Avis d'expert

Premier essai : Mercedes-Benz Classe CLS 2019

BARCELONE, Espagne – Pionnière de tous les modèles coupé 4 portes, La CLS de Mercedes célèbre cette année son 15e anniversaire. Mercedes a écoulé durant cette période pas moins de 374 000 unités à travers le monde. Un succès inspirant pour la concurrence qui a imité Mercedes. Vous aurez compris que visuellement, la firme de Stuttgart est prise dans un carcan. C’est le défi de tous ses modèles iconiques qui se démarque par une esthétique particulière. Il est difficile de sortir du moule et pour cette raison les formes générales demeurent faciles à reconnaître.

Par rapport à une Classe E dont elle tire ses origines, la CLS est plus basse et plus longue pour une présence bien sentie sur la route. Le toit fuyant demeure son principal trait de caractère avec un vitrage plus étroit que la Classe E. On note aussi une partie plus musclée flanquée de phares de grandes dimensions. Comme tous les produits Mercedes, il existe aussi la version AMG 53 qui est plus extravertie. On reconnaît cette version à ses prises d’air de plus grandes dimensions à l’avant, décorées par deux baguettes chromées et à l’imposant extracteur arrière sans oublier les logos AMG bien en vue.

Quatre ou cinq places

Mercedes parle d’une berline cinq places avec la nouvelle CLS. C’est vrai pour des cours trajets. Il est possible d’envisager cette possibilité, mais soyons honnête, un passager assis au centre n’est jamais très à l’aise. Alors, disons que c’est une 4 places un peu plus généreuse que l’actuelle version. Naturellement, qui dit Mercedes dit technologie. Il serait trop long de vous décrire tout l’équipement de pointe embarqué à bord. Disons simplement que tout ce qui est offert dans la Classe E l’est aussi dans la CLS. L’ambiance à bord va varier un peu selon que vous êtes dans la version 450 ou C53 AMG.

Dans la 450, vous avez des sièges très ergonomiques et confortables qui épousent admirablement la forme du corps avec de multiples fonctions y compris une variété de massage et une fonction dynamique qui gonfle les pourtours des sièges pour maintenir votre torse en place lorsque vous vous engagez dans une courbe. Dans la 53 AMG, les sièges plus sport offrent des renforts latéraux plus importants qui jouent le même rôle.

Une des trouvailles les plus intéressantes se trouve dans l’ensemble console à instruments et centre d’infodivertissement composé de deux écrans de 12,3 pouces accolés sous une vitre unique verticale. La clarté des écrans est sublime et donne un style futuriste à l’habitacle qui baigne autrement dans un cuir de qualité et des bois nobles enveloppés d’un confort général qui force l’admiration. Vous pouvez même choisir 70 différents tons de couleurs comme ambiance de nuit.

Le retour des moteurs en ligne

Sous le capot, c’est le grand retour des six cylindres en ligne. L’Europe va profiter de deux modèles diesel en version 350 et 400d et, plus tard cet été, d’une version quatre-cylindres. Pour le Canada et les États-Unis, deux versions sont au programme.

La CLS 450 débute avec un six-cylindres turbo 3.0-litres de 362 chevaux. Mercedes utilise pour la première fois un alternodémarreur électrique de 48 volts. Baptisé EQ Boost, ce générateur intercalé entre moteur et boîte est alimenté par un réseau 48 volts. Chargé d’aider au démarrage, il fournit ponctuellement un surcroît de puissance de 21 chevaux et un gain de couple de 184 lb-pi tout en alimentant le réseau de bord. Il vous sera difficile de voir la différence en conduite sur la version 450. Elle est plus évidente sur la CLS 53 AMG, car ce système est relié à un compresseur électrique qui élimine pratiquement le temps de réponse des turbos.

Si la 53 AMG débute avec la même mécanique 6-cylindres que la 450, la puissance est portée à 429 chevaux. Dans les deux cas, vous avez droit à une boîte automatique à neuf rapports qui, à défaut d’être sportive, est souple et obéissante. Vous avez aussi droit à la transmission 4MATIC dont la répartition de couple a été fixée à 31 pour cent à l’avant et 69 pour cent à l’arrière pour la version 450. La version AMG hérite de la transmission 4MATIC+, qui envoie jusque 100 pour cent du couple à l’avant comme à l’arrière.

Sur la route, difficile de parler de conduite sportive. Mercedes mise beaucoup sur le confort et une excellente tenue de route. Il y aura sans doute une version 63 AMG qui va remplir ce rôle l’an prochain. Il ne faut pas oublier que Mercedes va aussi présenter cette année une AMG GT berline qui elle, sera résolument plus sportive. Cela devient difficile de cibler un marché précis quand vous avez trois berlines de même format sur la route. La CLS joue la carte du juste milieu, avec une bonne réserve de puissance sans tombée dans l’excès. Cela dit, la 53 AMG est plus dynamique et peut vous amener à 100 km/h en 4,5 secondes, des chiffres peu banals.

Conduite rassurante

Sur la très longue liste des options, il ne faut pas oublier la suspension pneumatique qui fait toujours de petits miracles. Cet amortissement piloté est associé à un correcteur d’assiette qui ajuste automatiquement la hauteur de la caisse de plus ou moins 15 mm, selon les conditions de route et la vitesse de la voiture. Ajoutez à cela une kyrielle d’aides à la conduite électronique et vous êtes en mesure de transformer cette masse de 1935 kilos en ballerine.

Les courbes s’attaquent sans le moindre sous-virage et les aides à la conduite interviennent sans même que le conducteur en prenne connaissance. Mercedes a même ajouté le dispositif de conduite semi-autonome de la Classe S, qui adapte automatiquement la vitesse du véhicule aux limitations de vitesse inscrites sur les panneaux routiers et change de voie sur simple actionnement des clignotants.

En ce qui concerne les sensations au volant et la réponse moteur, la direction est précise et plus communicative dans le cas de la version AMG alors qu’il manque un peu de ressenti à ce chapitre dans la 450. La symphonie mécanique est aussi plus agréable sur l’AMG 53 et les 429 chevaux offrent des réactions plus franches et plus rapides et des sensations plus intenses au volant.

Conclusion

Mercedes doit repenser le rôle de ses berlines intermédiaires et a confié à la CLS le rôle du judicieux compromis. Plus noble dans sa présentation que la Classe E, elle se veut aussi plus ostentatoire, mais fixe ses limites au chapitre de l’adrénaline pure qui va se retrouver dans la cour de l’AMG GT berline qui viendra plus tard cette année. Le risque dans cette opération est de diviser sa clientèle qui se retrouve soudainement avec beaucoup de choix dans un segment de marché où la pointe de tarte est très petite, menaçant du coup la survie à long terme d’un modèle dont la niche vient encore de rapetisser.

Les concurrents