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Depuis quelques mois, l’offensive électrique de la division la plus prestigieuse de General Motors mise beaucoup sur les récents arrivages. Avec l’inclusion du très imposant Escalade IQ, du compact et plus accessible Optiq et du familial Vistiq, Cadillac compte désormais sur une mini-flotte de VÉ pour conquérir le marché des électromobilistes. Toutefois, il serait injuste d’oublier le Lyriq, le multisegment de taille intermédiaire qui a fait office de pionnier dans le créneau électrique avec cette plateforme Ultium utilisée à toutes les sauces dans le camp GM.
Avant l’arrivée attendue de la variante Lyriq-V, nous avons reconduit le multisegment aux lignes audacieuses, question de voir si le tout premier électrique de la marque était toujours dans le coup. Le retrait précoce de certains concurrents – dont le cousin nippon du Lyriq, l’Acura ZDX pour ne pas le nommer, qui est assemblé dans la même usine que le Cadillac – laisse malheureusement un goût amer dans la bouche de ceux et celles qui espéraient une accélération du mouvement.
En fait, ça ne s’arrête pas là, car d’autres obstacles à cette électrification de l’automobile se sont ajoutés dans les derniers mois, notamment le retrait du crédit gouvernemental pour l’acquisition d’un VÉ au sud de la frontière, la guerre tarifaire orchestrée par l’administration Trump et l’inflation qui rend quasi impossible l’achat d’un véhicule électrique par les gens un peu moins fortunés.
Ce n’est cependant pas vraiment le cas avec ce véhicule réservé à une clientèle habitué aux produits plus cossus.
Design 8 / 10
Le Cadillac Lyriq impressionne dès le premier coup d’œil. Avec sa silhouette sculptée, sa calandre rétroéclairée et sa signature lumineuse distinctive, on ne peut pas se tromper : il s’agit bel et bien d’un Cadillac électrique. Les plus conservateurs trouveront à redire sur cette forme d’utilitaire coupé, mais force est d’admettre que cette originalité a fini par payer, ne serait-ce que pour présenter le langage stylistique de la gamme électrique Cadillac.
Bon, c’est vrai que dans ce cas-ci, la livrée Sport 3 est assombrie au possible avec ses multiples détails teintés de noir brillant et sa carrosserie de couleur Noir stellaire métallisé. La seule option en matière de jantes et de pneus pour ce niveau Sport 3 affiche un diamètre de 22 pouces. En revanche, les livrées moins riches peuvent aussi être commandées avec des jantes de 20 pouces, une taille probablement mieux adaptée à nos routes usées.
Derrière, le dessin des feux de position aux DEL a tracé la voie pour les autres VÉ qui ont suivi. Il y a donc ces feux en forme de bâtons de hockey sur les flancs supérieurs, tandis qu’une paire de bandes verticales vient complimenter l’arrière du véhicule.
Sécurité 8 / 10
Doté d’un arsenal technologique complet, le Lyriq offre tous les équipements de sécurité active attendus à ce niveau, notamment avec le système Super Cruise et ce groupe d’aide à la conduite qui comprend la vision périphérique HD, le freinage d’urgence automatique dans les intersections, la fonction automatique aide au stationnement améliorée, l’alerte cycliste sur le côté et l’alerte de détection de piétons arrière. En plus, il y a aussi ces systèmes livrés d’office sur le modèle comme l’alerte prévention collision, la direction assistée avec surveillance des angles morts, le freinage d’urgence amélioré, le freinage de détection des piétons et des cyclistes avant, l’alerte de circulation transversale arrière avec freinage automatique en marche arrière.
Du côté des agences américaines, le Cadillac Lyriq reçoit cinq étoiles de la part de la NHTSA, tandis que dans le camp de l’IIHS, la mention Top Safety Pick n’a pu lui être attribuée, à cause de la performance en deçà de ses phares avant.
Habitabilité 8 / 10
Sans surprise, la forme du toit fait en sorte que le Lyriq n’est pas aussi accueillant que le Vistiq ou l’Escalade IQ, mais ce n’est pas un reproche pour autant. Les passagers à la deuxième rangée bénéficient d’un excellent confort et de beaucoup d’espace pour les jambes. C’est la même histoire à l’avant, notamment grâce à cette console centrale de type « flottante ». Le volume utilitaire est peut-être inférieur à certains de ses concurrents directs (790 L contre 855 L pour l’Audi Q6 e-tron par exemple), mais ce n’est pas une faute grave dans ce segment.
Convivialité 8,5 / 10
À l’instar des autres VÉ de la marque, l’interface du système embarqué est intuitive, hautement réactive avec cet écran incurvé de 33 pouces à la fois spectaculaire et pratique. L’assistant vocal est efficace, et la connectivité sans fil fonctionne sans accroc. On peut tout de même critiquer l’absence d’une commande traditionnelle pour l’activation des phares, mais on finit par s’y habituer, surtout qu’il est possible de laisser ceux-ci en mode automatique.
Il y a également cette grosse molette à la console centrale, ainsi qu’un quatuor de touches raccourcies pour accéder à certains menus. Les concepteurs ont tout de même laissé une rangée de boutons sous les buses de ventilation au centre, tandis que le volant est également truffé d’une série de commandes haptiques.
Confort 9 / 10
Aérodynamique, très bien insonorisé, le Cadillac Lyriq gâte également ses passagers avec des sièges très confortables, eux qui sont aussi équipés du chauffage, de la ventilation et même d’une fonction massage. La climatisation à trois zones est aussi digne de mention, à l’instar de la suspension à cinq bras aux deux essieux qui accomplit un travail étonnant pour isoler un peu plus les occupants de la jungle automobile urbaine. Le silence de roulement n’a pas révélé de craquements inhabituels non plus pendant ces quelques jours d’essai.
Puissance 8 / 10
Avec ses 515 chevaux et ses 450 lb-pi assurés par ses deux moteurs, le Lyriq 600 E4 n’est assurément pas aussi explosif que le Lyriq-V à venir, mais quand même, disons que les performances sont au rendez-vous. Les accélérations sont franches, mais on sent que le châssis est suffisamment rigide pour accueillir plus de puissance sous le pied droit. Bref, le Lyriq de milieu de gamme joue avant tout la carte du confort, mais aussi celle de la performance, sans toutefois s’approcher du bolide muni de l’écusson V. La conduite prochaine d’un Chevrolet Blazer EV SS nous en dira un peu plus sur le potentiel du Lyriq-V.
Agrément de conduite 8 / 10
Le Lyriq privilégie le confort à la sportivité, et il le fait bien. La direction est fortement assistée, ce qui est parfait en ville, mais lorsque la cadence s’accentue et que le tracé se tortille, c’est un peu moins dynamique. Le roulis est quant à lui bien contrôlé, notamment grâce à ce poids concentré sous le plancher du multisegment. Et comme l’empattement est assez long, le Lyriq demeure un véhicule très stable sur l’autoroute, avec une sensation assez claire de la route, gracieuseté des sabots de 22 pouces.
Le conducteur peut également étudier les modes de conduite, le Sport étant tout indiqué pour les escapades dans l’arrière-pays, avec une direction un brin plus lourde. Pour les déplacements du quotidien, l’option Tour offre des réactions plus progressives du groupe motopropulseur.
Consommation 8 / 10
L’ÉnerGuide annonce une autonomie de 513 km pour la variante à rouage intégral, une distance satisfaisante, compte tenu de la compétition directe. N’oublions pas que cette facette est obtenue avec des conditions idéales. En conduisant le Lyriq avec aucune retenue, il est très facile de faire fondre cette autonomie rapidement sous le cap des 400 km. Mais, en respectant les limites de vitesse et en maximisant la récupération d’énergie, il est possible de s’approcher des 500 km entre chaque recharge. Pendant ces quelques jours de conduite, l’ordinateur de bord s’est arrêté à une moyenne estimée à 23,9 kWh/100 km, soit un peu plus que la moyenne globale calculée par le ministère canadien. On apprécie aussi sa capacité de recharge jusqu’à 190 kW.
Équipement 9 / 10
Le Lyriq Sport 3 est richement équipé à partir de sa livrée la plus économique. On note la présence de ce large écran incurvé de 33 pouces, de la connectivité 5G, d’une chaîne audio avec sept haut-parleurs, du régulateur de vitesse intelligent, d’une panoplie de systèmes de sécurité et d’aide à la conduite, d’un couvre-bagages, de la climatisation deux zones, de la recharge par induction pour appareil intelligent et bien plus encore.
Toutefois, à cet échelon plus équipé, la climatisation passe à trois zones, l’affichage tête haute s’ajoute, idem pour le système Super Cruise, la sellerie cuir ventilé avec fonction massage, le système audio AKG 19 haut-parleurs, la caméra 360°, bref, il est difficile de prendre le Lyriq en défaut au chapitre de l’équipement.
Valeur 7 / 10
Avec un PDSF de 67 499 $, le Cadillac Lyriq paraît atteignable, mais pour repartir au volant de ce modèle, il faut accepter de composer avec deux roues motrices (arrière) seulement, tout en refusant quelques luxes ou dispositifs de sécurité avancée. Dans le cas qui nous intéresse, le prix demandé était plus élevé avec un total de 85 394 $ avant les frais et taxes en vigueur. Pas moins de 7 295 $ d’options ajoutées ont contribué à gonfler le PDSF de départ de cette livrée Sport 3 qui est de 77 999 $.
Avec le creux de vague observé dans l’automobile électrique depuis quelques mois, il est permis d’avoir des réserves sur l’avenir à moyen et long terme de ce VUS électrique ou de n’importe quel autre modèle. Gardera-t-il sa valeur de revente aussi bien que ses rivaux allemands ou même face aux véhicules thermiques de Cadillac? La question mérite d’être posée.
Conclusion
Le Cadillac Lyriq 2025 est un multisegment électrique haut de gamme qui regorge d’arguments. Avec son design affirmé, son confort princier, ses technologies avancées et une bonne autonomie, il s'impose comme un choix sérieux pour qui cherche une alternative aux marques allemandes traditionnelles. Certes, le Lyriq n’est peut-être pas le véhicule électrique idéal pour « monsieur-madame-tout-le-monde », mais c’est justement ce qui le démarque au sein d’une catégorie de plus en plus étoffée. Et même s’il est sur nos routes depuis un bon moment déjà, le véhicule n’a pas pris une seule ride. On a déjà hâte de voir comment le Lyriq-V se comportera avec ses freins plus mordants, sa suspension retravaillée et cette injection de performance.

