Avis d'expert

Ford Bronco 2021 : essai routier

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    9/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    5/10
  • VALEUR
    7/10

Bowmanville, Ont. – Voici assurément l’un des lancements automobiles les plus attendus des cinq dernières années. Depuis que Ford a confirmé qu’il planchait sur le retour du mythique Bronco, les amateurs du célèbre modèle n’en peuvent plus d’attendre. Après les innombrables délais causés par une certaine pandémie et ceux reliés à l’approvisionnement en composantes de toute sorte, sans oublier les troubles de jeunesse reliés à la qualité du toit notamment, le voici enfin ce Ford Bronco 2021!

L’aile canadienne du constructeur avait invité quelques journalistes automobiles à découvrir l’instant de quelques heures ce dont est capable le nouveau rival avoué du Jeep Wrangler. Vu l’importance de ce modèle chez nous, il fallait absolument parcourir les 470 km entre la métropole québécoise et cette banlieue de Toronto où on retrouve le plus beau circuit fermé de la province voisine, le Canadian Tire Motorsport Park (CTMP).

Voici ce que j’ai retenu de ce premier – et trop court – contact avec le nouvel enfant terrible de Ford.

Design : 9.5/10

Il est très rare d’attribuer une note aussi élevée à un véhicule. D’habitude, ce type de pointage s’applique à une sportive aux lignes sensuelles, pas un 4x4 équipé de pneus tout terrain! Mais bon, regardez-le : ne le trouvez-vous pas génial ce Bronco Badlands 2021?

Dans sa livrée la plus équipée pour la conduite hors route – l’écusson Badlands qui partage ce titre avec l’ensemble Wildtrak conçu pour une conduite haute vitesse en terrain accidenté –, le Bronco est particulièrement réussi avec son ensemble optionnel Sasquatch qui vient avec des jantes de 17 pouces avec verrou de talon et des pneus Goodyear de 35 pouces de diamètre. Ces semelles plus larges viennent également avec des contours d’ailes élargies pour l’occasion.

Le bouclier rappelle le Bronco de 1966 avec son grillage à la sauce rétro, tout comme les feux de position arrière « à la verticale ». À lui seul, l’ensemble optionnel d’une valeur de 4 500 $ confère au 4x4 un look d’enfer. Et à l’instar du 4x4 de Jeep, les possibilités de personnalisation du Bronco sont exponentielles, le constructeur qui offre déjà plusieurs accessoires pour rehausser le côté aventurier du véhicule.

Sécurité : 9/10

Malgré ses airs de 4x4 robuste au possible, le Bronco profite de plusieurs dispositifs de sécurité, à condition d’opter pour le groupe optionnel le plus dispendieux, soit le groupe de Luxe (5 500 $). Ce dernier ajoute le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide à la direction lors de manœuvres d’évitement. Toutefois, il bénéficie également de tous les équipements du groupe Haut de gamme qui vient avec la caméra 360 degrés, le sonar de marche avant, tandis que le groupe Intermédiaire a déjà le système SYNC 4, sans oublier le système Co-Pilot 360 (assistance précollision avec freinage d’urgence automatique, le système d’information sur les angles morts avec alerte de trafic transversal, le système de maintien de voie, les feux de route automatiques et la caméra de recul avec lignes de guidage). Autrement dit, selon le groupe optionnel choisi, il est possible d’avoir toute la sécurité disponible… ou un peu moins!

Habitabilité : 6/10

Attardons-nous au Bronco 4 portes, soit celui qui nous a été confié et celui qui offre le plus d’espace intérieur. Je n’étonnerai personne en affirmant que le Bronco, comme son adversaire spirituel, ne remportera pas de prix pour son volume intérieur, surtout à l’arrière où les occupants ne veulent pas être assis derrière des passagers de grande taille. Disons seulement que l’espace est compté au niveau des jambes. Et pour l’espace réservé à la tête des occupants, c’est moins contigu, car avec l’un ou l’autre des toits (souple ou rigide), un adulte de taille moyenne ne se sentira pas écrasé par son véhicule.

Bon, c’est vrai que l’armature intérieure – nécessaire pour assurer une caisse rigide et rouler les cheveux au vent – peut gêner lorsqu’on se déplace dans le véhicule. Quant au coffre, il peut certainement transporter quelques objets encombrants, mais nous sommes loin de l’espace d’une minifourgonnette! En revanche, à l’avant, les occupants n’ont rien à craindre : il y a suffisamment d’espace pour parcourir des centaines de kilomètres sur ou loin de la route!

Convivialité : 8/10

Dans le cas qui nous concerne, le Bronco était équipé de l’écran optionnel de 12 pouces en plein centre de la planche de bord. Facile à utiliser, ce dernier est également très large, donc avec des menus plus gros, un plus lorsque vous voulez naviguer à travers l’univers digital de votre véhicule sur un chemin de gravier où la caisse sautille. Heureusement, les concepteurs du Bronco ne sont pas tombés dans le piège d’offrir toutes les fonctionnalités sur un seul écran tactile comme c’est le cas dans le Mustang Mach-E par exemple. Outre le volant multifonctions, l’écran d’informations derrière ce dernier, le reste de l’habitacle est celui d’un véhicule plus conventionnel avec des boutons pour la climatisation, un levier de vitesses et des porte-gobelets entre les deux occupants.

Confort : 7.5/10

Le Ford Bronco Badlands est l’équivalent du Jeep Wrangler Rubicon. Les deux sont équipés pour veiller tard; pour ne pas rester embourbés sur un chemin accidenté si vous préférez. Mais, à notre grande surprise, le dur à cuire de la gamme s’est montré plus « mou » que son rival américain. L’amortissement de la suspension – merci aux amortisseurs Bilstein – jumelé aux pneus de 35 pouces a vraiment rendu la conduite confortable. Les sièges sont également moelleux à la première rangée.

Toutefois, là où le Bronco est moins « confortable », c’est au chapitre de l’insonorisation. Sans surprise pour un tel véhicule, me direz-vous, mais bon, disons que l’absence de carrosserie par-dessus la tête des occupants contribue à cette connexion avec la nature. Il sera intéressant de surveiller l’évolution du dossier « toiture », Ford qui éprouve des difficultés avec la qualité de ses deux toits depuis l’arrivée du véhicule sur le marché. Et même si le véhicule montre un comportement plus douillet que celui d’un Rubicon, sachez tout de même que le Bronco se montre sautillant sur une surface bosselée abordée à près de 40 km/h. On parle tout de même d’un 4x4 robuste, pas d’une Ford Taurus!

Puissance : 8,5/10

Ici aussi, notre temps limité au volant a seulement permis d’essayer le Bronco équipé du moteur V6 EcoBoost de 2,7-litres de 330 chevaux (315 ch avec de l’essence ordinaire) et 415 lb-pi de couple. Franchement, le Bronco n’a pas besoin de plus! Reste maintenant à savoir quelle sera la puissance du modèle extrême sur lequel le constructeur planche depuis un certain temps.

Agrément de conduite : 8/10

Franchement, la mollesse de la suspension contribue à une conduite plus relaxante, mais la présence de ces pneus élargis fait en sorte que le Bronco se montre plus stable sur le bitume qu’un Jeep Wrangler Rubicon, et ce, malgré le fait que les deux véhicules peuvent être équipés de pneus d’une largeur de 315.

La direction est assez précise pour un véhicule aussi « mou » et le groupe motopropulseur est très bien adapté au 4x4, et même très expressif, le V6 EcoBoost qui chante sans trop de retenue à haut régime. Évidemment, c’est en situation hors route que le Bronco Badlands excelle. Les bosses du parcours aménagé aux alentours du circuit CMTP n’ont même pas fait broncher le véhicule utilitaire sport. Avec des différentiels qui peuvent être verrouillés aux deux essieux et même une fonction qui autorise la désactivation de la barre stabilisatrice avant, ce qui améliore encore plus la traction dans certaines situations plus corsées, le Bronco a ce qu’il faut pour se sortir du pétrin. L’aide à la direction en sentier, une exclusivité du véhicule, s’est avérée assez étonnante dans les virages très serrés, le dispositif qui freine carrément la roue arrière intérieure, ce qui a pour effet de faire déraper le véhicule quelque peu et ainsi, d’avoir un rayon de braquage plus petit. Le système nécessite une période d’adaptation, mais bon, ça peut dépanner à l’occasion!

Économie de carburant : 5/10

Un Jeep Wrangler a une consommation élevée lorsqu’il fait appel à son système 4x4 Lent et c’est la même histoire avec un Ford Bronco. Les chiffres de consommation officiels en ville sont de 14,0 L/100 km, et de 13,9 L/100 km sur route, avec une moyenne de 13,9 L/100 km. Il est bien difficile de calculer une moyenne de consommation après avoir franchi des obstacles boueux. Au mieux de mon parcours, l’ordinateur de bord affichait une consommation tout près des 16 L/100 km. En conduite normale, cette statistique devrait s’approcher des cotes officielles.

Caractéristiques : 9/10

Très bien équipé grâce aux groupes optionnels les plus généreux notamment, le Ford Bronco Badlands a bien paru. Non seulement l’équipement à bord était à la hauteur des attentes au niveau de la connectivité notamment, mais le 4x4 de Dearborn profitait aussi de tout le développement des dernières années en matière de conduite hors route. À mon avis, le groupe Sasquatch est incontournable pour quiconque veut s’aventurer dans un chemin difficile d’accès. Les pneus, la suspension et toute la quincaillerie bonifient les capacités du camion. En revanche, le Bronco devrait en principe montrer de belles choses sans ce groupe optionnel, mais il faudra attendre un essai prolongé pour découvrir si le modèle de base est une option taillée pour se débrouiller loin du bitume.

Valeur : 7/10

En ce moment, toute l’industrie automobile au grand complet est affectée par la crise des semi-conducteurs et même à cause de la pandémie. Les prix des véhicules sont en hausse et à peine négociables et il est clair que le Bronco se vendra au prix indiqué. À 72 639 $, ce Bronco Badlands 2021 propose sensiblement le même type d’équipement qu’un Jeep Wrangler Rubicon équipé du groupe Xtreme Recon. C’est donc le prix à payer pour un 4x4 à quatre portières capable de s’aventurer dans presque toutes les conditions. Eh oui, le montant exigé est franchement salé!

Conclusion

Ford a le beau jeu en ce moment. Son nouveau Bronco fait l’envie des amateurs, la disponibilité limitée de ce dernier fait en sorte que les prix sont élevés et ce premier contact confirme que le véhicule est bien conçu pour une utilisation sur et loin de la route. Mais, le Bronco souffre actuellement de troubles de jeunesse, notamment à cause du toit du véhicule, et ce, même si le lancement du véhicule a été retardé quelque peu. Ford, en revanche, se montre transparent et promet de réparer ces irrégularités. Lorsque celles-ci auront été révisées, le Ford Bronco aura le champ libre pour faire la lutte à son adversaire.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,7L
Nb. de cylindres V6
Puissance 330 ch (315 ch avec de l’essence ordinaire)
Couple 415 lb-pi (410 lb-pi avec de l’essence ordinaire)
Consommation de carburant 14,0 / 13,9 / 13,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 1 008 / 2 196 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Ford Bronco Badlands 4 portes 2021
Prix de base 56 494 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 900 $
Prix tel qu’essayé 74 589 $
Équipement en option
16 095 $ – Groupe Luxe, 5 500 $; Moteur V6 Ecoboost 2,7-litres, 2 000 $; Transmission automatique à 10 rapports, 1 750 $; Ensemble Sasquatch, 4 500 $; Toit rigide, 795 $; Sacs de rangement, 450 $; Tapis de sol, 200 $; Capacité remorquage, 650 $; Entrée sans clé, 250 $