Actualité automobile

L'engouement pour les électriques en baisse, celui des hybrides en hausse.

Depuis quelques mois, les chiffres de ventes de véhicules électriques inquiètent. Après l’adoption des pionniers de l’automobile électrique au fil des quinze dernières années, voilà que le reste de la population se montre plus réticent à passer à l’ère électrique.

C’est du moins ce que révèle un sondage mené par AutoHebdo plus tôt cette année. L’étude met en lumière les défis qui restent à surmonter pour que la technologie 100 % électrique soit considérée par plus d’automobilistes canadiens. En outre, l’étude va même plus loin en affirmant que les Canadiens doutent également de l’échéancier fixé par le gouvernement fédéral pour atteindre ses objectifs en matière de voiture électrique.

La voiture électrique en baisse

Pour une deuxième année consécutive, l’étude indique aussi que l’intérêt pour les véhicules 100 % électriques est en baisse. Et l’histoire est la même au Québec où l’adoption de la voiture électrique est plus grande. Mais, il va falloir s’y faire : il y a actuellement un essoufflement à ce chapitre, si on se fie aux résultats de ce sondage.

Au Canada, 46 % des propriétaires de véhicules non électrifiés se disent ouverts à l’achat d’un VÉ pour leur prochain véhicule. L’an dernier, à pareille date, ce chiffre était à 56 %, tandis qu’en 2022, 68 % des répondants ont affirmé qu’ils considéraient une électrique. Au Québec, le scénario se répète avec 46 % des personnes sondées qui considèrent un VÉ pour leur prochain véhicule, contre 51 % l’an dernier. La chute est donc moindre dans la belle province.

Parmi les raisons évoquées par les personnes interrogées au Canada, c’est l’autonomie limitée (79 %) des VÉ qui inquiètent le plus les consommateurs, tandis que la disponibilité des bornes de recharge (72 %), les coûts d’achat plus élevés (68 %) et la croyance populaire que les VÉ sont mal adaptés au temps froid, ferme la marche avec 59 %.

Les Québécois ne sont pas si distincts du reste du Canada à cet égard. En effet, l’autonomie limitée des VÉ (76 %), idem pour les coûts d’achat plus élevés (71 %), le manque de bornes de recharge (61 %) et l’adaptation difficile par temps froid (50 %) sont des statistiques similaires à celles accumulées ailleurs au pays.

Un recul des prix

Ce ralentissement (de l’engouement pour la voiture électrique) a également un effet sur les prix de ces derniers. Par exemple, au mois de mars 2024, le prix moyen d’un modèle électrique neuf était de 74 636 $ (une diminution de 17,9 % par rapport à la même période l’an dernier). Même son de cloche du côté des véhicules électriques d’occasion qui ont perdu 11,4 % en mars 2024, par rapport à mars 2023. Le prix moyen de ces VÉ usagés est de 49 404 $.

Pourtant, on ne peut blâmer les constructeurs pour leurs stocks limités, puisque l’inventaire des véhicules électriques et hybrides réunis est en hausse de 112 $ au Québec par rapport à 2023. La croissance du segment des véhicules neufs, quant à elle, est plus significative avec une hausse de 605 % au Québec.

Un intérêt plus élevé pour les hybrides

Il y a donc plus de véhicules neufs et usagés sur le marché, un plus pour ceux et celles qui sont encore à la recherche du véhicule idéal. En effet, les véhicules hybrides et hybrides rechargeables neufs sont en hausse de 145 % par rapport à l’an dernier, tandis que l’ensemble du marché a cru de manière exponentielle à 522 % depuis l’an dernier. Au Québec, l’inventaire des véhicules électrifiés (hybrides, hybrides rechargeables et électriques) est en hausse de 112 %, tandis que le nombre de véhicules neufs disponibles sur le marché a crû de 605 % au Québec au mois de mars 2024.

Si le pur électrique connaît un creux de vague en moment, ce n’est pas du tout le cas du côté des alternatives hybrides et hybrides rechargeables. Rappelons que la technologie hybride est plus vieille et qu’elle fait encore appel à une motorisation thermique pour accompagner le (ou les) moteur (s) électrique (s).

Mais, malgré son âge plus avancé, la technologie hybride et hybride rechargeable connaît actuellement un engouement plus élevé, justement en lien avec la régression des véhicules électriques. En 2024, 62 % des personnes interrogées qui avaient l’intention d’acheter un VÉ songeraient désormais à acquérir un véhicule hybride, contre 52 % l’an dernier.

Le même constat se produit du côté des hybrides rechargeables avec 60 % des gens intéressés par un VÉ qui lorgneraient plutôt dans le camp « PHEV », contre 54 % l’an dernier.

Il y a même une croissance chez les gens qui veulent en savoir plus sur la technologie hybride avec 42 % des gens sondés qui veulent plus d’information sur les hybrides rechargeables (contre 37 % en 2023) et 37 % des gens qui demandent de l’information sur les véhicules hybrides (contre 32 % en 2023).

Le même phénomène se produit aussi au Québec quant à l’intérêt des gens pour les alternatives hybrides ou hybrides rechargeables.

Un objectif irréaliste?

Malheureusement, 75 % des Canadiens ne croient pas que les objectifs du gouvernement fédéral sont réalistes. Parmi eux, 70 % des gens sondés blâment l’infrastructure sous-développée, tandis que 60 % croient qu’un changement de parti au pouvoir pourrait complètement changer la donne dans l’électrification de l’automobile au pays. Finalement, 55 % pensent que les consommateurs pourraient s'opposer et entraver l'adoption des véhicules zéro émission.

C’est un peu moins alarmant au Québec avec 62 % des gens interrogés qui ne croient pas à l’échéancier fixé par le gouvernement d’Ottawa. Fait intéressant, plus de la moitié (58 %) des Québécois s’inquiètent du nombre de bornes de recharge, 55 % vont même jusqu’à douter de la capacité de production des constructeurs, tandis que 53 % des répondants sont d’avis qu’un changement de gouvernement à Ottawa pourrait ralentir l’offensive électrique. Finalement, seulement 41 % des sondés pensent que les consommateurs pourraient s’opposer au mandat des véhicules zéro émission et entraver l’adoption de ceux-ci.

Ce qui ressort de cette étude menée par AutoTrader.ca et AutoHebdo.net, c’est qu’il y a encore beaucoup d’éducation à faire pour mieux informer les utilisateurs de la route, quel que soit le type de véhicule qu’ils ou elles conduisent.