SCORE AutoHebdo
-
DESIGN8/10
-
Sécurité8/10
-
HABITABILITÉ8/10
-
CONVIVIALITÉ8/10
-
CARACTÉRISTIQUES9/10
-
PUISSANCE8/10
-
CONFORT9/10
-
AGRÉMENT DE CONDUITE7/10
-
CONSOMMATION DE CARBURANT8/10
-
VALEUR8/10
L’histoire de l’automobile regorge de ces modèles assis « entre deux chaises ». La Chevrolet El Camino par exemple jumelait la plateforme d’une berline à une boîte de chargement à l’arrière. Le mouvement utilitaire actuel propose aussi quelques symbioses de ce type. D’ailleurs, le changement de mentalité de la dernière décennie a relégué la voiture dite « traditionnelle » à un rang secondaire, au grand désarroi de certains consommateurs.
Le segment des berlines pleine grandeur va même carrément disparaître après la disparition du tandem Chrysler 300/Dodge Charger et de la Nissan Maxima plus tard cette année. Rappelons qu’il y a quelques années à peine, la Ford Taurus, la Buick LaCrosse et la Toyota Avalon étaient encore disponibles pour les inconditionnels de ces paquebots sur roues.
Les acheteurs de grandes berlines devront viser des voitures aux dimensions réduites ou se tourner vers les marques luxueuses pour continuer de rouler près du sol. À moins qu’ils ou elles accèdent à la manne utilitaire ou… à cette nouvelle Toyota Crown 2023?
Le géant nippon a en effet décidé d’investir le marché nord-américain avec un nom qui n’avait pas été aperçu sur le coffre d’un modèle Toyota (chez nous) depuis les années 70. La berline Crown a déjà fait partie de la gamme nord-américaine avant d’être remplacée par les Corona, Cressida, Avalon et autres grandes berlines tatouées de l’écusson Lexus.
Pour 2023 donc, la Toyota Crown s’amène avec un soupçon d’utilité et de robustesse accrue, une recette qui pourrait bien s’avérer idéale pour la clientèle indécise.
C’est avec cette approche que j’ai décidé de découvrir les forces et les faiblesses de cette nouveauté 2023.
Design : 8/10
Certains adorent, d’autres détestent! Vous l’avez déjà entendue celle-là, n’est-ce pas? La Crown ne fait bien évidemment pas exception à cette règle non écrite, surtout avec cette ambiance deux tons, livrable uniquement sur la livrée Platinum. Les concepteurs ont voulu donner une dose de jeunesse à la voiture avec cette option qui sort des ateliers de peinture avec un coffre et un capot de couleur noire, le reste de la caisse qui adopte un coloris plus éclatant.
Dans le cas qui nous intéresse, la palette L’Âge de bronze qui accompagne le noir fait plutôt bon ménage avec la silhouette courbée de la Crown. Pour les consommateurs plus frileux à l’idée d’être aperçu au volant d’une voiture deux couleurs, sachez que la livrée Platinum peut aussi être commandée avec une ambiance monochrome, quoique le plastique noir mat demeure en place, lui.
Le museau jumelle lui aussi le capot plongeant d’une voiture au grillage plus massif d’un VUS. Les bas de caisse et les contours d’ailes en plastique noir mat contribuent justement à ce look plus utilitaire. Les jantes de 21 pouces de diamètre remplissent plutôt bien les passages de roues et, pour une fois, le dessin de celles-ci se marie merveilleusement au langage de la marque. La portion arrière est plus expressive avec son unique feu de position, les lettres C-R-O-W-N parfaitement disposées, sans oublier le pseudodiffuseur de couleur argenté. Une chose est sûre, la Crown n’a pas d’égal sur la route. Même un BMW X6 a l’air générique à côté de cette curiosité japonaise.
Puissance : 8.5/10
À l’instar de quelques autres modèles Toyota (Venza, Sienna, Prius, Sequoia), la berline Crown ne fait confiance qu’à des groupes motopropulseurs hybrides. Oubliez l’option enfichable, elle ne viendra pas (en principe du moins), tandis qu’un retour en arrière avec une mécanique strictement thermique est hors de question en 2023.
Si la livrée XLE (avec ou sans le groupe optionnel Limitée) s’en tient à une union entre un moteur 4-cylindres de 2,5-litres, une paire de moteurs électriques et une boîte CVT (236 chevaux), la Crown Platinum rehausse le niveau d’adrénaline avec un bloc 4-cylindres turbo de 2,4-litres livrant à lui seul une puissance de 264 chevaux. Deux autres moteurs électriques le secondent d’ailleurs.
Résultat : la puissance combinée atteint 340 chevaux et un couple encore plus intéressant de 400 lb-pi. Mieux encore, la boîte de vitesses automatique compte six rapports, une solution qui ajoute un semblant de sportivité au comportement de la berline surélevée. Ajoutons à cela le fait que la Crown soit aussi secondée par cette motricité accrue, ce qui manquait cruellement à la défunte Avalon, même si, vers la fin de sa vie utile, les ingénieurs lui ont donné cette option AWD.
L’option baptisée Hybrid Max est donc à sa place sous cette carrosserie de voiture haute sur pattes.
Sécurité : 8.5/10
Bien installée au sommet de la pyramide, la Crown Platinum bénéficie de tout l’arsenal de sécurité disponible. La suite de dispositifs de sécurité TSS 3.0 (pour Toyota Safety Sense 3.0) qui inclut notamment un régulateur de vitesse dynamique à radar à gamme complète de vitesses et un moniteur d’angles morts avec alerte de sortie sécuritaire est elle aussi l’une des facettes intéressantes de la voiture.
Pour l’instant, la nouvelle curiosité de la gamme Toyota n’avait pas encore fait l’objet de tests de collision organisés par l’IIHS américain, mais avec les mentions Top Safety Pick+ obtenues par les cousins de plateforme de la Crown, il serait étonnant que celle-ci n’obtienne pas une marque similaire.
Habitabilité : 8/10
À l’image des grandes berlines du passé, la Crown se montre généreuse avec ses occupants, et ce, malgré le toit fuyant vers l’arrière. L’espace ne manque pas dans l’habitacle ou même dans le coffre qui contient 430 litres selon Toyota.
Convivialité : 8/10
Il faut l’avouer, les efforts de la marque pour faciliter la vie des occupants méritent nos applaudissements. Disons que les modèles plus anciens proposent des systèmes infodivertissements carrément dépassés. Heureusement, la Crown a droit à la technologie dernier cri. D’ailleurs, l’utilisation des multiples applications est plus simple et les icônes pour les sous-menus sont de bonne taille.
La présentation de la planche de bord n’échappe pas à la critique en revanche. La position de la molette pour le volume de la chaîne audio est parfaite, à mi-chemin entre le conducteur et son passager de droite, mais sa forme conique et la petitesse de cette dernière compliquent les moments où un ajustement du volume est nécessaire.
La planche de bord pourrait presque se retrouver dans l’une des camionnettes de la marque, tellement son design est « à l’horizontale ». Les boutons de style « piano » sont quant à eux judicieusement placés, tout comme le petit levier de la boîte de vitesses secondé par le bouton du choix des modes de conduite, le frein à main électronique et l’antipatinage, notamment. J’aime bien cette recharge « à la verticale » par induction pour appareil intelligent, tout comme ces quatre ports USB-C, deux à l’avant et deux à l’arrière. Bref, outre quelques menus plus compliqués à atteindre dans l’écran central, la Crown se montre très facile à vivre au quotidien.
Confort : 9/10
À ce chapitre, la remplaçante de l’Avalon reprend là où cette dernière a laissé. Les sièges sont très confortables et l’espace ne manque pas. La Crown vient-elle se frotter aux offres de Lexus? Elle s’en approche, mais il manque cette insonorisation supplémentaire et le rebond plus dosé des plus récents véhicules de la division luxueuse.
Agrément de conduite : 7/10
Bon, malgré ce pep sous le pied droit, la Toyota Crown n’est pas sur le marché pour séduire les mêmes acheteurs que la GR Supra, soyons francs. L’agrément de conduite est secondaire à bord de cette berline qui a surtout les tronçons d’autoroute et les boulevards comme surfaces de prédilection. Néanmoins, la sélection du mode Sport+ améliore les réactions de la mécanique, surtout lors des accélérations où le 4-cylindres fait entendre son grondement. Certains s’ennuient déjà du V6 de l’Avalon, mais cette option hybride est plus énergique.
Là où cette berline surprend, c’est dans les virages. Malgré une garde au sol élevée et une suspension calibrée pour le confort, la Crown n’est pas aussi déconnectée qu’on ne l’aurait imaginé. Le rouage intégral vient mettre son grain de sel dans l’équation. En fait, on a presque l’impression de conduire une voiture équipée d’une direction arrière à l’occasion.
Économie de carburant : 8.5/10
L’ÉnerGuide canadien annonce une moyenne de 7,8 L/100 km, un résultat très noble considérant que cette berline utilitaire s’approche dangereusement des deux tonnes. Et malgré une semaine passée en ville et sur l’autoroute, la Crown a justement terminé avec une moyenne de… 7,8 L/100 km. Et pour ceux et celles qui lorgnent du côté de la Crown « régulière », sachez que sa consommation moyenne est de 5,7 L/100 km.
Caractéristiques : 9/10
Face à l’autre Crown (XLE avec ou sans groupe Limitée), la livrée Platinum est mieux nantie, notamment par son groupe motopropulseur plus dynamique, mais aussi par ses jantes de 21 pouces (contre 19 dans l’autre livrée), sa chaîne audio à onze haut-parleurs, ses sièges chauffants aux deux rangées et ventilés à l’avant et son aide au stationnement. Mais, pour les automobilistes qui n’ont pas besoin des grosses roues, de la peinture deux tons et de la mécanique performante, l’écusson XLE mérite qu’on s’y attarde.
Valeur : 8/10
Il est difficile d’attacher une valeur quelconque à un produit qui n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché. À un PDSF de 59 990 $, la Crown Platinum est plus dispendieuse que la plus onéreuse des Avalon. Mais, la berline utilitaire est offerte avec résolument plus d’équipement et n’oublions surtout pas l’élément inflation des dernières saisons. À ce prix, la Crown semble être une bonne affaire, même si le logo Toyota n’a pas le prestige des marques de luxe.
Conclusion
On ne peut pas accuser le constructeur Toyota de s’être assis sur ses lauriers. Contrairement à ses concurrents, la marque nipponne tente une dernière percée dans le créneau des grandes berlines… ou berlines utilitaires? Si on s’en tient uniquement au regard des passants, la Toyota Crown semble avoir capté l’attention de certains d’entre eux. C’est bon signe pour un modèle aussi distinctif.
Reste maintenant à voir si la Crown réussira où l’Avalon a dû baisser pavillon.
| Cylindrée | 2,4L |
|---|---|
| Nb. de cylindres | L4 |
| Puissance | 340 ch |
| Couple | 400 lb-pi |
| Consommation de carburant | 8,1 / 7,3 / 7,8 L/100 km ville/route/comb |
| Volume de chargement | 360 L |
| Modèle à l'essai | Toyota Crown Platinum 2023 |
| Prix de base | 59 990 $ |
| Taxe climatiseur | 100 $ |
| Frais transport et préparation | 1 860 $ |
| Prix tel qu’essayé | 60 840 $ |
|
Équipement en option
850 $ – Peinture deux tons, 850 $
|
|
Vous pourriez aussi aimer
