Actualité automobile

Dodge Charger Daytona 2024 : le muscle car électrique est dévoilé

Lorsque le constructeur Dodge a levé le voile sur son concept Charger Daytona SRT en 2022, il était loin de se douter qu’il allait changer la donne dans l’arène électrique. Après tout, l’idée derrière l’offensive électrique de la dernière décennie est d’arriver à un taux d’efficacité élevé, pas nécessairement à un monstre de performance inspiré du passé de la marque.

En revanche, on ne peut pas accuser les stratèges de la division américaine d’avoir lancé le mouvement, car plusieurs d’entre eux offrent déjà des options performantes et électriques. Mais, cette nouvelle Dodge Charger Daytona 2024 semble suffisamment outillée pour semer la pagaille dans le segment de la performance électrique… et même thermique! Car, oui, cette nouvelle Dodge Charger sera aussi commercialisée avec des options thermiques sous le capot.

Celles-ci sont toutefois attendues au début de 2025 avec deux niveaux de performance du récent moteur 6-cylindres en ligne biturbo Hurricane de 3,0-litres de cylindrée. Le constructeur a également ressorti une appellation qu’il n’avait pas utilisée depuis des lunes, soit l’écusson SixPack. La version essence de la Charger 2025 sera donc livrable avec le moteur Hurricane de base, bon pour 420 chevaux, ainsi qu’une variante H.O. (pour High Output) développant 550 chevaux. Il y a fort à parier que ces deux versions du coupé ou de la berline seront exclusivement équipées de la boîte de vitesses automatique à huit rapports.

Ce qui diffère quelque peu du côté de cette Charger 2024, c’est sa motricité. En effet, contrairement à l’héritage du modèle, la nouvelle Charger sera exclusivement à rouage intégral, peu importe le type de motorisation qui prendra place sur la plateforme. Dodge veut donc repenser son concept de muscle car avec cette Charger 2024, la voiture qui sera d’ailleurs assemblée dans l’usine ontarienne de Windsor, contrairement à l’ancienne plateforme (Dodge Charger, Dodge Challenger et Chrysler 300) qui sortait des ateliers de Brampton, en banlieue de Toronto.

L’électrique avant

Dodge va donc miser sur la Charger électrique en premier, cette nouvelle variante Daytona qui sera équipée d’un groupe motopropulseur de 670 chevaux et un temps de 3,3 secondes pour atteindre le 97 km/h, lorsque l’ensemble Scat Pack est sélectionné. Et comme si ces multiples noms inspirés du passé n’étaient pas suffisants, Dodge a aussi ramené une variante R/T, elle qui sera disponible avec une motorisation de 496 chevaux. Notez également que cette Charger électrique est la première de la lignée à adopter cette plateforme STLA Large. Dodge va également prioriser l’assemblage des versions coupé en 2024. La berline électrique est prévue pour le début de 2025. Les consommateurs voulant une berline plus pratique devront attendre un peu plus.

La toute première électrique de la marque réputée pour ses muscle cars et ses VUS surpuissants profite d’une architecture de 400 V et d’une paire de moteurs. Celui installé sur l’essieu avant peut se déconnecter pour augmenter l’autonomie de la voiture, tandis que le moteur boulonné derrière est aidé par un différentiel à glissement limité de type mécanique pour améliorer l’adhérence et la tenue de route. À bord de la Charger Daytona, chaque moteur livre une puissance de 335 chevaux et un couple de 300 lb-pi.

Les ingénieurs ont aussi tenu à garantir un certain niveau de performance avec une batterie capable de résister aux traitements plus intensifs d’un propriétaire enthousiaste. Voilà pourquoi ce bloc de batterie d’une capacité utilisable de 100,5 kW propose aussi un taux de décharge de 550 kW, un détail qui autorise des accélérations optimales pour les courses sur quart de mille. La formule nickel-cobalt-aluminium serait, nous dit-on, la meilleure pour fournir un maximum de puissance par gramme.

À bord de la Charger R/T, la puissance réelle de la mécanique est de 456 chevaux, mais une injection de puissance de 40 chevaux est disponible via une mise à jour à distance. Le même stratagème est employé pour la Charger Daytona : la puissance « normale » est de 590 chevaux, tandis que 80 chevaux supplémentaires sont aussi disponibles avec la mise à jour de niveau 2. Et pour ceux et celles qui se demandaient à quoi servent les palettes montées derrière le volant, sachez que celles-ci ont une incidence sur le système de freinage régénératif, ce dernier étant disponible en trois niveaux distincts.

La performance est vraiment à l’honneur pour cette Charger Daytona, le muscle car qui peut être équipé d’un ensemble Piste en option avec des freins Brembo d’un diamètre de 16 pouces à l’avant et des étriers à six pistons à l’avant et quatre, à l’arrière. La fonction PowerShot ajoute aussi une injection de 40 chevaux supplémentaires pendant 15 secondes lorsque le conducteur a réellement besoin d’un peu plus de « pédale » sous le pied droit.

Bonne nouvelle pour les amoureux de tenue de route, la Charger sort de l’usine avec une nouvelle suspension multibras à l’avant et une à quatre bras à l’arrière. Il est également possible d’opter pour la suspension adaptative livrable sur la Charger Daytona Scat Pack. Et personne ne devrait être surpris d’apprendre que la Charger électrique propose une multitude de modes de conduite (Auto, Eco, Sport, Wet/Snow, Track et Drag (seulement sur la Charger Daytona Scat Pack) et même quelques exclusivités comme le mode Donut, le mode Drift, le mode Line lock, le mode Launch Control et le mode Race Prep.

Le mode Donut désactive l’essieu avant, ce qui permet au conducteur de faire patiner les pneus arrière pour tourner en rond. Le mode Drift, le nom le dit, autorise des dérapages contrôlés en priorisant la puissance aux roues arrière pour enclencher le dérapage. La fonction Line lock, verrouille les roues avant, ce qui autorise un réchauffement des pneus arrière en les faisant patiner. Le mode Launch Control a été conçu pour donner au pilote les meilleurs départs arrêtés, tandis que le mode Race Prep se veut encore plus pointu pour une utilisation à la piste d’accélération.

Une silhouette familière

Ce qui est certain, c’est que l’engouement autour du concept de 2022 n’a pas forcé les designers à revoir leur formule. La voiture de production est donc très proche du prototype. À l’avant, la devanture revêt toujours l’écusson « Fratzog » qui a fait son entrée sur les muscle car de la marque en 1962, tandis que l’aileron logé par-dessus le capot – le fameux « R-Wing » – se veut une exclusivité de la Charger Daytona. La ligne extérieure est clairement celle de la Charger d’antan, tandis que derrière, le feu de position qui traverse la largeur du coupé ou de la berline sont des indices qui ne trompent pas. Sur le modèle le plus puissant, le système d’échappement « synthétique » Fratzonic s’occupe de rappeler au quartier que vous êtes au volant d’un muscle car électrique avec une sonorité inspirée du passé. La nouvelle Charger 2024 sera livrable avec des jantes de 18 ou de 20 pouces.

Ambiance moderne

À l’intérieur, l’habitacle se détache tranquillement de l’histoire du modèle avec une planche de bord bien de son temps, notamment avec des écrans « flottants », un derrière le volant (10,25 po ou 16 po) et l’autre, tactile au centre (12,3 po) de celle-ci. Si ceux-ci appartiennent à l’ère électrique, le levier de la boîte de vitesses se veut un clin d’œil au passé avec sa forme de « Pistol Grip ». Les sièges sont quant à eux beaucoup plus racés que ceux qui prenaient place dans les variantes surpuissantes de la gamme Charger/Challenger actuelle.

Bien entendu, une foule de détails supplémentaires a été divulguée pendant cette présentation de la nouvelle Charger, mais les prix demeurent un mystère au moment d’écrire ces lignes. Toutefois, il est permis de croire que le niveau le plus élevé de performance va aisément dépasser le cap psychologique des 100 000 $ au Canada.