Avis d'expert

Ford Mustang Mach-E Premium RWD 2021 : essai routier

7,9
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    9/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

Après près d’un an sur nos routes, le Ford Mustang Mach-E fait tranquillement son nid dans un marché où les rabais gouvernementaux favorisent l’adoption accélérée des véhicules électriques. Stoppé à une intersection sur un boulevard achalandé de l’Ouest de l’Île de Montréal, je regarde à l’extérieur et aperçoit un autre Mach-E de couleur identique au véhicule que j’essaye, mais aussi une Chevrolet Bolt flambant neuve, une Tesla Model 3 et une vieille Nissan Leaf. Au sein de ce peloton d’une douzaine de voitures, on compte pas moins de cinq VÉ, une réalité tout à fait différente de provinces comme la Saskatchewan qui va bientôt taxer les propriétaires de véhicules électriques.

Le Mustang Mach-E, c’est également un affront aux propriétaires de la Mustang traditionnelle, celle qui terrorise les quartiers depuis plus de 50 ans avec ses fortes cylindrées. Mais, force est d’admettre que les stratèges avaient raison d’emprunter le nom Mustang, mais également le terme Mach-E pour cette première incursion dans le créneau de plus en plus couru des multisegments compacts purement électriques.

Voici ce que j’ai retenu de ce premier contact avec une livrée Premium à deux roues motrices, équipée de la batterie longue portée de 88 kWh, une version qui s’approche un tantinet de la mission originale du ponycar… avec ses deux roues motrices arrière!

Design : 7/10

Je l’avoue, je fais partie des puristes qui n’aiment pas cette réutilisation du nom Mustang sur « un autre VUS », tellement en fait que lors de sa présentation officielle au Salon de l’auto de Montréal en 2020, le véhicule ne m’avait pas impressionné outre mesure… du moins au premier coup d’œil. Puis, les premiers exemplaires ont envahi nos routes et, malheureusement, je ne le trouvais pas plus beau dans la rue. Je comprends le geste de Ford de miser sur un nom si fort dans l’imaginaire collectif nord-américain – et même mondial –, mais ce mélange des genres ne me parle pas encore. Une question de goût, j’imagine!

Néanmoins, ce premier contact avec l’un des véhicules qui a fait couler beaucoup d’encre au fil des trois dernières années m’a permis de découvrir un véhicule bien pensé, notamment au niveau de l’aérodynamisme. Je pense notamment à ces poignées de porte traditionnelles qui ont été remplacées par des boutons logés dans le cadre de la fenêtre ou cette poignée pour la portière avant qui a plus de points en commun avec une aile d’avion.

C’est un peu la même histoire à l’intérieur où la « techno » et le style épuré l’emportent sur le style rétro de la vraie Mustang. Ici, le vaste écran central constitue le point culminant, l’endroit où tout se passe, où tout est ajusté… ou presque! Vous n’êtes pas un adepte de la technologie tactile? Allez voir ailleurs, car le Mach-E ne jure que par ce dernier.

Sécurité : 9/10

Puisqu’il s’agit d’un « ordinateur sur roues », le Mustang Mach-E se doit d’être à la hauteur au chapitre de la sécurité. À ce chapitre, la livrée Premium est bien nantie avec notamment l’assistance au stationnement, la caméra 360 degrés avec l’ensemble 2.0 de la suite Ford CoPilot360 qui, elle, inclut l’assistance précollision avec freinage d’urgence autonome, le système BLIS qui surveille les angles morts avec alerte de circulation transversale, le système de suivi de voie, la caméra de recul, les feux de route automatiques, l’aide au freinage en marche arrière, le sonar de recul et le freinage postcollision. Quant au système de conduite assistée BlueCruise, il semble que la mise à jour n’a pas été complétée puisque je n’ai pas pu en faire l’expérience. Une autre fois peut-être?

Habitabilité : 8/10

Malgré ses traits tirés – le Mustang Mach-E présente une silhouette allongée après tout –, le premier multisegment électrique de l’histoire de Ford n’est pas un marchand de volume intérieur, mais pour le consommateur habitué au segment des VUS compacts, le Mach-E est une option aussi intéressante que tous ces VUS populaires. Pour illustrer le propos, disons seulement que sa longueur se trouve à mi-chemin entre celle d’un Ford Escape et celle d’un Ford Explorer.

À l’intérieur, la planche de bord épurée et cette console centrale flottante font de la première rangée de sièges un endroit très accueillant et c’est la même histoire à la deuxième rangée où le plancher plat facilite l’assise d’un cinquième passager. Quant au coffre – ou aux coffres devrais-je dire, car il y en deux –, le volume total est de 962 L, 822 L pour l’arrière et 140 L pour le petit coffre où des objets un peu plus salissants comme un contenant de liquide lave-glace par exemple peuvent prendre place.

Convivialité : 7.5/10

L’ennui avec un essai routier aussi bref, c’est qu’il est difficile d’apprivoiser un système aussi étoffé que celui du Mustang Mach-E. Ce n’était pas la première fois que j’étais exposé au système SYNC 4, mais avec toutes ces nouvelles fonctions déplacées à l’intérieur de l’écran – comme la climatisation ou les ajustements reliés au contrôle de la stabilité par exemple –, il aurait fallu que j’y navigue pendant quelques heures… à l’arrêt bien sûr! Tenir le volant tout en surfant à travers une multitude de menus n’est vraiment pas sécuritaire. Heureusement, j’ai pu me rabattre sur le bon vieux Apple CarPlay, un environnement que je connais davantage.

Malheureusement, je n’ai pas conduit le Mach-E suffisamment longtemps pour qu’il s’habitue à ma routine, le système SYNC qui s’adapte aux habitudes quotidiennes. Un essai prolongé est de mise!

Durant cet essai routier, j’ai également dû trouver une manière de redémarrer l’écran en cherchant dans les forums de discussion sur le modèle, car ce dernier s’est bêtement éteint à deux reprises. Deux touches sur le volant tenues pendant 10 secondes ont suffi pour revoir l’écusson Ford au centre de l’écran, mais bon, cette double panne de courte durée ne me rassure guère!

Confort : 9/10

Doté de sièges très moelleux aux deux rangées, le Ford Mustang Mach-E s’éloigne passablement d’une Mustang GT équipée de sièges Recaro et de sa suspension ferme. Le support latéral est sans aucun doute moins enveloppant (à bord du modèle électrique), mais pour les longues balades, ces fauteuils signés Ford – et réalisés avec l’ActiveX, un matériau synthétique qui ne comprend aucune substance animale – sont tout indiqués.

J’ai bien aimé le toit vitré d’un bout à l’autre de la cabine – un beau clin d’œil à Tesla ici –, ce dernier qui vient avec une protection infrarouge pour protéger les occupants, notamment pour conserver la fraîcheur à l’intérieur de l’habitacle.

Finalement, les ajustements de la suspension et le silence qui règne à bord font du Mach-E un véhicule de choix pour ceux et celles qui recherchent un véhicule paisible.

Puissance : 7/10

Le lien de famille avec la Mustang doit aussi se refléter dans le comportement routier. Or, ici il n’est pas question du bolide GT Édition Performance, mais bien d’une livrée Premium à deux roues motrices arrière seulement. Avec 291 chevaux et 317 lb-pi de couple, le Mach-E n’a rien d’ d’une tortue, mais on ne parle pas ici d’un monstre d’accélération non plus. J’ai tout de même réussi à faire décrocher le train arrière du véhicule en désactivant le système antipatinage, et ce, même si ce n’est pas sa mission première.

Agrément de conduite : 8/10

Ironiquement, le bolide suivant cet essai de la Mach-E ressemblait étrangement à ce dernier dans son appellation : Ford Mustang Mach 1. Toutefois, un muscle car de la trempe de la Mach 1 a été développée pour une utilisation sur piste tout en étant légale pour la route. Le Mustang Mach-E doit également procurer un certain plaisir à celui ou celle qui tient le volant, à la seule exception qu’il doit être confortable et silencieux au possible.

S’il est vrai que le couple instantané favorise les accélérations, il est toutefois impossible de transformer les pneus en fumée, mais au risque de me répéter, un virage abordé avec un minimum de vélocité et le tour est joué, le Mach-E fait entendre le crissement de ses pneus arrière.

La direction précise, le silence de roulement, le confort général sont tous des plus pour le Mach-E, tandis que la suspension calibrée pour le confort plaira aux passagers qui veulent voyager à bord d’une capsule isolée du reste du monde. J’ai particulièrement aimé le mode de conduite Unbridled qui libère un maximum de performance de cet étalon électrique. Quant à cette sonorité qui imite maladroitement le grondement sourd d’un V8, elle accroche certainement un petit sourire en coin, mais on est loin du son guttural de l’autre Mustang!

Économie de carburant : 8/10

Bien entendu, le Mach-E ne s’abreuve pas en essence, mais plutôt en électricité. Le temps limité au volant ne m’a même pas permis de recharger le véhicule, question de voir comment se comportait la nouvelle borne de recharge de mon quartier. En revanche, avec une autonomie affichée de près de 400 km au début de mon itinéraire à partir d’une batterie qui n’était pas pleinement rechargée (l’autonomie théorique est de 483 km), je n’ai jamais été inquiété, simplement parce que le trajet imaginé pour ce premier contact était majoritairement urbain. En fait, j’ai même dû composer avec les imprévus du Plateau Mont-Royal un samedi soir.

Au final, j’ai enregistré une moyenne de 22,6 kWh/100 km, une moyenne légèrement au-dessus des 21,5 kWh/100 km prévus par Ressources naturelles Canada.

Caractéristiques : 9/10

Il ne manque vraiment de rien à bord de ce multisegment électrique, à part peut-être un affichage tête haute et un rouage intégral qui, de toute manière, est disponible dans d’autres livrées. De l’écran de 15,5 pouces aux multiples dispositifs de sécurité, sans oublier le toit vitré, les sièges très confortables et les nombreuses applications du système SYNC 4, le Mach-E propose une liste d’équipement assez longue.

Valeur : 7/10

À 66 195 $ avant les frais de préparation, ce Mustang Mach-E Premium Longue durée n’est vraiment pas un véhicule pour toutes les bourses. Oui, c’est vrai que son prix de départ de 56 745 $ le rend éligible au rabais provincial du Québec (8 000 $), mais même en laissant tomber la batterie de 88 kWh (7 000 $), le prix du véhicule tomberait tout juste sous le cap des 50 000 $. Et il est difficile de coller une valeur à un véhicule si jeune.

Conclusion

Ce premier contact avec le multisegment électrique Ford m’a agréablement surpris. Très confortable, bien assemblé et amusant à conduire, le véhicule utilitaire mérite probablement son appellation Mustang Mach-E. Sachez tout de même que le même produit doté d’un design moins controversé m’aurait probablement séduit tout autant. Il y a certainement quelques ajustements à apporter, comme l’intensité du mode de conduite à une pédale ou la position de l’écran derrière le volant, mais en général, le Mach-E est selon moi une bonne première incursion dans un créneau qui ne peut qu’exploser dans les années à venir.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 216 kW
Nb. de cylindres Batterie de 88 kWh
Puissance 290 ch
Couple 317 lb-pi
Consommation de carburant 2,3 / 2,6 / 2,4 Le/100 km, 20,2 / 23,2 / 21,5 kWh/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 822 L et 140 L
Modèle à l'essai Ford Mustang Mach-E Premium Longue portée 2021
Prix de base 56 745 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 900 $
Prix tel qu’essayé 66 095 $
Équipement en option
7 350 $ – Batterie longue portée, 7 000 $; Ensemble protection intérieure, 350 $