Avis d'expert

Premier essai : Kia Forte 2019

OTTAWA, ON – Le constructeur Kia a toujours été dans l’ombre de son partenaire Hyundai dans la catégorie des voitures compactes, la Forte n’ayant tout simplement pas la notoriété de l’Elantra chez nous. Il faut dire que le nom Elantra est parmi nous depuis les années 90, contrairement à la Forte qui a fait son apparition en 2009 en tant que modèle 2010. Kia était déjà présent dans le créneau, mais la voiture portait le nom Spectra.

Pour 2019, Kia veut convaincre les automobilistes canadiens qu’une berline compacte comme la Forte n’est pas un compromis. On devine déjà à travers ce slogan que l’offre du constructeur sera à l’image de la stratégie employée depuis le début : un produit plus qu’honnête doté d’un équipement des plus complets.

Reste maintenant à déterminer si la Forte 2019 a ce qu’il faut pour attirer encore plus de clients dans les salles d’exposition de la marque au pays.

Un dessin plus sage que l’Elantra

Si vous suivez l’actualité automobile, vous savez peut-être que la Kia Forte partage sa plateforme avec la Hyundai Elantra. C’est encore le cas, sauf que Hyundai a procédé à la refonte de sa berline il y a deux ans déjà. Plus longue et plus large, la berline adopte un faciès similaire à celui intégré à la belle Stinger. Le bouclier revêt d’ailleurs cette fameuse grille de calandre en « nez de tigre » , tandis que les blocs optiques, disponibles sous forme de projecteurs ou des diodes électroluminescentes à partir de la livrée EX, contribuent à élargir la voiture. J’aime bien la portion inférieure du bouclier qui s’inspire du monde de la performance. À l’arrière, les feux de position aux DEL sont offerts à partir du modèle EX+. De profil, la Forte n’est pas aussi olé olé que sa cousine Hyundai, mais cette retenue risque de mieux vieillir que l’Elantra au fil des années.

Une qualité accrue à l’intérieur

Un premier coup d’œil à l’intérieur révèle une planche de bord très tendance avec l’écran du système de divertissement de huit pouces qui ressort au beau milieu par-dessus des buses de ventilation. Aux extrémités, celles-ci prennent plutôt une forme circulaire, une approche aperçue un peu partout dans l’industrie. La surface moelleuse du tableau de bord essaye de faire oublier le fait qu’on est assis à bord d’une berline compacte relativement abordable.

L’ergonomie est très bonne, tout comme la position de conduite, mais je trouve que la sellerie est assez ferme et le tissu qui recouvre les sièges fait bon marché. Heureusement, l’espace est vaste aux deux rangées de sièges, d’autant plus que la livrée EX n’a pas droit à un toit ouvrant, ce qui augmente la hauteur du pavillon de toit à l’intérieur.

Fidèle aux autres produits de la marque, la nouvelle Forte 2019 est bien nantie en matière d’équipement. Les sièges avant et le volant sont chauffants – à partir du modèle LX de base – tandis que les systèmes Apple CarPlay et Android Auto, la connectivité Bluetooth, l’air conditionné et même le régulateur de vitesse sont tous livrés d’office à bord de la Forte.

Mieux encore, dans la livrée EX, celle qui devrait s’emparer de 50 % des ventes de la Forte, le pavé de recharge sans fil pour appareil intelligent fait partie de la liste d’équipement standard, tandis qu’une batterie d’équipements de sécurité passifs et actifs sont aussi inclus dans la version EX.

Même moteur… et une IVT!

Au même titre que l’ancienne Forte, le 4-cylindres à cycle Atkinson de 2,0-litres de cylindrée de 147 chevaux et 132 lb-pi de couple est de retour, mais derrière celui-ci, la boîte de vitesses automatique est remplacée par la toute première unité CVT du constructeur. Baptisée IVT (pour Intelligent Variable Transmission), cette transmission fait appel à une chaîne au lieu de la bande habituelle, un détail qui élimine l’effet d’élasticité associé aux boîtes à variation continue. Et pour rendre le tout un peu plus sportif, l’unité IVT réagit comme une automatique avec huit « faux » rapports, ceux-ci pouvant même être enclenchés à l’aide des palettes logées derrière le volant ou le levier de vitesse.

Un premier essai concluant

Ce premier essai réalisé dans la région de l’Outaouais a non seulement été pluvieux au possible, mais également très sinueux. Je me dois de féliciter les organisateurs pour la route empruntée, un détail qui a également permis de découvrir toute la rigidité du châssis de la Forte 2019. Franchement pour une berline grand public, la petite se débrouille fort bien.

La direction est d’une précision insoupçonnée, tandis que la suspension est plus ferme que prévu. Résultat : la Forte est dotée d’une tenue de route exemplaire, même avec les petites jantes de 16 pouces. Évidemment, en forte accélération, la mécanique 4-cylindres chante très haut, mais ici aussi, cette première boîte à variation continue de la part de Kia démontre de belles choses. Même le passage des rapports simulés donne l’impression d’être au volant d’une voiture à transmission automatique.

Sur l’autoroute, la Forte est très silencieuse, les ingénieurs ayant d’ailleurs travaillé à isoler le tunnel de transmission, et ça paraît! Et puis, une boîte CVT se doit également de réduire la consommation moyenne de carburant et, à ce chapitre, la Forte 2019 fait très bien. Malgré une conduite sportive, la berline affichait une moyenne qui oscillait autour des 7 litres aux 100 km.

Conclusion

La nouvelle berline compacte de Kia ne risque pas de renverser la vague des véhicules utilitaires qui sévit depuis quelques années, mais pour les consommateurs encore intéressés à une voiture plus conventionnelle – et surtout très bien équipée en version EX – , la Forte 2019 ne manque pas d’arguments.

Exemplaire en tenue de route, en consommation d’essence et même au chapitre de la qualité initiale, la plus récente des berlines compactes représente une belle affaire à 20 995 $ (en version EX). J’ai des réserves quant à la durabilité à long terme des produits Kia, l’assemblage étant souvent ce qui fait défaut quelques années plus tard, mais outre cette hypothèse qui reste à vérifier, la Kia Forte 2019 s’est très bien comportée lors de ce premier contact. Espérons également que les troubles de motorisations qui ont fait la manchette ces derniers mois au sujet du moteur 4-cylindres Kia soient déjà réglés, car cette mauvaise presse n’a certainement pas aidé à redorer les commandes du modèle au pays.

Les concurrents