Avis d'expert

Essai routier : Hyundai Kona 2018

7,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    7/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    8/10

Il y a un engouement certain autour des VUS. Dans un monde automobile où les berlines perdent des points chaque année, les ventes de VUS compacts ont augmenté de 32 pour cent l’an dernier au Canada. C’est le segment qui connaît la plus forte croissance des ventes en ce moment. Ce n’est donc pas surprenant de voir arriver dans cette arène tous ceux qui n’avaient pas déjà une présence. Hyundai qui avait comme plus petit utilitaire le Tucson présente au grand public son petit frère, le Kona, qui fait son entrée pour 2018.

D’abord pour le style

Demander aux acheteurs de VUS de vous faire l’énumération des choses importantes qu’ils recherchent dans un véhicule. Bien sûr, ils vous parleront de sécurité, de position de conduite, d’espace, mais cela est difficile à illustrer. Le style, quant à lui, est aussi dans la liste des priorités. Il semble que Hyundai a bien compris ce message, car le Kona se démarque des autres produits de la famille Hyundai qui jouent dans les « 50 nuances de gris ».

Il n’y a pas de révolution dans l’approche, mais Hyundai a su exploiter certains éléments en sa faveur comme l’utilisation des couleurs. Bien sûr, il y a le blanc, le noir et le gris, mais nous avons droit à un bleu lagon, un orange tangerine et un jaune acide, question de faire différent et surtout de se démarquer face aux concurrents qui sont très nombreux. Au-delà des couleurs, il y a aussi une silhouette qui se démarque avec la présence d’une grille en cascades à l’avant, des phares à deux étages et un capot nervuré. Des traits de caractère qu’on attribue plus facilement à Kia que Hyundai.

Les passages de roues en plastique donnent une certaine légitimité au vocable utilitaire, tout comme le rail de toit. Les versions haut de gamme profitent aussi de jantes en alliage spécifiques de 18 pouces et vous avez aussi des versions deux tons très réussis. Hyundai a compris que les acheteurs, plus jeunes, de cette catégorie de véhicules veulent visuellement se démarquer du lot et, à ce chapitre, c’est mission accomplie! Cela n’est pas un gage de succès comme vous le diront les responsables de Jeep qui ont pondu un Renegade différent sans trouver d’acheteur, mais le fait de ressortir du lot est positif à notre avis.

Plus timide à l’intérieur

Comme nous sommes à bord d’un véhicule abordable, il ne faut pas s’attendre à être jeté par terre en prenant place derrière le volant. Le noir domine l’habitacle et Hyundai a ajouté quelques petites touches de couleurs qui passent par l’intérieur des grilles d’aération au contour du levier de vitesse en ajoutant des surpiqûres sur les sièges qui s’harmonisent à la couleur de la carrosserie. La facture générale est de qualité, même si les plastiques durs couvrent l’ensemble de l’habitacle. La finition est minutieuse et le conducteur profitera d’un ajustement électrique dans les versions haut de gamme alors que le siège du passager avant demeure manuel. L’espace aux sièges arrière se situe entre le CX-3 de Mazda qui est le moins généreux et le HR-V chez Honda qui est le plus généreux. Disons que c’est suffisant et que la troisième place est plus symbolique que réaliste tandis que l’assise gagnerait à être un brin plus moelleuse.

De série, le Kona reçoit un écran tactile de 7 pouces compatible avec Apple CarPlay et Android Auto associé à deux prises 12 Volts, une prise USB et une entrée auxiliaire. Les versions haut de gamme reçoivent un écran de 8 pouces, la navigation et un chargeur par inducteur pour les téléphones intelligents. On compte aussi un afficheur tête haute rétractable en plastique, un peu à la manière Mazda, mais avec un écran plus clair et plus grand. Le coffre dispose d’un volume de chargement compris entre 361 et 1 143 litres, avec en bonus un plancher plat lorsque la banquette 60/40 est pliée. Des compartiments de rangements sont présents sous le plancher.

Deux choix de moteurs

Dans un segment de marché où le prix fait foi de tout, les constructeurs trouvent toujours une équation au rabais pour être capable d’annoncer un véhicule à prix alléchant et cela passe parfois par des choix qui ne sont pas toujours heureux. Par exemple, la présence du moteur 4-cylindres 2,0-litres de base, déjà utilisé ailleurs dans la famille. Ce serait mentir de vous dire que c’est un mauvais choix. Il s’acquitte de sa tâche et les 147 chevaux sont corrects si vous êtes seul à bord ou si vous évitez les routes de montagnes. Ce moteur justifie sa présence pour être capable d’offrir une version à bon prix. Si vous prenez la décision d’y aller pour un paiement raisonnable, c’est la bonne solution.

Dans ce cas, ne faites pas l’essai du moteur 1,6-litre turbo qui est de loin le plus intéressant et celui qui sied le mieux au Kona. La boîte automatique à six rapports du moteur 2,0 litres est remplacée par une boîte double embrayage à sept rapports beaucoup plus vive et nerveuse. La puissance passe de 147 à 175 chevaux et le couple de 132 à 195 lb-pi. Cette puissance transforme le véhicule que quelque chose de plus agréable à conduire. Les versions à moteur 2,0-litres sont disponibles en version deux ou quatre roues motrices alors que la version à moteur turbo vient seulement en rouage intégral.

Deux modèles, deux conduites

Mon opinion à propos des utilitaires n’a pas beaucoup changé depuis quelques années. Ces véhicules sont en majorité plus lourds qu’une berline comparable et moins agréable à conduire. En tenant compte de ces paramètres, si vous glissez sous le capot un moteur qui est déjà un peu juste côté puissance dans une berline, c’est encore moins bon dans un petit utilitaire. C’est le cas du moteur de base qui peine un peu à l’ouvrage. Si vous êtes plusieurs à bord ou comme ce fut notre cas dans des régions montagneuses, les reprises sont difficiles et le moteur travaille fort lorsque sollicité. Soulignons aussi que l’insonorisation n’est pas suffisante pour camoufler les complaintes mécaniques. Heureusement, le châssis est solide et la tenue de route saine.

C’est avec le moteur 1,6 litre que le Kona est de loin plus intéressant. Les 175 chevaux accompagnés d’un couple généreux transforment la conduite du Kona. La prise en main, l’équilibre général, la tenue de route, tout est rehaussé d’un cran et même deux. Le mode sport donne réellement un surplus de sportivité et on sent une bien meilleure complicité entre la route et le conducteur. C’est vrai qu’il vous en coûtera environ 2 500 $ pour passer du moteur de base à la version turbo, mais si pour vous le plaisir de conduire revêt la moindre importance, le jeu en vaut largement la chandelle.

Conclusion

Peu importe vos besoins, le Kona est promu à un bel avenir. Il faut aussi mentionner qu’une version 100 pour cent électrique viendra s’ajouter dans quelques mois à l’offre. Il promet une autonomie de 400 km, un sommet à ce jour pour un véhicule électrique à prix réaliste. Pour les modèles à essence, si votre but est simplement d’aller du point A au point B, la version de base à moteur 2,0 litres fera le travail. Si vous voulez ajouter un peu de plaisir, il faut regarder vers le moteur turbo, ce serait mon choix.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 1,6L
Nb. de cylindres L4
Puissance 175 ch @ 5 500 tr/min
Couple 195 lb-pi @ 1 500–4 500 tr/min
Consommation de carburant 9,0/8,0/8,6 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 544 /1 244 L sièges abaissés
Modèle à l'essai Hyundai Kona 1,6 GDI Ultimate 2018
Prix de base 31 799 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 705 $
Prix tel qu’essayé 33 954 $
Équipement en option
350 $ – Couleur Noir fantôme 150 $; Cuir noir avec ensemble couleur 200 $