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Coupe Nissan Micra : l’essai en piste

Mont-Tremblant, QC – Le constructeur Nissan a joué d’audace en proposant sa petite Micra exclusivement sur le marché canadien, nos voisins américains ayant boudé le modèle jusqu’ici. Peu importe les raisons qui expliquent ce fait d’armes, la petite citadine a fait couler beaucoup d’encre depuis que le prix du modèle de base – 9 998$ – a été dévoilé au Salon de l’Auto de Toronto en février 2014.

Ironiquement, c’est à ce moment que l’idée d’utiliser la Micra comme véhicule pour une série de course automobile monotype a été lancée. Le concept ruminait dans la tête d’un de nos collègues journalistes, Jacques Deshaies, depuis un bon moment déjà, mais il n’avait jamais réussi à trouver la bonne recette pour arriver à proposer ce qu’il avait en tête.

On connaît déjà la suite, Nissan Canada ayant embarqué dans l’aventure quelques minutes seulement après la première conversation. Il faut dire qu’une série monotype est une excellente manière de promouvoir un produit, surtout au Québec où la course automobile est suivie étroitement par les passionnés. Ajoutez à cela le fait que les petites sous-compactes ont la cote chez nous et vous obtenez une combinaison qui ne peut que réussir.

La division canadienne avait convié quelques membres de la presse locale à un essai exclusif de l’une de ces Micra spécialement préparées pour ce championnat 2015.

Sur route

Mais avant de nous élancer sur le Circuit du Mont-Tremblant pour essayer le bolide officiel de la série, Nissan avait logiquement organisé un trajet relativement sinueux dans les Laurentides afin que nous puissions redécouvrir la Micra S qui sert de base à cette version de course.

D’entrée de jeu, le caractère hyper économique de la petite voiture ressort. Non seulement faut-il accéder à la cabine à l’aide d’une clé traditionnelle, mais en plus, il faut composer avec les sièges recouverts de tissu bon marché, ceux-ci offrant également une assise trop courte pour le commun des mortels. Le volant en plastique ne comporte aucun bouton, car il n’y a ni régulateur de vitesse, ni même de climatisation. Tout ce qu’il y a, c’est une planche de bord empruntée à la Versa Note et quatre places. Quant au coffre, nous avons pu y loger deux sacs à dos et deux valises de cabine, ce qui n’est pas si mal.

Remarquez, l’essentiel de cette prise en main était de se remémorer les capacités de la petite voiture sur la route. Pour la majorité de cette promenade, la route était détrempée, ce qui réduisait quelque peu l’adhérence. Chaussée de pneumatiques étroites, la Micra n’offre pas la même assurance qu’un coupé 370Z, ça va de soi, mais je dois l’avouer, elle a étonné pour sa neutralité en virage, même à vive allure. Bon d’accord, son freinage n’a rien de puissant tandis que sa suspension ajoute beaucoup de roulis à l’équation, mais la voiture n’est pas très lourde, ce qui explique cette agilité. Bien entendu, avec 109 chevaux sous le pied droit, la Micra est loin d’être une foudre de guerre, mais bon, cette boîte manuelle à cinq rapports permet d’extirper le plein potentiel de la mécanique.

La position de conduite n’est pas optimale, la direction manque de précision, tout comme le levier de vitesse d’ailleurs, mais au final, cette version dénudée au possible s’avère une agréable surprise pour le prix demandé.

En piste

À l’exception des autocollants, des pneumatiques Pirelli et des jantes Fast exclusives, que propose cette Micra modifiée pour la course par rapport à celle que vous pouvez acheter au coin de la rue? Il faut tout de même justifier ce prix de 19 998$, n’est-ce pas?

Eh bien, le principal ajout se situe au niveau de la suspension ajustable, une gracieuseté de la division Nismo, tandis que les garnitures de frein à disque à l’avant sont conçues pour résister à une conduite intensive. Sachez que les tambours de l’essieu arrière demeurent en place. L’autre modification digne de mention concerne l’échappement de la voiture qui se fait moins restrictif, ce qui rend le pilotage plus musical.

Pour ce qui est du reste, la Micra reçoit un siège de course, un harnais à cinq points, un filet de sécurité pour le pilote, une cage complète, un extincteur de feu, un volant OMP ainsi que des crochets de remorquage avant et arrière.

Pour notre périple sur la piste, Nissan avait boulonné des sièges auxiliaires afin que des instructeurs qualifiés puissent nous aider à travers cette expérience en piste. C’est Martin Roy qui a hérité du mandat de me conseiller en piste.

Malgré ces pneumatiques de pluie Pirelli, les instructeurs ont insisté sur le fait que celles-ci nécessitaient un certain temps avant de monter en température, ce qui pouvait occasionner des dérapages à certains endroits. Malgré une certaine retenue de ma part, la Micra a effectivement surviré à la première occasion, mais avec un peu de chance et un dosage approprié de la pédale de droite, j’ai pu sauver les meubles et continuer sans sortie de piste.

Bien entendu, la nouvelle suspension est une bénédiction pour le comportement de la voiture dans les courbes. Toutefois, il y a encore du roulis; il faut donc faire attention au début! L’autre point qui transforme cette puce en quelque chose de résolument plus agressif, ce sont ces garnitures de frein qui mordent littéralement les disques au bout des deux lignes droites du CMT. Du reste, la voiture est similaire à la Micra S, la mécanique étant heureusement plus expressive qu’à l’origine grâce à l’échappement modifié, mais en ce qui a trait au moteur, rien n’a été changé, idem pour la boîte de transmission.

Le résultat final est la preuve qu’une petite voiture aux origines modestes peut être transformée en quelque chose de plus épicé. En fait, ce bref essai confirme qu’il est possible d’améliorer la Nissan Micra, même celle qui est vendue dans un concessionnaire près de chez vous.

Pour en savoir plus sur la série, consultez le http://www.nissan.ca/micra-cup/fr/