Avis d'expert

Volkswagen Atlas Cross Sport 2020 : essai routier

6,9
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    10/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    5/10
  • CONFORT
    9/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    4/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    5/10
  • VALEUR
    5/10

Depuis quelques années, Volkswagen tente de mieux s’adapter au marché nord-américain. Plus gros, plus volumineux et plus abordables, ses récents véhicules ont enregistré des chiffres de vente à la hausse sur notre continent. La technique semble donc fonctionner.

Les puristes de la marque se plaignent toutefois d’un comportement routier aseptisé et d’une baisse de qualité des produits en général. Pour le constructeur, la croissance économique que génère sa nouvelle gamme ne fait que le motiver de continuer dans cette direction.

En 2019, les VUS ont constitué 41 % des ventes totales du constructeur sur notre continent. Volkswagen se doit donc d’élargir son offre de véhicules utilitaires s’il désire survivre en Amérique.

C’est ce qui explique pourquoi les hauts placés de Wolfsburg ont donné carte blanche à sa division américaine afin de mieux conquérir le marché étasunien. Le résultat est l’Atlas Cross Sport 2020, un autre VUS qui permettra enfin à Volkswagen de pénétrer le segment bouillonnant des multisegments intermédiaires à cinq passagers incluant des modèles comme le Honda Passport, le Jeep Grand Cherokee, le Chevrolet Blazer, le Ford Edge et le Hyundai Santa Fe.

L’équipe d’autoHEBDO.net a été invitée à Whistler, en Colombie-Britannique, pour le mettre à l’essai en grande primeur mondiale.

Design : 8 /10

Là où le Cross Sport se distingue le plus d’un Atlas conventionnel, c’est justement au chapitre du design. C’est un VUS visiblement plus stylisé, s’affichant avec des choix de couleurs distinguées, des jantes spécifiques et une calandre repensée, laquelle se verra ajoutée sur l’Atlas régulier en 2021.

Dans son ensemble, le Cross Sport est un VUS nettement plus attrayant que son grand frère, surtout en raison de sa ligne de toit fuyante et de sa partie arrière trapue, lui confiant une allure d’Audi Q8 à prix moindre. Là où il rate la cible toutefois, c’est dans ses finitions en faux chrome, tant sur le pare-chocs avant que sur les portières. C’est surtout les faux tuyaux d’échappement, également recouverts de chrome, qui ne s’harmonise pas très bien avec l’allure moderne et sportive du véhicule.

Bref, on a ici affaire à un style américanisé et aucunement européen.

Sécurité : 7/10

Telle est la tendance dans l’industrie, l’Atlas Cross Sport est garni des plus récentes technologies en matière de sécurité. De série, il vient équipé de six coussins gonflables, du freinage d’urgence en cas de collision, la détection des piétons, un détecteur d’angles morts et la détection du trafic transversal en marche arrière.

Il faut toutefois débourser des frais supplémentaires si on désire obtenir un régulateur de vitesse adaptatif. Une fois équipé à bloc, le Cross Sport dispose néanmoins de tous les plus récents gadgets sécuritaires qu’offre l’industrie.

Habitabilité : 10/10

Le fait que le Cross Sport soit basé sur un VUS à trois rangées lui permet d’être considérablement plus volumineux que ses principaux concurrents. Même s’il est plus court qu’un Atlas régulier de 59 mm, il demeure le plus spacieux de sa catégorie.

L’habitacle est énorme, disposant d’un excellent espace pour les jambes, la tête et les épaules, tant à l’avant qu’à l’arrière.

Et au chapitre de l’espace de chargement, son coffre peut avaler jusqu’à 1 141 litres d’espace, ce qui est supérieur à un Edge (1 111 litres) et Grand Cherokee (1 028 litres), mais un tantinet plus petit qu’un Passport (1 167 litres).

Toutefois, lorsque sa banquette arrière est rabaissée au plancher, le Cross Sport pulvérise ses concurrents. Son coffre laisse alors place à 2 203 litres d’espace, ce qui surpasse le Passport de justesse avec ses 2 200 litres.

Convivialité : 8/10

Le Cross Sport arbore une planche de bord et des éléments d’habitacles identiques à l’Atlas ordinaire. Autrement dit, sa planche de bord est simpliste, mais fonctionnelle et en générale, on retrouve rapidement les commandes, lesquelles s’activent sans trop de complexité.

Idem pour le système multimédia qui s’affiche sous la même interface familière que le reste de la gamme Volkswagen. C’est un système entièrement tactile simple et intuitif qui répond rapidement à nos commandes où il est facile de trouver l’information recherchée. La présence de boutons physiques facilite sa compréhension, et l’intégration d’Android Auto et Apple CarPlay de série demeure toujours la bienvenue.

Caractéristiques : 8/10

Une autre grande qualité du Cross Sport, sont ses déclinaisons hyper bien configurées, permettant aux consommateurs de choisir entre un vaste spectre de variantes, partant d’un Cross Sport Trendline alimenté par un moteur 4-cylindres jusqu’à modèle Execline équipé de l’ensemble R-Line et d’un moteur V6.

Au milieu de la gamme, on y retrouve les déclinaisons Comfortline à quatre et six cylindres, les ensembles qui seront sans doute les plus populaires en raison de leur longue liste d’options et de leur rapport qualité/prix. Il n’y a que 2 000 $ de différence entre le 4-cylindres turbo et le V6.

Puissant : 5/10

Malgré deux choix de moteurs et un poids considérablement réduit par rapport au véhicule sur lequel il est basé, l’Atlas Cross Sport n’est pas un véhicule très performant.

D’ailleurs, bien qu’il arbore un design considérablement plus sportif que son confrère, ses mécaniques sont identiques, pas un cheval-vapeur de plus.

Les consommateurs peuvent donc choisir entre un 4-cylindres turbo de 2,0-litres d’une puissance de 235 chevaux et 258 lb-pi de couple ou un V6 atmosphérique de 3,6-litres crachant 276 chevaux et 266 lb-pi de couple. Ces deux moteurs sont jumelés à une boîte automatique à huit rapports. Le rouage intégral 4Motion s’offre de série, une caractéristique qui s’ajoutera à l’Atlas conventionnel l’année prochaine.

Hélas, aucune de ses motorisations font du Cross Sport un VUS rapide ni performant. C’est surtout le V6 qui semble manquer de souffle, tant en raison de son caractère « vache » que par sa nécessité de révolutionner pour développer le maximum de sa puissance. Dans un véhicule affichant une masse nette de 4 000 lb (1 814 kg), ce n’est pas idéal.

Cela dit, nous avons préféré le 4-cylindres au V6, mais pas pour ses temps d’accélérations, car ils sont lamentables, mais plutôt pour son caractère prime et sa surdose de couple à bas régime, rendant l’expérience un peu moins pénible.

La boîte automatique, quant à elle, est sans faille, enfilant les rapports rapidement et en souplesse.

Confort : 9/10

Inévitablement, l’énorme carrosserie du Cross Sport fait de lui un véhicule très spacieux, mais aussi énormément confortable. Lors de notre périple entre Vancouver et Whistler, ses sièges se sont montrés douillets, procurant amplement de support lombaire et latéral. Idem pour les places arrière, lesquelles permettent même à une grande personne de s’étirer les jambes sans déranger les passagers avant.

Ce VUS peut facilement accueillir cinq passagers sans trop de tracas. De plus, malgré une ligne de toit fuyant, le dégagement pour la tête n’est nullement un problème. Idem lorsque vient le temps d’entrer ou sortir du véhicule. À ce chapitre, le Cross Sport est excellent.

Agrément de conduite : 4/10

Ceci est probablement la plus grande déception du véhicule. En plus de ne pas être très rapide, le Cross Sport ne transmet aucune sensation de conduite particulièrement excitante derrière le volant.

C’est surtout son poids qui se fait ressentir dans les virages. L’effet de roulis est très présent et la direction ne procure aucune forme quelconque de rétroaction. Autrement dit, ce VUS à l’allure dynamique n’est aucunement amusant à conduire.

Nous prenons tout de même le temps de mentionner que la structure du Cross Sport demeure hyper solide. Ça, c’est grâce à la plateforme MQB sur laquelle il repose, un des derniers bastions de ses racines germaniques.

Économie de carburant : 5/10

L’autre déception, c’est la consommation d’essence. Peu importe le moteur que l’on choisit, on ne s’en sort pas avec l’Atlas Cross Sport.

Durant notre essai, il a été difficile de nous tenir sous la barre des 14 L/100 km de moyenne à bord du V6. Les chiffres de Volkswagen ne sont pas bien mieux, déclarant une moyenne combinée de 12,7 L/100 km.

Et ne croyez pas que le 4-cylindres est moins gourmand. Certes, il consomme un peu moins, mais vous sauverez peut-être un ou deux litres aux 100 km en moyenne. Bref, il existe des VUS du genre qui sont beaucoup plus frugaux.

Valeur : 5/10

Avec un prix de départ de 38 995 $ et pouvant facilement dépasser les 55 000 $ une fois bien équipé, l’Atlas Cross Sport se faufile aisément dans les plates-bandes de ses concurrents. Considérant qu’il est le plus spacieux de sa catégorie, tout en offrant une capacité de remorquage de 5 000 lb (2 267 kg) lorsqu’alimenté par le moteur V6, le Cross Sport est en effet une proposition alléchante.

Cependant, nous devons souligner la qualité d’assemblage inquiétante et les matériaux d’habitacle discutables. Même dans ces déclinaisons plus onéreuses, ce VUS est rempli de plastiques durs et d’une sensation bon marché dans son ensemble. On sent plutôt que Volkswagen a coupé les coins ronds pour réduire ses coûts d’assemblage. Le problème, c’est que le véhicule ne représente pas une aubaine pour autant.

À ce chapitre, les marques coréennes et américaines font un meilleur travail de nous procurer la sensation d’en obtenir plus pour notre argent.

Conclusion

Nous ignorons encore si la division américaine de Volkswagen a bien su décerner les besoins des consommateurs nord-américains avec l’Atlas Cross Sport, mais chose certaine, ce VUS arbore plus que jamais une philosophie américaine. On s’éloigne de plus en plus du caractère européen et l’insécable qualité d’assemblage des anciens produits du constructeur.

Le Cross Sport est énorme, spacieux, confortable et relativement joli, en plus de présenter une capacité de remorquage concurrentielle.

Toutefois, dans son ensemble, sa qualité de finition médiocre, ses performances aseptisées et sa consommation d’essence ordinaire font de lui un produit de troisième, voire quatrième trio au lieu d’un véhicule exemplaire.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L / 3,6L
Nb. de cylindres I4 / V6
Puissance 235 ch @ 4 500 tr/min / 276 ch @ 6 400 tr/min
Couple 258 lb-pi @ 1 600 tr/min / 266 lb-pi @ 3 600 tr/min
Consommation de carburant 12,6 / 10,4 / 11,7 L/100 km ville/route/comb / 14,3 / 10,7 / 12,7 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 1 141 / 2 203 sièges rabattus
Modèle à l'essai Volkswagen Atlas Cross Sport Execline + ensemble R-Line 2020
Prix de base 56 185 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 885 $
Prix tel qu’essayé 58 170 $
Équipement en option
Aucune