Avis d'expert

Jeep Compass Limited 2022 : essai routier

7,3
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    6/10
  • VALEUR
    6/10

Jadis la porte d’entrée de la marque Jeep, le Compass a maturé au fil des années pour devenir une alternative digne de mention aux autres multisegments de poche « un peu plus gros » de cette catégorie des « petits utilitaires ». Veuillez excuser cette utilisation abusive des guillemets, mais bon, je ne suis pas le seul à le penser, cette catégorie des petits utilitaires aurait avantage à se scinder en deux, ne serait-ce que pour séparer les « grands » des « petits ».

Le Jeep Compass, quant à lui, est l’un des grands, et ce, même si le petit Jeep Renegade flirte souvent avec le prix des grands. Pour illustrer ce propos, il suffit de visiter le site web canadien de la marque et de constater l’écart d’un peu moins de 4 000 $ entre un Renegade Trailhawk Elite et cette livrée Limited du Compass, un véhicule qui commande un prix de 39 095 $ sans aucune option ou frais additionnels. C’est beaucoup d’argent, même pour un utilitaire de poche très bien équipé.

Néanmoins, après quatre ans, je me devais de reprendre le volant de ce autre utilitaire… eh oui, un autre!

Design : 8,5/10

L’année-modèle 2022 apporte son lot de changements au Compass, le véhicule qui est en service depuis 2018 tout de même… sous cette forme bien entendu! Il s’agit donc d’une refonte de mi-parcours pour cette deuxième génération du modèle.

La silhouette du Compass est la même, mais les concepteurs ont réussi à suffisamment remanier l’extérieur pour écarter toute ambiguïté entre la nouvelle et la précédente version. À l’avant, la grille de calandre à sept bandes est toujours là, mais celle-ci ne propose plus la même signature en plus d’avoir perdu sa vocation d’entrée d’air dans le compartiment moteur. En effet, le faux grillage ne laisse plus entrer l’air, ce qui explique pourquoi les ouvertures pratiquées dans la portion inférieure du bouclier sont plus imposantes que par le passé. Il faut bien que le moteur 4-cylindres se gave en oxygène après tout.

Même son de cloche à l’arrière où les feux de position ont été redessinés quelque peu, le pare-chocs qui a également été retouché. Avec l’ensemble Elite qui ajoute une finition noir piano à quelques endroits et ces superbes jantes optionnelles de 19 pouces, le Compass Limited a fière allure, je dois l’avouer. L’ennui, c’est qu’il est encore permis de critiquer la qualité d’assemblage, certains panneaux de carrosserie qui sont mal alignés. Rien pour écrire à sa mère bien entendu, mais pour les perfectionnistes, ces petits détails finissent par tomber sur les nerfs. Dois-je vous rappeler que ce véhicule avec tous les frais inclus, se vend 25 $ de moins que 49 000 $, et ce, avant les taxes en vigueur?

Sécurité : 8/10

Une autre semaine, un autre véhicule ultra équipé, me direz-vous? Tout à fait, quoique le Compass Limited est supplanté par la livrée Trailhawk Elite, cette variante qui est plus outillée pour la conduite hors route. Il y a donc beaucoup de technologies à bord de ce modèle riche en équipement. Parmi celles-ci, on compte la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’aide au stationnement en parallèle/perpendiculaire, la caméra 360 degrés, le régulateur de vitesse adaptatif et l’aide à la conduite sur autoroute, notamment. Il y a aussi le freinage automatique pour les cyclistes/piétons, l’alerte de collision avant et la surveillance des angles morts avec alerte de trafic transversal. Je dois toutefois mentionner que l’aide à la conduite sur l’autoroute a été déjouée à plus d’une reprise pendant mes quelques jours d’essai, le véhicule qui donnait des coups de volant inutiles lorsqu’il ne reconnaissait plus les lignes sur le bitume. J’ai préféré le désactiver à cause des conditions routières de ce mois de janvier glacial.

Habitabilité : 8/10

Pas de surprise ici non plus, le Compass qui respecte sensiblement les standards de la catégorie en matière d’habitabilité. C’est vrai que l’espace à la deuxième rangée paraît étroit, mais il n’en est rien, du moins pour deux passagers. À l’avant, c’est encore mieux, avec une console centrale pas trop envahissante. Quant au coffre, il ne termine pas sur la plus haute marche du podium de la catégorie, mais il peut tout de même contenir un minimum de matériel… pour une virée à l’épicerie ou une fin de semaine au chalet!

Convivialité : 8/10

Voilà assurément l’un des plus gros changements de l’habitacle du Compass. L’ancien tableau de bord du Compass intégrait l’écran tactile central, mais pour cette refonte 2022, l’écran suit la tendance du moment en flottant par-dessus les buses de ventilation. Les designers ont tout de même pris le temps d’insérer une rangée de boutons dédiées à une multitude de dispositifs comme l’antipatinage ou le stationnement assisté.

Puis, sous la portion supérieure en forme d’aile d’avion, on retrouve les commandes de la ventilation jumelées à celles de la radio. Je trouve désolant que les commandes du volant et des sièges chauffants soient désormais intégrées à l’écran tactile. En hiver, par temps très froid, il faut enlever les gants pour accéder à ce dernier. Parmi les autres nouveautés, on retrouve un volant de nouvelle facture, plus élégant que l’ancien, mais toujours aussi peu agréable à tenir en main. À la droite du levier de vitesses, un commutateur permet au conducteur de choisir le type de motricité désiré entre Sable/boue, Neige ou Auto, ce dernier qui s’ajuste aux conditions.

Pour en revenir à l’écran tactile, sachez que le système UConnect 5 est encore l’un des meilleurs de l’industrie pour la qualité des graphiques, mais aussi pour son efficacité.

Confort : 7/10

Bien planté sur ses jantes de 19 pouces, le Compass Limited a démontré une précision assez rare dans le segment sur les routes glacées de la grande région de Montréal, mais cette sportivité a une incidence sur le confort. Sans être « tape-cul », le Compass n’offre pas la quiétude du nouveau Grand Cherokee, ça va de soi, mais on est en droit de s’attendre à mieux, surtout pour un véhicule de ce prix. L’autre bémol de ce multisegment de poche concerne l’insonorisation encore insuffisante du véhicule. À quelques reprises, je me suis demandé si l’une des portières était mal fermée durant mon essai, mais non, c’était seulement la friction des pneus d’hiver sur le bitume. Était-ce la faute des pneus Dunlop Winter Sport 3D installés sur mon véhicule d’essai? Possible. Une chose est certaine, Jeep peut faire mieux à cet égard.

Agrément de conduite : 6,5/10

Évidemment, il ne faut pas aborder un essai d’un petit VUS de la même manière qu’une randonnée au volant d’une BMW M2. Le Jeep démontre tout de même un timide comportement sportif, surtout au niveau des suspensions, le véhicule qui est demeuré neutre même sur les surfaces criblées de nids-de-poule. Toutefois, avec ce volant peu ergonomique, il est moins agréable de conduire le Compass, tandis que son moteur 4-cylindres Tigershark de 2,4-litres de cylindrée fait entendre à l’occasion une sonorité rauque, mais lorsqu’on pousse trop, la symphonie en quatre cylindres se transforme rapidement en tintamarre.

Quant à cette boîte automatique à neuf rapports, elle n’est pas aussi erratique qu’en 2018 lors de mon premier contact avec cette génération du Compass, mais on ne peut pas parler d’une unité dont le but premier est d’accrocher un sourire au visage de son conducteur. De toute manière, le Compass n’a pas été conçu pour battre des records en circuit fermé.

Puissance : 7/10

Avec 177 chevaux et 172 lb-pi de couple, le 4-cylindres atmosphérique du Compass est dans la moyenne du segment, mais disons que je ne dirais pas non à un peu plus de puissance sous le pied droit. Sur l’autoroute, il faut prévoir les dépassements et s’attendre à une rétrogradation de plusieurs rapports de la boîte de vitesses, ce qui veut aussi dire que le régime-moteur grimpe en flèche pendant quelques secondes. Malheureusement, avec toute l’énergie déployée actuellement chez Stellantis pour passer à l’électrique, il serait fort étonnant qu’une évolution de ce bloc soit en développement. Mais bon, au risque de me répéter, les chiffres de puissance et de couple sont secondaires pour un acheteur de petit utilitaire.

Économie de carburant : 6/10

Le sort a voulu que je conduise le Compass 2022 dans des conditions assez glaciales. Faire démarrer un véhicule à -25°C tout en le laissant se réchauffer pendant quelques minutes – pas plus de cinq, je vous rassure – n’est pas très bon pour la consommation, tout comme les petites balades au dépanneur pour aller chercher un truc avant l’heure du couvre-feu – en vigueur de 22 h à 5 h le matin durant cette période – n’aide pas non plus. Donc, au lieu des 9,5 L/100 km en moyenne promis par l’ÉnerGuide canadien, j’ai plutôt enregistré une moyenne oscillant autour des 12,5 L/100 km. Mais bon, au risque de le répéter, le Compass n’a pas eu la vie facile durant ces journées froides du mois de janvier. Une randonnée sur l’autoroute à une température plus clémente aurait sans contredit été bénéfique pour la moyenne du Compass.

Caractéristiques : 9/10

En bon VUS « tout équipé », le Compass Limited ne manque de rien, à part peut-être un afficheur tête haute ou quelques systèmes de sécurité très poussés, mais pour le reste, ce VUS assez onéreux se prend pour un modèle de luxe avec son écusson Limited.

Valeur : 6/10

Tristement, le prix demandé de près de 50 000 $ – avec les options – est très élevé, même face à des concurrents beaucoup mieux ficelés et résolument plus sportifs dans leur approche, comme le Mazda CX-30 GT équipé du moteur turbo par exemple. Si vous reluquez du côté du Jeep Compass pour votre prochain véhicule, il serait peut-être sage de jeter un coup d’œil aux livrées plus accessibles du modèle. Votre portefeuille vous en sera très reconnaissant.

Conclusion

Ce deuxième contact avec le Jeep Compass s’est mieux déroulé que prévu. Il y a quatre ans, j’étais resté sur mon appétit, mais cette fois, l’utilitaire de poche a mieux fait, notamment au chapitre de l’expérience infodivertissement ou carrément pour son très bon rouage intégral qui n’a fait qu’une bouchée des routes glacées en janvier 2022. Le hic pour Jeep, c’est qu’il doit lutter avec une belle brochette de multisegments qui commandent tous des prix plus alléchants. La division Jeep a encore ce cachet « aventurier », mais pour le consommateur moyen, cet obstacle financier pourrait bien le pousser à regarder ailleurs.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,4L
Nb. de cylindres L4
Puissance 177 ch
Couple 172 lb-pi
Consommation de carburant n/d
Volume de chargement 801 / 1 699 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Jeep Compass Limited 2022
Prix de base 39 595 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 095 $
Prix tel qu’essayé 46 780 $
Équipement en option
Aucune