Jeep Grand Wagoneer L 2024 : essai routier

7,8

10

SCORE AutoHebdo

Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture

• DESIGN

  8/10
• Sécurité

  8/10
• HABITABILITÉ

  9/10
• CONVIVIALITÉ

  8/10
• CARACTÉRISTIQUES

  9/10
• PUISSANCE

  8/10
• CONFORT

  8/10
• AGRÉMENT DE CONDUITE

  8/10
• CONSOMMATION DE CARBURANT

  6/10
• VALEUR

  6/10

Cela fait déjà trois ans que le segment des utilitaires pleine grandeur compte sur un troisième joueur d’origine américaine : Jeep. Le constructeur a en effet décidé – dans les faits, cette décision a été prise bien avant – en pleine pandémie d’investir une catégorie de véhicules utilitaires sport déjà largement dominée par General Motors et, dans une moindre mesure, Ford. Jusqu’ici, la gamme Wagoneer fait plutôt bien au chapitre des ventes, même si les meneurs n’ont, pour le moment du moins, aucune raison de s’inquiéter.

Pour 2024, le gros utilitaire dit adieu à une motorisation qui se retrouve au centre d’une belle brochette de véhicules issus de l’ex-empire Chrysler : le vénérable V8 HEMI. Eh oui, le règne du 8-cylindres hémisphérique en V tire à sa fin avec comme seule option le Dodge Durango en 2024, sans oublier les camionnettes Ram. À bord des multiples versions du Wagoneer / Grand Wagoneer, un seul type de moteur se retrouve à propulser ces gros pachydermes de la route, Jeep qui fait confiance à ce nouveau bloc 6-cylindres en ligne biturbo (baptisé Hurricane), ce moulin qui se retrouvera dans plusieurs nouveaux modèles des divisions américaines du groupe Stellantis.

La question est maintenant de savoir si ce changement technique a affecté le plus imposant des Jeep. C’est ce que j’ai essayé de déterminé pendant quelques jours de conduite hivernale. Remarquez, on a déjà vu des hivers plus rudes, mais ça, c’est un autre sujet.

Design : 8/10

Bizarrement, lors de mon dernier essai du Wagoneer dans ces pages en 2022, j’ai attribué la note de 7 sur 10 pour le design du gros Jeep. Or, pour ce troisième contact avec l’un des Wagoneer, c’est la variante L qui se retrouvait dans mon entrée de garage. D’un point de vue personnel, je préfère les proportions du Grand Wagoneer L, la fenêtre allongée à l’arrière qui donne au véhicule une présence accrue sur la route… un gain de 12 pouces si vous préférez.

Le Grand Wagoneer L 2024 n’a pas évolué depuis son lancement il y a trois ans à peine, ce qui veut aussi dire que les multiples traits chromés à l’extérieur demeurent en place. À vous de voir si ce design vous plaît. Et pour illustrer à quel point ce VUS est massif sur la route, les jantes de 22 pouces ont presque l’air trop petites à l’intérieur des arches de roues du camion.

Sécurité : 8/10

Ici, aucune surprise, compte tenu des essais antérieurs. Le Grand Wagoneer L Series III 2024 conserve ainsi une kyrielle de dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite qui ont pour but de rassurer et sécuriser le conducteur et ses occupants. Parmi les systèmes embarqués, on retrouve la gestion active de trajectoire, le régulateur de vitesse intelligent, l’assistance au freinage évolué, l’alerte de collision avant, la surveillance des angles morts, le freinage d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes, l’aide au stationnement, les phares automatiques et une armée de coussins gonflables au cas où ça tournerait mal. Et un autre groupe optionnel ajoute aussi l’assistance active à la conduite, la vision nocturne avec détection de piétons et d’animaux, la prévention des collisions dans les intersections, la détection de somnolence au volant, la reconnaissance des panneaux de signalisation, la caméra panoramique et le système d’aide au stationnement.

Habitabilité : 9/10

Les ingénieurs de Jeep ont ajouté un sous-marin de votre sandwicherie préférée (12 pouces) derrière le Wagoneer régulier pour arriver à la longueur du plus long Grand Wagoneer L. L’empattement a également été étiré de sept pouces par rapport au modèle à empattement régulier. L’attrait de ces gros utilitaires pleine grandeur « allongé » se trouve derrière la troisième banquette, le volume de chargement qui se compare à celui d’un utilitaire de taille intermédiaire comme le Honda Passport par exemple. La beauté de la chose, c’est que ce volume se multiplie à mesure qu’on abaisse les deux rangées de sièges. Précisons tout de même que dans le cas qui nous intéresse, la deuxième rangée de sièges est limitée par cette console centrale qui renferme des porte-gobelets et même un écran tactile pour les différents luxes réservés aux passagers arrière.

Règle générale, ce n’est pas l’espace qui manque à bord du Grand Wagoneer L.

Convivialité : 8/10

On sent un peu de retenue dans l’exécution de Jeep, le constructeur qui a plutôt opté pour une planche de bord plus « traditionnelle » au niveau des écrans. Contrairement à la tendance du moment, l’affichage numérique n’est pas intégré à un écran flottant. Non, l’écran tactile d’une diagonale de 12 pouces est inséré à l’intérieur de cette planche de bord. L’écran logé derrière le volant (10 po) est également entièrement numérique, à l’instar de l’autre (10,25 po) qui sert de divertissement au passager de droite et même de point de contact, au cas où le conducteur aurait perdu son chemin pendant la conduite, son co-pilote étant capable d’effectuer une recherche sur le système de navigation et de l’afficher à l’écran central.

Comme c’est la coutume depuis quelques années, le système d’infodivertissement UConnect 5 est très facile à utiliser, quoique la multiplication des fonctions complique la vie de l’utilisateur à l’occasion.

Confort : 8,5/10

En bon VUS pleine grandeur, le Jeep Grand Wagoneer L 2024 se comporte comme un salon sur roues, et ce, même s’il porte des semelles d’un diamètre de 22 pouces. La gamme Wagoneer partage son squelette avec les camionnettes Ram 1500 et la présence d’une suspension indépendante aux quatre coins du camion garantit un confort étonnant. En fait, il faut ajouter la suspension pneumatique à l’équation ici, elle qui ramollit un peu plus les amortissements du véhicule sur la chaussée usée de la belle province.

Puissance : 8,5/10

Le Grand Wagoneer L n’a jamais été équipé du V8 HEMI de 6,4-litres, mais son penchant plus court y a eu droit, lui. À bord du modèle « Grand » – le Wagoneer hérite du « petit » bloc Hurricane –, c’est la version plus vitaminée qui s’occupe de propulser le gros véhicule. Avec 510 chevaux et un couple tout aussi énergisant de 500 lb-pi, le nouveau moteur fait un peu mieux que son prédécesseur, lui qui livrait 471 chevaux et 455 lb-pi de couple.

Le nouveau bloc travaille de concert avec la boîte de vitesses automatique à huit rapports déjà bien connue du public, tandis que le système quatre roues motrices est livré de série. Précisons qu’il s’agit de la version Quadra-Drive II qui inclut un différentiel à glissement limité électronique à l’arrière et une assistance de descente en conduite hors route.

Agrément de conduite : 8/10

Il faut bien entendu mettre les choses en perspective lorsqu’on prend place à bord d’un tel véhicule. Un Grand Wagoneer L offre presque autant de volume intérieur qu’un petit studio à louer au centre-ville de la métropole. À côté des sportives du groupe, ce véhicule familial fait pitié, et ce, malgré la présence du nouveau moteur sous le capot.

Mais, ça ne veut pas dire qu’il est désagréable à conduire au quotidien. Il est simplement moins agile qu’une voiture compacte, par exemple. Le premier test effectué s’est penché sur la sonorité du nouveau moulin et à ce compte, le bloc de 3,0-litres de cylindrée ne déçoit pas. En effet, le moteur est capable de révolutionner dans les hautes sphères de son compte-tours et transforme même le plus imposant des Jeep en un athlète plus énergique que prévu. Mais, avant d’aller plus loin, mettons tout de suite quelque chose au clair : le nouveau moteur est musical et son rendement est supérieur, mais son ancêtre proposait une symphonie dure à battre dans l’industrie. Qui plus est, la différence de puissance ici est difficile à déceler, car même le V8 HEMI de 6,4-litres faisait des merveilles à bord du Grand Wagoneer.

Durant ce test effectué principalement sur l’autoroute – une escapade dans les Laurentides a gonflé les kilomètres parcourus –, le tandem moteur/transmission n’a pas montré de signes inquiétants. Aucun à-coup provenant de la transmission et rien à signaler de la mécanique logée entre les deux roues avant non plus.

Quant à la conduite en générale, disons seulement que le Grand Wagoneer L se conduit comme les autres gros utilitaires de son groupe. Il est lourd, il est stable sur l’autoroute et il demande à son conducteur de toujours garder en mémoire qu’il doit calculer ses distances de freinage.

Économie de carburant : 6/10

Le changement de la garde sous le capot est également une stratégie pour réduire la soif du mastodonte. Le bloc 6-cylindres est en effet moins gourmand (14,3 L/100 km en moyenne pour le bloc Huriccane contre 16 L/100 km pour le V8 HEMI), mais ça ne veut pas dire qu’il en fait autant que le 6-cylindres en ligne turbodiesel de GM par exemple. Pour ma part, ma moyenne obtenue après quelques jours de conduite hivernale s’est arrêtée à 15,4 L/100 km, un résultat que j’attribue à ma conduite reposée sur l’autoroute.

Caractéristiques : 9/10

Le niveau Series III est le plus élevé au sein de la gamme Wagoneer. La seule option plus onéreuse est la livrée Series III Obsidian à l’allure assombrie. C’est donc de dire que le niveau d’équipement est à son comble. En plus des jantes de 22 pouces, des sièges avant (chauffants, ventilés et avec fonction de massage), de la chaîne audio haut de gamme McIntosh à 23 haut-parleurs, sans oublier la bagatelle de dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite, le Grand Wagoneer L Series III se positionne comme un rival des Cadillac Escalade et Lincoln Navigator. N’oublions pas la suspension pneumatique, les sept écrans numériques à l’intérieur, la sellerie de cuir Palermo, le volant chauffant et même une caméra intérieure pour surveiller la marmaille pendant le trajet.

Valeur : 6/10

Avec sa longueur bonifiée et sa mécanique plus moderne, le Jeep Grand Wagoneer L 2024 est clairement l’un des plus séduisants de cette sous-gamme Wagoneer. Le seul hic, c’est qu’il commande un prix très salé de 130 495 $ avant même de cocher une seule option. Face au représentant de Lincoln, le Jeep le plus long livre la marchandise, mais devant le Cadillac Escalade, le Grand Wagoneer L est moins onéreux.

Conclusion

Pendant que la réorganisation électrique s’établit peu à peu chez Jeep avec le VUS 4xe, mais également les deux premiers véhicules 100 % électriques, dont le Wagoneer S, le constructeur a beau jeu d’engranger les marges de profits avec ses véhicules thermiques. Et comme il y a encore un public pour ce genre de VUS ultra cossu capable de remorquer des masses importantes, le Jeep Grand Wagoneer L mérite d’être considéré par les acheteurs concernés. Espérons seulement que le nouveau moteur sera fiable, car au moment d’écrire ces lignes, il est trop tôt pour le recommander.

Vincent Aubé

Vincent Aubé

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Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.

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