Avis d'expert

Kia Sportage 2021 : essai routier

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    7/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    8/10

Tout comme son frangin Hyundai, Kia joue la carte du « sur mesure » avec sa gamme de VUS dont les dimensions jouent à saute-mouton avec les tenants usuels de la catégorie. Ainsi le Sportage se situe, disons, entre un HR-V et un CR-V, alors que le Sorento fait le pont entre le CR-V et le Pilot. Et en haut de gamme, le grand Telluride fait un peu d’ombre au Pilot. Et c’est sans compter le nouveau Seltos, qui occupe une microniche sous le Sportage, mais au-dessus d’un HR-V.

En bref, si le VUS prêt-à-porter ne sied pas à vos exigences, Kia cherche à vous séduire avec son approche façon couturier. Et une fois la bonne « demi pointure » dénichée, chaque VUS du manufacturier sud-coréen se décline en moult couleurs et versions, question de trouver vraie chaussure à son pied.

On essaie pour vous cette semaine un Sportage EX Premium S 2021 tout neuf, le cinquième échelon d’une gamme qui en compte six. Sur mesure, vous dites?

Design : 8/10

Apparue en 2016, la quatrième génération du Sportage achève son tour de piste mais présente toujours néanmoins un look à la fois distinctif et sportif, avec ce museau qui semble sorti tout droit des pages d’un manga. Les blocs optiques à projecteurs, placés tels des obus à l’horizontale, s’inscrivent à la jonction des ailes et du capot, façon coupé sport, et ce bandeau rouge formé par les feux arrière est d’un très bel effet. On ne note ici aucune allusion à un baroudeur, Kia ayant préféré de faire du Sportage un multisegment urbain sport, mission soulignée en noir luisant par les massives jantes de 18 po du modèle d’essai.

Cette thématique se poursuit à l’intérieur où l’on retrouve des baquets aux contours très nets et qui lorgnent l’école allemande quand à leur dessin. Si la planche de bord est d’une élégance effacée, le conducteur y remarque de nombreuses touches conventionnelles, ce qui limite le distrayant recours à l’écran tactile, et ses mains reposeront sur un volant bien galbé et un véritable levier de vitesse.

Quand je regarde un Mazda CX-5, je trouve toujours qu’il lui manque un je-ne-sais-quoi, mais le Sportage lui, possède ce « quoi ». Dans un segment où tout se démode rapidement, il vieillit en beauté.

Puissance : 7/10

Les turbosceptiques seront heureux d’apprendre que tous les Sportage (sauf le SX) font appel à un bon vieux 4-cylindres atmosphérique de 2,4-litres, sans fla-fla technique autre que l’injection directe en sus de ses double arbres à cames en tête. Ce moulin conventionnel livre 181 chevaux, dans la moyenne de la catégorie. À l’exception du modèle d’entrée de gamme, tous les Sportage disposent de la traction intégrale de série; un mode de verrouillage est même disponible pour mieux affronter les conditions difficiles (comme le stationnement d’hiver à Montréal!)

Ce moteur est accouplé à une bonne vieille boîte automatique à six vitesses, parfait pour les blasés des CVT et les inquiets des double-embrayages. Cette mécanique, sans être une foudre de guerre, offre au Sportage des prestations très correctes et un rendement nettement plus en verve que celui des CR-V à (trop) petit moteur turbocompressé. Quand à la boîte automatique, son conservatisme est aussi rafraîchissant qu’efficace. Ses réponses sont correctes et malgré le nombre limité de rapports, elle tient le moteur à 2 200 tours seulement à 119 km/h, et tout juste 1 800 à 100 km/h.

Agrément de conduite : 8/10

Sur la route, le Sportage fait honneur aux cinq premières lettres de son nom. Malgré le centre de gravité élevé, il offre le coup de volant d’une compacte au penchant « conduite », façon Mazda3. Bravo à KIA pour les tarages des suspensions qui s’accommodent fort bien des massifs pneus Michelin de taille 225/55R18. Vraiment, le Sportage est l’un des rares VUS compacts qui ne sacrifie pas le plaisir de conduire à l’hôtel de l’utilitaire.

Trois modes de conduite sont offerts. Si « Eco » vient assouplir quelque peu les réponses de la pédale de droite, il s’avère tout à fait convenable au quotidien, évitant toute léthargie indue. La frontière est plus floue entre les modes « Normal » et « Sport », où l’on remarque une nervosité accrue de l’accélérateur. On s’entend que de tels modes sur un véhicule « grand public » n’affectent que l’étalonnage de l’accélérateur et de la transmission; les performances absolues ne sont pas affectées de façon significative par l’un ou l’autre choix.

Convivialité : 8,5/10

Les interfaces du Sportage sont du « comfort food » pour chroniqueur. On y retrouve une mécanique conventionnelle, un véritable levier de vitesse et un arrangement vertical de bons vieux boutons pour les principales touches de la climatisation et de la sonorisation. On retrouve avec nostalgie des boutons rotatifs pour le volume et la sélection des stations de radio – pourquoi faire autrement? Idem avec la climatisation où les deux touches rotatives regroupent d’instinct température, mode automatique et synchro gauche-droite.

La position de conduite est sans reproche, les réglages électriques du siège permettant un ajustement précis pour le conducteur. La livrée EX Premium S comporte l’ouverture électrique du hayon, et c’est en me tenant par hasard au coin arrière gauche du Sportage, clé intelligente en poche, que le hayon s’est ouvert de lui-même pour y mettre mes achats. Sympathique!

Sécurité : 9/10

Le Sportage 2021 se mérite une cote cinq étoiles de la NHTSA, tandis que la version 2020 – la dernière évaluée, mais identique au 2021 – a remporté un « top safety pick » de l’IIHS. À ce score parfait en sécurité passive s’ajoute une armada d’aides à la conduite, dont le freinage assisté, l’aide au maintien de voie, des capteurs de stationnement arrière et un très efficace avertisseur de circulation transversale arrière.

On retranche un point pour l’avertisseur de présence dans les angles morts, si paranoïaque qu’on le désactive de sitôt. Par contre, on s’est franchement amusés avec le contrôle actif de voie, qui réussit à maintenir de très bonnes trajectoires en virage.

Caractéristiques : 7,5/10

La gamme Sportage débute avec le LX TA à traction avant, puis se décline d’office avec traction intégrale pour les LX, LX S, EX S, EX Premium S et SX. Si ce dernier épate la galerie avec sa fiche archi complète, ses cuirs véritables et sa mécanique relevée d’un turbocompresseur et d’une boîte à double embrayage, les autres ne sont pas en reste. Même le LX TA dispose d’un superbe jeu de jantes en alliage de 17 po – de quoi camoufler son ticket d’entrée raisonnable.

Notre EX Premium S d’essai se pare d’un immense toit panoramique, de similicuirs très convaincants, d’un hayon électrique, de la recharge sans fil et de la connectivité Apple CarPlay et Android Auto. La chaîne audio de série s’avère fort convenable et le volant chauffant ajoute ce petit plus une fois l’hiver venu. On peut reprocher au EX Premium S l’absence d’essuie-glaces automatiques et d’un régulateur de vitesse adaptatif, deux équipements pourtant de plus en plus communs dans cette gamme de prix.

Habitabilité : 7,5/10

Si le Sportage est un peu plus court que ses concurrents, il partage toutefois avec eux leur largeur. L’espace aux épaules et aux hanches est donc typique pour la catégorie, tout comme l’espace aux jambes. Vers le haut, le toit panoramique s’ouvrant vers l’extérieur n’empiète point dans l’espace pour la tête et ce tant à l’avant qu’à l’arrière.

L’encombrement réduit du Sportage se paie dans le coffre, dont le volume est réduit par rapport à la concurrence, surtout sièges rabattus. C’est là que le volume plus faible de l’habitacle se fait sentir. Question d’optimiser l’espace disponible, le plancher du coffre peut se glisser dans des rails inférieurs, faisant passer ce dernier de 798 à 868 litres derrière la banquette, mais au prix d’une surface plane réduite. Le Sportage compense son manque de coffre par des rangements volumineux et bien conçus, comme cette profonde console avant qui avale appareil reflex, étuis à lunettes et autres accessoires personnels.

Confort : 7,5/10

Dans une catégorie où plastiques durs, moteurs mièvres et CVT beuglantes font légion, l’insonorisation inattendue du Sportage offre un raffinement certain qui fait très bonne impression. S’ajoute la douceur sans surprise de la boîte automatique à six rapports, bien assortie au 2,4-litres et qui évite les surrégimes et à-coups de la concurrence.

Jumelée à cette expérience sensorielle, la qualité des matériaux de l’habitacle donne l’impression de prendre place à bord d’une marque « premium ». L’ambiance quasi-germanique se prolonge dans le confort ferme des baquets avant, et aussi dans les tarages des suspensions qui font juste assez dans la fermeté. Offrir plus de douceur de roulement viendrait émousser un comportement routier si bien affûté.

Économie de carburant : 7,5/10

Pandémie oblige, notre parcours d’étalonnage usuel pour le métro-boulot-dodo ne fait plus partie de notre quotidien où tout se passe à domicile. Difficile de comparer directement le Sportage avec ses pairs dans ces conditions, mais après 360 km de conduite mixte urbaine à son volant, nous avons obtenu une moyenne de 10,6 l/100 km, soit à quelques encablures de la cote combinée officielle de l’Énerguide.

Le Sportage n’est ni le meilleur, ni le pire de sa catégorie mais compte-tenu de sa mécanique conventionnelle, ce résultat somme toute louable témoigne qu’il n’est pas nécessaire d’avoir recours à une CVT ou autres subterfuges mécaniques pour extraire le meilleur de chaque litre d’essence.

Valeur : 8/10

La gamme Sportage débute à 25 795 $ avec le modèle LX TA qui possède déjà plusieurs des attributs recherchés par la clientèle de ce segment et ce même look aguicheur que notre EX Premium S. À 10 200 $ de plus, notre véhicule d’essai offre la traction intégrale tant désirée par les acheteurs et de nombreux attributs. Mais, rappelons-le, l’approche couturier insère trois autres versions entre la bonne affaire qu’est le LX TA et notre modèle d’essai. Chaque tarif est concurrentiel, sauf peut-être celui du SX dont la note est aussi assaisonnée que le contenu.

Conclusion

Fidèle à l’approche haute couture, la taille ajustée du Sportage se porte un peu plus près du corps, avec moins d’espace en poche que la concurrence. En retour, on s’y sent bien, et le conducteur exigeant trouvera un plaisir certain à guider ce véhicule grand public sur les boulevards et échangeurs du quotidien. La gamme étendue permet de plus d’y trouver la pointure parfaitement assortie à son budget. Qui plus est, sa consommation raisonnable et sa mécanique classique viendront diminuer les coûts à l’usage. Une approche très « winners », si vous me permettez l’allusion mode et l’anglicisme!

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,4L
Nb. de cylindres L4
Puissance 181 ch @ 6 000 tr/min
Couple 175 lb-pi @ 4 000 tr/min
Consommation de carburant 175 lb-pi @ 4 000 tr/min 10,7 / 9,0 / 10,0 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 868 L / 1 703 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Kia Sportage EX Premium S 2021
Prix de base 35 595 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 795 $
Prix tel qu’essayé 37 740 $
Équipement en option
250 $ – Peinture Blanc neige nacré, 250 $