Avis d'expert

Mercedes-AMG GLC Coupé 63 S 2019 : essai routier

7,5
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    9/10
  • CONFORT
    6/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    9/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    6/10
  • VALEUR
    8/10

Un camion sport est un anachronisme. Comment un véhicule qui frise les deux tonnes peut-il prétendre à des performances de voiture sport ? C’est comme prendre un boxeur poids lourd et lui faire courir un 100 mètres en 10 secondes, ça ne fait pas de sens. Pourtant, ce GLC, grâce à la magie de l’électronique et un V8 qui développe 503 chevaux et grogne aussi fort qu’un volcan en éruption, est capable de faire rougir de honte la majorité des voitures sport sur le marché.

Une personnalité intimidante

Physiquement, le GLC 63 AMG a eu droit à une mise à jour de son style au dernier Salon de l’auto de New York en avril dernier. Comme toutes les mises à niveau, les différences sont subtiles. Vous avez par exemple un nouveau dessin de phares. La calandre caractéristique des modèles AMG avec des languettes plus massives demeure, mais la forme générale du faciès est plus agressive. À l’arrière, Mercedes ajoute la signature visuelle de la marque. Les sorties d’échappement ont aussi fait l’objet d’une retouche dans la forme plus carrée avec les logos AMG sur les tuyaux d’échappement. Finalement, on retrouve des jantes au design différent et unique à la version 63 qui s’ajoute à une nouvelle couleur Gris Graphite métallisé.

Un intérieur de course

Notre modèle d’essai était équipé des sièges sport bicolores avec surpiqûres en jaune. Ils ont fière allure, mais méfiez-vous de l’apparence alléchante. Le rembourrage est très ferme, le soutien extrême. Si vous partez pour une heure, ça va aller, mais pour de plus longs déplacements, ces sièges très durs combinés à une suspension très ferme finiront par vous attaquez le bas du dos et rendre la conduite inconfortable. Les sièges de série sont un meilleur choix pour une conduite au quotidien. Avec le renouvellement cette année, Mercedes ajoute le système multimédia MBUX introduit en premier dans la Classe A. Toute l’information est disponible à partir d’un écran de 10,25 pouces. L’apparence haut de gamme de l’habitacle est soulignée par des garnitures en aluminium. Le pavé tactile est encadré du sélecteur Dynamic Select AMG et de nombreuses commandes spécifiques à AMG, comme le bouton de la suspension Ride Control à trois niveaux, celui de l’ESP à trois niveaux ou celui du système d’échappement Performance AMG optionnel à clapets commandés. L’habitacle respire la testostérone.

Un moteur d’exception

Pratiquement tout l’attrait de ce véhicule repose sur le moteur V8. Ils sont rares les missiles routiers à vocation familiale, mais en voici un. Quelques chiffres pour vous mettre en appétit. Le 0–100 km/h se fait en 3,8 secondes et Mercedes a bridé la vitesse maximale à 280 km/h. On parle bien d’un petit VUS ici, pas d’une Ferrari. Le V8 4,0-litres associé à une très rapide boîte automatique à neuf rapports est intimidant. Il n’est pas bruyant, il est épeurant. Il gronde assez fort pour déclencher les alarmes sur des voitures stationnées, tout le châssis tremble si vous appuyez à fond sur l’accélérateur avant de décoller. Ça prend une sérieuse dose de courage pour écraser l’accélérateur.

Heureusement, les quatre roues motrices vous tiennent bien en place. Vous avez le choix de quatre programmes de conduite : « Confort », « Sport », « Sport+ » et « Individuel » – qui permettent au conducteur de modifier des paramètres tels que les réponses du moteur, de la transmission, de la suspension, de la direction, de l’ESP et de la traction intégrale. Quel que soit le mode de conduite sélectionné, le conducteur peut activer le mode manuel en appuyant sur le bouton « M » pour passer les rapports en n’utilisant que les palettes de changement de vitesse montées sur le volant. Les réglages de la suspension peuvent aussi être spécialement sélectionnés au besoin.

Des performances hallucinantes

Le seul endroit digne des performances de cette bête est un circuit routier, chose plutôt étonnante, car on parle ici d’un camion. Sur une route régulière, vous ne serez pas en mesure de voir le potentiel d’une pleine accélération tellement le GLC est puissant. Nous nous sommes contentés de quelques bretelles d’autoroutes et un certain nombre de dépassements. Le passage des rapports se fait si rapidement que nous conseillons de laisser la boîte en mode automatique. Le décollage vous arrache de votre siège et exige que vous teniez fermement le volant. Les rétrogradations à la sortie d’une bretelle d’autoroute vous donnent l’impression d’être au volant d’un véhicule Nascar. La suspension pneumatique à trois chambres allie dynamisme et fermeté.

Un reproche que l’on peut adresser à Mercedes. Il faudrait demander aux ingénieurs d’AMG de trouver une méthode pour rendre la suspension un peu plus souple sans faire de sacrifice sur la tenue de route. Sur nos routes déjà très accidentées, la suspension est trop sèche. Il faut dire que les pneus n’aident pas beaucoup. Les pneus de série sont de dimensions 265/45 R 20 (avant) et 295/40 R 20 (arrière), montés sur des jantes en alliage léger à cinq bras jumelés, peintes en gris titane et arborant un fini ultrabrillant. Notre modèle d’essai avait des jantes forgées plus légères dans des dimensions 265/40 R 21 à l’avant et 295/35 R 21 à l’arrière réduisant d’autant le confort. Elles sont très belles ces roues, mais les 20 pouces vont économiser votre dos un peu. Bref, à part le confort spartiate, il y a peu de choses à redire sur la conduite.

Le GLC 63 AMG S se conduit comme une voiture de course, vous pouvez mettre les gaz à fond en sortant d’une courbe et freiner tard avant une autre courbe. Il n’y a pas de trou dans ce moteur turbo, les accélérations poussent et poussent encore tant que vous ne levez pas le pied. Un mot en terminant sur le système 4Matic + qui prend une autre dimension dans ce véhicule. Contrairement au 4Matic classique, celui-ci n’a pas de répartition de puissance définie. Il est entièrement variable entre 100 % des roues arrière et une répartition 50/50 lorsque selon les conditions de route. Il fonctionne avec un différentiel arrière à glissement limité à commande électronique. Il empêche la roue arrière de tourner hors tension. Sur la route, la combinaison s’est révélée très efficace pour une utilisation optimale de la puissance.

Conclusion

Même si, à première vue , un tel véhicule ne fait aucun sens, nous devons admettre que nous l’avons adoré. Il coûte cher, il boit comme un trou et le seul véhicule semblable qui va vous donner les mêmes sensations est un Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio, mais il n’est pas aussi extrême et même si son moteur V6 est surprenant, le sentiment de fin du monde que vous ressentez dans le GLC 63 est inimitable.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 4,0L
Nb. de cylindres V8
Puissance 503 ch @ 5 500 tr/min
Couple 516 lb-pi de 1 750 à 4 500 tr/min
Consommation de carburant 15,0/10,9/13,2 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 500 / 1 400 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Mercedes-AMG GLC Coupé 63 S 2019
Prix de base 90 500 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 075 $
Prix tel qu’essayé 106 475 $
Équipement en option
13 800 $ – Sièges avant performance AMG, 2 300 $; phares aux DEL, 900 $; couvre rétroviseur en carbone, 370.95; Ensemble haut de gamme, 5 800 $; Affichage tête haute, 1 500 $; Ensemble conducteur AMG, 3 300 $