Avis d'expert

Lamborghini Urus 2019 : essai routier

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    6/10
  • PUISSANCE
    10/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    9/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    5/10
  • VALEUR
    7/10

Le Lamborghini Urus, malgré son prix exorbitant, sera d’ici quelques années le modèle Lambo le plus répandu sur le globe. À lui seul, le premier utilitaire du constructeur de Sant’Agata depuis le LM002 des années 80, occupe déjà la moitié des ventes enregistrées par Lamborghini depuis un an.

L’industrie automobile au grand complet est de plus en plus utilitaire, les consommateurs veulent des utilitaires (et en redemandent) et les ventes d’utilitaires fracassent les records. Bref, Lamborghini n’avait pas le choix : un véhicule utilitaire était devenu nécessaire. C’est cette première version du véhicule que j’ai pu essayer au début de l’été, l’instant de 24 heures, afin de voir si l’engouement autour de ce premier VUS moderne pour le constructeur italien en valait la peine.

Design : 8/10

À l’extérieur, il n’y a pas à dire, les arêtes découpées au couteau de la silhouette donnent déjà un bon indice de l’appartenance du véhicule à la famille Lamborghini. À voir les curieux qui me lancent leurs pouces en l’air, il semble que les amateurs soient déjà au courant de la disponibilité canadienne du Hot Rod italien haut sur pattes. D’ailleurs, pendant ce bref essai, j’ai moi-même croisé un autre Lamborghini Urus sur la route.

À l’avant, le bouclier est très agressif avec tout ce grillage, ces ailerons et ces blocs optiques. De profil, l’Urus ressemble à un VUS auquel on aurait coupé une partie du toit tellement il semble aplati. Cet effet est amplifié par les jantes optionnelles de 22 pouces, celles-ci qui sont enveloppées par des pneumatiques Pirelli P Zero Corsa, en plus de cette fenestration amincie vers l’arrière du VUS. Finalement, la portion arrière intègre tant bien que mal ces feux de position inspirés des autres bolides de la marque, par-dessus ce diffuseur et ces quatre tuyaux d’échappement peints en noir pour l’occasion.

Sécurité : 8/10

Au-delà du rouage intégral et des performances ahurissantes de l’Urus, les dispositifs de sécurité sont très nombreux. Des phares intelligents à l’assistance au stationnement sans oublier le régulateur de vitesse intelligent et le système PreCognition (précollision), le Lamborghini Urus n’est pas dépourvu. L’affichage tête haute, l’assistance en virage et la détection des piétons font également partie des systèmes intégrés. Il est toutefois décevant de constater qu’il faille commander l’ensemble ADAS en option pour profiter de tous les autres dispositifs de sécurité. Mais bon, le consommateur qui a les moyens de se payer un tel véhicule a probablement les moyens de cocher toutes les options de sécurité disponibles, n’est-ce pas?

Habitabilité : 7/10

Bien qu’il prenne la forme d’un VUS coupé, le Lamborghini Urus est relativement accueillant au niveau du volume intérieur. Basé sur la plateforme MLB Evo du groupe Volkswagen, l’Urus s’apparente au Porsche Cayenne ou même au Bentley Bentayga derrière la deuxième rangée de sièges. Avec 616 litres disponibles lorsque la banquette est en place et 1596 litres lorsque celle-ci est repliée vers l’avant, le plus utilitaire des Lamborghini prouve qu’il peut dépanner à l’occasion. J’ai d’ailleurs bien aimé ce plateau en plastique dans le coffre, un détail qui pourrait s’avérer utile lors d’une visite à la quincaillerie.

Convivialité : 8/10

Le gros Lamborghini est-il un véhicule facile à vivre au quotidien? Je ne parle pas ici des 641 chevaux du moteur V8 biturbo ou de la tenue de route incroyable, mais bien des fonctions du quotidien à l’intérieur. Bien entendu, pour démarrer la bête, il faut lever ce levier rouge pour avoir accès au bouton démarreur. De plus, ne cherchez pas le « D » de la boîte de vitesses, il n’est tout simplement pas là. Pour faire avancer le véhicule, il faut tirer sur la palette de droite derrière le volant. Quant aux manœuvres à reculons et pour immobiliser le véhicule, je trouve que les commandes « P » et « R » sont un peu trop petites à mon goût. De plus, ce deuxième écran tactile qui s’occupe des commandes de la ventilation notamment est un autre exemple de gadget qui oblige le conducteur à quitter la route des yeux. Quant au reste, le Lamborghini Urus est facile à vivre.

Confort : 8/10

Ici, tout dépend du mode de conduite choisi. La suspension pneumatique peut, à elle seule, transformer le niveau de confort de manière drastique. En mode Corsa, la mécanique est non seulement explosive dans ses réactions, mais la suspension est rigide pour une tenue de route optimale. En mode Strada par contre, c’est beaucoup plus doux, idem pour la mécanique moins pointue et la direction qui est plus légère. Je dois tout de même mentionner que les jantes de 22 pouces n’aident pas beaucoup sur les routes bosselées du Québec.

Agrément de conduite : 9/10

Évidemment, le plaisir de conduite est l’élément central du Lamborghini Urus. La direction est lourde et précise, le freinage assuré par les plus gros disques en carbone-céramique de l’industrie est impressionnant, tandis que les accélérations sont foudroyantes. Certains diront que la sonorité du V8 n’est pas aussi féerique que celles du V12 de l’Aventador S ou du V10 de l’Huracan Evo. À ce niveau, ils ont raison, mais à sa manière, le gros VUS italien est capable d’attirer l’attention simplement par la symphonie que ses pots d’échappement dégagent.

Puissance : 10/10

Le Jeep Grand Cherokee Trackhawk détient peut-être le record pour la puissance de son V8 suralimenté, mais le groupe motopropulseur retravaillé par les ingénieurs Lamborghini livre quand même 641 chevaux et un couple tout aussi impressionnant de 627 lb-pi. Ai-je besoin de vous dire que la limite permise de 100 km/h est atteinte en moins de temps nécessaire pour prononcer adéquatement « Lamborghini Urus ». En fait, en mode Corsa, le Lamborghini Urus effraye même l’auteur de ses lignes. Disons que l’Urus est davantage à sa place sur un circuit fermé que sur l’autoroute où il doit partager la route avec d’autres automobilistes.

Économie de carburant : 5/10

À cause de son agrément de conduite, le Lamborghini Urus ne doit absolument pas être acheté dans le but de sauver à la pompe. Selon l’EnerGuide, la consommation moyenne du VUS italien est de 16,9 L/100 km, dans des conditions optimales. Avec moins de retenue, disons seulement que la moyenne grimpe rapidement au-delà des 20 litres aux 100 km.

Caractéristiques : 6/10

Le constructeur Lamborghini a beau jeu de charger des sommes extravagantes pour les multiples options disponibles. D’emblée, l’Urus vient avec une longue liste d’équipements, mais lorsqu’est venu le temps de l’habiller selon ses goûts, les possibilités sont innombrables à l’image d’un véhicule exotique! Et il n’y a rien de mal là-dedans, surtout pour la personnalisation de ce dernier. Je trouve tout de même dommage que le consommateur doive débourser 886 $ pour un pneu de secours de 21 pouces ou 1 518 $ pour avoir des étriers rouges et les exemples ne manquent pas. Mais bon, c’est la réalité des véhicules de prestige.

Valeur : 7/10

Il est difficile de parler de valeur dans ce cas-ci. À un prix de départ de 232 000 $, le Lamborghini Urus n’est vraiment pas un VUS comme les autres. D’ailleurs, avec les options ajoutées, le prix final du modèle essayé était de 277 152 $, avant les frais de préparation et les taxes bien entendu. Le constructeur a tout de même affirmé plus tôt en 2019 qu’il avait l’intention de limiter la production à l’échelle, et ce, même si l’Urus est en forte demande depuis sa mise en service. La bonne nouvelle dans cette limitation mondiale, c’est que la valeur de l’Urus devrait en théorie demeurer assez élevée, étant donnée sa rareté sur le marché. Mais face aux deux autres Lamborghini, l’Urus risque probablement d’être moins recherché par les collectionneurs d’ici quelques années.

Conclusion

Malgré toute la folie qui entoure le nom Lamborghini, je n’ai d’autre choix que de considérer l’Urus comme le plus réservé des véhicules du constructeur. Plus confortable que l’Huracan Evo et l’Aventador S, le VUS est également moins extravagant à l’extérieur. Et c’est assurément ce qui explique tout l’engouement autour du modèle. La division italienne est déjà vouée à un retentissant succès avec ce VUS ultraperformant.

Caractéristiques
Cylindrée 4,0L
Nb. de cylindres V8
Puissance 650 ch
Couple 627 lb-pi
Consommation de carburant 19,2/14,1/16,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 616 L
Modèle à l'essai Lamborghini Urus 2019
Prix de base 232 000 $
Taxe climatiseur 100 $ + 4 000 $
Frais transport et préparation n/d
Prix tel qu’essayé