Avis d'expert

Essai routier : Buick Envision 2019

7,0
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    6/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    6/10

À l’ouverture de la page web canadienne du constructeur Buick, la première photo qui s’affiche montre les trois véhicules utilitaires de la marque. Jadis considérée comme une marque s’adressant à un public âgé avec une flotte de berlines confortables, la marque Buick s’est petit à petit transformée en productrice de multisegments.

Bon, il est vrai que Buick offre toujours la LaCrosse, ainsi que la berline Regal Sportback, mais la plus opulente des deux se dirige déjà vers une retraite annoncée, tandis que l’autre peine à suivre la cadence des autres berlines de luxe du moment. Heureusement, Buick détient déjà une partie de la solution pour survivre à court ou moyen terme – à cause de ce trio utilitaire –, mais il y a un problème : le joueur de centre n’est pas une grande vedette, tout le contraire de ses ailiers. C’est drôle, ce débat automobile me rappelle celui entourant les Canadiens de Montréal et leur interminable recherche pour le joueur convoité.

Si le petit Encore se vend encore très bien malgré son âge, un commentaire qui s’applique aussi au gros Enclave, ce n’est pas aussi reluisant du côté de l’Envision, le modèle compact qui devrait normalement s’accaparer la majorité de la clientèle, à cause de ses dimensions de VUS compact et son prix compétitif, mais non, le pauvre modèle du milieu n’arrive pas à s’imposer. Pourquoi?

J’ai tenté de trouver un semblant d’explication avec un essai effectué à la fin de l’hiver, ce qui explique aussi pourquoi les photos du véhicule s’accompagnent de neige en arrière-plan.

Il a belle gueule pourtant?

Ce n’est pas parce qu’il n’est pas attrayant ce véhicule utilitaire, d’autant plus qu’il revêt une robe remaniée depuis quelques mois. En effet, le département de design a retravaillé les deux extrémités de la caisse, le bouclier qui porte dorénavant la plus récente grille de calandre, traversée de cet emblème ailé, un trait observé sur tous les autres modèles de la gamme. La portion inférieure est également redessinée, mais il faut être observateur pour identifier les modifications.

À l’arrière, les changements sont plus visibles, avec ces arêtes pratiquées sous les feux de position, eux-mêmes remaniés pour 2019. La forme des pots d’échappement est aussi de nouvelle facture, mais c’est à peu près tout! Ah oui, le design des jantes a évolué pour mieux s’harmoniser au reste de la gamme Buick. Sur le modèle prêté, les sabots de 19 pouces remplissaient bien les arches de roues. Règle générale, le Buick Envision n’est pas laid, mais dans ce créneau hautement compétitif, il n’arrive pas vraiment à se démarquer.

L’habitacle est luxueux, mais…

L’ennui, surtout avec un segment aussi couru que celui des VUS compacts de luxe, c’est que ça change vite… et le Buick Envision date déjà de 2016! Qui plus est, un simple coup d’œil aux ténors de la catégorie confirme que l’Envision se mesure à de grosses pointures, même une qui vient de l’interne, le Cadillac XT4 qui est plus moderne en plus d’être doté d’un écusson plus prestigieux.

L’habitacle est typiquement Buick avec cette planche de bord arrondie, les sièges moelleux et ces contrôles tactiles pour la température ambiante et les sièges chauffants, une solution aperçue dans d’autres modèles de la marque. Et, si vous voulez mon avis, ce gadget n’est pas très intuitif à manier. Non seulement il faut quitter la route des yeux pour réchauffer ou rafraîchir l’habitacle, mais c’est le même problème pour réchauffer ou refroidir le postérieur de son siège. Ironiquement, au centre des deux mini écrans, on retrouve de bons vieux boutons pour les différents modes de la climatisation.

Autre problème majeur : la console centrale qui est trop encombrante pour le conducteur. Lors des virages, mon coude droit se cognait constamment dans les virages. C’est bien beau d’offrir plus de chargement entre les deux occupants, mais pas au détriment de la conduite. Je me console tout de même en regardant le levier de la boîte de vitesses automatique qui est plus conventionnelle que la plus récente employée par GM. Ce levier présent à bord de l’Enclave et de la LaCrosse notamment n’est pas un modèle de convivialité au quotidien.

La position de conduite est facile à trouver, le confort de la sellerie est à l’image de la marque, tandis que la deuxième rangée de sièges offre même la possibilité d’améliore l’espace pour les jambes des passagers grâce à sa fonction coulissante.

Un turbo qui coûte cher

Là où le bât blesse, c’est sous le capot. Non pas que le moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres soit mal adapté à ce châssis, loin de là même, mais pour y accéder, il faut grimper dans la gamme et accepter de payer un peu plus de 47 000 $ pour profiter des 252 chevaux de puissance et des 295 lb-pi de couple du moteur le plus dynamique de la gamme. Heureusement, ce moulin s’aligne avec les autres offrandes de la concurrence… au niveau des chiffres par contre!

Le rendement de cette mécanique n’apporte pas exactement le comportement le plus engagé de la catégorie. Disons qu’à côté d’un Acura RDX ou d’un BMX X3, le Buick Envision pâlit à vue d’œil! Je dois tout de même féliciter la boîte de vitesses automatique à neuf rapports qui se comporte bien avec ce moteur, que ce soit en ville ou sur l’autoroute.

Les suspensions ont également été calibrées dans le but de garder les occupants dans le plus grand confort. Je n’affirme pas que le Buick Envision ne tient pas la route dans une courbe abordée à vive allure, mais disons seulement que d’autres véhicules font mieux à ce chapitre, sans sacrifier sur le confort.

Conclusion

Il est difficile de spéculer sur l’avenir de ce VUS méconnu du public, surtout après la présentation des Buick Encore et Encore GX au Salon de l’auto de Shanghai il y a quelques jours à peine. Selon les rumeurs qui circulent, le plus volumineux Encore GX serait destiné à notre marché, ce qui, du même coup, menacerait l’Envision.

Il est évidemment trop tôt pour connaître les intentions de GM au sujet de son « joueur de centre », mais dans ce créneau hautement compétitif, Buick se doit de proposer un véhicule capable de suivre la cadence imposée par les meilleurs, et pour le moment, ce n’est pas tout à fait le cas.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4
Puissance 252 ch @ 5 500 tr/min
Couple 295 lb-pi @ 2 500 tr/min
Consommation de carburant 11.7/9.4/10.7 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 1 500 kg
Modèle à l'essai Buick Envision Premium II 2019
Prix de base 56 440 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 895 $
Prix tel qu’essayé 65 575 $
Équipement en option
7 140 $ – Toit panoramique 1 685 $; Groupe confiance du conducteur 1 975 $; Groupe habillage 3 480 $