Bon à savoir

Rapport Poids/Puissance : 5 bolides sport antiques comparés à leurs équivalents modernes

L’industrie automobile cherche sans cesse à se surpasser, et ce, quel que soit la facette qui doit faire l’objet d’une amélioration. La même recette s’applique aux performances des groupes motopropulseurs des différents modèles.

Justement, à ce propos, la puissance des moteurs n’a cessé de croître au fil des décennies, presque au même rythme que la consommation de carburant des véhicules diminuait. Nous l’observons également du côté électrique, les VÉ d’aujourd’hui qui surpassent déjà (ou en partie) les meilleurs bolides à motorisations thermiques du moment.

Évidemment, chaque modèle automobile a sa propre histoire, ce qui mine nos chances – en quelque sorte – d’utiliser une quelconque méthode scientifique pour arriver à nos fins ici.

Voyez-vous, nous nous sommes récemment amusés à comparer quelques statistiques sur cinq modèles de performance bien connus du public avec leurs équivalents respectifs de 2023. En tenant compte du rapport poids/puissance, on se rend compte que malgré les nouvelles normes de sécurité et la connectivité devenue quasi obligatoire à bord des véhicules modernes, le rapport poids/puissance a soit beaucoup changé ou très peu pour certains bolides modernes.

Parions que les données vont une fois de plus évoluer fortement lorsque la voiture électrique sera généralisée sur nos routes. Mais, en attendant, prenons le temps de comparer le passé et le présent.

Ford Mustang

Prenons le ponycar le plus connu sur la Terre par exemple. En 1964, la première année du modèle mythique, la Mustang pouvait être commandée avec un V8 de 289 pouces cubes (4,7 -litres de cylindrée) d’une puissance de 271 chevaux et 312 lb-pi.

En 2023, la Mustang GT est livrée avec un moteur V8 de 5,0 -litres d’une puissance de 450 chevaux et 410 lb-pi de couple. La voiture peut être livrée avec une boîte de vitesses manuelle à six rapports ou une unité automatique qui en compte 10. En 1964, les options de l’acheteur se limitaient à une boîte manuelle à quatre rapports ou une automatique à trois rapports. La vitesse de pointe était de 177 km/h, tandis qu’en 2023, la jauge d’information s’arrête à 250 km/h.

En revanche, la première Mustang accusait un poids de 3 150 lb (1 428 kg), la sixième génération du modèle qui a gagné une tonne en plus de 50 ans d’existence avec un poids de 4 182 lb (1 897 kg). La donnée qui illustre encore plus l’évolution de la Mustang, c’est le rapport poids/puissance. À ses débuts, la Mustang sortait de l’usine avec un rapport de 11,6 lb par cheval-vapeur. De nos jours, le rapport est descendu à 9,3 lb par cheval-vapeur. Avec le système métrique, ces statistiques passent respectivement à 5,2 kg par cheval-vapeur et 4,2 kg par cheval-vapeur.

Porsche 911

La Mustang est à Ford ce que la 911 est à Porsche et le même constat est observé du côté de la sportive à moteur arrière. À son année de lancement, la remplaçante de la 356 dans la gamme Porsche ne comptait que sur un moteur 6-cylindres à plat de 2,0 -litres de cylindrée. L’engin livrait une puissance de 130 chevaux et un couple maximal de 129 lb-pi, et ce, via une boîte de vitesses manuelle à quatre ou cinq rapports.

De nos jours, la 911 la moins puissance frôle le cap des 400 avec 379 chevaux et un couple optimal de 332 lb-pi.

Le poids de la 911 en 1965 était de 1 080 kg, tandis qu’en 2023, il atteint 1 380 kg. Le rapport poids/puissance de la voiture originale était donc de 8,3 kg par cheval-vapeur. La version contemporaine, malgré son poids plus important qu’à ses débuts, fait beaucoup mieux que son ancêtre avec seulement 3,6 kg par cheval-vapeur.

Lamborghini à moteur V12 (Miura contre Aventador)

Le moteur par excellence pour la division italienne est sans contredit le V12 atmosphérique. Il est vrai que la marque a produit des véhicules avec des moteurs V10 et même un moteur V8 biturbo sous le capot de l’utilitaire Urus, mais le haut du pavé est encore occupé par le mythique moteur à douze cylindres.

Remontons à l’époque de la Miura qui, selon plusieurs, constitue la toute première supervoiture de l’histoire. La Miura était d’ailleurs la première voiture de production de l’histoire à sortir de l’usine avec une mécanique V12 logée en position centrale.

La puissance du moteur V12 d’une cylindrée de 3,9 -litres atteignait le cap des 350 chevaux à 8 000 tr/min et un couple de 272 lb-pi. De nos jours, la plus récente des Aventador, celle qu’on surnomme LP780-4 Ultimae à l’interne, livre comme son nom l’indique, 780 chevaux et un couple de 531 lb-pi, le tout via une boîte à double embrayage comptant sept rapports. Dans les années 60, la technologie des boîtes à double embrayage n’était pas encore sur les lèvres des ingénieurs.

De nos jours, le rapport poids/puissance de la toute dernière Aventador est de 1,98 kg par cheval-vapeur. Au lancement de la Lamborghini Miura, le rapport poids/puissance de la supervoiture était de 3,6 kg par cheval-vapeur, soit près du double de celui de son équivalente moderne.

BMW M3

La première du nom a vu le jour grâce au championnat de course de voiture de tourisme allemand, également connu sous l’appellation DTM (pour Deutsche Tourenwagen Masters), mais avec l’engouement du public, la Série 3 spéciale est rapidement devenue une favorite des amateurs de performance. Sous le capot de la M3 de génération E30, une mécanique 4-cylindres atmosphérique de 2,3 -litres conférait à la BMW la plus aiguisée de la gamme une puissance de 192 chevaux et un couple optimal de 170 lb-pi. Le coupé spécialement homologué pour la course automobile profitait aussi d’une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports courts et d’une configuration à roues arrière motrices.

De nos jours, la motricité de la M3 (également disponible en version M4 à deux portières) a cru à quatre roues, quoiqu’il est toujours possible de rouler en mode deux roues motrices, malgré la présence du rouage intégral xDrive. Au fil de sa glorieuse histoire, la BMW M3 a vu le nombre de cylindres augmenter sous son capot avec des mécaniques 6-cylindres en ligne et même un V8 pour une génération, mais l’enfant terrible de la marque est revenue aux sources avec un moteur 6-cylindres en ligne turbocompressé livrant une puissance de 503 chevaux et un couple maximal de 479 lb-pi dans la version Compétition.

À l’époque, la légèreté de la M3 lui permettait d’atteindre le cap des 96 km/h en 6,9 secondes. De nos jours, le même exercice est abattu en 3,4 secondes, la berline qui est pourtant beaucoup plus lourde que son ancêtre. Avec presque deux tonnes à mouvoir (1 896 kg), le rapport poids/puissance de la BMW M3 Compétition actuelle est de 3,8 kg par cheval-vapeur. Avec son poids plume de 1 296 kg, la première M3 sortait plutôt de l’usine avec un rapport poids/puissance de 6,8 kg par cheval-vapeur.

Volkswagen Golf GTI

La voiture sport est devenue accessible avec l’arrivée de la Golf GTI au milieu des années 70. En Amérique du Nord, la voiture compacte s’est plutôt amenée sous le nom de Rabbit GTI, la version nord-américaine qui présentait quelques traits distinctifs par rapport à son équivalente européenne. Et les conducteurs d’Amérique du Nord semblent avoir apprécié, puisqu’en 2023, il ne reste plus que la Golf GTI (les stratèges vont rebaptiser le modèle Golf GTI dès l’arrivée de la deuxième génération) et sa cousine à quatre roues motrices, la Golf R. D’ailleurs, il faut féliciter les concepteurs de Wolfsburg d’avoir conservé l’essence du modèle original.

À ses débuts chez nous, la Rabbit GTI développait une puissance presque anémique de 90 chevaux, avec un couple optimal de 105 lb-pi. Toutefois, la voiture n’était pas très lourde et les ajustements apportés à la caisse étaient suffisants pour accrocher un sourire au visage de son conducteur.

De nos jours, la Golf GTI compte toujours sur une mécanique 4-cylindres sous le capot, mais celle-ci est turbcompressée et sa cylindrée atteint deux litres, tandis que la puissance est de 241 chevaux et le couple, de 273 lb-pi. Il s’agit d’un gain très important ici, mais le poids a également augmenté au fil des années. En effet, avec une masse de 1 421 kg, la Golf GTI à boîte manuelle n’est plus aussi légère que la première GTI avec ses 952 kg. Le rapport poids/puissance de l’époque était limité à 10,6 kg par cheval-vapeur. Aujourd’hui, cette donnée est descendue à 5,9 kg par cheval-vapeur.