à celle requise pour accéder au Rubicon.

Le Toyota Tacoma TRD Pro aurait-il pu tirer son épingle du jeu lors de cette journée en plein air? Nous croyons que oui, mais au final, la camionnette nipponne n’est pas encore assez outillée pour suivre les deux camionnettes américaines dans un parcours encore plus accidenté.