Avis d'expert

Premier essai : Toyota RAV4 2019

Sans faire de bruit, cela fait 22 ans que le RAV4 sillonne nos routes. Même si la plus récente génération prenait de l’âge, les ventes n’avaient pas ralenti. Son volume de ventes a doublé au cours des cinq dernières années, s’établissant à près de 51 000 exemplaires au Canada en 2017. Ces chiffres font du RAV4 le véhicule Toyota le plus vendu au Canada et le véhicule (à l’exception des camions) le plus vendu en Amérique du Nord. Donc, malgré son air qui ne paye pas mine, c’est clair que les gens ne placent pas le style dans la liste des priorités.

Un nouveau style

Cette nouvelle mouture du RAV4 sera fabriquée au Canada, là où on assemblait auparavant la petite Corolla. Comme beaucoup de ses nouveaux produits présentés récemment, Toyota joue d’un peu plus d’audace dans son approche stylistique. Les Japonais aiment toujours donner des connotations particulières et, pour le RAV4, ils parlent d’un style « Aventurier et raffiné » . C’est vrai que le style est plus robuste, en particulier au niveau de la partie avant et de la calandre, pour créer une silhouette plus découpée. Pour ratisser plus large dans son potentiel de clients, le RAV4 propose différentes variations sur un même thème.

Alors que le modèle hybride est plus élégant, la version Trail projette une image plus aventurière avec quelques ajouts qui vont avec (nous y reviendrons plus tard). Ce qu’il faut toutefois retenir au-delà d’un style qui rappelle vaguement un Jeep, c’est que cette cinquième génération est plus grande. L’empattement de 2 690 mm du RAV4 2019 gagne 30 mm par rapport au modèle précédent, ce qui se traduit par un dégagement aux jambes plus généreux aux places arrière. La longueur hors tout est de 4 595 mm et la hauteur est abaissée à 1 700 mm en incluant les longerons de toit (-5 mm) pour toutes les versions sauf le Trail, qui affiche une hauteur de 1 740 mm. La largeur gagne 10 mm. La voie avant est plus large de 35 mm, tandis que la voie arrière s’élargit de près de 45 mm.

Un intérieur plus soigné

La sobriété a toujours été le maître mot chez Toyota, et rien ne change à ce chapitre pour le RAV4, à l’exception peut-être de la version Trail qui offre quelques petites touches d’excentricité. L’agencement est toutefois moderne et pratique en étant doté des dernières technologies multimédias et de quelques surprises bien pensées. Toyota fait toujours confiance à son système Entune pour la gestion multimédia. Ce dernier compatible avec Apple CarPlay exclut toutefois les utilisateurs de téléphone Android; Toyota perd des points à ce chapitre. Désormais de série, le frein de stationnement électronique (EPB) ouvre plus d’espace, et le compartiment de rangement du bloc central est plus spacieux. Le bloc central est également doté de porte-gobelets côte à côte, d’un plateau ouvert pouvant recevoir de menus articles et d’un chargeur sans fil Qi disponible. La nuit, des DEL bleu clair illuminent les plateaux pour que les objets soient visibles et pour fournir un éclairage d’ambiance indirect dans l’habitacle, ce dernier étant limité aux versions Limited, XSE et Trail. Lorsque le RAV4 est en mouvement, l’éclairage à DEL du plateau est atténué́ pour éviter de distraire le conducteur. L’angle d’ouverture de la porte arrière est plus large et l’espace pour les jambes plus généreux à l’arrière. Toyota a également travaillé sur le confort des sièges avec un meilleur rembourrage aux coussins.

Un moteur emprunté à la Camry

Toyota en a aussi profité pour faire le ménage sous le capot. Le RAV4 se sert de la mécanique 4-cylindres de la plus récente Camry. La puissance du moteur est en hausse à 203 chevaux pour les modèles à essence, et 219 chevaux (puissance totale du système) pour les modèles hybrides. Jumelée à une boîte automatique à huit rapports qui fournit une meilleure plage de puissance que l’ancienne boîte à six rapports, elle permet aussi de diminuer la consommation de carburant. Sur le RAV4 hybride, le moteur est associé au système hybride Toyota II (THS II) et à une transmission à variation continue à commande électronique. Le RAV4 hybride n’offre pas seulement le meilleur rendement énergétique de la gamme, c’est aussi le plus performant. Les chiffres encore temporaires publiés par Toyota annonce une consommation moyenne sous la barre des 8 litres aux 100 km pour le modèle à essence deux roues motrices (il était de 9 auparavant) alors que la version 4 roues motrices est annoncé tout juste à 8 litres aux 100 km, contre 9,5 auparavant.

Une conduite sans reproche

Le RAV4 n’a jamais été amusant à conduire et cette nouvelle version va dans le même sens. Ce n’est pas impressionnant, mais on sent la qualité derrière le produit. La base provient de la plateforme TNGA (Toyota New Global Architecture) et fournit une assise solide qui favorise le confort, la sécurité́ et les qualités utilitaires. L’empattement plus long ainsi que l’élargissement des voies avant et arrière assure une conduite plus stable. La carrosserie offre une rigidité accrue de 57 % face à sa devancière et cette nouvelle plateforme permet de placer le moteur plus bas et donc d’abaisser le centre de gravité pour une plus grande maniabilité. Toyota a aussi vu à peaufiner certains détails comme les rétroviseurs extérieurs qui sont maintenant plus bas sur les portières, ce qui améliore la visibilité́ vers l’avant autour des montants « A » . La visibilité sur les côtés est quant à elle améliorée grâce à la ceinture de caisse abaissée, ainsi qu’aux glaces de custode redessinées et agrandies.

En plus de la traction avant de série, les modèles à essence offrent deux types de traction intégrale en option. Vous avez dans les modèles haut de gamme à essence un système de traction intégrale à modulation de couple dynamique avec arbre de transmission à désaccouplement qui peut transmettre jusqu’à 50 % du couple moteur vers les roues arrière et le répartir entre les roues arrière gauche ou droite pour bonifier la tenue de route lors de la conduite sur chaussée ou hors route. Lorsque la traction intégrale n’est pas requise (durant un long trajet sur l’autoroute, par exemple), le RAV4 désaccouple le différentiel arrière et fonctionne en deux roues motrices.

Les autres modèles ont un système permanent avec sélecteur multiterrain qui permet aux conducteurs de maximiser la traction dans la boue, le sable, les roches, la terre et la neige. Le système est facile à utiliser grâce à des boutons ou à un cadran de commande (selon la version) se trouvant à gauche du levier de vitesses. La version hybride utilise un moteur électrique séparé monté à l’arrière pour en faire un quatre roues motrices de série.

Conclusion

Même si le RAV4 n’éveille pas l’instinct du pilote en vous, il construit sur une solide réputation et amène un produit amélioré à tous les points de vue. Il est même assez plaisant à regarder. Sa grande fiabilité, sa qualité de construction, son espace supplémentaire et une économie de carburant en hausse devraient suffire largement à convaincre beaucoup d’acheteurs.

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