Avis d'expert

Ford Bronco Badlands deux portes 2022 : essai routier

7,3
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    9/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    5/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    6/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    6/10
  • VALEUR
    7/10

Depuis quelques mois, il commence à faire sentir sa présence sur nos routes. Le Ford Bronco est exactement ce dont avait besoin Dearborn pour séduire cette clientèle attirée par l’aventure et la conduite hors route. En vérité, plusieurs de ses utilisateurs vont préférer les boulevards aux tracés escarpés de l’arrière-pays, mais n’empêche, le nouveau 4x4 de Ford est, avec le Jeep Wrangler et quelques autres camions, un véhicule capable d’en prendre lorsque la route n’est plus. Au-delà de ses incroyables capacités, ce VUS carré au possible est une icône qui doit également emprunter les chemins bitumés à l’occasion.

Voilà pourquoi j’ai décidé de limiter mon terrain de jeu à la ville pour ce deuxième test, au volant d’une livrée confectionnée sur mesure pour les puristes de la boîte manuelle.

Portrait d’une « licorne » que (probablement) très peu de gens oseront acheter.

Puissance : 8/10

Pour obtenir la boîte manuelle, il faut obligatoirement opter pour le 4-cylindres EcoBoost de 2,3-litres, le moulin qui se retrouve déjà dans plusieurs produits Ford et Lincoln. Il est donc impossible de jumeler cette boîte de vitesses avec le V6 optionnel. Dans cette application, le moteur 4-cylindres développe une puissance de 275 chevaux et un couple optimal de 315 lb-pi, des chiffres tout à fait dans le coup lorsque comparés à ceux du V6 de base dans le Jeep Wrangler.

Ceux et celles qui n’ont cure de conduire avec une troisième pédale se contenteront de l’excellente boîte automatique à dix rapports, mais comme je l’expliquais en introduction, l’exemplaire prêté pour quelques jours au mois de février était plutôt équipé d’une bonne vieille unité manuelle à sept rapports ou, si vous préférez, six plus un rapport pour les manœuvres hors route très corsées, ce dernier étant identifié par la lettre « C » (C pour Crawl) sur le levier. Mais bon, à l’exception d’un très court passage en mode « C », j’ai passé la très grande majorité de mon temps au volant avec les six autres rapports de la boîte de vitesses, test urbain oblige!

Agrément de conduite : 8/10

Au risque de me répéter, cette version du Bronco a beau se « contenter » du petit moteur, ce bloc de 2,3-litres en donne suffisamment pour que son conducteur s’amuse derrière son volant. C’est vrai, le V6 biturbo de 2,7-litres est plus vitaminée – et plus guttural –, mais si le prix à payer pour conduire une livrée munie de la boîte manuelle est de faire une croix sur 40 chevaux et 95 lb-pi, cette perte de vélocité sous le pied droit en vaut vraiment la peine, du moins si vous êtes un disciple de cette technologie plus engageante.

Là où Ford risque de perdre quelques clients par contre, c’est par cette décision de ne pas offrir l’ensemble optionnel Sasquatch qui boulonne une belle brochette d’équipement additionnel pour la conduite hors route, comme des pneus hors route de 35 pouces par exemple ou une suspension à haut débattement par exemple. Bref, si vous voulez équiper votre Bronco à boîte manuelle pour les journées organisées par le club local hors route, vous devrez jeter un œil sur le marché de la pièce de remplacement.

Pour l’occasion, ce modèle Badlands était tout de même équipé de pneus d’hiver Nokian Hakkapeliitta LT3 montés sur des jantes de 17 pouces, un détail qui a grandement facilité mes déplacements en pleine tempête de neige.

En toute honnêteté, j’ai même passé la majeure partie de mon temps à conduire le Bronco en mode deux roues motrices (arrière), ce qui se traduisait par des dérapages un peu plus épicés dans les virages à 90 degrés. La suspension plus molle que ferme donne l’impression de flotter en conduisant. Du moins, c’est beaucoup plus doux que dans un Jeep Wrangler Rubicon, le rival direct du Bronco Badlands.

Il est vrai que la sonorité artificielle du 4-cylindres – entendue à travers les haut-parleurs lorsque le pied droit s’enfonce dans le plancher – a plus sa place à l’intérieur d’une Focus RS, mais bon, je ne l’ai pas trouvé désagréable, même après quelques jours d’utilisation. Finalement, j’aurais préféré un levier de vitesses plus « camionnesque », une sensation qu’on ressentait à bord du vieux Ranger par exemple, voire même de l’ancienne génération du Jeep Wrangler. Celui du Bronco est très doux, léger, trop facile à manier; tout cela manque un peu de viande! Nous vivons à l’ère de la voiture « facile à utiliser » et le Bronco, malgré ses airs de dur à cuire, s’inscrit dans ce mouvement.

Confort : 6,5/10

J’en ai glissé un mot dans la portion sur l’agrément de conduite : le Ford Bronco est un 4x4 plus confortable que le Jeep Wrangler, ça se ressent après quelques kilomètres seulement. N’empêche, n’allez surtout pas croire que le Bronco offre le même rendement qu’une Lincoln Continental, car il n’en est rien. Les crevasses dans la chaussée sont tout de même ressenties et le fait que le toit rigide soit amovible fait en sorte que les bruits de caisse, de vent et de l’environnement ambiant sont tous amplifiés à bord du Bronco. Je n’ai pas pu mettre à l’épreuve une livrée équipée du toit souple, une expérience qui risque d’être encore plus riche en décibels. Bref, pour l’insonorisation, on repassera! En revanche, les acheteurs savent à quoi s’attendre lorsqu’ils arrêtent leur choix sur le Bronco ou le Wrangler.

Consommation de carburant : 6/10

N’achète pas un Bronco qui veut! Du moins, pas par les temps qui courent avec le prix de l’essence qui pourrait bientôt frôler les 1,80 $ le litre. Sachez d’ailleurs que la livrée à boîte manuelle est plus énergivore que la livrée à boîte automatique. En fait, même le Bronco à moteur V6 et boîte automatique enregistre un meilleur résultat que celui muni de la boîte manuelle selon l’ÉnerGuide canadien. Avec une moyenne envisagée de 14,9 L/100 km en ville et 13,5 L/100 km sur route, le Bronco Badlands n’est pas un rival de la Toyota Prius, mais en prenant soin de le laisser le plus souvent possible en 2RM, en mode ECO et en n’étant pas trop exigeant lors des accélérations, il est possible de maintenir une moyenne plus près des 14 litres aux 100 km, et ce, sans même adapter sa conduite. Et je dois rappeler que les quelques jours d’essai se sont déroulés alors que le mercure indiquait -25°C.

Sécurité : 8/10

Comme prévu, le niveau d’équipement relevé de cette livrée Badlands a fait en sorte que la sécurité était au rendez-vous. De nos jours, cet enjeu s’étend à la plupart des véhicules neufs vendus au pays et le Bronco n’échappe pas à cette règle.

Avec la suite de sécurité Ford Co-Pilot360, la liste de dispositifs est assez complète, notamment avec un contrôle en descente, une caméra de recul avec assistance à la marche arrière, une assistance précollision avec freinage automatique, des phares automatiques et une caméra à 360 degrés avec vues hors route, sans oublier le système d’alerte pour angles morts, le système de suivi de voie, le Bronco est plutôt bien nanti à ce chapitre.

L’utilisateur doit tout de même faire attention de ne pas tomber dans le piège de l’invincibilité de son 4x4. Même si le Bronco offre des capacités énormes, il doit tout de même respecter les lois de la physique.

Habitabilité : 5/10

Je serai bref sur ce point : le Bronco à deux portières est un véhicule destiné aux puristes. Les sièges de deuxième rangée sont difficiles d’accès et devraient, en principe, être réservés à des enfants. Qui plus est, le coffre n’est pas très grand lorsque ceux-ci sont relevés. Heureusement, à l’avant, c’est beaucoup mieux, à condition d’accepter de vivre avec cette garde au sol de véhicule passe-partout.

Convivialité : 8/10

Ici aussi, je ne m’étendrai pas trop sur ce sujet, le système d’infodivertissement SYNC4 qui est considéré comme l’un des meilleurs de l’industrie. Il y a beaucoup de menus, c’est vrai et le choix de couleurs n’est pas aussi étincelant que dans les produits GM, de Stellantis, de Porsche ou Audi par exemple, mais l’écran est très réactif et je dois avouer que j’aime bien cette « minitablette » devant l’écran, un détail qui permet à l’utilisateur de se tenir pendant qu’il navigue à travers les nombreuses applications du système. Je dois aussi féliciter les concepteurs d’avoir conservé plusieurs boutons sur la planche de bord, notamment ceux reliés à la motricité par-dessus le tableau de bord.

Caractéristiques : 8,5/10

Fortement équipé, le Ford Bronco Badlands n’est surpassé que par la livrée Wildtrak au moment d’écrire ces lignes. Bientôt, le Bronco Raptor sera LE 4x4 « bad boy » de la division à l’ovale bleue. Mais, pour revenir au modèle essayé, la simple présence de l’ensemble optionnel 334A (5 500 $) lui confère plusieurs gadgets additionnels comme cette caméra à 360 degrés, l’insonorisation additionnelle, une chaîne audio B&O avec 10 haut-parleurs, le régulateur de vitesse adaptatif, un ouvre-porte de garage universel, la navigation intégrée, un tapis de recharge sans fil et bien plus encore.

Valeur : 7/10

Le tarif exigé pour ce 4x4 robuste – en livrée Badlands à deux portières avec boîte manuelle – est de 52 994 $, avant les frais de livraison. Ce montant est, à quelques sous près, identique à ce qui est demandé chez Jeep pour un Wrangler Rubicon. C’est le prix à payer pour se promener au volant d’un véhicule aussi emblématique que le Ford Bronco. Bon, c’est vrai que les 10 000 $ d’options ajoutées ont rapidement gonflé le prix à un peu plus de 63 000 $, mais bon, ce petit jeu existe aussi chez la concurrence.

Design : 9/10

Je termine mon tour d’horizon avec le look du Ford Bronco. Je dois l’avouer, j’ai un faible pour l’ensemble Sasquatch – notamment avec ces pneus plus agressifs –, mais malgré tout, le modèle Badlands en format deux portières est assez unique. La silhouette du Bronco est immédiatement reconnaissable et je dois féliciter les designers de la marque pour avoir concocté une version modernisée du modèle classique. Du beau travail!

Conclusion

J’ai eu beaucoup de plaisir à conduire cette brute pendant quelques jours du mois de février. En fait, j’aurais même prolongé mon séjour d’une semaine ou deux pour voir si un 4x4 peut vraiment jouer le même rôle qu’un VUS plus conventionnel. Je connais déjà la réponse à cette question et si vous hésitez comme moi, c’est que ce type de véhicule n’est peut-être pas pour vous.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,3L
Nb. de cylindres L4
Puissance 275 ch
Couple 315 lb-pi
Consommation de carburant 14,9 / 13,5 / 14,3 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 634 / 1 481 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Ford Bronco Badlands 2 portes 2022
Prix de base 52 994 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 900 $
Prix tel qu’essayé 65 084 $
Équipement en option
10 090 $ – Groupe 334A, 5 500 $; Sacs de rangement (portières et toit), 450 $; Protecteur de plancher cargo, 150 $; Tapis de sol en caoutchouc, 200 $; Ensemble de remorquage, 600 $; Entrée sans clé, 250 $; Garde-boue, 150 $; Barres de toit, 495 $; Sièges recouverts de vinyle et garnis de cuir, 2 295 $