Avis d'expert

BMW iX xDrive50 2022 : essai routier

8,4
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    9/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    9/10
  • CONFORT
    9/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

Le constructeur BMW multiplie les efforts en lien avec l’électrification de sa gamme de véhicules. BMW, un pionnier dans le créneau électrique luxueux avec l’exotique i8 lancée en 2015 et la citadine i3 apparue un an plus tôt. Ces deux modèles faisant désormais partie de l’histoire récente de la marque à l’hélice, BMW a, depuis quelques mois, relancé le débat avec deux modèles assurément mieux adaptés à la réalité d’un automobiliste nord-américain.

Après la berline-coupé i4 mise à l’épreuve plus tôt cet hiver, voici le plus utilitaire et plus singulier BMW iX 2022, un multisegment purement électrique qui, contrairement à sa consœur i4, adopte un style complètement hors de l’ordinaire. À côté de ce dernier, un Tesla Model X a l’air générique. Voici ce qui est ressorti de ce premier contact avec une livrée xDrive50, la plus puissante des deux versions « régulières » du véhicule, en attendant la surpuissante livrée iX M60 de 610 chevaux!

Design : 7/10

Le constructeur a décidé de frapper un grand coup avec l’iX. Au lieu d’y aller avec l’iX3, une version électrique du X3 connu de tous – et qui n’est pas destinée à une commercialisation nord-américaine pour l’instant –, BMW s’immisce plutôt dans une catégorie supérieure avec un véhicule entièrement nouveau, l’utilitaire qui repose sur une toute nouvelle plateforme dédiée aux futurs véhicules électriques de la marque. D’ailleurs, celle-ci servira de colonne vertébrale à plusieurs futurs VÉ du côté de BMW.

Pour mieux situer l’iX par rapport aux autres véhicules tatoués du X, sachez que l’utilitaire électrique est aussi long et large qu’un BMW X5, avec une hauteur plus proche de celle du X6. Côté design toutefois, les concepteurs sont partis d’une page blanche, l’iX qui, malgré quelques traits familiers avec le reste de la famille BMW, adopte un style complètement nouveau. Certains adorent comme l’ont souligné à quelques reprises les piétons croisés sur mon chemin, mais d’autres détestent l’audace de la division bavaroise. Le design de l’iX est effectivement un véhicule qui polarise les opinions.

Avec cette robe Rouge Aventurine métallisée III et ces détails de couleur bronze titanium, l’iX ne passe vraiment pas inaperçu, tandis que l’addition du groupe Sport transforme un peu plus l’apparence inhabituelle du véhicule avec ces gros polygones noir lustré à l’avant et ces détails similaires à l’arrière. Notez également la présence de ces jantes de 22 pouces, les sabots surdimensionnés qui remplissent plutôt bien les arches de roues musclées.

Sécurité : 9/10

Dans le cas qui nous intéresse, la voiture avait été équipée du Groupe Premium avancé qui ajoute l’assistant au stationnement professionnel, l’écran de visualisation du périmètre et l’affichage tête haute avec réalité augmentée, notamment. Heureusement, l’iX vient avec d’autres dispositifs de sécurité, comme le régulateur de vitesse intelligent, la surveillance des angles morts, l’aide à la conduite, l’assistance aux feux de route, l’alerte au trafic transversal arrière, la détection d’une collision avant avec freinage automatique, l’alerte de sortie de voie, la prévention de collision arrière.

Habitabilité : 8/10

Ici, les habitués des produits BMW risquent d’être dépaysés en prenant place à bord de l’utilitaire. Cette plateforme dédiée aux véhicules électriques libère beaucoup d’espace au centre du véhicule. La console centrale qui n’est pas connectée au tableau de bord laisse place à un plancher plat, idem pour la deuxième rangée où la banquette moelleuse à souhait paraît tout droit sortie d’un lounge d’hôtel de luxe avec sa sellerie capitonnée. Les passagers ont amplement d’espace pour les jambes ou la tête et l’accès est très facile, l’iX qui n’a rien à voir avec un 4x4 traditionnel surélevé. Notez également la présence de ce toit panoramique vitré format géant qui ajoute à la luminosité intérieure. Seul bémol au tableau : le coffre, bien que logeable, souffre de l’angle assez prononcé du hayon, ainsi que par ces parois très larges de part et d’autre de l’espace cargo.

Convivialité : 9/10

On a pu le voir dans les derniers jours, BMW qui semble vouloir imposer ce large écran incurvé à bord de tous ses nouveaux modèles. On aura cru pendant un petit moment que ce traitement serait réservé aux livrées électriques, mais non, ce vaste espace digital et flottant sera implanté dans d’autres modèles également. Bien entendu, le côté futuriste de l’iX fait de ce dernier un candidat idéal pour accueillir cette portion visuelle de la planche de bord, une planche qui ne vient absolument pas nuire à la visibilité devant le véhicule grâce à son design.

Comme c’est déjà le cas dans d’autres modèles électriques présents sur le marché, la console centrale regroupe plusieurs des commandes du quotidien, notamment cette grosse molette pour naviguer à travers les menus du système d’infodivertissement, mais également le cylindre de contrôle pour le volume de la chaîne audio. Notez également la présence de quelques touches additionnelles à retour haptique, comme ce bouton « My Modes » qui autorise la sélection des modes de conduite par exemple.

Finalement, l’iX étant un laboratoire technologique sur roues, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que la technologie de gestuelles du constructeur fait aussi partie de l’équipement du véhicule.

Confort : 9/10

Comme tout véhicule électrique, le poids de la batterie influence le comportement du véhicule sur la route et malgré la présence de ces jantes de 22 pouces, l’iX xDrive50 est aussi doux qu’une berline américaine des années 90, sans même perdre de l’agilité auquel on s’attend de la part d’un utilitaire BMW. Ici, la suspension adaptative accomplit un superbe boulot, mais n’oublions pas la mollesse des sièges qui contribuent à ce confort intérieur. Ah oui, on pourrait ajouter le système de massage pour les occupants de la première rangée, mais ces systèmes ne remplaceront jamais les mains savantes d’un massothérapeute. Quant au silence qui règne à bord de l’habitacle, propulsion électrique oblige, il n’est interrompu que par le frottement des pneus sur la chaussée ou par la sonorité Iconic Sounds imaginée par le compositeur de musique Hans Zimmer.

Puissance : 9/10

À l’instar de la livrée M50 de la berline i4, l’iX xDrive50 reçoit le même groupe motopropulseur à deux moteurs électriques et une puissance totale de 536 chevaux (!) et un couple encore plus astronomique de 589 lb-pi, les deux engins qui sont liés à une boîte de vitesses à un seul rapport. Honnêtement, je ne vois pas l’intérêt de la livrée M60, quoiqu’un essai pourra me convaincre du contraire.

Agrément de conduite : 8,5/10

La prise en main de l’iX commence tout d’abord par ce bouton-démarreur logé à même la console centrale, puis le conducteur n’a qu’à actionner le petit levier translucide pour prendre la route. Un deuxième coup vers soi met en branle le mode « B » responsable de la récupération d’énergie plus agressive au freinage. Il faut également s’habituer à la forme hexagonale du volant assez minimaliste pour un volant BMW. Comparé à la berline i4, l’iX fait plus dans la douceur de roulement et moins dans la tenue de route dynamique. N’allez pas croire un instant que l’utilitaire est flou dans son approche, mais il manque cette précision qu’on associe aux produits M ou même aux véhicules tatoués du petit « M ».

En revanche, et malgré le poids supérieur du véhicule (face à la berline i4), les accélérations ne nécessitent que quelques secondes pour atteindre une vitesse supralégale. Rendu à 120 km/h (et même bien au-delà de cette marque), l’iX xDrive50 se montre stable à souhait, le poids de la batterie qui garde le VUS rivé au bitume. Il faut toutefois se rappeler que ce poids important influence le freinage, un virage abordé avec trop de vivacité qui a tôt fait de me le rappeler.

Économie de carburant : 8,5/10

Il doit être agréable de conduire une voiture électrique en ces temps où le prix de l’essence flirte avec les deux dollars le litre. Et quand on y pense, ce multisegment iX – s’il était alimenté en essence – carburerait probablement au super, ce qui hausserait encore plus la facture. Autrement dit, ma semaine d’essai n’a pas coûté des sommes vertigineuses.

Parlons autonomie si vous le voulez bien, l’iX qui serait capable de parcourir 507 km avant de devoir s’arrêter pour faire le plein d’électrons. Pour ma part, le véhicule m’a été confié avec quelques kilomètres sous la barre des 500 avec une charge pleine. J’ai donc pu me promener pendant un bon moment avant d’avoir recours à une borne de recharge. Mon dernier arrêt avant de rapporter le véhicule s’est toutefois moins bien déroulé, la borne du Circuit Électrique qui refusait carrément de collaborer avec l’application sur mon appareil intelligent. Voilà un irritant sur lequel les distributeurs d’énergie devront travailler.

Mentionnons aussi que l’ÉnerGuide canadien estime une consommation de 24,4 kWh/100 km en mode combiné, une statistique que je n’ai pu reproduire (la mienne était de 28,4 kWh) à cause de toutes ces folles accélérations sur la voie rapide. Votre humble serviteur a également abusé du mode Sport, plus enivrant avec la sonorité particulière.

Caractéristiques : 9/10

L’iX xDrive50 est déjà bien nanti à sa sortie d’usine, mais avec quelques groupes d’options, le nouveau VUS électrique de la marque respire l’opulence avec ses touches cristallines et son cuir couleur Castanea. Avec les applications innombrables du système d’infodivertissement, l’affichage tête haute avec réalité augmentée, le système de massage, les sièges chauffants et ventilés, sans oublier toute la technologie sous la caisse, l’iX xDrive50 ne manque de rien ou presque!

Valeur : 8/10

À un prix de départ de 89 990 $, le BMW iX xDrive50 2022 ne prend pas trop de temps à surpasser le cap des 115 000 $ avec quelques options. Clairement, ce VÉ s’adresse à un public en moyens et, au risque de me répéter, l’engouement pour tout véhicule électrique en ce moment risque de cimenter la valeur de ce nouveau modèle à court terme, à condition qu’il n’y ait pas de pépin technique.

Conclusion

Le BMW iX xDrive50 2022 est une formidable machine susceptible d’attirer une clientèle qui aspire à quelque chose de différent. Le design, l’habitacle, la conduite sont tous dignes des meilleurs bolides électriques, tandis que l’expérience de conduite, malgré une mollesse avouée, appartient sans aucun doute à un véhicule tatoué de l’hélice. Sur une note personnelle, j’avoue avoir un faible pour cette berline i4 M50 essayée plus tôt cet hiver, la voiture qui s’approche beaucoup plus de ce que doit être une « béhème » électrique, mais l’iX a démontré de belles choses.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 400 kW
Nb. de cylindres n/d
Puissance 536 ch
Couple 586 lb-pi
Consommation de carburant 2,7 / 2,8 / 2,7 Le/100 km, 24,3 / 24,5 / 24,4 kWh/100 km ville/route/comb; 507 km autonomie
Volume de chargement 1 005 / 2 206 L sièges rabattus
Modèle à l'essai BMW iX xDrive50 2022
Prix de base 89 990 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 480 $
Prix tel qu’essayé 115 970 $
Équipement en option
23 400 $ – Groupe Premium amélioré, 9 900 $; Groupe Sport, 2 000 $; Jantes 22 pouces, 1 500 $; Finition Bronze Titanium, 500 $; Manette universelle, 300 $; Contrôles en verre dans la console en noyer, 850 $; Sièges ventilés, 900 $; Assistance de conduite Professionnelle, 2 000 $; Contrôle par les gestes, 250 $; Phares au laser, 1 500 $; Peinture Rouge Aventurine III, 1 450 $; Habitacle couleur Castenea, 2 250 $