Comparaison

Volvo S60 Polestar Engineered vs BMW M340i 2020 : match comparatif

Comparison Data

BMW M340i xDrive 2020
Volvo S60 T8 Polestar Engineered 2020
Cylindrée
3,0L
2,0L + 2 moteurs électriques
Nb. de cylindres
L6 biturbo
L4 turbo et suralimenté
Puissance
382 ch @ 5 800 tr/min
415 ch
Couple
369 lb-pi @ 1 800 tr/min
494 lb-pi
Consommation de carburant
11,4 / 8,3 / 10,0 L/100 km ville/route/comb
8,4 / 7,0 / 7,8 L/100 km ville/route/comb; 3,2 Le/100 km comb
Volume de chargement
481 L
329 L
Prix de base
62 100 $
80 800 $
Taxe climatiseur
100 $
100 $
Frais transport et préparation
2 480 $
2 015 $
Prix tel qu’essayé
75 040 $
84 965 $
Équipement en option
10 360 $ – Groupe de luxe d’excellence, 8 300 $; Peinture Bleu Tanzanite II métallisé, 1 460 $; Suspension adaptative M, 600 $
2 050 $ – Afficheur tête haute, 1 150 $; Peinture métallisée, 900 $

Photographie par Guillaume Fournier

La catégorie des berlines sport de luxe a longtemps appartenu aux marques allemandes. BMW, avec sa toute première M5, mérite le titre de pionnière dans le segment, suivi des alléchantes Audi RS4 et RS6, sans oublier les berlines superpuissantes signées Mercedes-AMG. Ce sont maintenant des légendes de performance.

Toutefois, de nos jours, la berline sport n’est plus une affaire exclusivement allemande. Plusieurs constructeurs japonais, britanniques et même coréens ont tenté de répliquer à cette formule gagnante. Certains ont réussi, mais peu ont réellement su marier les performances d’une voiture sport avec le niveau de confort d’une berline de luxe. Jusqu’à maintenant, c’est BMW qui domine à ce chapitre.

Volvo croit toutefois être capable de ramasser un petit morceau de la tarte avec sa toute dernière berline sport : la S60 Polestar Engineered. A-t-elle ce qu’il faut pour secouer les Bavarois? Nous l’avons comparée à la reine du segment, la BMW M340i 2020, pour en avoir le cœur net.

Design

Volvo : 10/10
BMW : 6/10

William a dit : Si cette compétition se fiait seulement à l’apparence des voitures à l’essai, la Volvo S60 remporterait immédiatement le match. Peu importe de quel angle on l’admire, cette auto est de toute beauté. Et en version Polestar Engineered, avec ses jantes spécifiques de 19 pouces – d’un design absolument magnifique – , ses énormes étriers de freins, sa couleur Gris osmium métallisé et ses subtiles touches sportives, elle a une allure moderne, élégante et dynamique.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant au sujet de la BMW. Le constructeur a tenté de moderniser son iconique berline par une grille « rénale » plus dominante et de nouveaux phares et feux arrière. Ceux-ci ressemblent drôlement à ceux d’une Lexus IS. Hélas, le résultat final n’est pas très cohérent. Par le passé, la BMW Série 3 se distinguait par son design évolutif, mais c’est tout le contraire avec cette nouvelle mouture qui tente de se réinventer par un design éclaté.

L’élément qui choque le plus lorsqu’on aperçoit la nouvelle Série 3, c’est cette énorme grille. Elle est non seulement trop grosse, mais aussi entièrement faite de plastique. Ça s’empire lorsqu’on s’approche et on se rend compte que plus de la moitié de ladite grille ne sert à rien du tout. C’est horrible!

Vincent a dit : Je seconde mon collègue à ce chapitre : la Volvo S60 Polestar Engineered représente une belle surprise avec ses artifices sport à l’extérieur. D’ailleurs, l’écusson blanc de l’aile sportive de la marque a également mystifié quelques passants qui se demandaient pourquoi le Polestar n’était pas de couleur bleutée comme par le passé. Je ne répéterai pas ce que mon acolyte a affirmé sur les détails intéressants de la S60, mais je peux au moins mentionner que cette belle suédoise m’a également rappelé une certaine Dodge Charger avec ses ailes élargies et sa fenestration pincée vers l’arrière. Une apparence musclée quoi!

En revanche, je n’ai guère été impressionné par cette grille de calandre BMW qui, comme William l’a dit, fait un peu bon marché, en plus de s’éloigner de la ligne conservatrice de la Série 3 au fil des années. Je ne déteste pas le reste de la berline qui est beaucoup plus évolutif que le museau par contre. Heureusement, il ne faut pas seulement se fier à la robe de la bavaroise, la Série 3 qui a surtout fait sa marque par son agrément de conduite au fil des décennies.

Habitacle

Volvo : 8/10
BMW : 7/10

William a dit : Comme c’est le cas pour son apparence, l’habitacle de la Volvo S60 est visiblement mieux ficelé que celui de la BMW, tant au chapitre des matériaux utilisés, qu’au niveau du confort en général. Volvo a longtemps priorisé le niveau de soutien pour ses sièges et, à ce chapitre, la Polestar Engineered ne déçoit pas.

La planche de bord est présentée avec le même look classique que pour le reste de la gamme Volvo. Les buses de ventilation et couvercles de haut-parleurs Bowers & Wilkins – d’une sonorité exquise – ajoutent une touche de prestige à la cabine, et nous avons trouvé les places arrière de la S60 plus spacieuses que celles de la BMW.

La M340i, quant à elle, nous a un peu déçu par son design de planche de bord angulaire et ses matériaux de moins bonne qualité. Comme c’était le cas pour ses devancières, la Série 3 s’affiche sous un habitacle sobre et fonctionnel, et à sa défense, son ergonomie est supérieure à celle de la Volvo. Les commandes sont bien placées et faciles à saisir.

Cela dit, la présence de plastiques durs à certains endroits, comme sur la console centrale, par exemple, nous a un peu laissé sur notre appétit. Nous avouons toutefois que ses sièges en cuir couleur caramel étaient non seulement plus attrayants que ceux de la Volvo, mais ont fait un meilleur travail pour retenir les occupants en place en conduite sportive.

Vincent a dit : Je dois l’avouer, la récente philosophie des habitacles Volvo me plaît beaucoup. Tout est superbement présenté et bien assemblé de surcroit. Les sièges – surtout ceux de la première rangée – sont, à mon avis, les meilleurs de l’industrie en matière de confort. La BMW M340i a tout de même démontré son insistance à garder ses occupants en place dans les virages abordés à vive allure et, je me dois de l’ajouter, les baquets sport de la bavaroise ne sont aucunement inconfortables; ceux de la Volvo sont tout simplement imbattables pour dorloter les passagers.

Si j’avais une petite critique à apporter à la Volvo S60, c’est au niveau de son volant qui n’est pas aussi dynamique à prendre en main que celui de la M340i xDrive. On se sent davantage au volant d’une berline sport à bord de la BMW. D’ailleurs, le niveau de raffinement et de sportivité de cette variante à moteur 6-cylindres turbo est supérieur à plusieurs anciennes générations de la mythique BMW M3. Quant à la présence de plastiques durs dans la BMW, ce n’est pas un crime d’avoir recours à cette solution, d’autant plus que l’habitacle de BMW est très accueillant avec son habitacle deux tons et ses ajustements multiples.

Système multimédia

Volvo : 6 / 10
BMW : 9 / 10

William a dit : À ce chapitre, c’est clairement la BMW qui s’en sort gagnante par son système iDrive d’une facilité d’utilisation magistrale. Sa force, c’est sa capacité d’être activé soit par une molette centrale, soit par l’écran tactile. Les menus sont clairs et attrayants, et l’interface répond rapidement à nos commandes. De plus, tout est bien placé et facile à retenir. Son seul défaut : l’absence d’Android Auto. C’est un problème irritant considérant le prix exigé pour la voiture. La bonne nouvelle, c’est que BMW prévoit l’ajouter en cours d’année. Enfin.

La S60, quant à elle, dispose d’un système multimédia entièrement tactile. Cette interface style « portrait », rappelle celle d’un téléphone intelligent. Sa présentation est relativement simple et élégante, tout en incorporant à la fois Android Auto et Apple CarPlay de série.

Toutefois, étant donné que toutes les fonctions de l’auto sont logées à même le système, y compris la climatisation et les systèmes d’aide à la conduite, il faut souvent le manipuler en conduisant, chose qui peut rapidement s’avérer distrayante. De plus, l’interface ne répond pas à la même vitesse que celle de BMW. À quelques reprises, notre exemplaire se permettait même de geler, refusant tout simplement de coopérer. Pas très pratique…

Vincent a dit : Ici aussi, j’abonde dans le même sens que William. L’écran tactile de la Volvo est très joli à regarder en plus d’être assez « techno » pour impressionner le beau-frère, surtout lorsque vous naviguerez de pages en pages avec votre doigt comme sur une tablette intelligente. Le hic avec cette majorité de fonctions tactiles, c’est qu’il faut quitter la route des yeux pour changer un paramètre parfois anodin. Disons seulement que je fais partie de ceux et celles qui préfèrent avoir accès à une rangée de boutons traditionnels pour certaines commandes reliées au quotidien, la climatisation par exemple.

En ce qui a trait au système embarqué de BMW, je déplore également l’absence de la connectivité Android Auto – un élément qui sera réglé d’ici quelques mois – , mais je ne suis pas un aussi grand amateur du système d’infodivertissement de la marque bavaroise. Malgré la dualité des commandes (molette ou écran tactile), je trouve qu’il y a encore trop de menus à parcourir. En revanche, contrairement à sa rivale d’un jour, les commandes de la climatisation sont regroupées juste en-dessous de l’écran tactile, un arrangement plus simple à mon avis.

Conduite et puissance

Volvo : 7/10
BMW : 10/10

William a dit : C’est au chapitre de leur conduite et de leurs motorisations que ces deux berlines se démarquent davantage. Tandis que la BMW fait appel à un 6-cylindres en ligne turbo de 3,0-litres, livrant une puissance de 382 chevaux et un couple de 369 lb-pi, la S60 Polestar Engineered est une hybride rechargeable livrée d’office avec une cavalerie de 415 chevaux et un couple colossal de 494 lb-pi. Les deux berlines sont toutes deux équipées de boites automatiques à huit rapports.

Sur papier donc, la Volvo semble clairement plus rapide.

Mais sur la route, c’est tout le contraire qui se produit. La BMW M340i est franchement plus performante, tant à l’accélération qu’en vitesse de pointe. D’ailleurs, lorsqu’on compare les sprints 0–100 km/h, on constate assez rapidement que la Volvo n’est pas du tout dans le coup. Tandis que la BMW l’accomplit en quatre secondes, la Volvo nécessite une seconde de plus pour se rendre à la même vitesse.

L’une des raisons, c’est la différence de poids entre les deux protagonistes. Étant donné que la S60 est équipée d’un moteur à essence (un 4-cylindres de 2,0-litres turbocompressé et suralimenté), de deux moteurs électriques et de piles au lithium-ion, elle est clairement plus lourde. À titre de comparaison, la Volvo pèse 4 500 livres (2 041 kg), comparé aux 3 813 livres (1 729 kg) de la BMW.

Mais ce n’est pas qu’en vitesse où la BMW M340i triomphe sur la Volvo S60 Polestar Engineered. C’est aussi dans la façon qu’elle nous permet de nous évader dans l’art de la conduite. Son châssis hyper solide encaisse mieux les imperfections de la route. Sa direction répond plus rapidement, tout en étant pourvue d’un volant plus agréable. Ses freins sont considérablement plus mordants, même s’ils n’ont pas la prestance de ceux de la Volvo et, en général, sa livrée de puissance est plus agressive et plus vocale que la S60. Bref, c’est clairement la plus sportive des deux.

Mais la Volvo nous a pas entièrement déçus, elle est simplement plus docile et moins rapide que la BMW. Lorsque ses batteries sont pleines, les moteurs électriques, l’un à l’avant et l’autre logé à même le train arrière, livrent des accélérations presque instantanées, tout en octroyant à la berline une dynamique de conduite marquée en raison de la vectorisation du couple qu’ils produisent.

La S60 nous a aussi charmés par son comportement routier plus doux, fluide et harmonieux, même lorsqu’elle roule à fond de train sur une route sinueuse. C’est une bonne berline sport dans son ensemble... à condition de ne pas embarquer dans la BMW quelques instants plus tard.

Vincent a dit : J’adore les matchs comparatifs pour cette seule et unique raison. Après plusieurs kilomètres au volant d’un modèle, le passage à la rivale s’accompagne toujours d’un constat quasi instantané. Le corps humain a cette facilité de trouver des différences notoires en quelques secondes seulement. Le sort a voulu que je conduise la Volvo S60 en premier. Comme mon collègue vous l’a déjà exposé, la représentante scandinave est loin d’être une voiture triste à conduire, mais lorsqu’il est question de séduire l’amateur de sensations fortes, la BMW M340i xDrive est dans une ligue à part.

La sonorité de sa mécanique est beaucoup plus musicale que celle de la Volvo, et je dois mentionner que je n’ai pas détesté la mélodie émise par la berline suédoise. Mais bon, la M340i est une joie à faire chanter haut et fort, surtout lorsqu’elle est placée en mode Sport à l’aide de cette série de boutons logés non loin du levier de la boîte de vitesses. La direction est également l’une des différences les plus significatives entre les deux berlines, celle de la M340i qui réussit à convaincre dès les premiers mètres parcourus. À bord de la S60, cette facette est plus déconnectée, plus légère.

Malgré une suspension capable de supporter une conduite plus corsée – n’oublions pas les énormes freins de la S60 non plus –, c’est également la Série 3 qui mérite nos éloges à ce niveau. Je le répète depuis plusieurs années : BMW est l’un des meilleurs constructeurs pour marier le confort à la tenue de route et la M340i xDrive ne fait absolument pas exception à cette règle.

Bien qu’on puisse perdre son permis de conduire à bord de n’importe quel véhicule de nos jours, je crois que la BMW M340i xDrive me causerait des ennuis assez rapidement tellement elle est enivrante à conduire. Chapeau aux ingénieurs dans ce cas-ci!

Consommation

Volvo : 10/10
BMW : 7/10

William a dit : Sans surprise, c’est la Volvo qui l’emporte au chapitre de la consommation d’essence. Primo, en raison de sa mécanique hybride qui lui permet de rouler 100% électrique jusqu’à concurrence d’une trentaine de kilomètres, mais aussi par le fait que son moteur thermique soit un 4-cylindres. Lorsqu’elle roulait sur l’essence, notre suédoise a affiché une moyenne de consommation de 7,8 L/ 100 km, comparé aux 10 L/100 km de la BMW. De plus, si la batterie est chargée et que vous vous en tenez à de courts trajets seulement, la S60 ne consommera pas une seule goutte d’essence.

Vincent a dit : Si la BMW séduit par son comportement sportif, elle le fait à l’aide d’une recette éprouvée. La Volvo S60 Polestar Engineered représente plutôt l’avenir électrique et toute cette technologie embarquée a des effets positifs sur le résultat obtenu à la pompe. Malgré son poids plus important, la Volvo S60 Polestar Engineered fait beaucoup mieux en consommation de carburant. Et puisqu’il s’agit d’une hybride rechargeable, les trajets urbains peuvent facilement être réalisés en mode purement électrique, ce qui oblige toutefois le conducteur à être plus vigilant puisque sous ce mode seul le moteur électrique logé au deuxième essieu est actif, ce qui fait déraper quelque peu la voiture lors des départs arrêtés. Rien de grave vous en conviendrez, mais un consommateur averti en vaut deux!

Conclusion

Cette curieuse compétition entre une référence de l’agrément de conduite et la nouvelle garde nous a permis de constater que notre hypothèse était un brin ambitieuse. La Volvo S60 Polestar Engineered est définitivement une berline à caractère sportif, mais celle-ci ne livre pas du tout sa puissance ajoutée de la même manière que la bonne vieille BMW qui, malgré son infériorité sous le pied droit, n’a pas à composer avec tout l’embonpoint relié à la technologie électrique.

Pour l’amateur de conduite pure, la BMW M340i xDrive demeure LA référence, et ce, malgré cette rhinoplastie qui laisse à désirer. À ce sujet, nous avons bien hâte de voir ce que nous réserve le département de design de la marque pour le coupé de Série 4.

Quant à la Volvo S60 révisée par les sorciers de l’aile Polestar, elle s’adresse à un public qui est plus sensible à sa consommation de carburant au quotidien et qui pourrait même profiter d’une conduite entièrement électrique du lundi au vendredi avant les escapades plus longues de la fin de semaine.