Avis d'expert

Premier essai : GMC Sierra 2019

ST-JEAN, Terre-Neuve – Depuis de nombreuses années, les différences fondamentales entre un Chevrolet Silverado et un GMC Sierra sont avant tout esthétiques. GM avait promis de mieux distinguer les prochaines générations de ces deux gros vendeurs offrant une technologie et des équipements qui vont bien au-delà de l’apparence.

Chose promise, chose due, les caractéristiques exclusives du nouveau Sierra 2019 incluent un hayon arrière à six voies, un rétroviseur vidéo de nouvelle génération, un grand affichage tête haute multicolore 8 cm par 18 cm et un contrôle adaptatif du roulement avec des amortisseurs actifs qui ajustent toutes les 2 millisecondes, ce qui garantit une stabilité au camion et à tout ce qu’il porte.

GMC proposera également un boîtier en fibre de carbone, le premier du marché, dont la production est prévue pour avril 2019 uniquement sur la version Denali, que GM appelle le CarbonPro. Il remplace les panneaux intérieurs et le plancher en acier de série par un composite léger en fibre de carbone qui retranche 28 kilos à la boîte. Une boîte qui n’est pas disponible chez Chevrolet.

Plus imposant physiquement

La quantité de chrome disponible est reliée directement à la version convoitée. Comme c’est l’habitude chez les Américains, vous avez l’embarras du choix. Le modèle de base est le Sierra, vient ensuite le SLE et le Elevation qui était en 2018 un groupe d’options et devient en 2019 une version qui se place juste avant le SLT, qui sera sans doute le modèle le plus populaire. En haut de la liste, vous avez le AT4, nouvelle version sans chrome et préparée plus spécifiquement pour le hors-route. Et finalement, le modèle Denali qui aveugle avec tout son chrome. Il sera le plus équipé et forcément le plus cher.

Si au premier coup d’œil, le Sierra conserve une signature visuelle semblable, sachez qu’il est plus long, plus large et grâce à une plus forte utilisation d’aluminium et d’alliage, pèse en moyenne 163 kg de moins que la version 2018. La dernière nouveauté à mentionner est le lit en fibre de carbone en option.

Ce n’est pas une couche de fibre de carbone tissée comme celle que vous trouverez sur nombre de produits. C’est le même type de produit utilisé sur les avions et les voitures Lamborghini. Ce matériau utilise de courtes longueurs de fibre de carbone orientées aléatoirement dans une substance plastique ressemblant à de l’argile. Le matériau est formé par compression dans des panneaux de lit et, contrairement à la fibre tissée, il est incroyablement résistant. GMC affirme que c’est la surface de lit la plus dure qu’elle ait jamais fabriquée. La plupart des acheteurs opteront probablement pour la doublure en uréthane pulvérisée comme un substitut à faible coût.

Intérieur haut de gamme

Dans notre version d’essai Denali, on pourrait qualifier l’habitacle de luxe fonctionnel. Tous les attributs d’un véhicule de luxe s’y retrouvent, mais adaptés à une utilisation plus robuste. Par exemple, au lieu des cuirs super doux et délicats que vous trouverez dans les voitures de luxe ou les VUS, le cuir des produits haut de gamme GMC est plus durable qu’attrayant. Le même principe s’applique au reste de la cabine : la fonction avant la forme.

Vous avez des garnitures de bois dans le Denali, mais elles sont limitées à quelques surfaces tactiles. Vous obtenez des sièges chauffants et ventilés, des surfaces en cuir et une cabine silencieuse, mais vous devrez vous passer du massage Shiatsu et des parfums d’aromathérapie. L’écran central ne fait que huit pouces alors que bien des modèles de luxe sont à plus de 12 pouces. Toutefois, toutes les dernières technologies sont présentes. Il prend en charge l’intégration à la fois de Apple CarPlay et Android Auto. De plus, le camion dispose de capacités 4G / LTE et internet intégrés.

Vous avez des avancées techniques là où ça compte. Vous avez dans le Denali le premier miroir/caméra du segment. Comparé à un rétroviseur intérieur traditionnel, cet écran de rétroviseur peut fonctionner comme un miroir traditionnel ou comme écran de caméra, contribuant à éliminer les obstacles tels que les passagers des sièges arrière et les appuie-tête tout en offrant un champ de vision arrière plus large et moins obstrué. Une technologie que Cadillac a mise de l’avant l’an dernier.

Vous avez aussi le ProGrade Trailering System avec programme de remorquage qui offre une suite complète de technologies d’assistance au remorquage qui facilite grandement la vie. Un mot aussi sur l’excellent système d’affichage tête haute, qui place un écran sélectionnable de 8 par 18 cm sur le pare-brise. Contrairement à de nombreux autres systèmes, celui-ci est suffisamment brillant pour être vue en plein jour et ne disparaît pas si le conducteur porte des lunettes de soleil polarisées. Comme à l’habitude, vous avez une multitude de rangements. La version Denali n’est disponible qu’en modèle cabine d’équipage et offre trois pouces de plus aux passagers arrière.

De quatre à huit cylindres

L’essentiel de l’offre moteur demeure inchangée, mais il y a quelques surprises. Les modèles d’entrée de gamme auront droit au vénérable V6 4,3 litres et à l’increvable 5,3 litres, ses 355 chevaux et son système de désactivation des cylindres, le tout accouplé à une boîte de vitesses automatique huit rapports.

Nouveau pour 2019, les versions intermédiaires seront disponibles avec un moteur à quatre cylindres turbo de 2,7 litres, une première chez GMC. Les versions AT4 et notre Denali à l’essai seront équipées des moteurs V8 de 5,3 litres ou du 6,2 litres doté de la gestion dynamique du carburant, ce qui économise du carburant en utilisant 17 modes de désactivation des cylindres différents. Un turbodiesel six cylindres 3,0 litres sera livrable l’année prochaine pour l’année-modèle 2020. Notre modèle d’essai offrait 420 chevaux et 460 lb-pi du V8 6,2 litres avec la plus récente boîte à 10 rapports.

Impressionnante de confort

Il est vrai que le modèle Denali sera le plus dispendieux, mais vous en aurez pour votre argent. Sur la route, il est vraiment agréable. Il y a beaucoup de puissance sous le pied droit et la livraison de celle-ci se fait toujours de manière civilisée. C’est un gros camion, mais les freins sont efficaces et la suspension active garde la conduite en douceur sans jamais se commettre dans les virages. Nous avons passé une partie de l’après-midi en version SLT et nous avons noté une bonne différence au chapitre de la tenue de route qui est plus sautillante et moins stable dans son ensemble que le Denali avec sa suspension active.

Il y a beaucoup de puissance pour remorquer, et la pression d’un bouton vous amène à 4HI en un instant. Le Sierra est livré avec un mode Auto 4WD qui fonctionne comme une transmission intégrale. Vous pouvez laisser le véhicule sur ce mode en tout temps et il fonctionne comme un modèle à propulsion arrière. Quand les conditions se détériorent, il engage les roues avant. Il faut aussi parler du hayon multifonction qui s’utilise de différente manière.

Il peut devenir un bureau ou une surface de travail, une rallonge de charge pour vous offrir une capacité de chargement de huit pieds dans une caisse de 6,5 pieds ou même un support pour charger deux couches de cargaison dans le lit. Enfin, vous pouvez simplement rabattre le hayon intérieur pour accéder plus facilement à la boîte avec un escalier et une rampe à l’intérieur de la boîte. Vous pouvez même décaler le marchepied (offert en option) vers l’arrière pour accéder au côté de la boîte ou encore utilisé les cales dans le pare-choc.

Conclusion

Est-ce que le nouveau Denali sera suffisamment impressionnant pour faire changer d’avis des acheteurs de Ford F-150 et des habitués du Ram. Les amateurs de camions sont fidèles aux marques. Une chose est certaine, le Sierra Denali n’a rien à envier aux meilleurs camions sur le marché et, pour une fois, il a trouvé une voie différente de Chevrolet. À ce chapitre, GM peut dire mission accomplie.