Avis d'expert

Mercedes-Benz G 550 2019 : essai routier

7,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    6/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    4/10
  • VALEUR
    7/10

À l’exception d’une Porsche 911, vous connaissez combien de véhicules âgés de 40 ans qui suscitent toujours autant d’intérêt ? Il n’y en a peu ou pas. Le Classe G qui a entrepris sa carrière comme véhicule militaire est passée au modèle civil en 1979 et son style était beaucoup plus minimaliste, rien à voir avec la finition Classe S des modèles contemporains. À l’époque, le véhicule était équipé d’un moteur diesel et d’une finition plus simple, ce qui explique pourquoi les gens l’achetaient comme véhicule tout terrain. Les décennies ont passé et ce camion s’est embourgeoisé tant et si bien qu’aujourd’hui, sa finition très haut de gamme a déplacé la Classe G dans un autre univers.

Un style unique

Impossible de confondre une Classe G (de son vrai nom le Geländewagen) avec autre chose sur la route. Son style de réfrigérateur mobile demeure sa signature visuelle depuis 40 ans. Sous un aspect qui reste proche de l’original, Mercedes a complètement refait le modèle en 2019. Certaines caractéristiques qui sont immuables restent en place comme les charnières de porte apparentes et les poignées de porte à poussoir, le hayon qui s’ouvre de côté et la roue de secours derrière. D’ailleurs, la fermeture des lourdes portes et du hayon de la Classe G donne l’impression de fermer une cabine d’avion pressurisée, un sentiment de satisfaction à chaque fois que vous refermez une porte.

Toujours posée sur un châssis à échelle, la Classe G augmente toutefois en dimensions : 5,3 cm de plus en longueur totale et plus de 12 cm en largeur. Pour sa part, la garde au sol gagne six millimètres et améliore un brin les angles d’attaque sur les parcours hors route. Il faut aussi noter une perte de poids de 170 kilos grâce à l’utilisation d’aluminium et à une suspension avant indépendante, une première sur le Classe G.

Il existe de nouveaux phares à DEL avec anneaux lumineux distinctifs, tandis que les voyants de signalisation montés à l’extérieur restent. La forme très carrée a été légèrement lissée un peu à l’image du bois poncé pour ne pas prendre d’échardes dans les doigts. Le feu de freinage central se trouve maintenant au-dessus de la lunette arrière et les feux arrière moulés dans la carrosserie. Notre peinture noire qui change de teinte pour tourner au vert au soleil est spéciale, mais commande un supplément de 6 150 $ sur le véhicule.

Ceux qui s’inquiètent qu’on aurait peut-être ramolli le Classe G, soyez sans crainte, la garde au sol est supérieure face à l’ancien modèle, l’angle de retournement plus grand et la profondeur de passage à l’eau a augmenté de 10 cm. La transmission intégrale permanente a un couple constant de 40 : 60 et vous avez, comme le Jeep Wrangler Rubicon, trois différentiels autobloquants.

Intérieur de limousine

Pour décrire l’intérieur, Mercedes a pris ce qui se trouve dans la Classe S et l’a envoyé dans la Classe G à commencer par les deux grands écrans plats. Les nostalgiques peuvent choisir de conserver le bloc d’instruments à cadrans devant le conducteur. Le cuir recouvre pratiquement tout dans le véhicule et vous avez même le choix de l’éclairage ambiant, le mauve étant notre coloration préférée. Pour bien comprendre que vous êtes dans une Classe G et non une Classe S, les trois interrupteurs de blocage de différentiel trône toujours au centre de la console, impossible de les rater.

Les sièges avant sont d’un grand confort et malgré un format encore plus généreux, l’espace à l’arrière demeure l’un des points faibles du Classe G. Les passagers de plus de 1,80 m auront peu d’espace pour les jambes. Le grand espace vitré offre une excellente visibilité et vous avez comme dans les modèles de prestige de la marque, toutes les aides à la conduite imaginables.

Gourmand V8

Nous essayons bon an mal an près de 125 véhicules et notre record de consommation appartient cette année au G 550. Nous ne parlons pas ici d’une version AMG. Le G 550 avec le V8 biturbo de 4,0 litres – avec un son de brute – est bon pour 416 chevaux et 450 lb-pi de couple. Si vous écrasez la pédale, ce camion de deux tonnes et demi bondit à 100 km / h en moins de six secondes, avec des changements presque imperceptibles via la boîte automatique à neuf rapports. Le même moteur produit 577 chevaux et 627 lb-pi de couple dans la version 63 AMG.

En conduisant seul durant pratiquement toute notre semaine d’essai, nous n’avons pas réussi à enregistrer mieux que 17,6 litres aux 100 km comme consommation. Le mot assoiffé ne commence même pas à décrire à quel point ce camion est une éponge à carburant. La transmission est toujours de type intégral permanent, avec une répartition avant/arrière de 40/60 % (contre 50/50 % auparavant). On trouve à nouveau trois différentiels autobloquants à 100 % sur simple pression d’un bouton ainsi qu’une gamme de vitesses courtes (rapport de réduction de 2,93 contre 2,10 pour l’ancien).

Plus agréable sur la route

La plus grande nouvelle de cette transformation est l’apparition d’une nouvelle suspension avant indépendante. Pour la première fois, la Classe G embarque des bretelles à double triangulation qui remplacent le vieil essieu rigide à l’avant. Alors qu’il fallait pratiquement corriger en ligne droite dans l’ancienne mouture, le nouveau modèle est beaucoup plus stable. Il était impossible de prendre une courbe efficacement auparavant alors que c’est dorénavant possible. Ce n’est pas encore parfait, car l’essieu rigide demeure à l’arrière, mais si on compare l’ancien et le nouveau, il y a un net progrès. Pour aider la cause, la suspension pneumatique (en option sur le 550 et de série sur la version AMG) nivelle les imperfections de la route et améliore le confort. Toutefois, les nids-de-poule cognent toujours dur sur l’essieu arrière.

Pour ceux qui seraient inquiets des compétences hors route, dormez tranquille, le G n’a rien perdu de son talent, même avec une suspension avant indépendante. Le large débattement permet de franchir à peu près n’importe quoi et dès que l’on bloque un des différentiels ou que l’on engage la gamme de vitesses courtes, le système débranche l’ESP et l’ABS. Il faut aussi féliciter les ingénieurs qui ont réussi à rendre la cabine très silencieuse, un défi particulièrement difficile pour un véhicule qui offre les mêmes contours aérodynamiques qu’un triplex.

Conclusion

Mercedes avait un travail délicat avec le G en conservant ce que les gens recherchent d’un tel véhicule, mais tout en l’amenant à des normes plus modernes pour la conduite. On peut dire mission accomplie. Il offre toujours ce côté très robuste tout en étant plus agréable à conduire sur la route où les conducteurs se retrouvent 97 % du temps.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 4.0L
Nb. de cylindres V8
Puissance 416 ch @ 5 500 tr/min
Couple 450 lb-pi @ 1 700 tr/min
Consommation de carburant 18,0/14,1/16,3 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 456 L, 1 246 L sièges abaissés
Modèle à l'essai Mercedes-Benz G 550 2019
Prix de base 134 000 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 995 $
Prix tel qu’essayé 154 745 $
Équipement en option
18 650 $ – Peinture, 6 150 $; Intérieur exclusif, 4 900 $; Groupe sièges confort, 3 700 $; Groupe Sport, 3 900 $