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DESIGN9,0/10
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Sécurité7,5/10
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HABITABILITÉ8,0/10
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CONVIVIALITÉ8,5/10
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CARACTÉRISTIQUES8,0/10
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PUISSANCE6,5/10
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CONFORT7,5/10
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AGRÉMENT DE CONDUITE8,0/10
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CONSOMMATION DE CARBURANT7,0/10
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VALEUR9,0/10
À l’ère du commerce électronique, personne ne s’est étonné que les aubaines du « Black Friday » américain aient finalement pris racine au nord de la frontière. Rebaptisée « Vendredi Fou », cette grande messe commerciale offre un répit aux consommateurs, en offrant des prix à tout casser qu’on aimerait bien voir à l’année, vu la hausse généralisée de ces derniers. En cette période postpandémique, la chaîne logistique perturbée, la rareté des ressources tant humaines que matérielles et la reprise de la consommation ont particulièrement poussé vers le haut le prix des véhicules neufs, leur faisant atteindre la moyenne record de 66 228 $ au Canada pour les six premiers mois de 2023, une note salée pour le consommateur moyen. À la surprise générale, le répit tant espéré arrive de chez General Motors avec le reboot total du Chevrolet Trax, la nouvelle mouture ne gardant que le nom et l’assemblage coréen du VUS sous-compact. Le secret était bien gardé, rien n’a fuité avant l’annonce officielle de GM! Non seulement ce nouvel utilitaire urbain est-il vachement beau et plus logeable que l’ancien Trax, il est aussi moins cher que son prédécesseur! En fait, vous pourriez acheter trois Trax pour la fameuse somme de 66 228 $! En offrir plus pour moins? Yes Sir! Passez-moi les clés!
Design : 9/10
Vous connaissez le Dacia Duster? Ce petit utilitaire vendu par la division à rabais de Renault fait un tabac en Europe – il est partout! Et que dire du Citroën C4 Cactus qui a fait passer le multisegment urbain de générique à haute couture. Chevrolet semble s’être inspirée de ces deux égéries pour faire renaître le Trax. De vilain petit canard, l’utilitaire mal-aimé est devenu un cygne, avec des proportions de buggy urbain à l’européenne. Corps longiligne, dessin des extrémités qui augmentent visuellement la largeur perçue, pneumatiques bien dégagés respirant l’aventure, jantes accrocheuses, toit abaissé, faciès complexe et racé – le Trax interpelle le passant comme bien peu de véhicules économiques le peuvent. Et Chevrolet n’est pas chiche alors que pas moins de huit robes ludiques sont offertes au choix, dont le Bleu fontaine de notre véhicule d’essai, lui qui singe le célèbre « Gulf blue » de Porsche. Dessiner du beau ne coûte pas plus cher que de peindre de l’anonymat, et le Trax en est la preuve. L’habitacle, source d’économies, cache bien son jeu, les plastiques noirs et durs étant soigneusement disposés pour tromper le regard, la planche de bord présentant des affichages numériques aussi géométriques que léchés, résistant de plus à cette plaie que sont les traces de doigts. Les buses de ventilation ajoutent une touche de fantaisie, tout comme les garnitures en contraste des différentes livrées. C’est plus triste à l’arrière, mais dans l’ensemble l’habitacle s’insère bien dans les émotions ressenties alors qu’on admire la carrosserie.
Puissance : 6,5/10
Le beau ne coûte pas plus cher, mais la complexité mécanique et la puissance, si. Chevrolet limite donc le Trax à une seule configuration mécanique à traction avant, question d’épurer les variantes à l’assemblage. Pour obtenir la traction intégrale et une capacité de remorquage supérieure à zéro, il faudra passer au Trailblazer, le cousin qui est à la fois plus petit et plus cher. Bonne nouvelle : la boîte à variation continue de l’ancien Trax est remplacée par une automatique conventionnelle à six rapports. Cette boîte simple et éprouvée rencontrant les désirs de la majorité des consommateurs, elle équipe d’office tous les Trax – n’y cherchez pas de manuelle! C’est idem sous le capot alors qu’un seul moteur est offert, un 3-cylindres de 1,2-litre à injection directe qui développe 137 chevaux grâce à la turbocompression. C’est cette dernière qu’il faut remercier pour la vivacité urbaine du Trax, le couple maxi étant atteint à un très utilisable 2 500 tours/minute. Les collègues ont beau lamenter le manque de puissance du rugueux carton de jus sous le capot, celui-ci est plus que compétent en ville et il s’est même permis de faire patiner les godasses d’hiver à quelques reprises. Parlant reprises, rien à dire sur la vélocité du Trax sur les autoroutes urbaines, le petit moteur étant bien adapté au véhicule et ne semblant pas souffrir de sa carence en équidés, quoique la boîte étire parfois ses changements de rapports. Dans l’urbain et le périurbain, le Trax est amusant à piloter. C’est au moment de se lancer sur une bretelle d’autoroute que le manque de muscle se fait nettement sentir, signe qu’il faudra être prudent avant de se lancer dans des dépassements sur une route nationale. Ayant élagué ses petits moteurs atmosphériques avec la mise au rancart de la Cruze, Chevrolet a dû monter sous le capot ce petit moteur complexe, mais tout de même bien adapté à sa mission. La version 1,3-litre du Trailblazer, plus puissante, n’est hélas pas offerte ici.
Agrément de conduite : 8/10
Si la puissance se paie, un bon ingénieur de châssis peut tirer de bons tarages de suspensions de son seul talent, tout en gardant des composantes peu coûteuses à fabriquer, comme les jambes de force McPherson à l’avant et la poutre de torsion à l’arrière qu’on retrouve sous le Trax. Tous les modèles possèdent les mêmes réglages, seule la monte pneumatique diffère, le modèle de base ayant des 17 pouces, notre 2RS des 19 pouces chaussés de pneumatiques de taille 245/45R19 et les autres, des 18 pouces. Avec ses grosses gommes, notre 2RS peut être lancé dans quelques bonnes courbes et bien s’en sortir, sans crissement aucun, le volant à méplat vous encourageant à y aller de façon sportive. Sans être une bombinette à lacets, le Trax est bien moins pantouflard que feu la Cruze, qu’il se trouve effectivement à remplacer chez Chevrolet. La direction est plus précise qu’attendu à ce budget et le freinage est honnête. Le petit trois avec sa sonorité unique de moteur à nombre impair de cylindres ajoute la personnalité qui manque souvent aux petits utilitaires urbains – dites à vos passagers que vous avez la moitié du six cylindres à plat d’une Porsche 911 sous le capot et ils hocheront aussitôt la tête, se remémorant alors où diable ils avaient déjà entendu ce timbre mécanique bien particulier.
Convivialité : 8,5/10
Les produits Chevrolet sont conçus pour un vaste public, allant de l’acheteur en série jusqu’au vacancier qui se lance sur des routes inconnues à la sortie de l’aéroport. C’est pourquoi leurs habitacles sont rarement déroutants et rapidement assimilables. Le siège du conducteur à réglages manuels offre la hauteur ajustable, mais on aurait aimé que la colonne de direction télescopique le fasse sur un peu plus d’amplitude. On retrouve avec plaisir un bon vieux levier de vitesses traditionnel, une climatisation thermostatique et les quelques autres commandes sur de bonnes vieilles touches analogiques. Tourné vers le conducteur, l’écran tactile de 11 pouces utilise son grand terrain de jeu pour y loger des commandes de bon format sur un fond noir reposant pour la vue. Rien n’est complexe dans cet habitacle, et pour y monter, les larges portières vous faciliteront la tâche, tout comme la hauteur dite naturelle des assises. Bonne ouverture du hayon aussi, et même à ce prix Chevrolet a eu la bonne idée de faciliter vos pleins avec un goulot sans bouchon. Sympa, le Trax!
Sécurité : 7,5/10
Ni l’Institut des assureurs américains (IIHS), ni la NHTSA n’ont eu la chance d’évaluer le tout nouveau Trax. Le cousin Trailblazer, élaboré sur la même plateforme que le Trax, est crédité d’une palme « Top Safety Pick + » de l’IIHS et de cinq étoiles par le gouvernement américain; on donc peut espérer que notre sujet de la semaine réussira tout aussi bien ses épreuves dynamiques. Côté sécurité passive, les aides à la conduite embarqués se raffinent avec la montée en gamme. Les Trax offrent tout de même de série le fameux système OnStar, l’aide au maintien de voie, l’alerte de prévention de collision, le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons à l’avant et les feux de route automatiques. Selon les modèles et groupes d’options s’ajoutent le radar de stationnement arrière, des alertes pour le changement de voie avec détection des obstacles latéraux et la circulation transversale arrière, ainsi que le régulateur de vitesse dynamique. Bref, malgré le budget sous contrôle, on retrouve l’armada électronique attendue et aucun de ces systèmes n’a provoqué de fausses alertes pendant notre essai.
Caractéristiques : 8/10
Même si le Trax n’offre qu’une seule configuration mécanique, il se décline en cinq livrées offertes dans sept ou huit choix de peinture, selon le modèle, en plus de quelques groupes d’options, ce qui permet de le personnaliser à sa guise, sans briser son budget. Toutes offrent la projection sans fil d’appareil intelligent, la radio satellite, l’ordinateur de bord, un volant inclinable et télescopique, glaces et verrouillage électriques, les sièges avant chauffants, le régulateur de vitesse, la climatisation, les phares automatiques, un essuie-glace de lunette arrière et des rétroviseurs électriques. Le 1RS ajoute les jantes en aluminium de 18 po, le démarreur à distance, des rétroviseurs et volant chauffants. Avec le LT, l’infodivertissement passe à 11 po et l’ordinateur de bord à 8 po, l’accès et le démarrage sans clé s’ajoutent, tout comme la climatisation thermostatique à simple zone; les aides à la conduite sont rehaussées, vos bagages seront bien cachés et vous serez assis sur des sièges drapés d’une combinaison de tissu et similicuir. À compter de notre 2RS d’essai, le similicuir revêt les sièges au complet et en exclusivité les jantes seront des 19 po. En sommet de gamme, l’Activ se permet un siège du conducteur à huit réglages électriques et des jantes noires exclusives de 18 po. La cerise sur ce joli sundae est que chaque livrée possède sa touche cosmétique, offrant au Trax l’allure boutique d’un MINI Countryman, mais sans en avoir le prix. Aucune trace d’économie dans la chaîne audio de notre 2RS, digne des chaînes optionnelles d’autres marques. Dans l’ensemble, les Trax sont étonnamment bien garnis pour des véhicules offerts à ces prix.
Habitabilité : 8/10
Le choix fait par Chevrolet de ne pas offrir de traction intégrale en option créée des dividendes à l’arrière du Trax, avec un rarissime plancher complètement plat – seul le Kia Soul en fait (presque) autant. Jumelez cet attribut à un empattement généreux, le 2024 y gagnant un très significatif 150 mm face au modèle 2022, ainsi que 279,4 mm de plus en longueur hors-tout et 51 mm en largeur – soit à peu de choses près, les dimensions d’un Jeep Compass – et du coup, le Trax rejoint les compétiteurs les plus logeables de la catégorie. Sa banquette arrière permet de caser plus facilement un cinquième passager que chez la concurrence grâce à ce plancher plat. Et notez qu’en réglant le siège du conducteur pour mes 1,80 m, je retrouve amplement d’espace pour jambes et genoux derrière moi-même, démontrant que le Trax sera un excellent candidat pour accueillir des sièges d’appoint pour enfant. Banquette 60/40 abaissée, le Trax offre 33% plus de volume cargo qu’un Kicks, ou environ le même volume qu’un Crosstrek, et pour transporter de longs objets tels que des planches de bois, le siège passager avant se replie totalement à plat.
Confort : 7,5/10
Malgré les pneumatiques à profil bas de notre 2RS, l’amortissement s’est révélé assez juste. Sans limer le bitume, le Trax ne vous secoue pas indûment et la stabilité directionnelle en ligne droite n’est pas influencée par la forte largeur des pneus. On ressent à l’occasion un effet de couple au volant, le 3-cylindres sortant ses muscles à bas régime – dommage que nous n’ayons pas eu de neige pendant cet essai pour mieux évaluer ce trait. Sur la route, le moteur s’efface à 100 km/h alors qu’il tourne à 2 000 tours, régime qui monte à un très convenable 2 400 tours à 119 km/h. Le niveau sonore est étonnamment bas pour un véhicule de ce prix, surtout vers les 80–90 km/h, et on ne ressentait même pas les semelles agressives des pneus d’hiver Continental. Côté sièges, nous aurions apprécié un support lombaire réglable pour compenser un petit creux aux reins (la livrée Activ l’offre). Le volant à méplat gainé de cuir était un plaisir à prendre en main, et chose rare, la climatisation thermostatique était fort bien équilibrée en mode automatique. Et avis aux frileux : les sièges chauffants sont bouillants au réglage le plus intense! En vue d’ensemble, le Trax nous a plus dorloté qu’un Kona de base à essence, mais le Soul est un peu plus douillet.
Économie de carburant : 7/10
En échange du 3-cylindres de cylindrée lilliputienne, on se serait attendu à une soif aussi modeste que la performance du Trax en situation de dépassement. Mais, tout comme les collègues, je dois me rendre à l’évidence que notre buggy urbain ne pourra pas atteindre la faible consommation d’une automobile compacte à la Kia Forte. En cette froide semaine d’automne, et chaussés de pneus d’hiver, nous avons atteint en conduite urbaine mixte une moyenne observée de 9,0Ll/100 km. Par bonheur pour vous chers lecteurs, personne n’avait réinitialisé le Trajet 2 de l’ordinateur de bord sur un peu plus de 6 000 km, et la moyenne indiquée y est de 8,2 L/100 km. Cette dernière mesure, indépendante du froid, est tout près de la cote combinée de RNCan, montrant une fois de plus que les petits trois cylindres turbocompressés ne livrent pas des consommations épatantes. Si on prendrait volontiers un 4-cylindres conventionnel en lieu du petit turbo, tel celui du frugal Nissan Kicks, il faut comprendre que les émissions de GES de ce minimoteur sont plus faibles, et que le Trax étant un produit mondial, sa petite cylindrée s’avère fiscalement avantageuse sous d’autres cieux. Notez que ce turbo se contente d’essence ordinaire.
Valeur : 9/10
Honnêtement équipé, le prix de départ du Trax LS n’est que de 21 699 $, avant les frais. Il vous en coûtera 1 500 $ de plus pour accéder aux petites douceurs du 1RS. Solution du juste milieu, nous vous recommandons le LT, lui qui rehausse le contenu et se détaille à 26 099 $. Notre 2RS loge 2 100 $ plus loin, et on atteint le nirvana traxien en Activ pour 28 199 $ – laissez la calculette de côté, je vous confirme que le 2RS et l’Activ sont offerts au même prix! Ces tarifs sont très compétitifs face au Nissan Kicks, moins raffiné, et passablement alignés sur ceux du Hyundai Venue, lui qui est plus compact. En fait, le principal concurrent du Trax sera le Buick Envista avec qui il partage plateforme, mécanique et philosophie. C’est avec cette dernière que Chevrolet marque un grand coup, en offrant un tout nouveau produit ciblant parfaitement les désirs et besoins des premiers acheteurs, et ce, avec une baisse de prix face à l’offre précédente qui vient créer une valeur unique en 2024. Pour bien mettre en lumière le tarif d’entrée du Trax, dites-vous que le prix de départ d’une Honda Civic à hayon est de 13 000 $ de plus!
Conclusion
Ma progéniture a beau m’encourager à ramener de belles allemandes qui font Vroum! À la maison, en tant que chroniqueur automobile, mon réel plaisir est plutôt de livrer à mes lecteurs de belles découvertes à prix d’aubaine, tel le Chevrolet Trax de cette semaine. Avec sa carrosserie pas piquée des vers, ses couleurs ludiques, son habitacle pratique, son contenu bien étudié et, surtout, son offre budgétaire comme on n’en a pas vu depuis des lunes, le Trax cible en plein dans le mille les besoins et désirs des acheteurs au budget aussi modeste que ferme. Polyvalent, le Trax ne sera pas pris au dépourvu comme un Kicks lors de longs déplacements, et il offrira plus de flexibilité qu’une petite berline vendue à prix similaire. Oui, sa puissance est contenue, son habitacle recèle des plastiques durs et il n’offre pas la traction intégrale, mais pour ce prix, il en offre tellement que je veux bien manger mon clavier s’il ne remporte pas au moins une nomination pour le véhicule de l’année!
Cylindrée | 1,2 L |
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Nb. de cylindres | L3 |
Puissance | 137 ch @ 5 000 tr/min |
Couple | 162 lb-pi @ 2 500 tr/min |
Consommation de carburant | 8,3 / 7,4 / 7,9 L/100 km ville/route/comb |
Volume de chargement | 725 / 1 532 L sièges rabattus |
Modèle à l'essai | Chevrolet Trax 2RS 2024 |
Prix de base | 28 199 $ |
Taxe climatiseur | 100 $ |
Frais transport et préparation | 2 000 $ |
Prix tel qu’essayé | 32 084 $ |
Équipement en option
1 785 $ – Groupe toit ouvrant (toit ouvrant, recharge sans fil), 1 095 $; Peinture Bleu fontaine, 495 $; chauffe-bloc, 195 $
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