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Choisir sa première voiture d’occasion : par où commencer?

Vous cherchez votre première voiture? Et elle sera d’occasion, question de respecter votre embryonnaire patrimoine financier? Ça tombe bien, vous êtes sur autoHEBDO.net, le plus important site d’annonces auto au Canada. Au moment d’écrire ces lignes, nous avons 416 687 véhicules usagés annoncés sur nos pages. Pour quelqu’un qui n’a jamais eu sa propre voiture, on avoue, l’ampleur de l’offre est intimidante.

Comme en immobilier, il est primordial de se fixer un budget – et de s’y scotcher – question d’éviter des montagnes russes émotionnelles.

Pour combattre le vertige de l’indécision, rien de tel qu’établir un plan de travail, surtout quand on ne sait pas par où commencer! Les étapes ci-dessous vont vous aider à vous guider vers l’élue de votre espace de stationnement, et elles ont été mises à l’épreuve par ma progéniture, qui vient de passer à l’acte. Vous êtes prêt? On y va!

Se fixer un budget

L’achat d’une automobile est la seconde plus importante dépense qu’on fait dans une vie, après l’achat d’un chez-soi. Comme en immobilier, il est primordial de se fixer un budget – et de s’y scotcher – question d’éviter des montagnes russes émotionnelles. Vous seul connaissez vos capacités financières, mais sachez qu’en utilisant les filtres de prix sur les moteurs de recherche de sites tels autoHEBDO.net, vous évitez de lorgner les « belles » situées à un niveau d’endettement supérieur à vos capacités.

Surtout, n’oubliez pas que tout véhicule usagé, aussi nickel qu’il soit, nécessitera inévitablement une mise à niveau, que ce soit au niveau du remplacement de pièces d’usure courante (pneus, freins, amortisseurs, rotules, etc.) ou encore de l’esthétique (rayures à polir, rouille à traiter, enjoliveur à remplacer…). Soyez prêts à y consacrer 1 000 $ à court terme, tout en prévoyant annuellement un bon 500 $ d’entretien. En établissant votre budget, ajoutez donc une telle contingence et tenez compte des frais d’immatriculation, des taxes de vente et de l’assurance.

N’oubliez pas toutefois que tout se négocie. Comme en immobilier, la perle se trouve peut-être tout juste au-delà de votre plafond budgétaire. Gardez en tête que si la mention « prix ferme » est absente d’une petite annonce, le vendeur s’attend à voir son prix négocié. Aussi, règle générale, les véhicules d’environ cinq ans d’âge offrent le compromis idéal entre dépréciation et usure, ce qui en fait de bons candidats.

Établir ses besoins

Alors ça y est, on a fixé un plafond. Mais par où commencer? Établissez d’abord vos besoins essentiels. Voyagez-vous généralement seul, ou avec des passagers? Avez-vous vraiment besoin d’une grande berline si vous n’utilisez jamais la banquette arrière? Ou d’un VUS si vous ne quittez jamais la ville? Le coffre va-t-il contenir votre sac à main, ou vos trouvailles hebdomadaires des ventes-débarras? Avez-vous des bambins à installer dans des sièges pour enfants? Avez-vous amplement d’espace de stationnement, ou au contraire, devez-vous en dénicher un quelque part dans le quartier?

Généralement, les compactes cochent la case du choix logique, alliant tout ce qu’il faut d’espace, de confort, de performance, d’économie et de convivialité sans verser dans l’excès. À moins de devoir loger une famille de cinq, évidemment. C’est aussi le segment de marché le plus populaire au Canada; l’offre est donc ample, mais la valeur résiduelle est élevée. On peut se surprendre à trouver des intermédiaires, moins désirées, à des prix de petites voitures.

Mon aînée a ciblé les sous-compactes, une catégorie qui convient amplement à ses besoins, tout en limitant l’empreinte au sol chez papa et maman. Dans le neuf, les sous-compactes cèdent des parts de marché aux compactes, souvent vendues au même prix. Leur cote d’amour au Québec demeure toutefois très élevée, d’où une demande plus forte dans l’usagé récent que dans l’inventaire neuf, ce qui pousse évidement les prix à la hausse. Comme première voiture, une sous-compacte offre la simplicité volontaire, avec moins d’accessoires fragiles et de toutes petites pièces à remplacer. De concert avec leur faible appétit en hydrocarbures, les sous-compactes sont avantageuses pour le budget récurrent, à défaut d’être une aubaine à l’achat.

Désirs et réalités

Votre vélo a deux pédales, mais votre auto en aura combien, elle? Voilà la question à 2 000 $. Les boîtes manuelles ont fait les beaux jours des petites voitures jusqu’au milieu de la décennie. Depuis, la demande s’effondre. La nouvelle génération de conducteurs, dont vous faites peut-être partie, préfère de loin les boîtes automatiques. Il en résulte que les voitures à boîte manuelle se revendent de 1 500 à 2 000 $ de moins que leur équivalent à trois pédales.

Si choisir vos rapports de boîte vous-même ne vous rebiffe pas, sachez qu’il y a des aubaines à faire. Vous trouverez par exemple pour un même modèle de voiture une version manuelle dotée du toit ouvrant et de tout le confort moderne au prix d’une unité automatique dénudée avec glaces à manivelles.

Des glaces à quoi? Et oui, quand on considère des sous-compactes de cinq ans d’âge, on perd les accessoires modernes auxquels on s’est habitués, comme la caméra de recul, la connexion Bluetooth pour téléphone et les accessoires électriques, voire la climatisation. À vous d’établir ce qui est indispensable à votre quotidien, mais vous aurez retenu que les prix demandés grimpent si, comme ma fille, on est allergique aux pédales d’embrayage.

Un principe à ne pas oublier quand on s’attarde aux « garnitures » : une voiture neuve est un produit de consommation qu’on acquiert « sur mesure », sans tracas d’inventaire. Par contre, un véhicule d’occasion est unique, et la condition d’un modèle plus basique peut primer sur l’attrait d’un modèle mieux garni, mais ayant eu des carences d’entretien. Pour la même raison, on doit parfois faire des compromis pour la couleur.

Filtrer ses recherches

Maintenant qu’on a une bonne idée de son budget, de ses besoins et désirs, vu l’abondance de l’offre, il est utile de réduire le nombre potentiel de candidates. Si certaines marques vous rebiffent, ou encore si vous désirez vous limiter aux marques vendues et entretenues par les concessionnaires de votre patelin, rien de plus facile : autoHEBDO.net permet de filtrer les résultats par marques, et même par modèle. Vous pouvez également trier vos recherches par type de transmission, nombre de portières, kilométrage, gamme de prix… Tous ces paramètres permettent de vous bâtir une recherche personnalisée à votre image.

N’oubliez pas également de filtrer le périmètre de recherche. On peut être prêt à parcourir de grandes distances pour dénicher un rare véhicule de collection, mais quand on souhaite comparer des véhicules de tous les jours, il est très utile de limiter son rayon d’action. Comme en immobilier, quand une candidate est retenue, on peut vouloir la visiter plus d’une fois, et il faut songer au lieu d’une éventuelle inspection mécanique et à la visite au bureau d’immatriculation. Vos journées passeront vite si la belle est à 100 km de votre domicile!

Recommandables … ou pas?

Le marché du véhicule d’occasion dispose d’un remarquable outil de nivellement : la dépréciation. Les chroniqueurs automobiles – qui font évidemment dans le neuf – peuvent prendre en grippe certains modèles en raison de leur piètre rapport prix / valeur. Une fois arrivés sur le marché de l’occasion, ces véhicules voient la chose rectifiée alors que la dépréciation les rend plus compétitifs. C’est particulièrement vrai pour les marques nord-américaines, les véhicules de luxe ou les produits de niche, par exemple certaines petites européennes.

À l’opposé, les reines des « Top-3 » affichent souvent des prix trop élevés sur le marché de l’occasion pour des unités ayant un kilométrage très élevé et de nombreuses éraflures. La voiture a beau être fiable, à plus de 200 000 km, la mécanique aura de l’usure et vous aurez à remplacer un nombre élevé de pièces. Ce sont d’ailleurs les produits d’une certaine marque japonaise de fort belle réputation que je vois le plus souvent en panne sur l’accotement, capot levé… La fiabilité n’efface pas l’usure du temps et des grands kilométrages! Ces nipponnes restent évidemment hautement recommandables, mais vous aurez compris qu’entre une italienne sans hiver ayant appartenu à des retraités et une asiatique qui a livré du poulet BBQ pendant huit ans dans la jungle urbaine, le meilleur choix ne suit pas nécessairement les recommandations initiales des chroniqueurs! Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. La morale : ouvrez vos yeux à un peu de diversité et vous pourrez trouver une perle au prix du toc.

Évitez les pièges à dollars

Vous verrez peut-être quelques voitures de luxe se pointer le bout du capot dans vos recherches en ligne, à des prix inattendus. Vous vous direz alors sûrement : « Et si je…? » Dites-vous que si une voiture dont le prix de détail flirtait avec les six chiffres il y a dix ans apparaît aujourd’hui dans vos recherches à quatre chiffres, il y a une raison. Les technologies embarquées dans ces véhicules gonflent de façon importante le coût de l’entretien et des réparations, d’où leur forte dépréciation. Suspensions pneumatiques, amortisseurs paramétrables, phares au xénon et accessoires motorisés – tous ces gadgets, fort jolis quand neufs et sous garantie, coûtent la peau des fesses à réparer quand ils font des siennes, et comme parfois c’est inévitable pour garder le véhicule en fonction, il faut passer à la caisse.

Bien entendu, le rêve accessible est permis, mais il faut ajuster son budget de contingences en conséquence et faire des recherches plus pointues sur les points faibles du véhicule convoité et, surtout, le faire inspecter par un technicien disposant des qualifications et du matériel appropriés.

Le même principe s’applique aux véhicules de tous les jours. La dernière décennie a vu par exemple de grandes évolutions au niveau des transmissions automatiques, et certaines peuvent demander des entretiens plus onéreux que d’autres, ou s’avérer plus fragiles à l’usage. On pense ici aux boîtes à double embrayage, ou encore à celles à variation continue. Consultez le dossier de service du véhicule et le carnet d’entretien recommandé du manufacturier pour voir si le vendeur ne vous refile pas un service à 500 $ en différé.

Partir en chasse

On a enfin quelques candidates en vue, c’est le temps de prendre la route! Mais laquelle, au fait? Avant d’arriver à vos rendez-vous, planifiez le parcours de votre essai routier afin d’essayer le véhicule sous diverses conditions, allant des rues locales à l’autoroute. Si possible, choisissez des environnements familiers, ce afin de vous concentrer sur le véhicule pendant l’essai et non sur la route à suivre. Autant que possible, essayez deux copies d’un même modèle la même journée, question de noter les écarts qui sont dus à la condition des voitures et non à leur conception même.

Un vendeur privé vous refuse un essai sous prétexte que l’auto n’est pas immatriculée? Méfiez-vous, il peut s’agir d’un faux vendeur particulier, c’est-à-dire un commerçant qui cherche à larguer un actif qui l’encombre en tentant de le vendre depuis son domicile, et sans laisser la chance à l’acheteur de le faire inspecter. En cas de doute, demandez à voir le certificat d’immatriculation et assurez-vous qu’il est valide. Mieux, passez au candidat suivant.

Cette partie de chasse aidera également à cibler vos options; la belle est peut-être parfaite sur papier, mais il est possible que vous n’arriviez pas à vous sentir confortable à son volant. Pour les modèles qui existent toujours dans le neuf, les salons de l’auto sont idéaux à cette fin, car vous pouvez marcher d’une voiture à l’autre pour voir si, statiquement, vous trouvez chaussure à votre pied.

Préparez-vous donc à ce que la voiture de vos rêves vous déçoive pendant l’essai routier, comme c’est arrivé avec le coup de cœur de ma fille. C’est donc lors de cette étape que vous pourrez cerner avec plus de précision la voiture même qui vous convient, celle qui coche toutes les cases comme on dit souvent.

Lois, règlements et taxes

Eh oui, nos gouvernements sont aux aguets. Contrairement à l’ensemble des biens de consommation usagés transigés entre particuliers, vous aurez inévitablement à payer de la taxe de vente sur un véhicule d’occasion. Au Québec, pour une transaction entre de simples individus, c’est lors du transfert de propriété à la Société d’Assurance Automobile du Québec (SAAQ) que vous paierez la taxe de vente de 9,975 % sur le prix convenu. Si vous achetez d’un marchand, peu importe qu’il s’agisse d’un concessionnaire ou d’un commerçant indépendant, vous aurez à payer la TPS de 5 % en sus de la taxe de vente provinciale.

Indépendamment du type de vendeur, les garanties du manufacturier qui sont toujours en vigueur sont transférables à l’acheteur; toutefois, seul un marchand se voit obligé d’appliquer la garantie de bon fonctionnement et la garantie légale. Avec la popularité des locations à moyen terme, les concessionnaires héritent également d’un vaste parc d’automobiles récentes, offrant beaucoup de choix et de variété sous un même toit, mais souvent à des prix un peu plus élevés.

Pendant votre essai routier, on vous recommande fortement de prendre des photos du véhicule, de ses atouts comme de ses petits défauts, pour vous aider à comparer en fin de journée les candidats en lice. Prenez également en photo la plaque signalétique du véhicule, qui se trouve généralement dans le cadre de la portière du conducteur. Vous y retrouverez le numéro de série, identifiant unique à chaque voiture. Il vous permettra non seulement de vérifier le statut des rappels sur le site internet du manufacturier, mais aussi, pour les résidents du Québec, de vérifier si le véhicule est libre de dettes sur le Registre des Droits Personnels et Réels Mobiliers (www.rdprm.gouv.qc.ca). Pour des frais de 3 $ par numéro de série, vous pourrez vous éviter une saisie du véhicule postachat en cas de défaut de paiement de dette du vendeur.

Ça y est, j’ai trouvé! Et maintenant?

Vous avez trouvé? Félicitations! Maintenant, on vous dit deux mots : inspection mécanique. Votre propre inspection visuelle de la candidate retenue permet de déceler une usure anormale des pneus, des glaces fissurées, une peinture abîmée ou des indices d’accrochages passés. L’essai routier peut également faire ressortir des bruits anormaux. Reste que c’est votre garagiste qui pourra pousser l’analyse plus loin pendant une inspection rigoureuse qui vous coûtera entre 100 et 200 $.

Les marchands procèdent souvent à leur propre inspection, mais la qualité est alors très variable, comme ma progéniture a pu le remarquer, alors qu’une compacte présentée comme ayant des pneus « neufs à 80 % » avait pourtant huit pneumatiques usés jusqu’aux barres témoin… Restez vigilants, et vous êtes en droit de faire inspecter l’auto où vous le voulez.

Il vous restera à conclure le prix final avec le vendeur et de passer avec lui au bureau d’immatriculation. N’oubliez pas au préalable d’ouvrir un dossier avec votre assureur!

Bonne route!