Avis d'expert

Nissan Altima 2020 : essai routier

8,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    6/10
  • CONFORT
    10/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    10/10
  • VALEUR
    8/10

Au Salon de New York 2018, à la grande surprise de tout le monde, Nissan levait le voile sur une toute nouvelle Altima pour l’année-modèle 2019.

Pourquoi une surprise? Parce que depuis quelques années, les berlines prennent un sérieux recul en raison de la popularité des VUS. Bien que l’Altima figure toujours parmi les gros vendeurs du segment – avec la Honda Accord et la Toyota Camry –, ses chiffres de vente baissent d’année en année, et de façon considérable. À titre d’exemple, en 2016, Nissan a livré 315 000 Altima aux consommateurs nord-américains. L’année suivante, ce chiffre descendait à quelque 261 000 exemplaires.

Nissan ne lâche tout de même pas le morceau. Après tout, 261 000 Altima, ce n’est pas rien, ce qui a incité le constructeur à lancer une nouvelle mouture. Pour l’aider à mieux se débrouiller dans ce monde inondé de VUS, notre chère Altima s’offre désormais de série avec un rouage intégral et un seul moteur. Bref, Nissan a simplifié les choses pour la rendre plus intéressante et… plus facile à vendre. Mais est-ce que ça fonctionne?

Design : 8/10

Dès le premier regard, il est facile d’assumer que l’Altima n’a pas réellement changé par rapport à sa devancière tellement son design est sobre. Mais, lorsqu’on l’observe de plus près, on y aperçoit un coup de crayon vachement réussi, aux lignes angulaires, et aux proportions sportives.

Bien que d’allure conservatrice, on sent justement que cette approche permettra à l’Altima de bien résister au fil du temps. Contrairement aux designs éclatés de la Camry et de l’Accord, l’Altima est plus discrète, mais tout de même moderne, trapue et élégante, tout en incorporant des touches esthétiques clichées du constructeur, comme la grille Vmotion et le toit « flottant » du pilier C. De toute beauté.

L’Altima se présente donc comme une berline élégante et hyper bien stylisée, incorporant même certains airs de Maxima. D’ailleurs, son empattement a été allongé de 48 mm, ce qui explique en partie cette ressemblance.

Sécurité : 7/10

L’Altima jouit d’une panoplie de technologies en matière de sécurité au goût du jour. Surtout notre modèle d’essai, une déclinaison Platine, bondée de gadgets semi-autonome, comme le système ProPILOT Assist, qui permet carrément à l’auto de se conduire toute seule sur l’autoroute pendant de courtes périodes.

Dans leur ensemble, les systèmes de Nissan sont efficaces, surtout en situation de congestion où ils sont les plus pratiques. Le problème, c’est leur degré d’intrusion qui devient rapidement irritant. Par exemple, l’Altima active par défaut son détecteur de changement de voie lorsqu’on la démarre. Ce même système ne se gêne pas de nous punir dès qu’on a le malheur de rouler sur la ligne blanche, criant son témoin haut et fort dans l’habitacle tout injectant une bonne dose de vibration dans le volant.

Certains aimeront sans doute ces systèmes d’alerte. En ce qui nous concerne, leur désactivation n’a pas tardé!

Habitabilité : 8/10

Au chapitre du volume intérieur, l’Altima ne déçoit pas. Ses dimensions gonflées lui confèrent une banquette arrière spacieuse, octroyant à ses occupants amplement de dégagement pour la tête, les jambes et les épaules. En général, elle se mesure à une berline de grand format. Lorsqu’on compare son volume d’habitacle de 2 846 litres, l’Altima se positionne presque nez à nez avec une Toyota Camry (2 843 litres). Idem pour son coffre, qui dispose d’un espace total de 436 litres, ce qui la positionne entre une Accord (473 litres) et une Camry (428 litres).

Convivialité : 8/10

L’une des forces de l’Altima, c’est son ergonomie digne de mention, permettant à ses commandes d’être facilement accessibles. Il est facile de manipuler ses différentes fonctionnalités de sécurité et son système multimédia. Bien que quelque peu dépassé par son interface désuète et ses menus fastidieux, ce système est désormais équipé de gros boutons physiques, facilitant ainsi son utilisation en hiver lorsqu’on porte une paire de gants, par exemple. En somme, la présentation simpliste, mais bien assemblée de la planche de bord font de l’Altima une berline hyper facile à apprivoiser.

Caractéristiques : 9/10

Même de série, la Nissan Altima 2020 s’offre déjà bien équipée, sans oublier sa transmission intégrale, une caractéristique longtemps proposée que par Subaru, avec sa Legacy.

En déclinaison S, la variante d’entrée de gamme de l’Altima offre à son propriétaire les connectivités Android Auto et Apple CarPlay, un système d’alerte de somnolence, le freinage d’urgence en cas de collision, un écran multimédia de huit pouces avec chaîne audio à huit haut-parleurs et un total de quatre ports USB, dont deux de format USB-C.

Puissance : 6/10

Contrairement au marché américain où il est possible d’alimenter l’Altima d’un moteur 2,0 litres turbo à compression variable, le marché canadien doit se contenter d’un seul moteur 4-cylindres de 2,5-litres déployant une puissance modeste de 182 chevaux et un couple de 178 lb-pi. Tout est jumelé à une boîte automatique à variation continue (CVT), la seule boîte de vitesses offerte, d’ailleurs.

Bien que cette motorisation soit efficace dans son ensemble, il lui manque un peu de punch, surtout lorsque comparée à ce qui s’offre chez la concurrence. Pour un moteur 4-cylindres, il fait bien son boulot, voire mieux que certaines concurrentes. Le couple à bas régime permet à cette berline d’exécuter de franches accélérations. Le moteur est d’une douceur remarquable et franchement silencieux. Toutefois, ne vous attendez pas à des performances semblables à celles d’une Toyota Camry V6, ou même d’une Mazda6 2.5T, par exemple, car l’Altima ne fait pas le poids face à de telles rivales.

La boîte CVT, quant à elle, effectue elle aussi bien son boulot, mais elle retire toute sensation enivrante de la motorisation. Bien qu’une Altima à boîte manuelle dormirait sans doute dans les cours des concessionnaires, une telle mouture aiderait à redonner vie à cette berline. Fait cocasse : la Honda Accord, elle, s’offre toujours avec la boîte manuelle.

Confort : 10/10

Au chapitre du confort, l’Altima est dans une ligue à part. C’est une berline sereine, tant par le silence de son habitacle que par le confort insécable de ses sièges, et ce, autant à l’avant qu’à l’arrière. De plus, sa structure rigide encaisse bien les imperfections de la route, faisant d’elle une grande routière agréable. Aucun bruit de caisse ni d’effet de turbulence n’a été observé lors de notre essai. D’ailleurs, le niveau de raffinement de l’Altima se mesure même à certains produits Infiniti.

Agrément de conduite : 7/10

Sans surprises, le fait que l’Altima soit alimentée par un moteur 4-cylindres conventionnel, associé à une boîte CVT, ne fait pas d’elle une berline très sportive.

Mais elle a tout de même quelques trucs sous sa manche. Son châssis lui procure une dynamique de conduite étonnement agile dans les virages, nous incitant à la conduire de façon nerveuse. Certes, ce n’est aucunement une voiture rapide, mais cette berline réussit tout de même à tirer son épingle du jeu par une direction qui répond rapidement à nos commandes, de bons freins, et sa capacité de pouvoir attaquer une bretelle d’autoroute à plein fouet sans la crainte de perdre le contrôle.

Économie de carburant : 10/10

C’est au chapitre de la consommation d’essence que l’Altima nous a le plus épatés. Lorsque nous étions à l’EcoRandonnée de l’AJAC, en juin dernier, nous avions enregistré une consommation moyenne de 5,4 L/100 km!

Et lors de notre essai, sans trop nous forcer, notre Altima s’est maintenue sous la barre des 7 L/100 km, des données nettement inférieures à celles affichées par Nissan. De plus, pour une berline équipée d’un rouage intégral, c’est plutôt impressionnant!

Valeur : 8/10

Avec l’Altima 2020, on sent que Nissan vise la Subaru Legacy, tant au niveau de sa motorisation, que de son prix de vente. Démarrant à 29 928 $ (avant les frais de transport et de préparation), l’Altima est à peine 1 000 $ plus chers qu’une Legacy. Toutefois, lorsqu’équipée au possible (comme notre modèle d’essai), elle ne dépasse pas les 40 000 $, contrairement à une Legacy Premier GT qui se détaille 41 058 $. Le seul véritable bémol, c’est qu’à ce niveau, la Subaru s’offre avec un moteur turbo de 250 chevaux, chose qui n’est pas disponible du côté de l’Altima.

Cela étant dit, lorsqu’on la compare au segment entier, l’Altima demeure néanmoins un bon rapport qualité/prix, peu importe la déclinaison choisie.

Conclusion

Il reste maintenant à savoir combien de temps une berline comme la Nissan Altima 2020 restera dans le parc automobile. Malgré les efforts du constructeur de l’avoir adaptée au marché, ses ventes continuent de baisser, et de façon alarmante. Même avec cette nouvelle mouture qui est franchement réussie, l’Altima ne se vend pas plus qu’avant.

Tout cela est honnêtement très triste, car les consommateurs qui prendront le temps de l’accepter pour ce qu’elle est auront entre les mains une voiture quatre roues motrices de qualité, confortable, très bien assemblée et très peu gourmande à la pompe.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5L
Nb. de cylindres L4
Puissance 182 ch @ 6 000 tr/min
Couple 178 lb-pi @ 3 600 tr/min
Consommation de carburant 9,1/6,5/7,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 436 L
Modèle à l'essai Nissan Altima Platinum 2020
Prix de base 37 028 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 815 $
Prix tel qu’essayé 39 243 $
Équipement en option
300 $ – couleur Soleil couchant, 300 $