Avis d'expert

Essai routier : Toyota Avalon 2019

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    7/10

En 2013, lorsque le constructeur Toyota a remanié de manière assez drastique sa berline la plus spacieuse, le message était clair : le constructeur voulait vendre plus d’exemplaires de l’Avalon, cette grande berline qui a trop souvent été associée aux conducteurs d’âge mûr.

Six ans plus tard, la division nipponne tente une fois de plus sa chance avec une Avalon repensée d’un bout à l’autre. Ne vous inquiétez pas, la formule n’a pas vraiment changé. Le nouveau modèle conserve sa configuration à roues avant motrices, son moteur 6-cylindres et son obstination à rendre chaque promenade aussi confortable que possible.

La Toyota Avalon 2019 est comme la recette de sauce à spaghetti de notre mère. Chaque fois qu’elle prépare une ration, c’est le même processus qui s’enchaîne. Toutefois, il arrive à l’occasion qu’un ingrédient manque à l’appel, ce qui pousse notre mère à trouver un substitut à ce dernier. Ce nouvel ingrédient qui change un peu le goût de la sauce, c’est ce que tente de nous faire avaler Toyota avec sa nouvelle mouture, surtout dans ce cas-ci, l’édition XSE étant plus voyante avec sa carrosserie rouge rubis nacré et sa tenue sport. Une Avalon Sport, vraiment?

Un look rajeuni

On ne pourra accuser les stratèges de la marque d’essayer. En 2017, dernière année complète comptabilisée du modèle au pays, il s’est écoulé 444 exemplaires de la berline. La bonne nouvelle pour Toyota Canada, c’est qu’en date du 30 septembre 2018, il s’était déjà vendu 477 copies de la grande berline. Évidemment, avec la migration générale du public vers les VUS et autres multisegments, la Toyota Avalon n’a aucune chance de surpasser les modèles à succès de la marque, mais ces chiffres de ventes ont de quoi rassurer la haute direction de l’aile canadienne. De toute manière, c’est au sud de la frontière que l’Avalon connaît plus de succès.

Pour 2019, le constructeur simplifie son offre avec seulement deux livrées disponibles, la XSE qui débute à 42 790 $ avant les frais de livraison, et la Limited, plus cher de 5000 $, à 47 790 $. Basée sur la nouvelle plateforme TNGA, au même titre que la Camry, le RAV4 et plusieurs autres modèles récents, l’Avalon adopte des dimensions accrues dans tous les sens à l’exception de la hauteur qui perd quelques millimètres. Le design est lui aussi beaucoup plus agressif, un trait qu’on ne connaissait tout simplement pas de cette berline « pépère » .

Le bouclier est recouvert de ce grillage noir dont la partie supérieure n’est pas sans rappeler le « sablier » Lexus, tandis que les blocs optiques de type projecteurs ajoutent à ce spectacle surprenant de la part d’une Avalon. De profil, la fenestration en pointe étire la carrosserie au possible, tandis que les jantes de 19 pouces remplissent très bien les arches de roues de la berline. Finalement, la portion arrière présente des feux de position en trois dimensions, ceux-ci étant réunis au centre par cette bande illuminée où on peut lire le nom du modèle. L’édition XSE se distingue aussi de la Limited par son lettrage noir, son becquet monté au bout du coffre ainsi que ses quatre pots d’échappement, comme si Toyota voulait nous garantir un minimum de sportivité.

Une mécanique gonflée à cause de la Camry

Fidèle à toutes les générations du modèle, l’Avalon 2018 fait confiance à un moteur V6 qui, comme par le passé, envoie toute sa cavalerie aux deux roues motrices avant via une boîte automatique. Mais, puisque Toyota a gonflé la mécanique V6 de la Camry l’an dernier, l’Avalon a aussi droit à une injection d’adrénaline, le moulin de 3,5-litres livrant désormais une puissance de 301 chevaux et un couple maximal de 267 lb-pi. De son côté, la boîte automatique gagne deux rapports, ce qui améliore la consommation d’essence, ainsi que les temps d’accélération.

Les ingénieurs ont également peaufiné la tenue de route de cette berline en boulonnant une suspension à tiges multiples à l’arrière, celle-ci ayant, nous dit-on, la capacité de mieux absorber les imperfections de la route, en plus de bonifier les performances.

Derrière le volant

Depuis quelques années, le constructeur Toyota cherche à s’éloigner de cette réputation « beige » qui le suit depuis trop longtemps. Le mouvement a commencé avec la Toyota 86 (née Scion FR-S) et va bientôt se poursuivre avec le retour de la Supra 2020, mais je me dois de l’admettre, les ingénieurs de la marque ont réussi, notamment avec la plus récente Camry, à ramener une mince étincelle au volant des produits de la marque.

La dernière Avalon – je sais, c’est difficile à croire – s’inscrit également dans cette nouvelle mentalité prônée par Toyota, grâce notamment à ce V6 plus puissant que jamais et cette boîte automatique plutôt efficace dans ses changements de rapports. Mais il y a plus que cela, notamment ce réajustement au niveau de la suspension arrière ou même par ces trois petits boutons logés à côté du levier de vitesses.

Comme c’est souvent le cas, ces trois boutons (Éco, Normal et Sport) modifient le caractère de la voiture selon l’humeur de celui ou celle qui tient le volant. Le premier d’entre eux étouffe quelque peu les capacités de l’Avalon, mais se fait plus économique en termes de consommation d’essence.

Le mode Normal… est normal! Autrement dit, l’Avalon fait ce qu’elle doit faire, c’est-à-dire de transporter ses occupants dans le plus grand confort.

Finalement, le mode Sport augmente la sonorité du V6 grâce au générateur de son d’admission (IGS), au réglage spécifique des déflecteurs d’échappement, au système de contrôle actif du bruit (ANC), ainsi qu’à l’optimisateur de sonorité du moteur (ESE), une façon compliquée pour expliquer l’engagement supérieur de l’Avalon en conduite soutenue.

En désactivant le système antipatinage, il est même possible de faire patiner les roues avant avec une bonne pression de la pédale de droite. Même que j’ai ressenti un peu d’effet de couple à quelques moments; rien d’inquiétant, même que ça lui donne une certaine personnalité à cette Avalon.

Le verdict

Au final, la nouvelle Toyota Avalon 2019 s’avère une voiture aussi compétente que l’ancienne. L’espace est princier, la qualité des matériaux est digne des produits Lexus et l’équipement est complet. L’agrément de conduite est supérieur, sans toutefois sacrifier le confort général de cette grande berline.

Comme routière relativement « abordable » , l’Avalon est sans contredit l’une des meilleures de son segment, que ce soit pour les longs trajets d’autoroute ou même les virées urbaines. Et puis, il y a cette fiabilité des produits Toyota qui entre en ligne de compte. La grande berline est peut-être en déclin, mais elle n’a pas dit son dernier mot… pour le moment!

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 3,5L
Nb. de cylindres V6
Puissance 301 ch à 6 600 tr/min
Couple 267 lb-pi de 4 700 tr/min
Consommation de carburant 10,9/7,6/9,4 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 456 L
Modèle à l'essai Toyota Avalon XSE 2019
Prix de base 42 790 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 745 $
Prix tel qu’essayé 44 635 $
Équipement en option
Aucune