Avis d'expert

Toyota Venza Limited 2023 : essai routier

7,4
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

Le nom Venza est apparu en 2008 sur l’un des premiers multisegments offert sur le marché, un cinq places intermédiaire élaboré sur une base de Camry. Cet utilitaire urbain à la silhouette de Hot Wheels avait de gigantesques – pour l’époque – jantes de 20 po qui ont beaucoup fait jaser! Après six ans de repos, Toyota ressort le nom Venza de ses tiroirs, cette fois pour l’appliquer sur un chic VUS compact à mécanique exclusivement hybride. Frère de plateforme du RAV4, le Venza est plus stylisé mais moins pratique que son frangin, une approche qui rappelle celle des « coupés de luxe personnels », une tendance forte du marché automobile dans les années 70 et 80. La recette demandait de prendre une plateforme de modèle populaire, de lui donner une carrosserie plus jolie que pratique et enfin de rehausser le luxe de l’habitacle. Et le public en redemandait! Aujourd’hui, l’acheteur qui souhaite se gâter un peu et afficher son succès va lorgner vers le cœur du marché, soit les VUS, où il existe une niche discrète, mais certaine pour des utilitaires plus séduisants que pratiques. Les manufacturiers allemands ont lancé le bal en greffant des hayons fuyants à leurs utilitaires de luxe, puis la tendance s’est répandue chez les manufacturiers grand public avec les Blazer, Murano et enfin notre sujet de cette semaine, le Venza nouveau.

Design : 8,5/10

Pour relancer le modèle Venza en Amérique du Nord, Toyota a simplement rebaptisé le Harrier offert localement au Japon. Élaboré sur la base du RAV4 actuel avec lequel le Venza partage l’empattement et les voies, sa silhouette élancée et fluide s’avère finalement plus longue en raison des porte-à-faux plus importants sur ce modèle plus « personnel » qui n’a que faire des dictats baroudeurs de son frangin. Élancée, gracieuse, la silhouette du Venza est telle que plusieurs y verront un Lexus NX. C’est en passant une semaine complète avec l’engin qu’on en apprécie les détails, comme ce double bandeau aux phares et ces feux arrière enveloppants. Inusité à ce niveau de prix, le Venza Limited offre un toit panoramique électrochromatique, dont le verre vire au gris opaque au toucher d’un bouton. Sous ce dernier, on retrouve un intérieur à des lieux de celui du RAV4 et qui, franchement, surpasse en élégance celui du Lexus NX. Avec des cuirs Gris léger jumelés à une planche de bord, une console et des panneaux de portières gris fusain, cet intérieur reprend l’école de la fluidité, cette console se terminant en forme de grotte rappelant un canyon grugé par le vent avec ses boiseries de synthèse aussi convaincantes que bien assorties. Ces mêmes empiècements se répètent sur la console et les portières. Amusant clin d’œil au Venza d’origine, les jantes de 19 po semblent ici toutes menues, mais leur dessin s’assortit fort bien au luxe discret de l’ensemble.

Puissance : 7,5/10

Du RAV4, le Venza ne retient que le groupe hybride non rechargeable. On a donc affaire à un moteur quatre cylindres à essence de 2,5-litres de 176 chevaux / 163 lb-pi fonctionnant sous le cycle Atkinson, jumelé à un moteur électrique de 118 chevaux / 149 lb-pi incorporé à la transmission CVT à engrenages planétaires. Comme pour les autres hybrides de Toyota, la traction intégrale, offerte de série pour tous les Venza, est assurée par un autre moteur électrique de 54 chevaux / 89 lb-pi boulonné à l’arrière, et dont la coordination est assurée par un faisceau de câbles qui a causé bien des ennuis aux propriétaires de RAV4, mais dont la conception est en cours de révision par Toyota. La puissance de pointe combinée de ce trio de moteurs est de 219 chevaux. Ce groupe propulseur se révèle fort bien adapté au Venza, qui se révèle suffisamment vif sous les modes « Normal » et « Sport »; même en mode « Eco », le Venza n’est pas à la traîne comme une Prius, quoiqu’on ressente un léger engourdissement. En circulation urbaine, ce dernier mode reste idéal, et on évitera le mode Sport ailleurs que sur une route sinueuse, car il garde le moteur thermique en fonction. Rien à redire sur la CVT qui ne provoque pas de beuglements indus du moteur thermique. Comme pour le RAV4 Limited, tous les Venza sont dotés d’une batterie lithium-ion de 259 volts. Alors que la capacité de remorquage du RAV4 Hybride est de 1 750 lb, le manufacturier déconseille le remorquage avec le Venza.

Agrément de conduite : 7,5/10

Comme pour le RAV4, aux premiers tours de roue, on ressent le poids de ces dernières dans la direction, une impression qui s’efface rapidement alors que croît la familiarité avec le Venza. Cependant, on ne se fera jamais à cette pédale de frein où les transitions entre freinage électrique et disques de freins surprennent souvent et causent un manque de linéarité quand on s’approche d’un arrêt complet. Toyota a beau maîtriser la technologie hybride, elle devrait se pencher davantage sur la modulation du freinage. C’est tout le contraire avec la motorisation, les relais entre le bloc thermique et l’électrique se faisant sans à-coup et assurant en tout temps une bonne réponse aux demandes du pied droit. Idem avec le châssis, où Toyota a sagement évité d’employer des tarages trop souples pour les suspensions du Venza, offrant un bel équilibre entre confort et tenue de route. Malgré le pavage lunaire du printemps, le Venza garde un bon contrôle de ses roues dans des virages bosselés, et ce, sans mouvement de caisse indu. On a en fait trouvé le Venza plus équilibré que le RAV4 Limited récemment évalué. Sans être sportif, le Venza se débrouille étonnamment bien et offre un rendu qui colle bien à la gratification recherchée dans cette niche de multisegments personnalisés.

Convivialité : 7/10

L’interface conducteur du Venza est tout à fait différente de celle de son frangin baroudeur, et il y a là du bon et du moins bon. D’abord, on applaudit Toyota d’avoir conservé un levier de vitesse traditionnel et de l’avoir bien centré sur la console, contrairement à celui du RAV4, beaucoup trop à droite. La colonne de direction télescopique et inclinable électriquement rétracte le volant automatique au contact, mais retient la position programmée en mémoire, comme pour le siège baquet du conducteur. La position de conduite reste haute et offre une bonne vue sur le capot du véhicule, la planche de bord n’étant point envahissante. Dans le négatif, on peut citer le massif bouton de démarrage étrangement logé dans le rangement central, des boutons de chauffage et ventilation des sièges accessible seulement si on recule l’accoudoir central et un infodivertissement en manque de touches mécaniques (et non rotatives de surcroît) et dont l’arrière-plan blanc agace en plein jour (il vire heureusement au noir de soir). Côté carrosserie, on apprécie l’éclairage du sol sous les portières, les feux de recul puissants et placés bien bas qui permettent d’éclairer le sol dans les manœuvres de recul, en revanche, le seuil du coffre est un peu haut, quoique son ouverture mains libres est fort pratique.

Sécurité : 8/10

Le Venza s’est mérité une cote « Top Safety Pick » dans les essais de l’institut des assureurs américains et cinq belles étoiles dans ceux de la NHTSA. Les véhicules conçus avant le rehaussement du test de collision latérale de l’IIHS voient souvent leur étoile pâlir cette année, et le Venza fait bien partout … sauf dans cette épreuve, où il n’obtient que la note de passage. Ses phares sont aussi jugés acceptables, et de nuit nous leur avons d’ailleurs remarqué un point sombre constant. La suite Toyota Safety Sense 2.5 du Venza, qui reçoit une note parfaite des instituts comprend notamment l’aide au maintien dans la voie, la détection des piétons et cyclistes avec freinage – même de nuit, la détection des véhicules en conflit lors d’un virage à gauche avec freinage, le régulateur de vitesse dynamique avec capacité d’arrêt, l’alerte de sortie de voie avec assistance de la direction et détection des abords de route ainsi que les phares de route automatiques. L’alerte de circulation transversale arrière s’est avérée efficace, même avec des piétons, et un petit plus apprécié en hiver : un lave-caméra de recul!

Caractéristiques : 8/10

Offert avec une seule mécanique hybride et une seule carrosserie, le Venza se décline dans une gamme de trois livrées. Le niveau LE inclut d’office le hayon électrifié, les sièges avant en tissu chauffant et des jantes en alliage de 18 po, mais doit se contenter d’un infodivertissement à écran de huit pouces avec six haut-parleurs. Il faut passer au XLE pour accéder au volant chauffant, au rétroviseur électrochromique, aux réglages électriques pour le siège passager, aux mémoires pour le siège conducteur et à l’infodivertissement de 12,3 po à neuf haut-parleurs et sonorisation JBL. La livrée XLE ajoute aussi la sellerie en cuir de synthèse, les jantes de 19 po, l’éclairage extérieur à DEL avec antibrouillards, des longerons de toit et l’ouverture mains libres du hayon. La Limited ajoute une nacelle d’instruments numérique de 12,3 po et ce fameux toit panoramique fixe « Star Gaze ». Pour un modèle qui se veut à la fois plus personnel et plus chic que le RAV4, l’absence de volant chauffant sur le LE est un peu chiche et tout aussi impressionnant que le toit électrochromique soit, il ne fait pas oublier qu’aucun Venza n’offre de toit ouvrant. Autrement, notre Limited d’essai avec son bel agencement intérieur offre l’ambiance d’un modèle de luxe, et son similicuir Softex singe passablement bien la véritable chose. Sans être renversante, la chaîne audio JBL possède une qualité louable et contribue au luxe de l’ensemble.

Habitabilité : 7/10

Les coupés personnels de luxe de jadis étaient toujours moins pratiques que les berlines sur lesquelles ils étaient basés, et il en va de même pour le Venza si on le compare au RAV4. Malgré le style plus fluide du Venza, son volume passager est quasi-identique à celui de son frangin équarri, seule la banquette arrière étant légèrement plus étroite; cette dernière ne pourra loger confortablement trois adultes. C’est surtout au chapitre du coffre que la ligne fuyante du hayon se paie face au RAV4, avec un coffre 23% plus menu banquette relevée, ou 21% banquette rabattue. Au quotidien, le volume sous le cache-bagages se vaut entre les deux, et on se doute que l’acheteur de Venza est plus de type « hôtel » que « camping » et souffrira donc moins de l’absence de galerie de toit ou de volume cargo ultime. Classé à tort avec les VUS intermédiaires à cinq places, on peut trouver le Venza plus étroit qu’attendu vu sa plateforme de VUS compact. En le voyant pour ce qu’il est, un VUS compact de luxe, l’habitabilité répond aux attentes.

Confort : 7,5/10

Si visuellement le Venza diffère passablement du RAV4, les sens du chroniqueur ont immédiatement reconnu le RAV4 hybride qui se cache sous cette robe de soirée. Le moteur thermique du groupe hybride de Toyota s’avère toujours grognon, mais il nous est apparu plus distant ici que sous ses autres applications, l’insonorisation témoignant du positionnement plus relevé du Venza dans la gamme. Les éléments suspenseurs se sont avérés plus fermes qu’anticipée, aucune guimauve au menu, mais tout de même un amortissement bien dosé et une exécution d’ensemble plus aboutie que sur le RAV4 Limited livrent la perception de luxe attendue. Une fois bien ajustés, les élégants sièges baquets offrent un support adéquat, le Venza offrant un bilan confort qui devrait inquiéter les stratèges de marketing chez Lexus, la division « luxe » de Toyota.

Économie de carburant : 8/10

Il est connu que les véhicules électrifiés, simples hybrides inclus, voient leur consommation augmenter en hiver. Avec une semaine de début de printemps plutôt fraîche et un Venza toujours chaussé de ses pneumatiques d’hiver, notre moyenne a été de 7,5 L/100 km pour cet essai, contre une cote combinée publiée de 6,1 L/100 km. Cet écart est à peu près constant avec tous les hybrides essayés, et l’expérience récente au volant du RAV4 démontre qu’il faut vraiment du temps doux pour que cette mécanique se rapproche de ses cotes théoriques. En plus de sa consommation raisonnable, le Venza s’abreuve d’essence ordinaire.

Valeur : 7/10

Le choix parmi la gamme Venza se limite aux trois livrées offertes, puisqu’il n’y a aucun groupe d’option au menu, une approche rare pour Toyota. Le Venza LE est offert à 41 150 $ avant les frais, tandis que le rehaussement de contenu du XLE fait grimper la note de 6 240 $. Il faudra allonger 3 460 $ de plus pour atteindre notre Limited d’essai, soit 50 850 $ avant les frais. En comparant avec le RAV4 Limited, c’est 6 600 $ de plus, mais la concurrence fait réfléchir. En effet, le Honda CR-V Touring hybride est à parité avec le Venza Limited, tandis que le cousin de haute société qu’est le Lexus NX 350h demande environ 6 000 $ de plus à contenu similaire. En faisant abstraction de l’hybridation, on ne peut toutefois que remarquer que plusieurs concurrents, tel le Nissan Murano, se vendent moins cher tout en offrant plus d’espace.

Conclusion

Cher pour un Toyota, aussi élégant qu’un Lexus, mais moins logeable que ses concurrents directs, le Venza est une offre qui est difficile à cerner. La réponse se trouve en partie au Japon, où son jumeau Harrier a débuté sa carrière en tant que version domestique du premier Lexus RX 350. Déclic. Le Venza est donc une évolution du véhicule qui a lancé la catégorie des VUS compacts de luxe. Le RX ayant grossi de format, le Venza est donc très près de la mission du Lexus NX, et ce, à prix moindre et discrétion accrue. VUS personnel de luxe de format gérable et d’élégance certaine, mais aucunement « m’as-tu-vu », le Venza occupe une niche très ciblée dans le marché actuel pour qui cherche à se gâter un peu sans pour autant fouler le tapis rouge d’une concession Lexus.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5 L
Nb. de cylindres L4
Puissance 219 ch @ 5 700 tr/min
Couple 163 lb-pi @ 5 200 tr/min
Consommation de carburant 5,9 / 6,4 / 6,1 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 816 L / 1 560 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Toyota Venza Limited 2023
Prix de base 50 850 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 930 $
Prix tel qu’essayé 52 880 $
Équipement en option
Aucun