Avis d'expert

Essai routier : Mini Cooper 3 portes 2019

7,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    6/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    6/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

La gamme Mini ne fait plus dans le mini : 3 portes, cabriolet, 5 portes, familiale, VUS et d’autres encore sont à venir. Mais la Mini de base à 3 portes est comme un bon vieux cornet à la vanille : on y revient toujours, car c’est là l’essence de la marque. On choisit vanille (Cooper) ou chocolat (Cooper S), un cornet régulier (manuelle) ou gaufré (automatique), puis on pige parmi une pléthore de garnitures et de groupes d’option pour la personnaliser à souhait. Voilà, elle est là notre Mini de base à trois pédales, mignonne à croquer. Dégustation.

Personne ne se plaindra d’une Mini Cooper full dénudée, aussi enjouée qu’un chiot mais sans danger pour vos pantoufles.

Petit capot, petit moteur

La troisième génération de la Mini germano-britannique a vu apparaître un 3-cylindres turbo dans les livrées de base. Faisant 1,5-litre de cylindrée, il n’est pas aussi mini que l’EcoBoost de 1-litre qu’on retrouvait sous les capots des Fiesta et Focus. Il s’agit plutôt des ¾ d’un 4-cylindres de 2-litres, issu d’une famille de moteurs modulaires de la maison-mère BMW. Et n’allez surtout pas rire de lui : il est au cœur de la fantastique BMW i8, où il rugit comme un huit-cylindres italien grâce à des trucages électroniques.

Sous le petit capot de la Mini, il adopte plutôt la sonorité grumeleuse d’un demi six-cylindres Porsche en raison de son alignement impair de cylindres. Ce n’est pas déplaisant pour l’oreille, et verse même dans l’exotique. Le modèle d’essai marie ce moteur à la boîte manuelle de série à six vitesses (une automatique avec le même nombre de rapports est optionnelle). Ce p’tit moulin livre 135 chevaux et, surtout, 162 lb-pi de couple dès 1 250 tr/min. C’est peu quand on pense aux 230 chevaux de la John Cooper Works, mais bien assez pour s’amuser.

Doté de l’injection directe, ce moteur partage 60% de ses composantes avec le 4- cylindres 2-litres de BMW-Mini et consomme 15% moins de carburant que le 4-cylindres atmosphérique qui équipait la génération précédente. Attention au marketing : le vocable « TwinPower » inscrit sur le dessus du moteur est un « branding » de BMW-Mini pour ses moteurs à simple turbo mais alimentés par un double flux d’échappement. Mais, allez savoir, le « 3 » n’a qu’un seul flux. Bon, il figure quand même au top 10 des moteurs lancés en 2015 selon Ward’s! Le conducteur ne perçoit aucune vibration indue, grâce au travail d’un arbre de balancement qui nage dans le carter d’huile. Sur l’autoroute, on ne l’entend même plus. Petit, mais raffiné.

Ludique, vous dites?

En relevant son capot pour se plier aux normes de protection des piétons en Europe, la génération courante des Mini a adopté une frimousse quelque peu pisciforme, mais toujours visuellement reliée à l’originale de Sir Alec Issigonis. Et difficile de faire plus classique qu’avec cette livrée Rouge Chili avec toit et rétroviseurs blancs du modèle d’essai, à laquelle se joignent d’espiègles bandes blanches sur le capot. Les jantes noires, option très tendance, se marient bien aux larges moulures noires des passages de roues.

À l’intérieur, l’immense cercle cintré de chrome au centre de la planche de bord contient l’écran tactile de 6,5 pouces du système d’infodivertissement, qu’on peut par ailleurs manipuler sans traces de doigts en utilisant les contrôles de la console centrale – ça, on aime! Les classiques molettes de style aviation serties de barrettes de protection contrôlent les interrupteurs du système arrêt-départ, celui de l’antipatinage et, au plafond, ceux de l’éclairage. La molette de démarrage, rouge de matière comme d’éclairage, fait très Royal Air Force. La climatisation manuelle s’active avec de bonnes vieilles molettes, et vos choix de température s’accompagnent d’une animation colorée de la bande à DEL circulaire de l’écran central, de bleu froid à rouge chaud. Ludique, vous dites?

Le pilote trouve aisément une bonne position de conduite, la petite nacelle d’instruments étant fixée à la colonne de direction et s’ajustant donc de facto à la position choisie pour le volant inclinable et télescopique. Les rétroviseurs extérieurs semblent un peu trop près, et, paradoxalement, celui du pare-brise est beaucoup plus loin qu’anticipé. C’est que la Mini n’est plus si mini, et l’habitacle à l’avant est très logeable et aucunement claustrophobe. Qui plus est, le pare-brise assez droit, conjugué aux piliers minces et aux larges glaces latérales offre une vue dégagée du monde maxi devant la Mini.

Les baquets à ajustements manuels de la Cooper de base sont étonnants de confort. Appui et galbe répondent parfaitement aux six pieds de votre auteur, qui sont par ailleurs respectés par le toit qui ne pose aucune interférence. Notez que pour éviter un concert de cliquetis là-haut, ne repoussez pas les poignées de plastique des stores du toit panoramique tout au fond de leur logements. Laissez-les plutôt tout juste en amont du seuil; autrement, elles vont s’y cogner à répétition. À l’arrière, ça reste mini, évidemment, mais notez que je peux m’asseoir derrière moi-même, comme on dit, avec les genoux tout juste appuyés au dossier avant. L’espace pour la tête pose un défi au-delà du 1,80 m de passager, mais les deux places bien galbées sont étonnamment confortables. Y accéder est, sans étonnement, acrobatique. Le hayon arrière s’ouvre sur un coffre court, mais profond, et les dossiers arrière 50/50 se rabattent pour des mini déménagements. Le plancher ainsi formé est loin d’être plat, mais il rend la Cooper plus adaptée au quotidien qu’on pourrait le croire.

Un embrayage qui pardonne

Dans l’intérêt de la science, votre chroniqueur cale toujours le moteur de son sujet à boîte manuelle au premier départ. Ne riez pas, c’est un rituel d’introduction au point de friction. Mais cette Mini fait quelque chose que je n’avais jamais observé auparavant : elle redémarre d’elle-même dès qu’on appuie de nouveau sur l’embrayage. Et oui, un embrayage qui pardonne! Le tout grâce au système d’arrêt-départ du moteur, dont l’objectif premier est d’épargner carburant et atmosphère pendant les feux rouges. Finalement, il épargne aussi des embarras! De plus, la Mini se « tient » d’elle-même dans une pente, pas besoin de faire du multitâche avec le frein de stationnement. Voilà une petite bête à trois pédales qui plaira aux écoles de conduite!

Avec son couple relativement élevé offert à bas régime, la Cooper peut même se permettre un « démarrage en troisième » si on est distrait. À cette fin, on retrouve dans l’indicateur de vitesse un témoin du rapport sur lequel la boîte se trouve, rarissime avec une manuelle. Ce témoin suggère aussi le passage aux rapports supérieurs pour optimiser la consommation de carburant. Il va même vous proposer de passer directement de la troisième à la cinquième, ou de la quatrième à la sixième. La circulation ralentit et vous oubliez de rétrograder? Le témoin vous rappellera à l’ordre si vous êtes sur un rapport trop élevé pour la plage de couple. Et oui, pas de problème de couple en Mini.

Allez, on joue dans l’trafic

Avec une telle binette, la Cooper nous fait sourire avant même de monter à bord. On trouve aisément une excellente position de conduite, mais c’est en ajustant le rétroviseur central, situé là-bas loin de nous, qu’on réalise qu’on est assis en plein centre de la voiture. L’accoudoir central est heureusement relevable, car il interfère avec le maniement du levier de vitesse. On l’apprécie sur autoroute, toutefois. Quand au levier, il est idéalement situé et précis dans ses rapports.

La sonorité exotique des cylindres impairs se perd sur l’autoroute, alors que l’engin ne tourne qu’à 1 900 tours à 100 km/h, et 2 350 tours à 119 km/h. L’étagement de la boîte est donc tout le contraire de celui de la Fit récemment essayée. Les rapports de la Mini sont longs, et la troisième est l’équivalent sur autoroute de la sixième chez la petite Honda. Alors que la japonaise dépasse les 4 000 tours en sixième à 130 km/h, la Mini est à 5 000 tours … en troisième … à 150 km/h (pilote professionnel sur circuit fermé, évidemment). Bref, cette manuelle est hyper-conviviale pour la conduite de tous les jours, mais moins sportive qu’anticipé, sauf pour une belle nervosité sur les deux premiers rapports. Selon Mini, cette Cooper de base peut abattre le 0–100 km/h en 7,9 secondes et atteindre les 210 km/h en pointe. Son raffinement mécanique camoufle donc un peu ses performances, alors qu’en Fit c’est le contraire…

La Mini reste redoutable dans la circulation avec sa direction agile et ses suspensions juste assez fermes, assurant un confort très correct. Les pneumatiques de base de taille 195/55R16 sont d’ailleurs celles qui adaptent le mieux la Cooper à nos « belles » routes, même si ces anti crevaisons cognent un peu sec sur les joints d’expansion. On note aussi des freins bien assortis à la bombinette et une pédale sans surprise, faisant de cette Cooper une partenaire de route toute naturelle.

Gâterie raisonnable?

Dispendieuses les Mini? Oui, et non. Comme toujours, la modération a bien meilleur coût. La Cooper de base démarre à 23 000 $, mais à condition d’aimer le Gris Moonwalk semi-métallisé (la seule couleur gratuite) et de se passer du toit panoramique, des sièges chauffants et des phares antibrouillard de la Livrée Classique du modèle d’essai. L’ensemble de peinture contrastante pour le toit et les rétroviseurs, offert en blanc ou noir, est gratuit, mais on peut aussi se configurer une Mini monochrome si tel est le souhait. De jolies jantes en alliage de 16 po de couleur argent sont livrées de série, tout comme le régulateur de vitesse, l’air climatisé, la très convenable chaîne audio, les glaces électriques, le démarrage sans clé et le duo caméra / capteurs de recul. Bref, hormis les popotins reposant sur des sièges en similicuir non-chauffés en janvier, personne ne se plaindra d’une Mini Cooper full dénudée, aussi enjouée qu’un chiot mais sans danger pour vos pantoufles. Comme une « molle » à la vanille de votre bar laitier favori, vous y reviendrez toujours avec plaisir. Le tout à un prix qui voisine Fiesta, Fit et Yaris, des « dures » de supermarché.

Même votre côté rationnel peut y trouver du sien. La marque Mini remonte à vue d’œil dans les sondages sur la fiabilité des voitures neuves, trônant maintenant à une très respectable neuvième place (Tesla est en position 27, juste pour enfoncer le clou…). Et si le p’tit 3-cylindres s’abreuve à la Super, il le fait de façon parcimonieuse, comme en témoignent les 7,6 L/100 km indiqués en conduite mixte – enjouée – avec la voiture d’essai (9,1 selon mes calculs, mais je suspecte un réservoir pas tout à fait plein au départ). Pas besoin de dépenser une fortune pour se faire plaisir – la Cooper est une petite gâterie plus raisonnable qu’il ne le semble à première vue.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 1,5L
Nb. de cylindres L3
Puissance 134 ch @ 4 400–6 600 tr/min
Couple 162 lb-pi @ 1 250–4 300 tr/min
Consommation de carburant 8,5/6,2/7,5 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 211 / 731 L sièges abaissés
Modèle à l'essai Mini Cooper 3 portes 2019
Prix de base 23 090 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 135 $
Prix tel qu’essayé 27 565 $
Équipement en option
2 240 $ – Ligne Classique (toit ouvrant panoramique, sièges avant chauffants, phares antibrouillard) 1 300 $; peinture Rouge Chili 590 $; jantes 16 po noires à rayons en V 200 $; bandes de capot blanches 150 $; toit et rétroviseurs blancs 0 $