Avis d'expert

Fiat 124 Spider Abarth 2019 : essai routier

7,0
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    5/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    6/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    6/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    9/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

À peine quelques jours avant d’écrire ces lignes, le couperet est tombé : la Fiat 500 ne fait plus partie des plans à court terme de l’aile italienne de FCA. Ne reste plus que les utilitaires 500X et 500L, deux modèles qui ne se vendent pas particulièrement bien, mais qui ont au moins le mérite d’offrir l’aspect utilitaire que les consommateurs recherchent de nos jours.

La Fiat 124 Spider, elle, doit aussi composer avec les rumeurs à son endroit. Le roadster italien qui repose sur une ossature de Mazda MX-5 – pour ceux qui ne le sauraient pas encore – est assurément LA voiture la plus excitante de tout l’alignement de la marque italienne, mais de nos jours, une voiture doit offrir beaucoup plus qu’une expérience de conduite exaltante. Ce n’est pas pour rien que le segment des voitures sport est plus restreint en 2019.

J’ai quand même essayé de voir si le modèle Fiat vaut le détour, face à une Mazda MX-5 qui détient déjà le titre de « roadster deux places le plus vendu de l’histoire ».

Design : 8/10

Depuis son retour en Amérique du Nord, le constructeur turinois joue la carte nostalgique et c’est assez simple : d’un côté, on a la famille 500 – avec le modèle phare qui vient de s’éteindre et les deux autres dérivés – et de l’autre, la 124 Spider, qui s’inspire carrément de la 124 originale avec ce bouclier clairement plus rétro que celui de la Mazda MX-5. En livrée Abarth, la 124 Spider s’habille de manière plus affirmée avec son capot et son coffre peint en noir mat, ses jantes anthracite de 17 pouces de diamètre, sans oublier le bouclier plus agressif avec tout ce plastique noir et les quatre tuyaux d’échappement logés de part et d’autre du feu pour la marche arrière. Ah oui, l’écusson Abarth est lui aussi bien en vue sur le coffre et le capot. Bien entendu, le design est un aspect bien personnel, mais règle générale, on peut dire que le département de design de FCA a fait du bon travail dans ce cas-ci.

Sécurité : 7/10

La Fiat 124 Spider est un roadster à l’état pur. Sa simplicité est sans contredit l’un des éléments qui plaisent aux conducteurs. Heureusement, au-delà de cette formule plus traditionnelle se cache une décapotable munie d’équipements de sécurité tout de même utiles de nos jours comme la caméra de recul, l’aide au stationnement, les phares adaptatifs ou le système de surveillance des angles morts, pour ne nommer que ceux-là. Oubliez les technologies reliées à la conduite autonome, ce n’est pas la mission de cette sportive de poche.

Habitabilité : 5/10

À ce niveau, la Fiat 124 Spider n’est pas un modèle d’habitabilité. Disons qu’il existe des options plus logeables sur le marché… pour partir une fin de semaine en camping par exemple! Le coffre n’est pas très grand, tandis que le seul compartiment digne de mention à l’intérieur se trouve entre les deux occupants et il est difficile d’accès en plus d’être minuscule. Mais bon, la mission d’un tel véhicule n’a rien de rationnel.

Convivialité : 7/10

L’habitacle de la Fiat 124 Spider est le même que celui de la MX-5, à quelques écussons près évidemment. La planche de bord est facile à utiliser, un commentaire qui s’applique un peu à ce système d’infodivertissement qui se manie à l’aide de cette grosse molette. Malheureusement, à cause du levier de la boîte de vitesses, ce gros bouton est très souvent activé par le bras droit lors des changements de rapports. La position de conduite, sans surprise, est également idéale. Je dois tout de même déplorer l’absence d’une colonne de direction ajustable en profondeur, un équipement qui a été ajouté à la fiche technique de la Mazda MX-5 l’an dernier.

Confort : 6/10

L’acheteur de roadster de poche sait à quoi s’attendre à bord d’un tel jouet : le confort n’est pas la principale qualité de ce roadster italien, surtout lorsqu’il porte l’écusson Abarth. Voyez-vous, les ingénieurs affectés à cette version pimentée ont raffermi la suspension quelque peu. Résultat : la caisse est rigide, voire « tape-cul » à l’occasion. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des véhicules encore plus désagréables pour la colonne vertébrale sur le marché – je pense notamment à une certaine Hyundai Veloster N en mode N par exemple!

Agrément de conduite : 9/10

C’est l’attrait principal de la 124 Spider. Agile dans la circulation lourde ou sur un circuit, le roadster de Turin est un pur délice à conduire au quotidien. Je ne suis pas le plus grand admirateur de la sonorité du système d’échappement – pas assez « Abarth » à mon goût –, tandis que la boîte manuelle à six rapports (celle de l’ancienne génération de la Mazda MX-5) n’est pas aussi précise à manier que celle du roadster nippon, mais ce qui m’agace le plus, c’est ce point mort lors des départs arrêtés en deuxième vitesse. Il y a définitivement un délai du turbo qui entre en jeu seulement à partir des 2 500 tr/min. Pour le reste par contre, la 124 Spider Abarth est aussi enivrante à conduire que la MX-5 grâce à une direction très directe, une tenue de route imperturbable et même un système de freinage plus musclé… merci Brembo! Et puis, il y a également ce privilège de rouler les cheveux au vent.

Puissance : 7/10

Avec une puissance totale de 164 chevaux, la 124 Spider Abarth ne se distingue pas tellement des autres livrées du modèle avec seulement 4 purs-sangs supplémentaires. Le couple maximal est également identique à 184 lb-pi, mais celui de l’Abarth arrive plus tôt (2 500 tr/min contre 3 200 tr/min). Même la Mazda MX-5 remaniée en 2019 est plus puissante que sa cousine italienne, avec 181 chevaux. La MX-5 est toutefois moins bien nantie en termes de couple, celui-ci étant limité à 151 lb-pi.

Économie de carburant : 8/10

Ce qui est bien avec un roadster de poche comme la 124 Spider Abarth, c’est que son côté sportif ne se reflète pas dans la facture d’essence. Avec une moyenne combinée de 7,9 L/100 km selon l’EnerGuide avec la boîte manuelle, la 124 est plus frugale avec les trois pédales, par rapport à l’édition à boîte automatique, une rareté de nos jours. Bref, même en poussant la machine au quotidien, il est pratiquement impossible de dépasser le cap des 10 L/100 km, ce qui est excellent pour une voiture sport. Sérieusement, même en privilégiant le mode Sport et une conduite dynamique, je n’ai pas dépassé les 9 L/100 km.

Caractéristiques : 6/10

Le modèle prêté pour ce bref essai estival était équipé au possible. Avec 11 880 $ d’options sur une si petite voiture, la facture grimpe très rapidement. La portion noire mate de la carrosserie ajoute 2 995 $ à l’équation, une jolie somme pour un capot et un coffre peints en noir. Les freins à disques Brembo sont également une belle addition, mais il faut prévoir 1 995 $ de plus. Ce qu’il faut comprendre, c’est que malgré sa position dans l’échiquier des roadsters disponibles sur le marché, la Fiat 124 Spider Abarth n’est pas tout à fait une aubaine à ce prix de 50 275 $ avant les frais de préparation.

Valeur : 7/10

Malgré le prix exorbitant pour une Mazda MX-5 à la sauce italienne, la Fiat 124 Spider Abarth est une bonne valeur, ne serait-ce que pour son agrément de conduite qui répond toujours présent chaque fois que l’appel d’une balade les cheveux au vent se fait sentir. Personnellement, je laisserais sur la table quelques-unes de ces options qui gonflent inutilement le prix.

Conclusion

Je n’ai d’autre choix que d’applaudir les ingénieurs de Fiat – n’oublions pas Mazda dans cette histoire – pour avoir donné suffisamment de caractère à la 124 Spider de sorte qu’elle se distingue de sa cousine d’Hiroshima. La mécanique turbo change beaucoup l’agrément de conduite et cette boîte de vitesses un brin plus ancienne n’est pas aussi précise que celle boulonnée à bord de la MX-5.

Cette Fiat 124 Spider Abarth est une merveilleuse thérapie sur roues, mais mon cœur va encore à la Mazda MX-5 malgré tout le charme de cette belle italienne.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée L4
Nb. de cylindres 1,4L
Puissance 164 ch @ 5 500 tr/min
Couple 184 lb-pi à 2 500 tr/min
Consommation de carburant 9,0/6,7/7,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 140 L
Modèle à l'essai Fiat 124 Spider Abarth 2019
Prix de base 38 295 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 995 $
Prix tel qu’essayé 52 270 $
Équipement en option
11 880 $ – Peinture trois couches, 995 $; Sièges en cuir, 1 295 $; Groupe commodité, 1 500 $; Groupe navigation et son, 1 600 $; Groupe visibilité, 1 500 $; Freins Brembo, 1 995 $; Bande de course peinte à la main, 2 995 $