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DESIGN7,5/10
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Sécurité8,0/10
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HABITABILITÉ7,5/10
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CONVIVIALITÉ7,5/10
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CARACTÉRISTIQUES8,5/10
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PUISSANCE7,5/10
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CONFORT7,5/10
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AGRÉMENT DE CONDUITE7,5/10
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CONSOMMATION DE CARBURANT8,5/10
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VALEUR7,0/10
Le RAV4 est une vieille connaissance. L’utilitaire compact de Toyota s’est pointé chez nous en 1996, un an avant le premier Honda CR-V, son éternel rival. Prenant du galon et des centimètres à chaque génération, c’est en 2016, soit avec la génération précédente qu’un RAV4 hybride montre ses écussons bleus pour la première fois. Et voilà qu’avec une génération actuelle au diapason des désirs du marché, l’aura et le succès du RAV4 sont tels qu’il écrase la pauvre Prius, jadis l’icône des écolos de tout acabit. Sur papier, le RAV4 hybride a tout pour plaire au consommateur moyen : la configuration pratique d’un VUS, cette hauteur de conduite tant recherchée, la traction intégrale, l’appétit modeste d’un hybride et la réputation de Toyota (on y revient!) Nous fermons la marche de nos essais de l’année-modèle 2022 avec un hybride aux listes d’attente encore plus longues que l’hiver canadien.
Design : 7,5/10
Le RAV4 a toujours été ce que nos collègues anglophones appellent un « soft roader », c’est-à-dire un utilitaire plus près des multisegments que des VUS pure laine, avec des lignes douces et un châssis plus adapté à la vie urbaine qu’aux sentiers de Moab. Apparue en 2018, l’actuelle génération du RAV4 bénéficie d’une injection stylistique de testostérone, avec des angles vifs, un capot très haut, des passages de roue sertis de ces obligatoires bardages de plastiques gris et une calandre qui prend un air fâché. Sans être vilain, le RAV4 ne se démarque pas vraiment dans une catégorie qui forme maintenant le cœur du marché automobile. Même chose à l’intérieur où on reconnait le langage de design courant de Toyota, avec plusieurs angles nets et des surpiqûres contrastantes au tableau de bord. La finition de notre Limited d’essai était sans reproches, et on apprécie la petite touche ludique qu’est l’usage d’un caoutchouc façon semelle de pneu pour les molettes rotatives de la climatisation et de la radio. Notons aussi un usage intéressant de garnitures grises pour rompre la noirceur de l’habitacle.
Puissance : 7,5/10
Pionnier des mécaniques hybrides, Toyota ne réinvente pas la roue avec le RAV4 et applique sa même recette d’un véhicule à l’autre. On y retrouve donc un moteur 4-cylindres à essence de 2,5-litres de 176 ch/163 lb-pi fonctionnant sous le cycle Atkinson, alors que l’hybridation apporte à la fois performance, économie et motricité. Un premier moteur électrique de 118 ch / 149 lb-pi est situé à l’avant, incorporé à la transmission CVT à engrenages planétaires, et un autre moteur électrique de 54 ch / 89 lb-pi loge à l’arrière, assurant la traction intégrale. Le câble d’alimentation de ce moteur, dont les contacts sont mal protégés, cause en ce moment des ennuis bien publicisés à Toyota et, surtout, aux consommateurs – recherchez le mot-clé #cablegate – malgré le fait que cette technologie a été éprouvée pendant bien des années chez Lexus. En attendant une solution, retenez pour le moment que ce trio de moteurs offre une puissance combinée maximale de 219 ch et un couple non publié. Avec quelques chevaux en sus du modèle essence, le RAV4 hybride s’avère plus souple et rapide qu’on le ressent, avec un 0–100 km/h bouclé dans les mi-7 s. La livrée Limited d’essai est dotée d’une batterie Li-ion de 259 V tandis que les autres versions se partagent une batterie Ni-MH de 244,8 V. Enfin, notez que la capacité de remorquage du RAV4 Hybride est limitée à 1 750 livres.
Agrément de conduite : 7,5/10
L’hybridation ajoute au plaisir de conduire un RAV4. Le 2,5-litres des versions essence fait 203 ch contre les 176 équidés de la version Atkinson de l’hybride, mais l’apport en couple et puissance des moteurs électriques rend le véhicule plus souple et surtout plus silencieux, ajoutant au raffinement de l’expérience. La CVT évite aussi des beuglements indus, le RAV4 répondant au doigt et à l’œil aux demandes du pied droit, même si on choisit de rouler en mode Eco. Sauf à de basses vitesses, le moteur essence est généralement sollicité, mais la gestion des sources d’énergie alterne constamment entre le trio de moteurs, sans pour autant secouer l’habitacle. Le talon d’Achille des hybrides de Toyota demeure la modulation de la pédale de frein, où les transitions entre freinage électrique et disques de freins surprennent souvent et causent un manque de linéarité quand on s’approche d’un arrêt complet. Aussi, le RAV4 préfère les balades tranquilles et ne soutient pas particulièrement une conduite appuyée, tant par ses suspensions que sa direction plutôt vague.
Convivialité : 7,5/10
Alors que la Prius met le paquet pour dépayser son conducteur, le RAV4 hybride conserve la même interface générale que ses frères à essence. On retrouve avec plaisir un véritable levier de vitesse, mais placé un peu trop à droite. Les modes de conduite sont faciles à activer avec leur molette bien placée et bien pensée, et seule la nacelle d’instruments ajoute un peu d’exotisme électrique avec son indicateur d’usage d’énergie qui remplace le compte-tours des modèles essence. Faille ergonomique classique des produits Toyota : la touche du volant chauffant loge en bas à gauche du tableau de bord, où elle est parfaitement invisible et difficile à utiliser en marche. Hormis ce détail, les autres commandes sont logiquement placées et on apprécie les touches mécaniques qui sertissent l’infodivertissement. Si l’espace ne manque pas à l’arrière, il est un peu difficile d’y monter vu l’ouverture limitée des portières. Tout à l’arrière, notre Limited disposait de l’ouverture et fermeture électrique en mains libres du coffre, mais le mécanisme était assez lent.
Sécurité : 8/10
Les versions plus huppées du RAV4 hybride avec phares à DEL se sont méritées un « Top Safety Pick » de l’IIHS, mais on note aux résultats d’essai que la protection sous des collisions latérales est passée du vert au jaune avec le nouveau protocole d’essai au bélier plus haut et plus lourd. L’IIHS évalue aussi la performance des aides à la conduite et la suite Toyota Safety Sense 2.0 du RAV4 hybride reçoit une cote « supérieure ». Cette suite comprend notamment l’aide au maintien dans la voie, la détection des piétons et cyclistes, le régulateur de vitesse dynamique avec capacité d’arrêt (un peu trop prudent et saccadé à notre goût), l’alerte de sortie de voie avec assistance de la direction et détection des abords de route ainsi que les phares de route automatiques. Enfin, la NHTSA lui accorde sa meilleure cote, soit cinq étoiles.
Caractéristiques : 8,5/10
Comme chez la Camry, le nombre de permutations du RAV4 est étourdissant! À elle seule, la version hybride offre cinq livrées, toutes équipées de la traction intégrale, mais dont la batterie change de chimie dans les versions plus coûteuses. La LE ouvre le bal et inclue d’office les jantes en alliage, les sièges avant chauffants, la compatibilité Android Auto / Apple CarPlay, le moniteur d’angles morts et l’avertisseur de circulation transversale arrière. Avec le XLE, les phares passent aux DEL, le volant se pare de cuir et chauffe vos mains, le siège du conducteur se règle électriquement, la clé devient intelligente et le toit s’ouvre sur les cieux. Le SE ajoute des garnitures plus sportives, des jantes de 18 po et des essuie-glaces automatiques. Le XSE drape l’intérieur de cuir synthétique et rehausse l’infodivertissement. Enfin, notre Limited d’essai trône en sommet de gamme avec son hayon arrière (lentement) assisté, deux sièges avant électriques, chauffés et ventilés mécaniquement, des places arrière chauffantes, une chaîne audio JBL pas piquée des vers, la navigation et les radars de stationnement. Le contenu du Limited répond aux attentes, mais face au prix demandé, la présentation pourrait être plus relevée.
Habitabilité : 7,5/10
Les chauffeurs de taxi qui avaient jeté leur dévolu sur feu la Prius V se procurent maintenant des RAV4 hybrides. Avec cinq vraies places assises, un bon dégagement pour la tête et un coffre dans la moyenne de la catégorie, au volume à toutes fins identiques à celui du Rogue, le RAV4 est effectivement assez convivial pour vous ramener de l’aéroport. Les sièges avant sont visuellement bien galbés, mais semblent en fait conçus pour le gabarit de l’américain moyen, ce qui fait qu’on y bouge un peu. Derrière, la banquette 60/40 offre un pratique accoudoir, mais on dénote un espace pour les jambes un peu plus restreint que chez la concurrence.
Confort : 7,5/10
Le RAV4 Limited offre un confort de roulement appréciable, mais ne dorlote pas ses occupants à la hauteur du prix demandé. Le conducteur remarquera rapidement qu’on ressent nettement à travers le volant la masse non suspendue des pneus avant, pourtant de dimensions classiques pour la catégorie. La génération actuelle ayant gagné du galon en matière de robustesse pour usage tout terrain, on ressent une certaine fermeté au niveau du roulement – rien de critique, certes, mais les chauffeurs de taxi ne retrouveront pas ici la douceur des Prius et Camry de jadis. Toyota règle de plus en plus ses tarages de suspension « à l’allemande », mais dans les limites d’un produit de masse. Il en ressort un léger manque de raffinement, saupoudré des bruits éoliens d’une coque très équarrie. Heureusement, la mécanique hybride se fait plus discrète que celle des versions essence.
Économie de carburant : 8,5/10
C’est avec une grande curiosité technique que nous avons abordé notre semaine au volant du RAV4 hybride. C’est que toutes nos expériences avec les hybrides de Toyota se sont soldées par des moyennes décevantes, bien loin des cotes de l’ÉnerGuide. Mais – et c’est un gros « mais » – tous nos essais précédents se sont déroulés … en hiver. Sous le soleil de fin d’été, le RAV4 vient ici sauver l’honneur de Toyota avec une moyenne observée de 6,2 L/100 km en conduite mixte urbaine, mais pour la toute première fois ma cote calculée est meilleure que celle de l’ordinateur de bord, avec 5,9 L/100 km! Au-delà des décimales, on est en plein dans les cotes théoriques et ce sont là d’excellents résultats pour un VUS compact, réduisant le budget d’utilisation, d’autant plus que le RAV4 se contente d’essence ordinaire.
Valeur : 7/10
La livrée Hybride LE ouvre les enchères avec un tarif d’entrée très raisonnable de 35 739 $, tarif auquel on ajoute 3 000 $ pour passer à l’équipement plus complet du XLE. Les livrées au décor plus sportif SE et XSE se détaillent respectivement 40 539 $ et 43 179 $, tandis que notre Limited d’essai tout garni vaut 47 039 $, un tarif élevé qui fait réfléchir. Sans hésitation, le XLE constitue la bonne affaire de la gamme hybride, mais pour revenir à notre Limited, il reste tout de même 3 916 $ de moins que le nouveau CR-V Touring hybride (la seule offrant cette mécanique chez Honda), mais la concurrence coréenne lui dame le pion, le Tucson Ultimate hybride se détaillant 2 185 $ de moins et le Sportage SX HEV, 2 329 $ de moins. Un Ford Escape Titanium hybride à traction intégrale rejoint ces derniers concurrents avec un tarif à 2 645 $ sous celui de notre Limited. Tel qu’essayé, le RAV4 est donc cher face à la concurrence, exception faite du nouveau CR-V hybride dont le prix est quasi-obscène (tous les tarifs cités comprennent les frais de transport et préparation).
Conclusion
Détrônant la Camry comme produit le plus vendu de la marque et succédant à la Prius sur le trône des hybrides de Toyota, le RAV4 – très homogène – mérite ce succès populaire, mais en souffre aussi à la fois. Dans un segment au cœur du marché, dériver d’une recette à succès peut effectivement faire dégringoler les ventes – Ford en sait quelque chose avec son Escape. Le RAV4 Hybride applique donc la recette du succès au prix d’un généralisme assumé. Il fait tout assez bien, mais sans trop se démarquer, sauf pour sa remarquable économie d’essence. Et avec le fameux cablegate, sa réputation de fiabilité prend une bonne taloche. Ajoutez des listes d’attente interminables et la clientèle pourra se laisser tenter par la concurrence dans une catégorie où l’offre hybride – même enfichable – s’accroît d’un dévoilement à l’autre.
Cylindrée | 2,5L |
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Nb. de cylindres | L4 |
Puissance | 219 ch @ 5 300 tr/min |
Couple | 163 lb-pi |
Consommation de carburant | 5,8 / 6,3 / 6,0 L/100 km ville/route/comb |
Volume de chargement | 1059 / 1 977 L sièges rabattus |
Modèle à l'essai | Toyota RAV4 Hybride Limited 2022 |
Prix de base | 44 490 $ |
Taxe climatiseur | 100 $ |
Frais transport et préparation | 1 890 $ |
Prix tel qu’essayé | 46 480 $ |
Équipement en option
Aucun
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